L acquisition de l orthographe : données comparatives entre enfants normo-lecteurs et dyslexiques - article ; n°1 ; vol.126, pg 7-22
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L'acquisition de l'orthographe : données comparatives entre enfants normo-lecteurs et dyslexiques - article ; n°1 ; vol.126, pg 7-22

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Description

Revue française de pédagogie - Année 1999 - Volume 126 - Numéro 1 - Pages 7-22
Cet article précise dans un premier temps la nature des compétences complexes et variées qui sont nécessaires pour qu'un enfant acquière l'orthographe dans de bonnes conditions. Il précise ensuite comment ces compétences se mettent en place durant le développement. Les quelques travaux de recherches qui sont présentés ici comparent, dans cette perspective, des enfants au parcours scolaire normal et des enfants qui présentent des difficultés spécifiques d'apprentissage de l'écrit.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Philippe Mousty
Jesus Alegria
L'acquisition de l'orthographe : données comparatives entre
enfants normo-lecteurs et dyslexiques
In: Revue française de pédagogie. Volume 126, 1999. pp. 7-22.
Résumé
Cet article précise dans un premier temps la nature des compétences complexes et variées qui sont nécessaires pour qu'un
enfant acquière l'orthographe dans de bonnes conditions. Il précise ensuite comment ces compétences se mettent en place
durant le développement. Les quelques travaux de recherches qui sont présentés ici comparent, dans cette perspective, des
enfants au parcours scolaire normal et des enfants qui présentent des difficultés spécifiques d'apprentissage de l'écrit.
Citer ce document / Cite this document :
Mousty Philippe, Alegria Jesus. L'acquisition de l'orthographe : données comparatives entre enfants normo-lecteurs et
dyslexiques. In: Revue française de pédagogie. Volume 126, 1999. pp. 7-22.
doi : 10.3406/rfp.1999.1091
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1999_num_126_1_1091L'acquisition de l'orthographe :
données comparatives
entre enfants normo-lecteurs
et dyslexiques
Philippe Mousty,
Jésus Alegria
comment Cet nécessaires enfants qui sont article qui présentés ces précise présentent pour compétences qu'un ici dans comparent, des enfant un se difficultés premier mettent acquière dans en temps spécifiques cette place l'orthographe la perspective, durant nature d'apprentissage le des développement. dans des compétences enfants de bonnes de au l'écrit. Les parcours complexes quelques conditions. scolaire travaux et Il variées précise normal de recherches qui ensuite et sont des
Dans les systèmes orthographiques dits (1988) a montré que le seul recours aux règles
« transparents » ou « superficiels », comme de conversion phonème-graphème ne permet
c'est le cas de langues telles que l'italien ou l'e d'écrire qu'environ la moitié des mots.
spagnol, la langue tend à être représentée à l'écrit Une source de difficulté supplémentaire associée au niveau strictement phonologique. Dès lors, un aux systèmes profonds vient du fait que, outre les nombre limité de règles, assurant la traduction
connaissances phonologiques et orthographiques, fiable de la phonologie en orthographe, permet ces systèmes représentent la langue au niveau d'écrire correctement quasi tous les mots de la morpho-syntaxique. Ainsi, les marques du nombre langue. Dans les systèmes dits « opaques » ou souvent absentes au niveau phonologique (il n'y a « profonds », comme le français ou l'anglais, il aucune différence à l'oral entre « il chante » et « ils existe par contre un nombre extrêmement impor chantent ») sont toutefois représentées au niveau tant de mots dont l'orthographe dépend de l'ut orthographique. Par ailleurs, des lettres muettes ilisation de connaissances orthographiques spé placées en fin de mot, comme le « s » de « exquis »
cifiques. Par exemple, le phonème /s/ s'écrit ou le « t » de « petit », trouvent leur justification différemment dans « sirène », « cigale » et dans le fait que les phonèmes correspondants sont « science » ; seul l'accès aux représentations présents dans le féminin de ces mots.
orthographiques propres à ces mots permettra de
les écrire correctement. En français, une étude Comme l'on pouvait s'y attendre, plusieurs
quantitative très précise réalisée par Véronis auteurs ont montré que la faible transparence
