L Assemblée du Clergé de France tenue en 1788 - article ; n°1 ; vol.273, pg 227-246
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L'Assemblée du Clergé de France tenue en 1788 - article ; n°1 ; vol.273, pg 227-246

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Annales historiques de la Révolution française - Année 1988 - Volume 273 - Numéro 1 - Pages 227-246
This article studies the activities of the assembly of the clergy which met between May 5th and August 8th 1788. At this exceptionnal session the first corporate body within the society of orders had to give its opinion not only on the financial question but on the major political problems of the moment in the context of the crisis which had broken out between the monarchy and the Parliaments. This was accomplished trough remonstrances which demonstrate the resolutely conservative position taken although within the limites of the law. To the term « aristocratic revolution » used by Georges Lefebvre, the author prefers the expression: the legal conservatrice opposition or the legal resistance of the orders.
Cet article analyse les activités de l'assemblée du Clergé réunie du 5 mai au 8 août 1788. Cette assemblée extraordinaire du premier corps de la Société d'Ordres a eu à se prononcer non seulement sur le problème financier, mais dans le contexte de la crise qui éclate alors entre la Royauté et les Parlements sur les grands problèmes politiques du moment. Elle l'a fait par voie de remontrances qui dévoilent une option résolument conservatrice, tout en restant dans les limites de la légalité. L'auteur préfère au terme de « Révolution aristocratique » employé par G. Lefebvre, celui d'opposition conservatrice légale ou de résistance légale des Corps.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Péronnet
L'Assemblée du Clergé de France tenue en 1788
In: Annales historiques de la Révolution française. N°273, 1988. pp. 227-246.
Abstract
This article studies the activities of the assembly of the clergy which met between May 5th and August 8th 1788. At this
exceptionnal session the first corporate body within the society of orders had to give its opinion not only on the financial question
but on the major political problems of the moment in the context of the crisis which had broken out between the monarchy and the
Parliaments. This was accomplished trough remonstrances which demonstrate the resolutely conservative position taken
although within the limites of the law. To the term « aristocratic revolution » used by Georges Lefebvre, the author prefers the
expression: the legal conservatrice opposition or the legal resistance of the orders.
Résumé
Cet article analyse les activités de l'assemblée du Clergé réunie du 5 mai au 8 août 1788. Cette assemblée extraordinaire du
premier corps de la Société d'Ordres a eu à se prononcer non seulement sur le problème financier, mais dans le contexte de la
crise qui éclate alors entre la Royauté et les Parlements sur les grands problèmes politiques du moment. Elle l'a fait par voie de
remontrances qui dévoilent une option résolument conservatrice, tout en restant dans les limites de la légalité. L'auteur préfère
au terme de « Révolution aristocratique » employé par G. Lefebvre, celui d'opposition conservatrice légale ou de résistance
légale des Corps.
Citer ce document / Cite this document :
Péronnet Michel. L'Assemblée du Clergé de France tenue en 1788. In: Annales historiques de la Révolution française. N°273,
1988. pp. 227-246.
doi : 10.3406/ahrf.1988.1211
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1988_num_273_1_1211L'ASSEMBLÉE DU CLERGÉ DE FRANCE
TENUE EN 1788
Le Lundi 5 Mai 1788, les députés du Clergé, convoqués à Paris par
la lettre royale du 31 Mai 1787 rectifiée le 22 Août 1787, se réunissent
« chez l'Archevêque de Narbonne » à Paris. Cette assemblée extraordi
naire du clergé avait été d'abord fixée en Août 1787 pour examiner la
libération des dettes du Clergé prévue par l'assemblée des notables.
Quelques jours avant l'ouverture elle avait été reportée d'un an et le
nombre des députés avait été doublé « à la demande des archevêques »
dit la nouvelle lettre de convocation royale. Pourquoi ce report ? Il est
vraisemblable que le nouveau principal ministre, l'archevêque de Toul
ouse, Etienne Charles de Loménie de Brienne, porté au ministère par
ses pairs à la suite de l'opposition décidée manifestée par le clergé à
rencontre de Calonne dans l'assemblée des notables, entend s'a
ppuyer sur le clergé réuni en corps pour faire approuver sa polit
ique (1).
Les députés qui arrivent à Paris, au nombre de 64, 2 pour chaque
ordre, ont été élus par le clergé des diocèses et des provinces pour
moitié au printemps 1787 et pour moitié au printemps 1788, ils arri
vent souvent munis de deux rédactions successives du cahier de dolé
ances provincial. Il y a, réunis autour du plus ancien archevêque,
celui de Narbonne, Arthur Richard Dillon, 7 archevêques, 25 évêques.
