Histoire de la représentation diplomatique de la France auprès des cantons suisses de leurs alliés et de leurs confédérés
706 pages
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'3- Edouard Rott Histoire DE I.A Représentation Diplomatique DE LA France AUPRES DES CANTONS SUISSES, DE LEURS ALLIÉS ET DE LEURS CONEÉDÉRÉS VII 1663—1676 OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DES ARCHIVES FÉDÉRALES SUISSES BERNE CiK, IMPRIMEURSST^Ml'FLI & 1921 -ABRÉVIATIONS EXPLICATIONS =B. N. Bibliothèque Nationale. =Arch. Nat. Archives Nationales. =Aff. Etr. Affaires Etrangères. =f. fr. Manuscrit du fonds français. =P. or. Cabinet des Titres. Pièces originales. =Clair* Collection Clairambault. =Eidg'. Absch. Eidgenœssische Abschiede. =Frari Archives de (Sanla-Mariad'Etat Venise Gloriusa de'Frari). î Lorsque, vers le milieu de juin 1C74, In S' de Saint-Romain, ambansadeur en SuisHC, se présenta au camp de Besançon pour saluer Louis XIV, celui-ci,y «le désignant de la main à ses courtisans, leur dit: Messieurs, vous avez devant conquêtesvous le principal artisan do la de la Franche-Comté!» Cet éloge mérité. Peut-être eût-ilétait assurément gagné à sortir d'une bouche autre que du monarque dont la politique hi'lvétique, dépourvue de tout principecelle directeur depuis le décès do Mazarin, eût abouti à une catastrophe, si, parmi les agents chargés do l'appliquer, ne s'étaient rencontrés parfois des personnages de premier plan, d'une expérience consommée, aux vues étendues, très capables redresser des erreurs commises et de s'arrêter net dans la voie dede déjà celles où les (mgageait mal à propos leur gouvernement.

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'3-
Edouard Rott
Histoire
DE I.A
Représentation Diplomatique
DE LA France
AUPRES DES
CANTONS SUISSES, DE LEURS ALLIÉS ET DE LEURS
CONEÉDÉRÉS
VII
1663—1676
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DES ARCHIVES FÉDÉRALES SUISSES
BERNE
CiK, IMPRIMEURSST^Ml'FLI &
1921-ABRÉVIATIONS EXPLICATIONS
=B. N. Bibliothèque Nationale.
=Arch. Nat. Archives Nationales.
=Aff. Etr. Affaires Etrangères.
=f. fr. Manuscrit du fonds français.
=P. or. Cabinet des Titres. Pièces originales.
=Clair* Collection Clairambault.
=Eidg'. Absch. Eidgenœssische Abschiede.
=Frari Archives de (Sanla-Mariad'Etat Venise Gloriusa de'Frari).
îLorsque, vers le milieu de juin 1C74, In S' de Saint-Romain, ambansadeur
en SuisHC, se présenta au camp de Besançon pour saluer Louis XIV, celui-ci,y
«le désignant de la main à ses courtisans, leur dit: Messieurs, vous avez devant
conquêtesvous le principal artisan do la de la Franche-Comté!» Cet éloge
mérité. Peut-être eût-ilétait assurément gagné à sortir d'une bouche autre que
du monarque dont la politique hi'lvétique, dépourvue de tout principecelle
directeur depuis le décès do Mazarin, eût abouti à une catastrophe, si, parmi
les agents chargés do l'appliquer, ne s'étaient rencontrés parfois des personnages
de premier plan, d'une expérience consommée, aux vues étendues, très capables
redresser des erreurs commises et de s'arrêter net dans la voie dede déjà
celles où les (mgageait mal à propos leur gouvernement.
En attribuant à son ministre aux Ligues le mérite d'avoir détourné les
Suisses de s'immiscer, les armes à la main, dans le règlement d'un différend
qui les touchait de près, le roi Ïrès-Chréticn faisait acte de sincérité. Ce
instructions de Paris que les dispositions spontanémentfurent moins les venues
prises réussirent à conjurer le péril d'une rupture entre lesà Soleure qui
Confédérés leur grand allié d'Occident.et
Dès la seconde moitié du XVII" siècle, l'accroissement continu du prestige
militaire de la France aux yeux des populations de la région comprise entre
quohjue sorte; par l'affaiblissement graduelles Alpes et le Rhin est compensé en
puissance s'y laborieusement acquises. A Bâle,des sympathies que cette était
Zurich, à Soleure, comme à Luceme,comme à Fribourg, à Berne, comme à
le roi Très-Chrétien est redouté. Les relations avec ses ministres deviennent
suscitede moins en moins confiantes. Elles se ressentent de l'appréhension que
long de la fron-parmi les cantons l'extension démesurée de sa domination au
Sundgau. «Mieuxtière du Jura, du pays de Gex à celui de Montbéliard et au
proclame-t-on un ptm partout, chezvaut l'avoir pour ami que pour voisin »,
les protestants, à dire plus que chez les catholiques du massif alpestre,vrai,
bailliagesque l'épaisse barrière la plaine et du plateau suisses séparait desde
comtois.