Revue Française de Pédagogie, n° 126, janvier-fevrier-mars 1999, 7-22 langue constituait un handicap majeur à la est sans doute utile de se demander vers quel d'une
type d'architecture le développement doit aboutir. maîtrise de l'orthographe. Ainsi, Thorstad (1991) a
comparé l'orthographe d'enfants italiens et En d'autres termes, comment décrit-on les méca
anglais. Parmi les enfants les plus jeunes (âgés nismes chez le scripteur habile ? Les modèles qui
d'environ 6 ans et demi), les italiens écrivaient ont servi de cadre de référence pour la majorité
des travaux entrepris jusqu'ici sont les modèles 79 % des mots correctement alors que les enfants
dits « à deux voies ». Comme pour la lecture, ces anglophones n'en écrivaient que 23 % seulement.
Chez les plus âgés (âgés d'environ 10 ans et modèles distinguent deux procédures indépen
dantes qui peuvent fonctionner en parallèle : une demi), alors que les anglais n'étaient capables de
lire que 2 des 8 mots les plus difficiles d'un texte, procédure orthographique (ou lexicale) et une
les italiens les lisaient tous. Tandis que les enfants phonologique (ou sub-lexicale).
anglais ne pouvaient orthographier que la moitié
La procédure orthographique consiste à récupérdes mots qu'ils étaient en mesure de lire, le niveau
er l'orthographe d'un mot connu à partir d'une d'orthographe des jeunes italiens était équivalent
représentation stockée en méà celui de leur lecture. Des travaux réalisés dans
moire. Le mot dicté subit d'abord un traitement d'autres langues ont confirmé cette notion
préliminaire de manière à extraire une représentat(Wimmer, 1997).
ion intermédiaire acoustico-phonétique. Cette
En conclusion, l'acquisition de l'orthographe du représentation, dans le cas d'un mot familier, va
français pose des problèmes à l'apprenti scripteur permettre d'activer une entrée dans un registre de
parce qu'elle implique la mise en œuvre de mémoire qui contient les représentations phono
sources de connaissances multiples. Si l'on logiques des mots connus (lexique phonologique)
considère la complexité des différents processus et de récupérer sa signification par l'intermédiaire
cognitifs engagés et le fait qu'ils doivent être d'une représentation stockée dans le système
mobilisés en même temps, on peut facilement sémantique. Dans le cas de l'écriture spontanée,
imaginer que la maîtrise de l'orthographe sollicite c'est bien entendu ce système sémantique qui
des ressources cognitives considérables. Les sera le point de départ de la procédure. La repré
modèles que nous propose la psychologie cognit sentation sémantique permet ensuite de récupérer
ive n'ont d'ailleurs peut-être pas suffisamment la représentation orthographique correspondant
pris cet aspect des choses en considération au mot dans un autre registre de mémoire appelé
(Snowling, 1994). le lexique orthographique. Cette procédure est
sensible à la fréquence d'usage des mots et au Les travaux de la recherche se sont principale
statut lexical des séquences orthographiques (un ment intéressés à décrire et à modéliser deux des
mot inconnu ou un pseudomot, n'étant pas représources fondamentales de connaissance évo
sentés lexicalement, ne pourront être traités par quées ci-dessus, à savoir les compétences pho
cette procédure). nologiques, basées sur l'utilisation de règles per
mettant de traduire la phonologie en orthographe, La procédure phonologique, quant à elle, est
et les compétences orthographiques lexicales. basée sur l'utilisation d'un système sub-lexical
Les morpho-syntaxiques ont reçu de règles de conversion phonologie-orthographe.
nettement moins d'attention. Les données dispo Un mot entendu, après analyse de sa forme
nibles indiquent cependant qu'il faudra tenir sonore, est segmenté en unités phonologi
compte davantage de ces compétences tant dans ques (ex. : phonèmes), lesquelles reçoivent ensuite
l'élaboration de modèles intégrés du développe une traduction orthographique (ex. : graphèmes).
ment que pour rendre compte de la diversité des L'orthographe est enfin obtenue par l'assemblage
troubles. de ces segments orthographiques. Cette procé
dure est sensible au caractère plus ou moins
LES COMPÉTENCES PHONOLOGIQUES systématique des relations phonèmes-graphèmes
ET ORTHOGRAPHIQUES (les correspondances inconsistantes minoritaires
[/s/ -» « c » dans « cigale »] traduites erronément
par des dominantes [/s/ -> « s »]) L'état stable
et aux infuences du contexte, lequel contraint
le choix de certaines graphies (/g/ devant «

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