L Âge des Spirales de l Art rupestre nord-africain - article ; n°11 ; vol.33, pg 624-638
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L'Âge des Spirales de l'Art rupestre nord-africain - article ; n°11 ; vol.33, pg 624-638

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1936 - Volume 33 - Numéro 11 - Pages 624-638
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Raymond Vaufrey
L'Âge des Spirales de l'Art rupestre nord-africain
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1936, tome 33, N. 11. pp. 624-638.
Citer ce document / Cite this document :
Vaufrey Raymond. L'Âge des Spirales de l'Art rupestre nord-africain. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1936,
tome 33, N. 11. pp. 624-638.
doi : 10.3406/bspf.1936.5463
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1936_num_33_11_5463624 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
dee Spirales de l'Art rupeetre
nord-africain,
PAR
R VAUFREY
Professeur à l'Institut de Paléontologie Humaine.
Dans le compte rendu d'une conférence, faite, le 27 juin 1935, par
M. Reygasse, à la Société Préhistorique Française (1), sur les pein
tures et gravures rupestres du Tassili des Adjers, publiées depuis
dans L'Anthropologie (2), on peut lire ce qui suit :
« M. Reygasse attire l'attention de ses Collègues sur plusieurs
points qui lui paraissent nouveaux. D'abord la présence de spirales,
découvertes pour la première fois, associées à une faune extrêmement
archaïque, à l'Hippopotame par exemple. . . M Reygasse nous dit qu'il
estime que ces spirales peuvent être absolument indépendantes de la
spirale méditerranéenne. Dans tous les cas, les spirales découvertes
dans le Iloggar et le Tassili des Adjers sont bien plus anciennes que la
spirale classique delà Méditerranée orientale. En effet elles sont asso
ciées dans le Sahara à une faune absolument archaïque, l'Hippopotame
et le Bubale fossile... M, Reygasse indique que ces gravures... sont
bien antérieures aux peintures et gravures reproduisant des chars gara-
mantiques... »
Ces vues appellent quelques précisions, portant d'abord sur la
ponctuation. Dans sa forme actuelle, la première phrase attribuée à
M. Reygasse semble vouloir dire que des spirales, associées à une
faune figurée extrêmement archaïque, sont pour la première fois
découvertes dans l'art préhistorique nord-africain, alors qu'un
simple déplacement des virgules lui restituerait son véritable sens, à
savoir que des spirales sont, pour la première fois, découvertes en
association avec cette faune archaïque.
Il y a, en effet, des spirales déjà connues sur les parois historiées
d'un piton gréseux situé près de l'oued Chreaa(oued Chéria), 15 kil
omètres à vol d'oiseau au Sud-Est du village de Keragda, dans l'a
nnexe de Géryville (Sud-Oranais). Frobenius et Obermaier en ont
publié des relevés dans leur beau livre sur les « pierres écrites » (3).
(1) Bulletin de la S. P. F., t. XXXII, 1935, p. 315.
(2) Reygasse (M.). — Gravures et Peintures rupestres du Tassili des Ajjers.
(L'Anthropologie, t. 45, 1935, pp. 533-571, 3lj ůg.).
(3) Frobenius (L.) et Obermaier (H.). — Hadschra Maktouba. Urzeitliche Feb-
bilder Kleinafrikas. Un vol. in-4° de 62 pages, lW) planches et 11 cartes. Munich
1925. Les relevés de ces auteurs (pi. 113 a 116) montrent une antre spirale située
hors du champ de mes clichés. Deux spirales, à la vérité assez maladroites
se voient également, d'après le même ouvrage (pi. XV), à Taghtania, près
de Taghit, 93 kilomètres au Sud de Golomb-Béchar. Elles sont associées à
des Ruminants de style naturaliste parmi lesquels se trouve eu moins une Anti
lope bubale. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE Qffî)
On voit par les photographies que j'en ai prises l'annécTidèribière
(pi. I à IV) que les spirales de l'Oued Chreaa sont associélès= Ча^еФ
Bovidés, comme sur la figure dont M. Reygasse accompa'sn'é'soni
, ° . i • i i ■í?i')Tďiii1<)řf
resume. Par comparaison, on peut juger des analogies de sty^ç, ■$> ffô
technique qui existent entre l'art sud-oranais et celui du Tafcgyi-.desY
Adjers. Il est très vraisemblable que les deux arts sont l'œuvre des
mêmes Hommes et remontent à la même époque archéologique. r
Les spirales, nous dit M. Reygasse, sont associées, dans
des Adjers, à une faune « absolument archaïque ^l'Hippopotame1 étP
le Bubale fossile. L'un de ces animaux est, en effet, disparusfle'la9
région, aujourd'hui désertique ; l'autre (associé dans les mêmes W
sinon sur les mêmes roches) est éteint. Cependant il est ре
penser que ce recul et cette extinction ne sont pas très a
même au regard de l'Histoire humaine.
