Informations bibliographiques ; n°3 ; vol.46, pg 534-547

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Revue française de science politique - Année 1996 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 534-547
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• Publié le: 01 janvier 1996
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In: Revue française de science politique, 46e année, n°3, 1996. pp. 534-547.
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Informations bibliographiques. In: Revue française de science politique, 46e année, n°3, 1996. pp. 534-547.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1996_num_46_3_395076BIBLIOGRAPHIQUES* INFORMATIONS
GÉNÉRALITÉS, MÉTHODOLOGIE
BAUDELOT (Christian), ESTABLET (Roger) — Maurice Halbwachs, Consommation et
société. — Paris, Presses universitaires de France, 1994. 18 cm, 128 p. Notes bibliogr.
(Philosophies. 51)
Deux sociologues réalisent une présentation remarquable des travaux de Maur
ice Halbwachs (1877-1945) concernant la consommation. Le disciple de Durkheim
et l'ami de Simiand manifeste une curiosité insatiable et une agilité méthodologique
sans pareil. Il étudie la France mais aussi les États-Unis. Ses recherches sur les
prix, les budgets lui permettent non seulement d'éclairer les processus d'évolution
de la société mais d'en saisir les structures profondes, les classes sociales, qui
échappent au regard superficiel et à l'esprit conformiste. Les auteurs indiquent que
Maurice Halbwachs a commis quelques bévues, et ne cèlent pas ses manques. Leur
objectivité incite à les prendre en compte quand ils incitent à lire davantage l'auteur
des Cadres sociaux de la mémoire.
BERGER (Brigitte) et al. — Esprit à" entreprise , cultures et sociétés. Trad, de l'américain par
Larry Cohen. — Paris, Maxima, 1993. 24 cm, XII-265 p. Notes bibliogr.
L'Afrique du Sud, l'Inde, l'URSS, l'Europe sont convoqués pour assurer une
comparaison transnationale des formes de l'activité économique, avec la préoccupat
ion d'envisager un syncrétisme. L'ouvrage se présente, à l'aide d'une documentattrès variée, comme un plaidoyer pour la diversité à rebours de l'uniformisation
occidentale. La thèse centrale affirme que le marché est une ramification et un
complément de la dynamique culturelle d'ensemble. L'ouvrage ne s'interroge pas
assez sur les mécanismes qui vont à rencontre de l'option souhaitée.
GARRONE (Pierre) — Citoyenneté et nationalité. — Arles, Actes Sud; Genève, Centre
européen de la culture, 1995. 18 cm, 87 p. (L'Europe en bref. 2)
Même si les concepts de citoyenneté et de nationalité se fondent en Europe sur
des valeurs et des principes identiques, ils peuvent, selon les pays et selon le
contexte juridique, politique et culturel dans lequel ils s'inscrivent, revêtir des signi
fications et des formes d'application quotidienne différentes. Devant cette
complexité, P.G. explicite la signification, propre à chaque terme, rappelle comment
on acquiert ou perd la citoyenneté d'un État, quels sont les droits et les devoirs du
citoyen; il aborde aussi le cas d'une citoyenneté à plusieurs degrés comme en
Suisse ou au sein de l'Union européenne. En conclusion, il souligne l'importance
concomitante de la garantie des droits de l'homme et des droits du citoyen, piliers
complémentaires de l'État démocratique moderne.
MLLHAU (Jacques) — Solidarité, L'avenir d'un héritage. — Paris, Éditions sociales, 1993.
22 cm, 222 p. Notes bibliogr.
L'ouvrage commence par examiner les processus en cours qui contribuent à ins
taurer une société de concurrence aveugle et sans entrailles. J.M. envisage ensuite le
patrimoine d'idées dont dispose la France, de Rousseau à Jean Lacroix. Il traite
enfin des perspectives qui s'offrent à la réflexion et à l'action pour construire un
monde plus humain, respectueux des individus, du groupe comme de l'environne-
* Établies sous la responsabilité de Serge Hurtig, assisté de Linda Amrani et de
Rachel Bouyssou, avec pour ce numéro, la collaboration de Françoise Blanchard, Isa-
bel Boussard, Daniel Boy, Marie-Elisabeth de Bussy, Louis-Jean Duclos, Marie-
Christine Granjon, Bertrand Hervieu, Stéphanie Lautard, Marc Lazar, René Mouriaux,
Elizabeth Picard et Odile Rudelle auxquels la Revue adresse ses remerciements.
