Flaubert

Émile Faguet

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• Gustave Flaubert

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Extrait

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ÉCRIVAINSLES GRANDS FRANÇAIS
FLAUBERT
FAGUETEMILE
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PARIS
HACHETTE ET C'LIBRAIRIE
SAINT-GERMAIN, 7979, BOULEVARD
1899
réservés.de reproductionDroit» de traduction etPQ
F3GUSTAVE FLAUBERT
CHAPITRE I
SA VIE
Gustave Flaubert est né à Rouen, le 12 décembre I
1821.
Son père, fils d'un deNogent-sur-Seine,vétérinaire
après avoir fait ses éludes de médecine à Paris,
s'était établi à Rouen et était devenu le très consi-y
déré et même célèbre docteur Bovary, chirurgien en
chef de l'HôteUDieu de Rouen et demeurant.y
Sa mère, Anne-Justine-Caroliue Fleuriot, était
née à Pont-l'Évêque, dans le Calvados, et, par son
ascendance plus vieillesmaternelle, était alliée aux
familles de la basse Normandie.
Gustave Flaubert est donc Champenois par son
père et tirerNormand par sa mère.jPartant il n'y a à
de sa race aucune carac-induction relativement à son
tère et à son tour d'esprit.
On peut seulement remarquer que, par son aspect
extérieur, il enétait tout Normand. Grand, tailléGUSTxWE FLAUBERT.6
vieillis-à prendre quelque obésité enforce, destiné
nez fort, frontfigure à traits larges et accusés,sant,
moustache tombante,haut, yeux à fleur de tête, forte
il tenait évidemment de sa mère et desvrai viking,
de celle-ci.ascendants
élevé11 naquit dans l'Hôtel-Dieu de Rouen, futy
dix-huit ans pour venir faire àet ne le quitta qu'à
de droit. Il fut élevé très libérale-Paris ses études
sans contrainte, suivant en externe les classesment,
du lycée, travaillant peu, mais passionné de litté-y
onze ans avec ses amis des piècesrature et jouant à
qu'il composait.de théâtre
11 eut une passion d'adolescence qui semble avoir
été très vive.
Trouville, il fut frappé de laA seize ans, à beauté
dame de vingt-huit ans, brune, beaux yeuxd'une
bistrés, dents lumineuses, peau mate et couleur
d'ambre, magnifiques cheveux noirs. Son mari était
d'affaires filles. Ilun brasseur et un coureur de
admira le mari, adora la femme, fut reçu dans l'inti-
mité de la maison. Il ne se déclara jamais. La femme,
—plus tard, devint folle. C'est de cette aventure que
Éducation sentimentale, celuiMaubert tira plus lard V
de ses livres qu'il aimait le plus.
Cette passion le préserva sans doute des honteux
divertissements de première jeunesse dont il se
garda, si l'on sesinterprète bien une ligne d'une de
lettres, jusqu'à l'âge de vingt-deux ans.
Ses amis d'enfance et d'adolescence furent peu
nombreux. Us se réduisent, ce semble, presque à
trois, Ernest Chevalier, AlfredLouis Bouilhet et Le
Poittevin, le confident le plus cher de ses pensées