Industry and trade d Alfred Marshall - article ; n°1 ; vol.9, pg 159-173
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1979 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 159-173
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Gerbier
"Industry and trade" d'Alfred Marshall
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 9. 3e trimestre 1979. pp. 159-173.
Citer ce document / Cite this document :
Gerbier Bernard. "Industry and trade" d'Alfred Marshall. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 9. 3e trimestre 1979. pp. 159-
173.
doi : 10.3406/rei.1979.2858
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1979_num_9_1_2858NOTE DE LECTURE
« Industrie and Trade »
d'Alfred Marshall
par B. GERBIER
Maître-Assistant, Université de Grenoble
" l'Economie Industrielle a un siècle"
II y a tout juste un siècle, en 1879, A. MARSHALL et sa femme
écrivaient "Economies of Industry" . Le 1er chapitre de cet ou
vrage portait le titre oh combien prometteur de "Industrial
Organisation" .
Discipline académique nouvelle en France, l'économie indus
trielle est aujourd'hui en pleine expansion dans notre pays. Née de
réactions à l'irrémédiable abstraction de l'économie pure, elle retrou
ve, aux dires mêmes d'Y. Morvan, les enseignements de J.M. Clark d'une
concurrence-rivalité, dynamique et inégalitaire (1). Remontant encore
plus haut dans le temps, A. Phillips et R.E. Stevenson, dans un article
consacré à l'histoire de cette discipline (2) , en attribuaient la pater
nité à A. Marshall (après avoir brièvement rappelé les antécédents en
ce domaine d'A. Smith déjà i)r De fait, le premier ouvrage publié. d'A.
Marshall (écrit en collaboration avec sa femme) , "Economies of Indus
try" , comportait une partie (de cinq chapitres) intitulée "Organisation
Industrielle". Il y était abordé les problèmes de comportements de fir
mes, d'ententes, de formation de prix en situation de concurrence mono
polistique. L'ensemble de l'ouvrage dénotait en effet le souci d'une ana
lyse concrète des mécanismes concrets du fonctionnement de l'économie, y
compris dans sa (ou leur) dimension sociale : en témoigne la partie con
sacrée aux "Trade Unions" (en relation notamment avec leur rôle à l'é
gard des conditions de travail, de vie, donc d'efficience des travail
leurs). Le souci qu'avait Marshal], du concret de 1 ' opérationnalité est
d'ailleurs bien connu ; il en est de même de l'ampleur de ses monogra-
(1) J.M. Clark : "Toward.:, a concept 03 woxkabZe. compe.titi.on" A.E.R. ,
juin 1940, p. 241.
Y. Morvan : "Note mi le. de.ve.loppe.me.nt de. l' économie. ¿ndu.-btsii.nZZz",
p. 7-8
Y. : "Rencontre, nationale, rie Chantilly de V A. V. E. F. I . " , 19-
20 septembre 1975 " " P.U.F., 1976, p. 59-61
Y. Morvan Economía. ¿ndu¿tx¿a.llc." , P.U.F., 1976, p. 59-61
lndu¿>~ (2) A. Philips et R.E. Stevenson : "The. hiàtoxical de.ve.Zopme.nt o
txiaZ Oxaanization" , H.O.P.E. VI. 3. Fall 1974.
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phies inductives. Il semble toutefois que leurs résultats le soient
moins, soit qu'ils aient été oubliés, soit plus simplement méconnus.
C'est ainsi qu'en 1955, H.H. Liebhafsky s'était ému de "la curieuse
négligence" dont "Industry and Trade" faisait et avait fait l'objet (1).
Il ne rencontra guère d'écho. Il rappelait pourtant (peut-être un peu
maladroitement d'ailleurs) la richesse théorique et concrète de cet ou
vrage. Aujourd'hui, ceci est en passe d'être reconnu. A. Phillips et
R.E. Stevenson n'hésitent pas, en effet, à y voir "un véritable monu
ment dans l'histoire de la pensée de l'organisation industrielle (op.
cit. p. 327). A cette occasion, il peut être de quelque intérêt de pré
senter comment A. Marshall y décrivait l'économie industrielle. Pour
ce, il est nécessaire de rappeler brièvement au préalable la problé
matique générale marshallienne , ainsi qu'il le fait lui-même dans sa
préface et dans ses "observations introductives " (chapitre I. Livre I
d'Industry and Trade).
