L anthroponymie grecque du Salento méridional - article ; n°2 ; vol.107, pg 361-379
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L'anthroponymie grecque du Salento méridional - article ; n°2 ; vol.107, pg 361-379

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age - Année 1995 - Volume 107 - Numéro 2 - Pages 361-379
André Jacob, L'anthroponymie grecque du Salento méridional, p. 361-379. Malgré la rareté des sources, l'évolution des usages anthroponymiques dans le Salento hellénophone peut être reconstituée dans ses grandes lignes. Avant la conquête normande, les prénoms masculins sont presque tous byzantins et le restent en majorité par la suite, même si les plus caractéristiques d'entre eux (Constantin, par exemple) tendent à disparaître. L'abandon des usages byzantins dans le courant du Trecento s'explique en grande partie par la romanisation progressive, l'abaissement du niveau culturel en milieu grec et la mortalité due aux épidémies. Jean et Nicolas sont les prénoms les plus répandus pendant toute la période médiévale. Dans l'anthroponymie féminine, où le nom de Marie l'emporte de loin, la pénétration des prénoms occidentaux est plus précoce. Plusieurs noms de famille byzantins sont attestés au XIIe siècle à Gallipoli. Dans le reste de la (v. au verso) région, les noms de famille semblent être apparus plus tard et sont surtout d'origine italienne.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Jacob
L'anthroponymie grecque du Salento méridional
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 107, N°2. 1995. pp. 361-379.
Résumé
André Jacob, L'anthroponymie grecque du Salento méridional, p. 361-379.
Malgré la rareté des sources, l'évolution des usages anthroponymiques dans le Salento hellénophone peut être reconstituée
dans ses grandes lignes. Avant la conquête normande, les prénoms masculins sont presque tous byzantins et le restent en
majorité par la suite, même si les plus caractéristiques d'entre eux (Constantin, par exemple) tendent à disparaître. L'abandon
des usages byzantins dans le courant du Trecento s'explique en grande partie par la romanisation progressive, l'abaissement du
niveau culturel en milieu grec et la mortalité due aux épidémies. Jean et Nicolas sont les prénoms les plus répandus pendant
toute la période médiévale. Dans l'anthroponymie féminine, où le nom de Marie l'emporte de loin, la pénétration des prénoms
occidentaux est plus précoce. Plusieurs noms de famille byzantins sont attestés au XIIe siècle à Gallipoli. Dans le reste de la
région, les noms de famille semblent être apparus plus tard et sont surtout d'origine italienne.
Citer ce document / Cite this document :
Jacob André. L'anthroponymie grecque du Salento méridional. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps
modernes T. 107, N°2. 1995. pp. 361-379.
doi : 10.3406/mefr.1995.3450
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9883_1995_num_107_2_3450ANDRÉ JACOB
L'ANTHROPONYMIE GRECQUE
DU SALENTO MÉRIDIONAL *
Cette recherche a pour objet la Terre d'Otrante méridionale ou, pour
reprendre une expression à la mode, le Bas-Salento. Il s'agit en pratique de
l'actuelle province de Lecce, où vivent encore aujourd'hui, dans la Grecia
salentine, quelques milliers d'hellénophones.
Ce sont surtout les manuscrits qui témoignent de la consistance et de
la qualité de la présence grecque dans le Salento médiéval. Les sources his
toriques, en revanche, sont extrêmement clairsemées et, de surplus, peu
homogènes. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de recueillir tous
les témoignages susceptibles de suppléer dans une certaine mesure à la ra
reté des sources documentaires et narratives. Nous visons par là, en parti
culier, les inscriptions, plus ou moins nombreuses selon les périodes, les
colophons de manuscrits, à partir du XIIe siècle, et les notes historiques
qu'ils renferment parfois. Des listes onomastiques se rencontrent égale
ment dans des sources salentines moins connues, par exemple dans les
livres liturgiques (diptyques) et dans les comptes présents çà et là sur les
feuillets de garde.
* Ouvrages cités en abrégé :
AA = Archives de l'Athos, Paris, 1970 suiv.
CDB = Codice diplomatico barese, Bari et Irani, 1897-1938.
CDBr = brindisino, Trani, 1940-1964.
CDP = Codice pugliese, Bari, 1939 suiv.
Boutouras = A. Ch. Boutouras, Τα νεοελληνικά κύρια ονόματα ιστορικώς καί
γλωσσικός έρμηνευόμενα, Athènes, 1912.
PLP = Prosopographisches Lexikon der Palaiologenzeit, Vienne, 1976 suiv.
Robinson = G. Robinson, History and Cartulary of the Greek Monastery of St Elias and
St Anastasius of Carbone, II, 1-2 : Cartulary, Rome, 1929-1930 (Orientalia chris-
tiana, XV, 2 et XIX, 1).
Rohlfs, Cognomi = G. Rohlfs, Dizionario storico dei cognomi salentini (Terra
d'Otranto), Galatina, 1982.
Trincherà = F. Trincherà, Syllabus graecarum membranarum, Naples, 1865.
