Financement de la protection sociale et évolution de la part salariale : une comparaison de trois économies européennes à l épreuve des chocs pétroliers des années soixante-dix - article ; n°1 ; vol.35, pg 167-204
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Financement de la protection sociale et évolution de la part salariale : une comparaison de trois économies européennes à l'épreuve des chocs pétroliers des années soixante-dix - article ; n°1 ; vol.35, pg 167-204

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Revue de l'OFCE - Année 1991 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 167-204
During the 70s, the share of wages in value added has increased almost everywhere, while there has been a substantial increment in social expenditures — and social contributions — following the slowdown in economic activity in the aftermath of the first oil shock. From 1970 to 1981, the magnitude of the change in social expenditures — as a percent of GDP — is similar in the three European countries under examination : France, the Federal Republic of Germany (FRG) and the United Kingdom (UK). However the changes in primary income distribution are markedly different : strong increase in the share of wages in France, stability in Germany, decrease in the UK. The purpose of this study is to determine the extent to which these divergent evolutions can be attributed to different modes of financing social protection. In France, the share of social expenditures that is tax- financed is very small ; almost 80 % of social expenditures are covered by social contributions levied on wage-earners compensation. A precise evaluation of the contributions of net wages and social contributions to the evolution of wage shares shows that differences in the source of financing have been a major determinant — though not the most important one — in the divergence of wage shares. More important though are the differences in the evolution of net wage shares, which are the main factor behind the disparities observed. Comparing France with the FRG, it is shown that four fifths of the spread can be attributed to a marked slowdown in the growth of German net real wages immediately after the first oil shock, while French wages exhibit a relatively high degree of rigidity. The divergence between France and the UK is mostly attributable to the much more favourable evolution of the relative price of consumption in the UK. These results are nevertheless in broad agreement with the idea that tax financing is to be encouraged. Indeed, in the UK, while the firms' share in value added collapsed in the immediate aftermath of the first oil shock, it soared back up from 1975 to 1979 ; this reversal, which is not observed in France , has been greatly facilitated by the fact that a large fraction of social expenditures is tax-financed in the UK.
La modification du partage de la valeur ajoutée dans les années soixante-dix, au profit de la part salariale, est due en partie à l'accroissement de la dépense sociale — et des prélèvements sociaux — consécutif au ralentissement de la croissance qui suivit le premier choc pétrolier. Entre 1970 et 1981, l'alourdissement de la dépense sociale — exprimé en pourcentage du PIB — est très comparable dans trois grands pays européens : la France, la RFA et le Royaume-Uni. Cependant, l'évolution du partage de la valeur ajoutée y est très différente : très forte poussée de la part salariale en France, stabilité en RFA, baisse au Royaume-Uni. Cette étude a pour objectif d'analyser dans quelle mesure les disparités existant entre ces trois pays dans le mode de financement de la protection sociale peuvent expliquer ces divergences d'évolution. En France, la part de la dépense sociale financée par la fiscalité est très faible. La charge repose à presque 80 % sur des prélèvements sociaux assis sur la rémunération des salariés. L'évaluation des contributions des salaires nets et des cotisations sociales à l'évolution des parts salariales permet de montrer que les disparités de mode de financement ont constitué un facteur évident — sans être le premier — de différenciation du partage de la valeur ajoutée. Le déterminant majeur réside dans les évolutions des parts salariales nettes de cotisations sociales. Ce sont elles, pour l'essentiel, qui expliquent les divergences entre pays. Plus précisément, la disparité d'évolution des parts salariales entre la RFA et la France est déterminée — pour les quatre cinquièmes — par l'inflexion du pouvoir d'achat des salaires nets allemands, juste après le premier choc, tandis que prévaut en France une assez forte rigidité salariale. Entre le Royaume-Uni et la France, l'essentiel de la disparité provient d'une évolution nettement plus favorable du prix relatif de la consommation au Royaume-Uni. Ces résultats ne remettent pas pour autant en cause le bien- fondé d'une avancée de la fiscalisation. L'exemple du Royaume-Uni l'atteste : dans ce pays, la part des entreprises au sein de la valeur ajoutée s'effondre juste après le premier choc, mais se redresse de façon spectaculaire entre 1975 et 1979. Or, ce redressement, qui ne se produit pas en France, fut largement facilité par le degré élevé de fiscalisation au Royaume-Uni.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gérard Tasso
Financement de la protection sociale et évolution de la part
salariale : une comparaison de trois économies européennes à
l'épreuve des chocs pétroliers des années soixante-dix
In: Revue de l'OFCE. N°35, 1991. pp. 167-204.
