L arbre du Pérou - article ; n°269 ; vol.74, pg 101-107
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1986 - Volume 74 - Numéro 269 - Pages 101-107
Der Perubaum.
Zuerst von den Incas gebraucht ist der Perubaum von den empirischen Ärzten in den Anden und in Mexiko immer noch als Medikament benutzt. Es schien intéressant, den Gebrauch, den die Incas davon machten, mit der heutigen Anwendung durch die indischen traditionnellen Ärzte zu vergleichen.
The tree of Peru.
At first used by Incas, the tree of Peru is still employed today as a medecine by empiric physicians of the Andes and of Mexico. It seemed interesting to compare how this tree was used by Incas and how it is now employed by Indian traditional physicians.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 105
Langue Français

Extrait

J.-C. Roca
L'arbre du Pérou
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 74e année, N. 269, 1986. pp. 101-107.
Zusammenfassung
Der Perubaum.
Zuerst von den Incas gebraucht ist der Perubaum von den empirischen Ärzten in den Anden und in Mexiko immer noch als
Medikament benutzt. Es schien intéressant, den Gebrauch, den die Incas davon machten, mit der heutigen Anwendung durch die
indischen traditionnellen Ärzte zu vergleichen.
Abstract
The tree of Peru.
At first used by Incas, the tree of Peru is still employed today as a medecine by empiric physicians of the Andes and of Mexico. It
seemed interesting to compare how this tree was used by Incas and how it is now employed by Indian traditional physicians.
Citer ce document / Cite this document :
Roca J.-C. L'arbre du Pérou. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 74e année, N. 269, 1986. pp. 101-107.
doi : 10.3406/pharm.1986.3275
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1986_num_74_269_3275du Pérou L'arbre
APPELÉ mulîi par les Incas, puis
molle par les conquistadors,
communément désigné aujourd'hui
sous le vocable d'arbol del Peru l par
tout où il a essaimé dans le Nouveau
Monde, le schinus molle 2 consti
tuait jadis au Tahuantinsuyu, l'em
pire inca, le plus vaste des Etats pré-
colombiens d'Amérique, une
véritable panacée au sens autrefois
donné à ce terme de médicament
réputé actif contre un grand nombre
de maladies. La façon d'utiliser
empiriquement cet arbre en théra
peutique a bien entendu évolué au
fil des siècles et il est intéressant
de comparer l'usage qu'en firent les
Incas à la manière dont l'emploient
de nos jours les médecins tradition
nels de certaines régions d'Améri
que latine.
I. Utilisation du mulli
Arbres du Pérou (photo de l'auteur) par les Incas
Il convient de rappeler, en premier lieu, qu'à l'époque de la Renaissance,
qui fut aussi celle de la Conquête, la médecine européenne laissait plus qu'à
désirer. Heureusement surpris par l'efficacité des traitements indigènes, les
conquistadors allèrent jusqu'à envisager de se passer des services de leur
propre corps de santé, car, bien qu'imposé à eux par la législation espagnole
en vigueur, il n'en obtenait pas moins des résultats nettement inférieurs à
Communication présentée à la Société d'Histoire de la Pharmacie le 3 juin 1985.
1. Traduction : arbre du Pérou.
2. Schinus molle L. : Ordre des térébinthales, famille des térébinthacées.
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XXXIII, N°269, JUIN 1986. 102 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
ceux des praticiens indiens, ï hampicamayoc 3 tout d'abord, sorte de médecin
propharmacien, et le cotlahuayu, herboriste proposant aussi bien des plantes
médicinales que des amulettes. Dans ce contexte, le schinus molle s'employait
en des domaines d'une extrême diversité :
1) En néphrologie
et en urologie
Un écrit d'Inca Garcilaso de la
XVIe Vega siècle datant précise de la seconde que « le moitié fruit que du
produit l'arbre qu'ils (les Indiens)
appellent mulli croît spontanément
dans la campagne ; ce fruit a l'a
spect d'une grappe longue et étroite ;
il est formé de petits grains ronds de
la grosseur de la coriandre sèche ;
les feuilles sont menues et toujours
vertes. Le grain, une fois mûr, est
dans sa partie superficielle doux et
délicieux, mais au-dedans il est très
amer. Les Indiens en font une bois
son ; ils le pressent lentement entre
leurs mains dans de l'eau chaude,
jusqu'à ce qu'il ait donné toute sa
douceur, sans aller jusqu'à la partie
