François Boissier de Sauvages (1706-1767) - article ; n°4 ; vol.22, pg 303-322
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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1969 - Volume 22 - Numéro 4 - Pages 303-322
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Louis Dulieu
François Boissier de Sauvages (1706-1767)
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969, Tome 22 n°4. pp. 303-322.
Citer ce document / Cite this document :
Dulieu Louis. François Boissier de Sauvages (1706-1767). In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1969,
Tome 22 n°4. pp. 303-322.
doi : 10.3406/rhs.1969.2601
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1969_num_22_4_2601François Boissier de Sauvages
(1706-1767)
François Boissier de La Croix de Sauvages naquit à Aies le
12 mai 1706, de François, capitaine au régiment de Flandres et
de Gilette Blanchier. Il était le sixième fils de la famille.
Après des études secondaires très moyennes à Aies même, il
vint se faire immatriculer à l'Université de Médecine de Montp
ellier le 30 novembre 1722 (1), non sans avoir au préalable songé
un instant à se livrer tout entier à la poésie, domaine dans lequel
il avait écrit des madrigaux, sonnets, épigrammes, élégies, qui
avaient connu un certain succès.
Ses études médicales se déroulèrent normalement. Bachelier
le 10 mars 1725, licencié le 28 juin suivant, il fut reçu docteur le
9 mars 1726 (2). Dès cette époque, il était déjà célèbre grâce à sa
thèse de baccalauréat dans laquelle il avait cherché à savoir si
l'amour pouvait être guéri par les remèdes tirés des plantes, ce qui
l'avait fait surnommer le médecin de l'Amour ! Cette thèse, res
tée à l'état de manuscrit cependant, ne fut imprimée que bien
plus tard, en 1854, grâce au baron Louis-Augustin d'Hombres-
Firmas (3).
Nous ne savons pas ce que François de Sauvages fit immédia
tement après son doctorat. Peut-être perfectionna-t-il ses connais
sances mathématiques et géométriques, sciences auxquelles il
s'était livré durant ses vacances universitaires ? Toujours est-il
qu'il prit le chemin de Paris en 1730 pour y étendre le champ de
son savoir. Il y resta quinze mois, qui furent employés avec profit,
bien que nous ne sachions pas qui il fréquenta. On peut penser
toutefois que les médecins et les botanistes de la capitale furent
de ceux-là, car c'est durant son séjour parisien qu'il concevra le
projet de classer les maladies comme on venait de le faire pour les
plantes. Boerhaave, sollicité de donner avis, l'encouragea vivement
(1) Archives de la Faculté de Médecine de Montpellier : S. 24, f° 101.
(2)de la de de : S. 56.
(3) La thèse de Boissier de Sauvages, par L.-H. d'HoMBREs-FmMAS, Aies, veuve Verun,
s. d. (1854). Voir aussi Monspeliensis Hippocrates, n° 20, 1963. 304 revue d'histoire des sciences
dans cette voie, mais ne lui cacha pas les nombreuses difficultés
auxquelles il aurait à se heurter !
Une ophtalmie rebelle obligea Sauvages à écourter son séjour
dans la capitale. Revenu à Montpellier, cette affection perdra de
son acuité, mais il continuera quand même à en souffrir toute
sa vie.
Sans perdre de temps, il se mit aussitôt à la rédaction du travail
qu'il avait conçu précédemment. Ce fut rapidement fait, car il
rédigeait très vite, une fois qu'il avait longuement médité son
sujet. Ce furent ses Nouvelles classes des maladies dans un ordre
semblable à celui des botanistes, comprenant les genres et les
espèces (1). La dédicace est du 2 mars 1731. Le livre sortit cette
même année à Avignon. Ce n'était pourtant que l'ébauche d'un traité
plus important qui parut huit ans plus tard dans une thèse
d'un de ses élèves, Guillaume-Etienne Garnier. Le titre donné
à ce nouvel écrit fut : Pathologia methodica seu de cognoscendis
morbis (2). Il vit le jour à Montpellier en 1739 et connut d'autres
éditions par la suite, cette fois-ci sous son vrai nom (3). Enfin, au
soir de sa vie, toutes ces notions furent reprises dans un ouvrage
beaucoup plus conséquent intitulé : Nosologia methodica sislens
morborum classes, genera et species juxta Sydenham mentem et
botanicorum ordinem, qui parut en 1763 chez de Tournes, à
Amsterdam et à Genève, en 5 volumes in-8° (4). Nous aurons
l'occasion de revenir sur cet ouvrage.