Citer ce document / Cite this document :
Tasso Gérard. Financement de la protection sociale et évolution de la part salariale : une comparaison de trois économies
européennes à l'épreuve des chocs pétroliers des années soixante-dix. In: Revue de l'OFCE. N°35, 1991. pp. 167-204.
doi : 10.3406/ofce.1991.1238
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1991_num_35_1_1238Abstract
During the 70s, the share of wages in value added has increased almost everywhere, while there has
been a substantial increment in social expenditures — and social contributions — following the
slowdown in economic activity in the aftermath of the first oil shock. From 1970 to 1981, the magnitude
of the change in social expenditures — as a percent of GDP — is similar in the three European
countries under examination : France, the Federal Republic of Germany (FRG) and the United Kingdom
(UK). However the changes in primary income distribution are markedly different : strong increase in the
share of wages in France, stability in Germany, decrease in the UK. The purpose of this study is to
determine the extent to which these divergent evolutions can be attributed to different modes of
financing social protection. In France, the share of social expenditures that is tax- financed is very small
; almost 80 % of social expenditures are covered by social contributions levied on wage-earners
compensation. A precise evaluation of the contributions of net wages and social contributions to the
evolution of wage shares shows that differences in the source of financing have been a major
determinant — though not the most important one — in the divergence of wage shares. More important
though are the differences in the evolution of net wage shares, which are the main factor behind the
disparities observed. Comparing France with the FRG, it is shown that four fifths of the spread can be
attributed to a marked slowdown in the growth of German net real wages immediately after the first oil
shock, while French wages exhibit a relatively high degree of rigidity. The divergence between France
and the UK is mostly attributable to the much more favourable evolution of the relative price of
consumption in the UK. These results are nevertheless in broad agreement with the idea that tax
financing is to be encouraged. Indeed, in the UK, while the firms' share in value added collapsed in the
immediate aftermath of the first oil shock, it soared back up from 1975 to 1979 ; this reversal, which is
not observed in France , has been greatly facilitated by the fact that a large fraction of social
expenditures is tax-financed in the UK.
Résumé
La modification du partage de la valeur ajoutée dans les années soixante-dix, au profit de la part
salariale, est due en partie à l'accroissement de la dépense sociale — et des prélèvements sociaux —
consécutif au ralentissement de la croissance qui suivit le premier choc pétrolier. Entre 1970 et 1981,
l'alourdissement de la dépense sociale — exprimé en pourcentage du PIB — est très comparable dans
trois grands pays européens : la France, la RFA et le Royaume-Uni. Cependant, l'évolution du partage
de la valeur ajoutée y est très différente : très forte poussée de la part salariale en France, stabilité en
RFA, baisse au Royaume-Uni. Cette étude a pour objectif d'analyser dans quelle mesure les disparités
existant entre ces trois pays dans le mode de financement de la protection sociale peuvent expliquer
ces divergences d'évolution. En France, la part de la dépense sociale financée par la fiscalité est très
faible. La charge repose à presque 80 % sur des prélèvements sociaux assis sur la rémunération des
salariés. L'évaluation des contributions des salaires nets et des cotisations sociales à l'évolution des
parts salariales permet de montrer que les disparités de mode de financement ont constitué un facteur
évident — sans être le premier — de différenciation du partage de la valeur ajoutée. Le déterminant
majeur réside dans les évolutions des parts salariales nettes de cotisations sociales. Ce sont elles, pour
l'essentiel, qui expliquent les divergences entre pays. Plus précisément, la disparité d'évolution des
parts salariales entre la RFA et la France est déterminée — pour les quatre cinquièmes — par l'inflexion
du pouvoir d'achat des salaires nets allemands, juste après le premier choc, tandis que prévaut en
France une assez forte rigidité salariale. Entre le Royaume-Uni et la France, l'essentiel de la disparité
provient d'une évolution nettement plus favorable du prix relatif de la consommation au Royaume-Uni.
