Histoire ancienne de  Ana a, atoll des Tuamotu - article ; n°23 ; vol.23, pg 29-57
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Histoire ancienne de 'Ana'a, atoll des Tuamotu - article ; n°23 ; vol.23, pg 29-57

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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1967 - Volume 23 - Numéro 23 - Pages 29-57
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Kenneth P. Emory
Paul Ottino
Histoire ancienne de 'Ana'a, atoll des Tuamotu
In: Journal de la Société des océanistes. Tome 23, 1967. pp. 29-57.
Citer ce document / Cite this document :
Emory Kenneth P., Ottino Paul. Histoire ancienne de 'Ana'a, atoll des Tuamotu. In: Journal de la Société des océanistes. Tome
23, 1967. pp. 29-57.
doi : 10.3406/jso.1967.2208
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1967_num_23_23_2208Histoire ancienne de 'Ana'a.,
atoll des Tuamôtu
justement fréquentant Sud sur habitants de des d'hommes. son L'atoll très la chapitres et mer lagon loin 147°5' des nommés de Le l'archipel aux dont que Tuamotu, 'Ana'a féroces meilleure de capitaines dans le longitude d'après vert dans « des parata ses 'Ana'a introduction pâle Tuamotu « l'archipel le des Voyages nom est » se évoque : goélettes les reflète actuellement de — guerriers aux l'un des à souvent d'autres cet quelquefois Tuamotu Iles des la article position plus du anciens des surtout résonances, Grand terrifiants serait situé peintres dans aux de Océan connu sans à l'île les chevelures 17°27' — celles nuages requins doute basse. » pour J. des des de A. étrangers la signalant mangeur Pour défaites, latitude Moeren- courses lecture beauté les
hout a consacré à ce qu'il appelle « les îles archipélagiennes » et « l'Archipel
Dangereux » c'est-à-dire aux Tuamotu et à 'Ana'a alors connue sous le nom
« d'Ile de la Chaîne ». A cet égard la relation du 12 mars 1829 du 'Ana'a du
tout début de la période européenne au moment où les insulaires qui venaient
d'adopter la religion chrétienne étaient supposés « être doux et traitables »
est aussi dramatique que suggestive 1. A juste titre Y Annuaire des Etablisse
ments Français de VOcéanie publié en 1863, pouvait-il écrire que « l'île d'Anaa
est toujours considérée par les insulaires des Tuamotu comme la plus impor
tante de l'archipel » signalant immédiatement à la suite qu'elle était la plus
peuplée avec 1.300 habitants 2. 'Ana'a dont la population est aujourd'hui de
l'ordre de 400 habitants rassemblés dans le seul village de Tukuhora a effect
ivement dans le passé été l'atoll le plus peuplé. L'expédition navale américaine
de 1838-1842 3 qui avait tenté un recensement de l'archipel l'estimant à
8.000 habitants, donnait 5.000 habitants pour 'Ana'a. Selon Kenneth P. Emory
1. J. A. Moerenhout : Voyages aux îles du Grand Océan. Reproduction de l'édition
princeps de M.DCCC.XXXVII, par la Librairie Maisonneuve, Paris, tome premier, p. 176
à 196 ; tome deuxième : p. 370 à 373.
2. Annuaire des Etablissements français de VOcéanie. Papeete, août 1863, p. 92 et 147.
3. La relation de cette expédition d'exploration se trouve dans Charles Wilkes :
Narrative of the United States Exploring Expedition. Vol. I-V Philadelphie 1844 ■
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ce chiffre de 5.000 habitants est largement au dessus de la réalité la dépassant
d'au moins 2.000 et il estime qu'en 1825, 'Ana'a devait compter aux environs
de 2.500 personne dont un millier de captifs originaires des atolls razziés par
les guerriers parata. Après l'intervention du roi tahitien Pomare II aux
alentours des années 1820, la plupart des « prisonniers » retournèrent dans les
atolls dont ils étaient originaire. Aujourd'hui dans toutes les Tuamotu du
Centre et de l'Ouest l'examen des généalogies du siècle dernier se rapportant
à cette même époque confirme largement ce fait par le nombre de personnes
nées à 'Ana'a qu'il s'agisse des captifs ou de leurs conjoints (souvent originaires
de 'Ana'a). Au cours du xvme siècle, cette population se distribuait en cinq,
peut être en six villages et subsistait grâce aux vastes cocoteraies qui cou
vraient une grande partie de l'atoll. Plusieurs remarques de Moerenhout,
impressionné lors de son passage en 1829 par la prospérité et les ressources de
l'île basse méritent d'être rapportées :
« ... je demandais à aller voir l'île et la parcourus sur environ une lieue d'étendue.
