Gestions de salariés : métiers et flexibilités (Lyon, XIXe-XXe siècles) - article ; n°4 ; vol.20, pg 455-470
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Description

Histoire, économie et société - Année 2001 - Volume 20 - Numéro 4 - Pages 455-470
Abstract In social history, the history of works is developping and is refining the social categories. The history of works, but also the history of male and female workers, even if, regarding women, the questions are not taken for granted. It also concerns the history of the workplace, that is to say a firm in the large meaning of the word, composed of both public and private units such as factories, trade, offices, shops and workshops. Using research on Lyons which consist in the study of files on the company staff, we aim to show some of the nowdays debates on employment must be thought in a long term period and form part of slow mutation in terms of status of women and men employees. As soon as the 19th century, and parallel to the progress of employment law which set maximum hours threshold and made day off compulsory, the both state and private entrepreneurs employ substitue workers who benefit neither the garantee of a steady job nor most of the social system benefits. In all sectors, in front of steady and normal jobs, there are numerous flexible jobs that are probably the condition for the former one to last: unofficial teachers who are growing the teachers 'rank coming from the Ecole Normale, employees corking two days a week that allow full-time employee to take day off, immigrants workers first laid off in case of economic crisis, labourer helping the highly qualified workers. These ways of employment are very old but scarcely studied. However, they gave rise to the contemporary laws which, for exemple, legitimate the fixed-term contract.
Résumé En histoire sociale, l'histoire des métiers s'élabore de plus en plus fermement, affinant les catégories sociales. L'histoire des métiers, mais aussi des hommes et des femmes qui les exercent, même si, pour ces dernières, les interrogations ne vont pas toujours d'elles-mêmes, et des lieux d'exercice, c'est-à-dire une entreprise prise dans un sens sémantique large, avec des unités qui ont nom usine, commerce, bureau, boutique, atelier, tant privées que d'État. En s'appuyant sur des recherches lyonnaises menées à partir des dossiers du personnel des entreprises, on voudrait ici montrer qu'une partie des débats sur l'emploi, qui agitent notre société contemporaine, sont inscrits dans le temps long, dans de lentes mutations des statuts des salarié-e-s. Dès le XIXe siècle, et parallèlement à l'avancée du droit du travail qui fixe les heures maximales d'emploi, puis oblige à des jours de congés, l'État comme les entrepreneurs privés emploient des auxiliaires ne bénéficiant ni de la garantie de l'emploi, ni de la plupart des avantages sociaux. Dans tous les secteurs, à des noyaux stabilisés et normalisés d'activés et d'actifs correspondent des salarié-e-s flexibles, qui permettent probablement aux premiers d'exister: instituteur-trice-s de la petite porte qui renforcent le corps des normalien- ne-s, employé-e-s à deux jours par semaine qui permettent aux employé-e-s à plein temps de prendre leurs jours de congés, immigré-e-s licencié-e-s en cas de crise, manœuvres soutenant le travail des ouvriers hautement qualifiés. Ces modes d'emploi, anciens mais rarement étudiés, débouchent sur les trains de lois contemporains qui font par exemple entrer les CDD dans le code du travail.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 71
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Sylvie Schweitzer
Gestions de salariés : métiers et flexibilités (Lyon, XIXe-XXe
siècles)
In: Histoire, économie et société. 2001, 20e année, n°4. pp. 455-470.
Citer ce document / Cite this document :
Schweitzer Sylvie. Gestions de salariés : métiers et flexibilités (Lyon, XIXe-XXe siècles). In: Histoire, économie et société. 2001,
20e année, n°4. pp. 455-470.
doi : 10.3406/hes.2001.2240
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2001_num_20_4_2240Résumé
Résumé En histoire sociale, l'histoire des métiers s'élabore de plus en plus fermement, affinant les
catégories sociales. L'histoire des métiers, mais aussi des hommes et des femmes qui les exercent,
même si, pour ces dernières, les interrogations ne vont pas toujours d'elles-mêmes, et des lieux
d'exercice, c'est-à-dire une entreprise prise dans un sens sémantique large, avec des unités qui ont
nom usine, commerce, bureau, boutique, atelier, tant privées que d'État. En s'appuyant sur des
recherches lyonnaises menées à partir des dossiers du personnel des entreprises, on voudrait ici
montrer qu'une partie des débats sur l'emploi, qui agitent notre société contemporaine, sont inscrits
dans le temps long, dans de lentes mutations des statuts des salarié-e-s. Dès le XIXe siècle, et
parallèlement à l'avancée du droit du travail qui fixe les heures maximales d'emploi, puis oblige à des
jours de congés, l'État comme les entrepreneurs privés emploient des auxiliaires ne bénéficiant ni de la
garantie de l'emploi, ni de la plupart des avantages sociaux. Dans tous les secteurs, à des noyaux
stabilisés et normalisés d'activés et d'actifs correspondent des salarié-e-s flexibles, qui permettent
probablement aux premiers d'exister: instituteur-trice-s de la petite porte qui renforcent le corps des
normalien- ne-s, employé-e-s à deux jours par semaine qui permettent aux employé-e-s à plein temps
de prendre leurs jours de congés, immigré-e-s licencié-e-s en cas de crise, manœuvres soutenant le
travail des ouvriers hautement qualifiés. Ces modes d'emploi, anciens mais rarement étudiés,
débouchent sur les trains de lois contemporains qui font par exemple entrer les CDD dans le code du
travail.
