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Publié par | les_archives_du_savoir |
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Langue | Français |
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Extrait
CD
00PIERRE BOSSUET
HISTOIRE
DES
THÉÂTRES NATIONAUX
Oavrage honoré d'une Souscription
Sous-Secrétariat d'Etat des Beaux-Artsdu
et de la Ville de Paris
PARIS
ÉDITIONS ET PUBLICATIONS CONTEMPORAINES
laRue de Gaité,4?» 474't9/',6 1LES THEATRES ET L'ETAT
INTRODUCTION
Certains publicistes, peut-être trop prompts à stigmatiser
notre époque, ne craignent pas de la caractériser par ces
mots : « Le règne du comédien. »
Sous formela quelque peu ironique donnée à leur manière
de voir, ils dissimulent mal, semble-t-il, Tamertume qu'ils
éprouvent, en constatant la place prépondérante prise aujour-
d'hui dans notre société par les gens de théâtre. Cette sorte
de réhabilitation d'une profession considérée jadis comme
infâme et qui vouait les artistes aux déchéances civiques et
aux foudres de l'Eglise, s'explique,en grande partie, par l'acte
de justice réparateur dont ils ont été l'objet de la part de
l'Etat.
Que serait devenu à travers les siècles l'art dramatique
sans le secours ceux qui dépensèrent à sonde service et
pour sa plus grande gloire leur âme, leurs talents, leur vie
tout entière ?Sans doute, lescomédiens sont plus exposésque
d'autres à étaler leurs faiblesses, mais comme l'a dit (i)Sonia
I. Sonia. Petits cahiers d'une étrangère. (^Figaro du 3o janvier 1909.)
IBossuet.
INTRODUCTION6
: « Parmi les joies Irèi pure»saisissante justesseavec une
a que les artistes ne peuventnous donne, il enque l'art y
corruption d'eax*m6metqu'au prix d'une certaine ;créer
leursnous devons être indulf^nts à défautsc'est pourquoi
entourer leurs vices d'un peu de compaMion recon-et même
»naissante.
d'être futile. « LesgensL'art scénique est loin qui préten-
dent que le thé&tre est un art inférieur, affirme avee autorité
Albert Guinon, ignorent tout simplement où est sa supé-M.
»riorité.
page de cette étude, pour ainsi dire,Chaque démontrera
grandeur, lal'utilité, la puissance du théâtre. Dès son origine,
tous ceux qui détenaient avec la richesse une parcelle d'auto-
rité, songèrent à s'en servir pour seconder leurs desseins :
l'Eglise en fit un agent moralisateur et un propagateur de sa
foi, les seigneurs et les pouvoirs publics, un instrument de
leur politique. Tandis que le peuple prenait plaisir aux jeux
premiersdes comédiens et tirait profit d'agréables leçons. la
littérature française s'enrichissait d'œuvres qui apportaient.
peut-être, autant que les exploits des chevaliers leur part de
gloire à la nation.
L'Etat naissant recueillit ainsi un précieux héritage. Il com-
prit que parmi les obligations qu'il avait souci de remplir,
une desplus importantes était de prendre les arts, l'art dra-
matique sous sa protection
Livré à lui-même, le théâtre avait souffert d'inévitables
écarts il: importait de lui assigner une direction pour lui;
assurer un abri, il convenait de le doter de scènes officielles
;
juste sujet de fierté pour le pays, il appelait des mesures
propres contribuerà sonà développement et des encourage-
ments aux auteurs, aux artistes, à tous ceux qui travaillent et
grâce auxquels il survit.