Ces résultats ne remettent pas pour autant en cause le bien- fondé d'une avancée de la fiscalisation.
L'exemple du Royaume-Uni l'atteste : dans ce pays, la part des entreprises au sein de la valeur ajoutée
s'effondre juste après le premier choc, mais se redresse de façon spectaculaire entre 1975 et 1979. Or,
ce redressement, qui ne se produit pas en France, fut largement facilité par le degré élevé de
fiscalisation au Royaume-Uni.Financement de la protection sociale
et évolution de la part salariale :
une comparaison de trois économies
européennes à l'épreuve des chocs pétroliers
des années soixante-dix
Gérard TASSO,
Université de Paris VIL
La modification du partage de la valeur ajoutée dans les
années soixante-dix, au profit de la part salariale, est due en
partie à l'accroissement de la dépense sociale — et des prélève
ments sociaux — consécutif au ralentissement de la croissance
qui suivit le premier choc pétrolier. Entre 1970 et 1981, l'alourdi
ssement de la dépense sociale — exprimé en pourcentage du PIB
— est très comparable dans trois grands pays européens : la
France, la RFA et le Royaume-Uni. Cependant, l'évolution du
partage de la valeur ajoutée y est très différente : très forte
poussée de la part salariale en France, stabilité en RFA, baisse au
Royaume-Uni.
Cette étude a pour objectif d'analyser dans quelle mesure les
disparités existant entre ces trois pays dans le mode de finance
ment de la protection sociale peuvent expliquer ces divergences
d'évolution. En France, la part de la dépense sociale financée par
la fiscalité est très faible. La charge repose à presque 80 % sur
des prélèvements sociaux assis sur la rémunération des salariés.
L'évaluation des contributions des salaires nets et des cotisa
tions sociales à l'évolution des parts salariales permet de montrer
que les disparités de mode de financement ont constitué un
facteur évident — sans être le premier — de différenciation du
partage de la valeur ajoutée.
Le déterminant majeur réside dans les évolutions des parts
salariales nettes de cotisations sociales. Ce sont elles, pour l'es
sentiel, qui expliquent les divergences entre pays.
Plus précisément, la disparité d'évolution des parts salariales
entre la RFA et la France est déterminée — pour les quatre
cinquièmes — par l'inflexion du pouvoir d'achat des salaires nets
allemands, juste après le premier choc, tandis que prévaut en
France une assez forte rigidité salariale. Entre le Royaume-Uni et
* L'auteur tient à remercier J. Henry pour ses commentaires et son aide dans le traitement
statistique, et J. Le Cacheux pour ses sur une précédente version de ce
travail.
Observations et diagnostics économiques n° 35 /janvier 1991 167 Gérard Tasso
la France, l'essentiel de la disparité provient d'une évolution net
tement plus favorable du prix relatif de la consommation au
Royaume-Uni.
Ces résultats ne remettent pas pour autant en cause le bien-
fondé d'une avancée de la fiscalisation. L'exemple du Royaume-
Uni l'atteste : dans ce pays, la part des entreprises au sein de la
valeur ajoutée s'effondre juste après le premier choc, mais se
redresse de façon spectaculaire entre 1975 et 1979. Or, ce
redressement, qui ne se produit pas en France, fut largement
facilité par le degré élevé de fiscalisation au Royaume-Uni.
La dégradation des termes de l'échange des pays de l'OCDE, pro
duite par les chocs pétroliers de 1973 et 1979 s'est traduite par une
divergence entre l'évolution rapide de l'indice du prix à la consommat
ion sous l'effet de

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