MEFRM - 107 - 1995 - 2, p. 361-379. 362 ANDRÉ JACOB
II va de soi que la documentation est trop fragmentaire pour que le
stock onomastique du Salento méridional hellénophone puisse être soumis
à un traitement statistique. Bien que les données recueillies soient fort
clairsemées, elles consentent néanmoins, nous semble-t-il, de tracer à
grands traits l'évolution de ranthroponymie grecque dans la région.
Xe et XIe siècles
Les informations dont nous disposons pour la période byzantine (ju
squ'en 1071) et les premières décennies de l'occupation normande pro
viennent presque exclusivement de l'épigraphie. Deux monuments surtout
fournissent un bon nombre d'inscriptions : la crypte de Sainte-Christine à
Carpignano, non loin d'Otrante, où l'on trouve des inscriptions peintes qui
s'échelonnent de 959 au milieu du XIe siècle1, et l'église Sainte-Marie «della
Croce» à Casaranello (Casarano), dans l'ancien diocèse de Gallipoli, dont
les dédicaces de fresques et les graffites appartiennent, dans leur grande
majorité, au XIe siècle2. Les noms présents dans ces deux sanctuaires et
dans les autres inscriptions des Xe et XIe siècles3, dont plusieurs encore iné
dites4, ne dépassent pas la quarantaine.
Les prénoms sont chrétiens dans leur quasi-totalité et ne se distinguent
en rien de ceux du centre de l'Empire à la même époque. Les seules excep
tions sont constituées par Kalos («beau»), bien attesté aussi dans le reste
1 A. Guillou, Notes d'épigraphie byzantine, dans Studi medievali, 3a s., XI, 1,
1970, p. 403-408; A. Jacob, Inscriptions byzantines datées de la province de Lecce
(Carpignano, Cavallino, San Cesano), dans Rendiconti détta Classe di scienze morali,
storiche e filologiche dell'Accademia nazionale dei Lincei, s. Vili, 37, 1982, p. 41-51;
Id., L'inscription métrique de l'enfeu de Carpignano, dans Rivista di studi bizantini e
neoellenici, n.s., 20-21, 1983-1984, p. 103-122.
2 A. Jacob, La consécration de Santa Maria detta Croce à Casaranello et l'ancien
diocèse de Gallipoli, dans Rivista di studi bizantini e neoellenici, n. s., 25, 1988, p. 147-
163.
3 G. Passarelli, Le epigrafi bizantine al Museo Castromediano di Lecce, dans Ar
chivi e cultura, 14, 1980, p. 49-50, nos Vili et DC (toutes deux datées erronément du
XIIe siècle); A. Jacob, Une dédicace de sanctuaire inédite à la masseria Li Monaci, près
de Copertina en Terre d'Otrante, dans cette revue, 94, 1982, p. 706; Id., Un nouvel
Amen isopséphique en Terre d'Otrante (Nociglia, chapelle de la Madonna dell'Itri), dans
Rivista di studi bizantini e neoellenici, n. s., 26, 1989, p. 188 et 189; Id., Testimonianze
bizantine nel Basso Salento, dans // Basso Salento. Ricerche di storia sociale e religio
sa, Galatina, 1982 (Società e religione, 1), p. 60. Les noms de fonctionnaires byzantins
présents dans les inscriptions officielles n'ont pas été retenus.
4 Pour ne pas alourdir l'exposé, nous ne donnerons pas de précisions sur ces
dernières. GRECQUE DU SALENTO MÉRIDIONAL 363 L'ANTHROPONYMIE
du monde byzantin et fort prisé dans le Salento aux siècles suivants, et par
Kallousos, qui s'inspire probablement du même concept5. Malgré l'exiguïté
de l'échantillonnage, une certaine prédominance du prénom Jean semble
se dégager puisqu'il revient à cinq reprises durant la période envisagée.
D'autres prénoms sont attestés plus d'une fois : Michel (4), Léon (3), Basile
et Constantin (2). Les prénoms dont on relève une mention isolée sont
Akindynos, André, Arkadios (ou Arkoudios), Arsakès (prénom d'origine ar
ménienne), Dèmètrios, Eustathe (peintre), Georges, Nicolas, Théophylacte
(peintre) et Vincent6. L'usage occidental des noms de mois apparaît à Car-
pignano en 1020, où un donateur s'appelle Aprilios; quelques décennies
plus tard, dans la même crypte, le prénom d'un autre personnage, en partie
mutilé, est sans doute aussi de provenance romane7.
Les noms de famille sont au nombre de deux : l'évêque Léon de Galli-
poli, au tournant des Xe et XIe siècles, porte celui de Képhalas et le prêtre
Jean, en 1054/55, celui de Pankitzès.
Quant aux prénoms féminins, rares, ils sont bien byzantins : Chrysoléa
(an. 959) et Anastasie (première moitié du XIe siècle) sont citées avec leurs
maris respectifs dans des dédicaces de fresques à Carpignano; Marie est
mentionnée dans un obit de 1098/99 à Casaranello. Signalons enfin le su
rnom Stratègoulès («petit général»), donné à un enfant défunt.
Il vaut la peine de comparer ces matériaux avec les données beaucoup
plus fiables parce que de loin plus abondantes que fournissent les actes
grecs du reste de l'Italie méridionale (Calabre et Tarente, en particulier) au
XIe siècle. L&

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