C'était partout la même forêt de cocotiers. Dans plusieurs endroits, le terrain avait
de quarante à cinquante pieds de hauts ; et, dans des lits ou fonds qu'ils y prati
quaient les habitants cultivaient le taro (caladium esculentum). Il y avait même quel
ques bananiers, et plusieurs autres arbres qui m'étaient inconnus, mais que j'ai
appris, depuis, être le tiaïri (aleurites tribola), dont le noyau leur servait jadis de
lumière : le tomanou (calophyllum inophyllum) ; le bouraau (hibiscus), dont ils se
servent pour construire leurs grandes pirogues. Quant aux pirogues, j'en voyais
partout de différentes formes et de différentes grandeurs ; mais les plus considérables
étaient celles qu'ils nomment pahi (navire), et qui ne servent que pour les longs
voyages en mer. Elles sont toujours attachées deux ensemble, avec une plate
forme au milieu. Ce sont des bâtiments immenses, dont un mesurait soixante quinze
pieds de long sur vingt-huit de large. Ils sont construits sur le même plan que nos
navires, avec une quille, mais rarement d'une seule pièce, et pourvus de membrures
attachées à la quille, ... (op. cit. tome I, p. 179).
et également plus loin (même tome, p. 195) :
« L'île d'Anaa est assurément la plus peuplée comme la plus fertile de l'Archipel
dont elle dépend. Boisée tout autour, sur une largeur de près d'un mille, son lac
interne (lagon) ne communique plus nulle part avec la mer, quoiqu'il se trouve
encore un ou deux endroits assez bas pour que les grandes marées les submergent.
Le reste du sol est élevé, sur plusieurs points de douze à quinze pieds. Les habitans
y cultivent des plans de taro, quelques bananiers, etc., et possèdent des forêts de
cocotiers. ... L'île de la Chaîne pourrait offrir de grandes ressources d'approvisionne
ment, si les habitans en étaient moins dangereux et plus sociables. Il y a des cochons,
des poules en abondance ; ... »
Moerenhout à cette date (c'est-à-dire en 1829) avance pour la population les
chiffres de 1.200 à 1.500 personnes. En 1842, quelques années plus tard
Lucett l'estime à 2.000 *. Par la suite la population de l'atoll ne cesse de
décroître et en 1900 Eugène Caillot l'évalue à 500 2.
Les traditions de 'Ana'a telles qu'elles vont être présentées ont été recueill
ies par le Dr. Kenneth P. Emory lors de la mission scientifique conduite par le
Bernice P. Bishop Museum d'Honolulu au travers des Tuamotu. Ces missions
1. Edward Lucett, Rovings in the Pacific, Londres, 1851, vol. I, p. 239.
2. Eugène Caillot : Les polynésiens orientaux au contact de la civilisation. Ernest
Leroux, Paris, 1909, p. 40. 32 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
se sont étendues du début de 1929 à fin 1930 et ont été prolongées en 1934
par un nouveau séjour de six mois. La plus grande partie des traditions
reproduites ont été d'abord rédigées dans le dialecte Paumotu de 'Ana'a par
Paea a Avehe né dans cette île en 1889. Paea a Avehe tenait lui-même ses
connaissances du frère de son père réputé comme l'un des meilleurs connais
seurs des traditions anciennes : Tiapu a Parepare. Par bonheur (pour nous)
Paea a Avehe s'était accidentellement trouvé isolé plusieurs années sur l'île
de Taiaro avec son oncle paternel qui avait pu lui transmettre son savoir.
Le matériel reproduit est authentiquement polynésien et bien que frag
mentaire constitue sans doute l'ensemble le plus complet dont on dispose
sur un atoll des Tuamotu. Certaines inconséquences sont caractéristiques de la
tradition orale. Pour l'historien il s'agit sans aucun doute d'un document brut
qui devra être soumis à une sévère critique. Le caractère fragmentaire du
matérie

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