Inscriptions inédites de Mistra - article ; n°1 ; vol.30, pg 453-466
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1906 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 453-466
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gabriel Millet
Inscriptions inédites de Mistra
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 30, 1906. pp. 453-466.
Citer ce document / Cite this document :
Millet Gabriel. Inscriptions inédites de Mistra. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 30, 1906. pp. 453-466.
doi : 10.3406/bch.1906.3282
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1906_num_30_1_3282INSCRIPTIONS INÉDITES DE MISTRA
Le musée de Mistra, créé par moi en 1896, installé par
mes soins en 1898, enrichi par le concours de l'archevêque
de Sparte, aujourd'hui métropolite d'Athènes, M&r Théo-
clet Minopoulos, a largement profité de la longuecam-
pagne que j'ai faite à Mistra en 1H05. Parmi les nouvelles
acquisitions, je tiens à signaler deux textes épigraphiques
intéressants, qui s'ajouteront au recueil des Inscriptions
byzantines de Mistra publiées au- tome XXIII du Bulle
tin (1).
I. Isabelle de Lusignan.
Le n° 54 de ce recueil est un monogramme, sculpté dans
un fragment de linteau en marbre bleu haut de 0m#19 et
se détachant en fort relief sur un fond évidé, au milieu
du cercle que décrivent des ; entrelacs savants (fig. . 1 ).
Fig. 1.
J'avais trouvé ce fragment sur le sol, près du mur d'en
ceinte de la Métropole, vers l'angle Sud-Ouest, à côté d'une
large arcade. A la même place, en 1905, mon fidèle servi
teur Mitso devenu μαΐστωρ, étant en quête de pierres à bâtir, a
(1) BCH, XXIII (1899), p. 97-156. 454 INSCRIPTIONS INÉDITES DE MISTRA
découvert dans la maçonnerie un autre fragment du même
linteau avec un autre monogramme (fig. 2).
Fig. 2.
Les deux ensemble se lisent:
ζαμπεο ντε λεζηναω
(ou plutôt, ζαμπεα ντε λεζηνανο), si l'on admet que le dernier
Ν compte deux fois), c'est-à-dire Isabelle de Lusignan.
Par le prénom de Ζαμπέα, la Chronique de Morée désigne
Isabelle de Villehardouin, et Jean Cantacuzène une sui
vante d'Anne de Savoie (1). De même, transc
rit le nom des Lusignan tantôt Ντελενουζίαν (2), tantôt ντε
Λεζιάνο, forme corrompue où l'éditeur reconnaît avec rai
son ντε Λεζινάνο (3).
Sur l'un et l'autre fragment, la cassure a laissé la moit
ié de deux figures héraldiques, qui étaient; chacune aussi,
enfermées dans un cercle. C'est, d'une part, le lion rampant,
de l'autre, la croix.de Jérusalem, qui, sur les monnaies de
Chypre, se sont substitués aux types byzantins depuis
l'usurpation d'Amaury, prince de Tyr (4) (1304-1310).
Aux archives des Hospitaliers, à Malte, Hopf a lu le nom
(1) Bonn,. t. I/.p. 202, 1. 5; t. III, p. 54, 1. 19.
(2) Bonn, t. I, p. 288, 1. 20.
(3) Bonn,. t. I, p. 191, I. 1.
(4) Schlumberger, Numismatique de V Orient latin, pi. VI, 17 et suiv.,
p. 190. Voir aussi Buchon, Recherches et Matériaux, t. I, pi. VI; et
P. Lambros, Monnaies inédites du royaume de Chypre, Athènes, 1876/
pi. III et suiv. INSCRIPTIONS INÉDITES DE MISTRA 455
d'Isabelle de* Lusignan dans un des bullaires des Grands
Maîtres. Othon de Brunswick et : Jeanne : Iêre avaient en
gagé pour cinq ans (1377-1381) la principauté de Morée à
l'ordre de Saint-Jean, contre une rente annuelle de 4000
ducats. * Des 20000 ducats, dit ; Hopf, moyennant lesquels
le pays avait été engagé, la plus grande partie fut payée
à Jeanne et à son mari ; mais, la despina Isabelle de Lu-
signan et le grand connétable Centurione Zaccaria reçu
rent aussi des sommes considérables; à ce dernier, Pietro
Balbi payait encore, en 1382, au nom du Grand Maître, le
reste de l'argent qui lui revenait,, soit. 180 ducats, ainsi
qu'à Isabelle non moins de 6500 -pièces d'or» (1). Hopf
dit ailleurs: «Plus tard, nous rencontrons une Isabelle de
Lusignan (1381 et 1382) comme « despina. du^despotat de
Morée» qui avait des biens considérables dans le Pélo
ponnèse > (2). Isabelle de Lusignan tenait par un lien étroit
aux princes de Morée, puisqu'elle touchait de l'argent sur
les revenus de la principauté. Or, précisément, Robert
d'Anjou-Tarente, qui fut prince de Morée de 1346 à 1365,
avait épousé Marie de Bourbon, veuve de Gui de Lusignan,
prince de Galilée et fils du roi de Chypre, Hugues IV. A
la mort de Robert, Marie de Bourbon fut princesse de Mor
ée, associée à son fils Hugues de Lusignan. Puis, en 1370,
elle abandonna ses droits, à Philippe III d'Anjou-Tarente,
son beau frère, contre une rente, à l'exception de la châ-
tellenie de Oalamata. Hugues mourut en 1379. Hopf sup
pose qu'Isabelle fut sa femme, ou plutôt sa fille.. En ce cas,
elle était1 déjà morte en 1387, puisqu'à. cette date, Marie
choisit comme héritier son neveu, Louis de Bourbon (3). \
Que signifie ce titre: "despina du despotat de Morée» V
Les documents vénitiens du XVe siècle nomment toujours
(1) Lihri bullarum, nu fi, ann. 1U81; fol.. 219, 235, cités par Hopf,
Ersch-drûber Encyel., t. 85, p. 12.