amère, autrement tout serait perdu.
Ils passent cette décoction et la gar
dent trois ou quatre jours, jusqu'au
moment où elle est à point. Elle est
très agréable à boire, de fort bon Arbre du Pérou :
goût, et excellente pour guérir l'ipetites branches, feuilles
ncontinence d'urine, les points de et grappe de fruits
côté, la gravelle et les maladies de (photo de l'auteur)
la vessie ».
Il est également probable que de petits rameaux de cet arbre, encore
recouverts de leur écorce, ont été utilisés à l'époque pour combattre les
affections végétantes du canal urétral, par introduction directe, in situ.
L'écorce de schinus molle possède en effet des vertus astringentes grâce aux
tanins qu'elle renferme.
2) En dermatologie
« Dans la presque totalité de ces terres (le Pérou), écrivait en 1550 Pedro
de Cieza de Leôn, on voit des arbres, grands et petits, que l'on appelle molles.
3. Hampi signifie médicament en quechua, la langue des Incas, et le terme de camayoc
désigne un fonctionnaire investi d'une tâche particulière : V hampicamayoc est un fonctionnaire
spécialisé dans les médicaments. L'ARBRE DU PÉROU 103
Ils ont de toutes petites feuilles et leur odeur rappelle celle du fenouil ; l'écorce
de cet arbre est si utile que si un homme a très mal aux jambes, les a enflées,
il lui suffit de se laver quelques fois avec son eau de cuisson pour que la
douleur et l'enflure disparaissent ». En outre, les Incas avaient l'habitude
d'appliquer directement sur les plaies cicatrisant mal et les ulcères cutanés,
soit directement les feuilles de ce résineux, soit le produit de leur décoction.
Ces feuilles renferment en effet, comme celles de toutes les térébinthacées,
des traces d'une essence contenant un composé phénolique vesicant, mais
aussi du phallandrène, un pinène et du thymol.
De plus, comme l'indique Garcilaso de la Vega, « ils (les Incas) savaient
la secrète vertu de la gomme d'un certain arbre qu'ils appellent muïli et les
Espagnols molle, dont l'effet est merveilleux et presque surnaturel dans la
guérison des plaies ». La résine de schinus molle entrait effectivement dans
la composition d'emplâtres cicatrisants et s'utilisait comme vulnéraire. On
la sait aujourd'hui constituée de dérivés triterpéniques (un alcool, le tirucalol)
et d'acides (l'acide masticodiènique et l'acide oléanolique).
Garcilaso de la Vega prétend, en outre, que la décoction de feuille de
mulli guérit la gale !
3) En dentisterie
Les Incas employaient des
rameaux de molle comme cure-
dents ; maints témoignages concor
dent sur ce point. D'aucuns affi
rment même que les petites branches
très flexibles de cet arbre s'utili
saient dans l'art dentaire et que sa
résine servait à l'obturation des
caries.
4) En entérologie
La résine de molle entrait dans
l'élaboration d'une gomme à
mâcher purgative et aurait égale
ment permis, après la Conquête, de
préparer des pilules purgatives. Il
semble d'autre part, que des suppos
itoires antiparasitaires aient été
confectionnés à partir de cette
résine.
5) En ophtalmologie Arbre du Pérou : rameaux,
Le suc de schinus molle s'emfruits et feuilles en gros plan
(photo de l'auteur) ployait sous forme de collyre, tout
comme celui d'un poivrier, le
matico 4. 4. Matico : piper angustifolium. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 104
6) En rhumatologie
La feuille de molle entrait dans la préparation d'onguents réputés actifs
contre les douleurs articulaires ; cuite avec de la chilca 5 et du sel, elle permett
rait la réalisation de bains indiqués dans les fluxions goutteuses des membres
inférieurs. Broyé et mélangé à du miel et de la chicha 6, le fruit du schinus
molle s'employait dans les mêmes indications.
7) En traumatologie
Parmi bien d'autres résines, celle du mulli servait à l'imprégnation des
bandages destinés à la contention des fractures des membres. Une fois l'env
eloppement sec, on obtenait alors une rigidité assez semblable à celle des
bandes plâtrées modernes.
IL UTILISATION CONTEMPORAINE DU MULLI PAR LES GUÉRISSEURS DES ANDES
Il est curieux de constater que si certaines des indications incasiques sont
à présent tombées en désuétude, il en demeure malgré tout suffisamment
pour témoigner d'un assez remarquable suivi empirique, à la base duquel se
trouvent, n'en doutons pas, quelques critères d'efficacité. De plus, les d

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