le seul qui fûtDe tous les gouvernements de l'Europe, celui de Paris était
sa situation apparaissaitallié de l'onsomble du Corps helvétique. De ce fait
exceptions près, ses efforts avaientprivilégiée au sein des Ligues. A do rares
première vue,sans cesse tendu maintenir rétablir la concorde. Aà ou ày y
préconiséecette politique semblait judicieuse, pourvu toutefois que l'union ainsi
pas détriment. Or,par les représentants France no se réalisât à sonde laIV
force est d'en convenir, durant les années (jui suivirent le départ de Soleun;
de Jean De La Barde, rien ne devait être tenté pour qu'il n'en fût point ainsi.
Assurément les cités évangéliques n'avaient pas d'autre alliance que celle du
Louvre. Mais leurs affinités politiques et confessionnelles, plus agissantes que
des accords couchés sur parchemin, ne les portaient-elles pas invinciblement à
souhaiter le triomphe des princes protestants coalisés contre la Couronne Très-
Chrétienne et à aider dans la mesure de leurs moyens ? Assurémenty les
autorités des cantons catholiques savaient qu'en temps de paix le nombre des
auxiliaires helvétiques à la solde de la France dépassait de beaucoup celui
dont pouvait faire état on temps de guerre le groupe puissancesdes étrangères
auquel des capitulations militaires liaient les Suisses. Mais n'ignoraient-elles pas
que l'énormité de leurs créances sur l'Espagne les attachait à la fortune de
cette monarchie plus encore qu'à celle de sa rivale?
Malhabiles en leurs négociations avec l'étranger, parce qu'impuissants à
dégager l'intérêt général de la Confédération des intérêts particuliers de chacun
des membres de celle-ci, les Suisses s'étaient, en laissés1663, acculer à la
nécessité de conclure avec le roi de France un traité dont certaines clauses,
arrêtées à Paris laà dernière heure, étaient loin de les satisfaire. Et cependant
leur revanche semblait prochaine, inévitable. Il eût fallu pour qu'il on fût
autrement que Louis XIV comprît que le succès acquis à sa diplomatie
demandait à être exploité avec prudence et que son efficacité dépondait en
somme de la modération mise à en tirer avantage auprès de ceux qui en étaient
les mauvais marchands.
Aussi bien la connaissance dos « »choses do Suisse laissait fort à désirer
chez les conseillers ordinaires du roi Très-Chrétien. Pour détaillées qu'elles
fussent, les instructions remises par celui-ci à ses représentants auprès des
cantons oifraient l'inconvénient majeur de ne point établir une corrélation
suffisamment étroite entre les enseignements du passé et les préoccupations de
l'avenir. Qui plus est, leur intérêt se trouvait forcément amoindri du fait
que ceux à qui elles étaient destinées ne rejoignaient assez souvent leur poste
que huit ou dix mois après avoir été nommés. Si, de surcroît, l'envoyé ày
Soleure jouissait de peu de crédit à la cour, le mal s'aggravait aussitôt. Comment
attendre, en effet, d'un homme dont la situation était sans cesse menacée qu'il
prît sur lui de combattre les opinions erronées du secrétaire d'Etat, son chef,
quant aux aifaires des Ligues-' Tel devait être le cas de Fran<;ois Mouslier,
—dont la mission (1664 1671) accomplie entre un premier séjour à la Bastille
et le procès en détournement de deniers publics qui lui fut intenté n'ajouta j
rien au bon renom de la diplomatie française sur le versant oriental du Jura.
La faute capitale de Louis XIV, faute suggérée Lionne, fut de romprepar
avec une tradition séculaire, en accréditant auprès des cantons, par mesure
d'économie, un simple résident, au lieu d'un ambassadeur en titre, en no
rappelant pas celui-là, sadès que conduite devint suspecte et en le faisant

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