Abstract In social history, the history of works is developping and is refining the social categories. The
history of works, but also the history of male and female workers, even if, regarding women, the
questions are not taken for granted. It also concerns the history of the workplace, that is to say a firm in
the large meaning of the word, composed of both public and private units such as factories, trade,
offices, shops and workshops. Using research on Lyons which consist in the study of files on the
company staff, we aim to show some of the nowdays debates on employment must be thought in a long
term period and form part of slow mutation in terms of status of women and men employees. As soon as
the 19th century, and parallel to the progress of employment law which set maximum hours threshold
and made day off compulsory, the both state and private entrepreneurs employ substitue workers who
benefit neither the garantee of a steady job nor most of the social system benefits. In all sectors, in front
of steady and normal jobs, there are numerous flexible jobs that are probably the condition for the
former one to last: unofficial teachers who are growing the teachers 'rank coming from the Ecole
Normale, employees corking two days a week that allow full-time employee to take day off, immigrants
workers first laid off in case of economic crisis, labourer helping the highly qualified workers. These
ways of employment are very old but scarcely studied. However, they gave rise to the contemporary
laws which, for exemple, legitimate the fixed-term contract.DE SALARIÉS: MÉTIERS ET FLEXIBILITÉS GESTIONS
(LYON, XIXe-XXe SIÈCLES)
par Sylvie SCHWEITZER
Résumé
En histoire sociale, l'histoire des métiers s'élabore de plus en plus fermement, affinant les caté
gories sociales. L'histoire des métiers, mais aussi des hommes et des femmes qui les exercent, même
si, pour ces dernières, les interrogations ne vont pas toujours d'elles-mêmes, et des lieux d'exercice,
c'est-à-dire une entreprise prise dans un sens sémantique large, avec des unités qui ont nom usine,
commerce, bureau, boutique, atelier, tant privées que d'État. En s'appuyant sur des recherches lyon
naises menées à partir des dossiers du personnel des entreprises, on voudrait ici montrer qu'une par
tie des débats sur l'emploi, qui agitent notre société contemporaine, sont inscrits dans le temps long,
dans de lentes mutations des statuts des salarié-e-s. Dès le XIXe siècle, et parallèlement à l'avancée
du droit du travail qui fixe les heures maximales d'emploi, puis oblige à des jours de congés, l'État
comme les entrepreneurs privés emploient des auxiliaires ne bénéficiant ni de la garantie de l'emp
loi, ni de la plupart des avantages sociaux. Dans tous les secteurs, à des noyaux stabilisés et nor
malisés d'activés et d'actifs correspondent des salarié-e-s flexibles, qui permettent probablement
aux premiers d'exister: instituteur-trice-s de la petite porte qui renforcent le corps des normalien-
ne-s, employé-e-s à deux jours par semaine qui permettent aux employé-e-s à plein temps de prendre
leurs jours de congés, immigré-e-s licencié-e-s en cas de crise, manœuvres soutenant le travail des
ouvriers hautement qualifiés. Ces modes d'emploi, anciens mais rarement étudiés, débouchent sur
les trains de lois contemporains qui font par exemple entrer les CDD dans le code du travail.
Abstract
In social history, the history of works is developping and is refining the social categories. The
history of works, but also the history of male and female workers, even if, regarding women, the
questions are not taken for granted. It also concerns the history of the workplace, that is to say a
firm in the large meaning of the word, composed of both public and private units such as factories,
trade, offices, shops and workshops. Using research on Lyons which consist in the study of files on
the company staff, we aim to show some of the nowdays debates on employment must be thought in
a long term period and form part of slow mutation in terms of status of women and men employees.
As soon as the 19th century, and parallel to the progress of employment law which set maximum
hours threshold and made day off compulsory, the both state and private entrepreneurs employ
substitue workers who benefit neither the garantee of a steady job nor most of the social system
benefits. In all sectors, in front of steady and normal jobs, there are numerous flexible jobs that are
probably the condition for the former one to last: unofficial teachers who are growing the teachers
'rank coming from the Ecole Normale, employees corking two days a week that allow full-time em
ployee to take day off, immigrants workers first laid off in case of economic crisis, labourer helping
the highly qualified workers. These ways of employment are very old but scarcely studied. However,
they gave rise to the contemporary laws which, for exemple, legitimate the fixed-term contract.
HES 2001 (20e année, n° 4) 456 Histoire Économie et Société
Dans la diversité des questions posées par l'histoire sociale, l'histoire des métiers
s'élabore de plus en plus fermement, affinant les catégories sociales et leurs spécificit
és, notamment pour les « ouvriers », les « employés », les « classes moyennes » l.
L'histoire des métiers, mais aussi des hommes et des femmes qui les exercent, même
si, pour ces dernières, les interrogations ne vont pas toujours d'elles-mêmes 2. Une
histoire des métiers qu'il faut assortir de celle des lieux de leurs apprentissages et des
lieux de leur exercice, c'est-à-dire une entreprise prise dans un sens sémantique large,
avec des unités qui ont pour nom usine, commerce, bureau, boutique, atelier, tant
privées que d'État 3. Une histoire à assortir sûrement de celle des bassins d'emploi,
souvent encore réservée à la sociologie où, d'ailleurs, les historiens du social puisent
partie de leurs questionnements et méthodes 4.
Pour raisonner sur les populations actives, l'histoire sociale s'appuie le plus sou
vent sur des documents élaborés par et pour l'État. D'abord ceux très quantitatifs liés
aux recensements nominatifs de la population, quand ceux-ci fonctionnent dans des
buts nationaux et comptables qui se contentent d'évaluations plutôt grossières des

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