Dès la parution des Nouvelles classes des maladies, le monde
médical montpelliérain eut son attention attirée sur ce jeune médecin
si prometteur. On rapporte que cette renommée lui valut la place
de médecin survivancier du Pr Eustache Marcot, pour laquelle
(1) Avignon, d'Avanville, 1731, in-12.
(2) Montpellier, J. Martel, 1739 (171 p. in-8°).
(3) II y eut d'autres éditions à Amsterdam chez de Tournes en 1752, in-12 ; à Ams
terdam chez de Tournes et à Lyon chez Bruyset en 1759, in-8°. Il aurait eu aussi une
traduction italienne à Naples chez C. Castellano, en 1776 (224 p. in-8°).
(4) Une seconde édition parut à Venise chez Pezzena en 1764, mais il y en eut d'autres
à Amsterdam chez de Tournes en 1768 (2 vol. in-4°), grâce à Jean-Antoine Garnier,
médecin, qui y ajouta des observations inédites de Sauvages faites depuis la première
édition, et encore à Leipzig chez E. B. Schwickert en 1790-1791 (5 vol. in-8°), avec des
augmentations par Chrétien-Frédéric Daniel. Deux traductions françaises parurent
aussi, l'une par le chirurgien Nicolas (Paris, Hérissant, 1771, 3 vol. in-8°), l'autre par le
médecin Gouvion (Lyon, J.-M. Bruyset, 1771, 10 vol. in-12). On connaît aussi une
traduction anglaise par Georges Wallis (Londres, G. G. J. et J. Robinson, 1785,
xxxii + 318 p. in-8°). DULIEU. — ■ FR. BOISSIER DE SAUVAGES 305 L.
il reçut des provisions le 1er juillet 1734 (1). Sans vouloir entacher
la jeune gloire de Sauvages, nous pensons que sa valeur ne fut pas
seule en cause dans cette afïaire-là, car la survivance était alors
une transaction financière. On voit mal pourquoi Marcot, qui ne
lui était rien, lui aurait offert cette place sur sa seule renommée !
Marcot avait dû se choisir un survivancier, car François Chi-
coyneau, alors premier médecin du roi, l'avait fait venir à Paris
(probablement peu après 1732) pour y occuper le poste de médecin
des enfants de France qu'il avait lui-même tenu auparavant.
Par la suite, Marcot obtint la charge de premier médecin ordinaire
du roi. Il finit sa carrière à la cour le 20 août 1755. A ce moment-là,
Sauvages hérita pleinement de sa chaire.
Celle-ci avait été créée quarante ans plus tôt, en 1715, lorsqu'on
avait élevé au rang de chaire la dernière agrégature occupée par
Jean-Henri Haguenot. On en avait fait une chaire dite pour le
service des pauvres. C'était donc une chaire de clinique, mais
l'Université avait compté sans le mauvais vouloir des adminis
trateurs de l'hôpital Saint-Éloi qui, jusqu'à la Révolution, s'oppo
sèrent avec la plus grande énergie à l'entrée de la Faculté dans leur
maison. Les titulaires de cette chaire (Jean-Henri Haguenot,
Henri Haguenot, son fils, Eustache Marcot) en furent réduits à
enseigner la médecine ex cathedra comme la plupart de leurs
collègues. Toutefois, une initiative fut prise du temps de Sauvages,
en 1763, en vérité beaucoup plus grâce à la Faculté qu'à Sauvages
lui-même. Il fut décidé alors que celui-ci consulterait une fois par
semaine les pauvres dans le cadre de l'École elle-même.
protesta en prétextant que ces consultations n'étaient pas ment
ionnées dans ses lettres de provision, précisant que s'il les faisait,
ce serait uniquement de son plein gré, ce qui eut lieu (2). Toutefois,
il ne semble pas que cette expérience se soit poursuivie plus de
quelques années, bien que ces consultations aient toujours été
prévues dans les statuts et règlements discutés par les professeurs
du 20 au 27 août 1766 à l'article 96 (3).
Mais Sauvages n'avait pas attendu si longtemps pour faire
parler de lui. Très aimé de ses élèves, il leur inspira de nombreuses
thèses qui s'échelonnent de 1738 à 1764, dans lesquelles il exprime
(1) Archives de la Faculté de Médecine de Montpellier : D. 56 et S. 15, f°8 62-65.
(2)de la de de : délibération du 6 février 1763
(S. 16, f°3 49-52).
(3) Archives de la Faculté de Médecine de Montpellier : S. 16, f09 102-130. 306 REVU

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