La problématique marshallienne est une adaptation du fonc
tionnalisme que nous proposons d'appeler "humanisme biologico-historique
(2)". Elle est le produit complexe de la personnalité d'A. Marshall, de
ses nombreuses lectures couvrant l'ensemble des sciences humaines (en y
incluant également la biologie) et assimilant l'esprit de son temps
(époque victorienne). Pour Marshall, l'homme est un être social. En con
séquence, la théorie économique ne peut se satisfaire des représenta
tions simplistes que fournissent hédonisme, utilitarisme, ou pire, 1 'ho
mo oeconomicus. Or, la dimension sociale de l'homme n'est concevable -
en pure logique - que si les formes et mobiles altruistes de son action
l'emportent sur ses affections privées (sinon l'ensemble social éclate).
L'homme est donc dominé, à quelque degré que ce soit, par la recherche
du bien commun et il en est ainsi parce qu'il se respecte et que son
respect est également celui de l'humanité tout entière : "l'on ne peut
avoir de vrai bonheur sans le respect de soi-même, et (...) le respect
de soi-même ne peut s'acquérir qu'à la condition de s'efforcer de vivre
de façon à contribuer au progrès de l'humanité (3)". Dans ces conditions,
être homme en société, c'est faire d'emblée de son action privée une
action sociale en vue de la réalisation du bien commun. La société est
dès lors à la fioii la simple agrégation de ses composants individuels
et un organisme qui les dépasse dans l'agrégation de leurs actes, la
quelle réalise le bien commun. "De même qu'une cathédrale est quelque
chose de plus que les pierres dont elle est faite, de même qu'une per
sonne est quelque chose de plus qu'une série de pensée et de sentiments,
de même la vie de la société est quelque chose de plus que la somme des
vies des individus " (3). Cet organisme supérieur est pensé à l'image
(1) H.H. Liebhafsky "A curious case of neglect : Marshall's Industry
and Trade". Canadian Journal of Eco. and Pol. Scien
ce. Août 1955.
(2) Voir B. Gerbier : A MaiAhaZZ, une critique radicale de la. thz.oH.JLz
puxe" . Thèse d'Etat de Sciences Economiques, Université des
Sciences Sociales de Grenoble, décembre 1976.
(3) A. Marshall : "Vnincipei d' Economie Politique," . Traduction
çaise de la 4e édition. Giard et Brière, Paris 1906, Gordon
et Breach, réée. 2972, vol.I, p. 101 n.
Principes 9ème édition, par C.W. Guillebaud, Mac Millan, 1961,
vo 1 urne I , p . 14 n .
(4) A. Marshall : op. cit. éd. française, volume I, p. 115
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des organismes biologiques que Darwin et Spencer popularisaient à cette
époque. Il doit assurer un certain nombre de fonctions dans le but d'ac
complir son objectif : réaliser le progrès qui permet à l'homme de se
soumettre toujours plus la nature. A cette fin, il est structuré en un
système hiérarchique de places horizontales (qualifications) et verti
cales (industries) (1). L'affectation des hommes aux places (ou tâches)
relève de plus en plus de la compétition entre les compétences et de
moins en moins des privilèges (de classes) (I.T. p. 636-7). Ainsi, la
société devient-elle méritocratique : les plus vertueux à rechercher le
bien commun y deviennent les plus puissants et les puissants y sont aus
si les plus efficaces à développer et utiliser le progrès technique et
économique. Au total, l'évolution progressiste du système est donc assu
rée par sa capacité à obtenir, de lui-même et de chacun, un rendement
maximal à tout instant : "la nouvelle organisation de l'industrie a beau
coup augmenté la puissance de la production ; elle tend à faire que le
travail de chaque homme soit consacré précisément au genre de. tâche
qu'il peut le mieux exécuter, que ce travail soit dirigé avec habileté
et qu'il soit entouré de tout ce que, dans l'état actuel de la science
et des capitaux, on peut trouver de mieux en fait de machines et d'ins
tallation en tout genre" (2).
Cette capacité nationale se répercute au niveau international
par une inégale croissance des pays : les plus développés sont ceux qui
ont su le mieux

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