On a souvent donné des preuves de la date relativement
du dessèchement du Sahara. Il y a deux ans (1), C. Kilián en énb-
mérait quelques-unes : présence d'une industrie néolithique, riché'ërP
grains de collier de pierres vertes, dans une grotte du Sahara cétí^1
tral; faune soudanaise, précaméline, des gravures rupestres du Hdg-P
gar et de l'Adjer; découverte de fers à Cheval près de Ghat, dans Ле*
remplissage d'un puits très ancien de la piste du Sud; légendes eV
traditions des populations du désert; persistance enfin du Tarout
(Cupressus Duprezianus) dans le Hoggar et l'Adjer.
« Si l'on rapproche ces observations et informations, conclut G. Ki
lián, ainsi que beaucoup d'autres que nous n'avons pu développer ici,
de ce que nous disent les auteurs grecs et latins des Garamantes, de
leurs émeraudes, de leurs Bœufs, du triomphe de Cornelius Balbus,
des expéditions de Septimus Flaccas et de Julius Meternus, et de leur
silence sur l'existence du Chameau ; si Ton y joint l'identification indis
cutable de Djerma avec la Germa antique, on est conduit à admettre
qu'il y a eu un dessèchement progressif du Sahara dans la période his
torique, qui se continue de nos jours, et que l'humidité
y était notamment beaucoup plus considérable avant notre ère que de
nos jours ».
Témoignage plus précis encore, c'est celui des gisements sahariens
de Vertébrés qui ont été découverts, à plusieurs reprises, dans les
lacs fossiles, au sujet desquels M. Th. Monod. écrivait récem
ment (2) :
(1) Kilián (C). — Une variation de climat dans la période historique ; le dessè
chement progressif du Sahara depuis l'époque précaméline et les Garamantes.
(С. Л. sommaire des séances de la Soc. géol. de France, 1934, pp, 110-111. —
Voir L'Anthropologie, t. 45, 1935, p. 215.
(2) La mission Th. Monod au Sahara occidental. [La Terre et la Vie, t. V, 1935,
pp. 183-107).
SOCIÉTÉ PRKHlSTOhlQUE FK*..\ÇA18£. 40 SOCIETE PREbîlSTOftîQttË 626
« J'ai l'impression qu'il sera possible de distinguer dans l'extension
des lacs quaternaires, deux maxima^ d'amplitude décroissante, séparés
par une phase d'assèchement... les industries paléolithiques anciennes
semblent jalonner les bords du premier lac et les marins néolithiques
péchaient avec des harpons en os et des hameçons de pierre ou d'os les
Lates et les Silures qui grouillaient dans le deuxième ».
Ces lacs, M. Monod et ses prédécesseurs en ont relevé la trace au
Sahara soudanais, depuis le Tibesti sud-oriental (Ounianga Kébir],
où l'on a signalé (1) des dépôts limonitiques à Lates, Hippopotame
et Sanglier, jusqu'à l'Azaouad, 250 kilomètres au Nord de la boucle
du Niger, où l'on a recueilli à Arouane et à Guir une faune maréca
geuse (Clarias, Lates, Trionyx, Crocodilas, Hippopotamus, Bos, Lim-
notragus, Cervus, Mellivora, Thryonomys) en association avec un squel
ette humain négroïde, accompagné de haches à tranchant poli et de
hameçons d'os (2).
Points intermédiaires importants : Sounfat, au Nord-Ouest de ГА-
drar des Iforas, d'où proviennent Rhinoceros sp. , Hippopotamus, Pha-
cochœrus, Gazella, Limicolaria Chudeaui Germ., Gastéropode terrestre
qui vit au voisinage des nappes d'eau des régions tropicales 3) ; et
Asselar, 225 kilomètres au Nord de la boucle du Niger, sur le méri
dien de Paris, où Th. Monod a découvert un Homme fossile, dont le
type est peu différent de celui des Bantous actuels, qu'accompagnent
Lates, Siluroïdes, Crocodiles, Phacochères, Gazelles et Antilopes (4).
Plus au Sud, la même faune a été signalée dans l'Azaoua, sous
forme de débris de cuisine recueillis sur l'emplacement d'anciens
villages néolithiques (5). Edifiés sur les du

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