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ment. Sympathique, l'ouvrage laisse dans l'ombre les moyens par lesquels la recher
che d'émancipation humaine se concrétisera.
SAVOYE (Antoine) — Les débuts de la sociologie empirique. Études socio-historiques,
1830-1930. — Paris, Méridiens-Klincksieck, 1994. 21 cm, 244 p. Bibliogr. (Analyse
institutionnelle)
L'ouvrage considère d'abord les enquêtes étatiques, puis l'institutionnalisation de
la sociologie pour traiter enfin l'implication pratique des sociologues. L'analyse his
torique est conduite avec rigueur, soutenue de bout en bout par une érudition sans
faille. Sous une forme modeste, nous sommes en présence d'une contribution impor
tante à la connaissance de la gestation pratique de la sociologie, le plus fréquem
ment ignorante de son propre passé.
SMITH (Adam) — Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations. Trad,
nouvelle et présentation par Paulette Taïeb. — Paris, Presses universitaires de France, 1995.
22 cm, 4 vol. XLVII-1439 p. Index. (Pratiques théoriques)
Le livre fondateur de la science économique n'était depuis de longues années
plus disponible en français autrement qu'en abrégé. Les économistes, mais aussi tous
ceux qui s'intéressent à l'histoire des idées, se féliciteront de pouvoir disposer enfin,
à défaut d'une édition critique, d'une nouvelle traduction intégrale. Un index général
très détaillé, un lexique et des notes ajoutent à la valeur de l'ouvrage.
PENSÉE POLITIQUE
ASSOCIATION FRANÇAISE DES HISTORIENS DES IDÉES POLITIQUES — Nation et
République, les éléments d'un débat. Actes du colloque de Dijon, 6-7 avril 1994. — Aix-en-
Provence, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 1995. 24 cm, 390 p. Notes bibliogr.
(Collection d'histoire des idées politiques. 10)
Patronné par les présidents des deux Chambres, ce recueil rassemble le meilleur
et le moins bon. Du côté de l'étrange, signalons un curieux texte de M. -H. Fabre
qui analyse la République de Sade (interdiction des religions, abolition de la peine
de mort, sodomie, dénatalité et luxure) et conclut que nous y sommes. Ce chapitre
était précédé d'un excellent texte comparatif sur Bodin et Machiavel opposant la
République du juste, qui peut être monarchique, et celle de Y esprit républicain qui
demande des citoyens. Si le pouvoir élu ne s'oppose plus au pouvoir hérité (comme
voudrait le faire admettre B. Renouvin) le problème de la définition devient crucial.
Les « idées » ont toujours un environnement ou un poids, qui leur donnent, ou non,
de la réalité. Celles de Daunou, oratorien devenu Garde général des Archives de
France puis professeur au Collège de France, qui veut réparer le désastre de la
Terreur par l'éducation du peuple, ont plus de valeur que celles d'un érudit de pro
vince (Bénigne Poncelet). Plus récemment, le récit des difficultés à se situer d'hom
mes aussi talentueux que Daniel Halévy ou Henri de Jouvenel, ne prend sens qu'au
regard des blocages électoraux qui ont conduit à la décadence de rentre-deux-
guerres. Madame de Staèl est créditée d'avoir inventé le détour par la nation, pour
valoriser une Idée républicaine sérieusement ternie par la Terreur. En France le
détour aura une grande postérité. À l'étranger (Espagne, Italie, Amérique latine,
Allemagne) les identifications et les équilibres varieront avec chaque pays. Faute de
définitions, de problématiques et de conclusions l'ensemble flotte un peu.
BOUTHILLON (Fabrice) — Les schemes qu'on abat, À propos du gaullisme. — Paris, de
Fallois, 1995. 20 cm, 72 p. Notes bibliogr.
Curieux petit livre que l'on ne pourra accuser de sacrifier à l'air du temps.
Appuyé sur Joseph de Maistre et Hannah Arendt, il se propose d'étudier le gaul
lisme, son succès de 1940 mais son échec de 1946 comme de 1968. Le succès vient
de l'éducation catholique dont les concepts et le vocabulaire sont utilisés pour sti
gmatiser Hitler, reconnu comme la figure du diable. Son échec est de n'avoir pu
empêcher que les Français refassent leur unité autour de la République laïque, celle
qui oublie qu'il n'y a pas de société vivante sans religion. Représent