(2)· Hopf,-/. /., p. 9.
(3) Voyez . aussi Hopf, Chroniques yréco - romanes, , p. 470 ; et Mas-
Latrie, Trésor de Chronologie, col. 1781.
BULL. DE COREESP. HELLÉNIQUE, XXX. oO INSCRIPTIONS INÉDITES DE MISTRA 45f)
" despotes de Morée » les princes grecs qui résidaient à
Mistra (1), et <* despotat de Morée» les territoires qu'ils gou
vernaient (2). Ce n'était pas un titre officiel, la qualité de
despote ne comportant aucune fonction (.'>). Mais la chanc
ellerie latine l'adopta, ainsi que 'despote des Grecs»,
"despote de Misistra » et même -despote d'Aehaïe» (4)f
parce que ces diverses expressions étaient commodes pour
éviter toute confusion et qu'elles répondaient à une réalité
historique ; si bien que Théodore II Paléologue, dérogeant
aux règles du cérémonial, s'intitule lui-même ' despotus Mo-
ree» dans un acte rédigé en latin (Γ>).
Le hullaire des Grands Maîtres entend donc désigner
par * despotat de Morée - les possessions grecques; et par
Mlespine», la femme d'un despote grec.
Pourtant, Hopf ne l'a pas compris ainsi, puisqu'il admet,
d'après une indication de FYoissart, qu'Isabelle put épou
ser l'émir de Karaman. Et quand on parcourt, dans ses
Chronique* (h'éeo-romanex, le tableau où l'on voit les
princes d'Ânjou-Tarente, empereurs titulaires de Constant
inople, princes de Morée, porter ou transmettre à leurs pa
rents le titre de «despote de Romanies on se demande s'ils
n'ont pu créer aussi pour un des leurs celui de «despote de
(1) Sathas, Μνημεία ελληνικής ιστορίας, t. I, p. 92, 22; 103, 4; 186, 25;
'221, 14; 225, 14; 273, 10; et t. Ill, p. 183, fi; 321, 10; 360, 3: despotus
Amoree.
(2) Sathas, Μνημεία, I, 111, 29: despotatum Amoree; 110, 17: despota-
tum suum. De même, la Chronique de Murée appelle οεσποτάτον les
possessions des Ducas, despotes à Arta.
(3) Codini, De of finis, <·. 5 (Bonn, 2S, 6).
(4) Sathas, Μνημεία, t. I, p. 181, 1; 188; t. Ill, p. .'523, 16; — t. I, p. 101), 4;
158; 177; 190; t. II, p. 155, 27 ; 157, 26; t. III, p. .'550, 16;— t. III, p. 207, 15.
(5) Jos. Millier, Documenti salle relazioni délie città Toscane call'
Oriente Cristiano e coi Turchi fino l'anno 1531. Florence, 1879, p.
150, ηυ Cil. A la fin: «litteras .... despotati munitnine validatas ». Dans
le même recueil (p. 181), en 1455, Florence promet d'aider Thomas Pa-
léolofjjue, « dispoto délia Morea». De même, Mahomet II, en 1480: «πα
τον ήεσπότην του Μωρκ<»ς (Miklosich-Muller, Aeta, III, 301); de même,
Phrantzès: γυνή του βαπιλέο>ς και δέσποινα τ f| ς Κίονσταντινουπόλεως (Bonn,
222, lui. INSCRIPTIONS INEDITES DE MISTRA 457
Morée». Mais le cas serait unique et tout à fait invraisemb
lable. D'abord, le titre de despote de Romanie n'a pas été
créé par les empereurs titulaires: Philippe II d'Anjou-
Tarente Ta porté de façon à peu près constante dès 1304(1),
avant d'acquérir par son second mariage avec Catherine
de Valois, en 1313, des droits à l'Empire; il le prit à la suite
de son premier mariage avec Thamar, fille de Niképhore,
despote d'Arta en 1294. Ensuite et surtout, on ne peut assi
miler "despote de Romanie» à "despote de Morée ->, car,
tandis que -despote de Morée » désigna par abus

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