Sur 32 députés on compte 31 vicaires généraux du second ordre seule
ment, la province de Paris ayant élu un curé, celui de Sainte-Margue-
<1) L'assemblée de 1788 a laissé deux procès-verbaux de séances, tous deux manuscrits :
l'un à la bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris (Mss 199), et l'autre aux Archives nationales
(* 8 706). Les deux manuscrits offrent des leçons assez semblables ; il y a cependant des
différences de détail, spécialement sur la datation de certaines délibérations qui m'amènent
à penser que le Mss 199 est antérieur à une ultime révision et que le G* 8 706 est l'exem
plaire destiné à l'impression. Les deux exemplaires combinent l'écriture manuscrite et impri
mée, c'est-à-dire que les textes imprimés sur ordre de l'assemblée et diffusé dans le public
sont intégrés dans les volumes manuscrits à leur place. Les citations sont extraites de
AN/G* 8 706 en prenant pour référence la date indiquée par le procès-verbal. 228 MICHEL PÉRONNET
rite, Laugier de Beaurecueil, personnalité très en vue dans la ville capi
tale du royaume pour sa bienfaisance active.
Les archevêques ont tous une vaste expérience politique comme
présidents nés de pays d'États ou comme députés des diverses assem
blées réunies depuis 1785. Il y a là, président, l'Archevêque de Narbonne,
Arthur Richard Dillon, président né des États du Languedoc, les
archevêques d'Aix, Jean de Dieu ; Raymond de Boisgelin d'Arles ; Jean-
Marie du Lau ; d'Auch ; Louis de la Tour-du-Pin-Montauban ; d'Embrun,
Louis de Leyssin ; d'Albi, le coadjuteur François de Bernis ; et l'Arche
vêque Duc de Reims. Tous ces archevêques ont derrière eux une
longue pratique des assemblées du clergé, des assemblées d'États ou
encore de l'Assemblée des notables. Les électeurs ont choisi en outre
des évêques qui ont attiré l'attention sur eux par leur prédication,
leurs écrits ou leur action : Colbert, évêque de Rodez, La Luzerne,
évêque de Langres, Duplessis-Argentré, de Limoges, Lauzière de
Themines, évêque de Blois. Tous les grands noms de l'épiscopat de
France sont là et on peut se demander si les absents, notamment Le
Franc de Pompignan, archevêque de Vienne et Champion de Cicé,
archevêque de Bordeaux, si souvent apparus dans les assemblées pré
cédentes, ne sont pas gardés en réserve pour pouvoir éventuellement
assurer la succession ministérielle si l'archevêque de Toulouse était
forcé de céder la place.
Les vicaires généraux, comme l'usage s'en est établi depuis le
milieu du xvii* siècle, assistent un évêque élu ou représentent un évê
que non élu. Le dernier cas de figure est réalisé par la deputation de la
province de Toulouse composée des évêques de Rieux et de Saint-
Papoul et des vicaires généraux de l'archevêque de Toulouse et de
l'évêque de Mirepoix, alors qu'à l'opposé la deputation de la province
d'Alby comprend l'archevêque et son vicaire général et l'évêque de
Rodez et son vicaire général. On sait que ces vicaires généraux sont
pour la plupart des épiscopables qui sont élus aux assemblées du
clergé pour se faire connaître des membres du corps et de l'adminis
tration royale et, bien entendu, du Roi, ultime dispensateur des bénéf
ices ecclésiastiques. Comme toutes les précédentes, l'Assemblée du
Clergé de France est tout entière épiscopale et reflète l'opinion du
corps episcopal parlant pour l'ensemble de l'ordre du clergé (2).
(2) Serbat (L.) — Les assemblées du clergé de Franc : origine, organisation, dévelop
pement. Paris, 1906.
Cans (A.). — Organisation financière du clergé de France (1660-1715). Paris, 1909.
Lepointe (G.). — politique et financière du Clergé de France sous le règne
de Louis XV. Paris, 1924.
Blet (P.). — Le Clergé de France et la monarchie (1618-1666). 2 volumes. Rome, 1959.
— Le Clergé de France et la monarchie (1666-1695). 1 volume. Rome, 1976. DU CLERGÉ DE FRANCE TENUE EN 1788 229 L'ASSEMBLÉS
Lors des élections complémentaires de la fin de l'hiver, les provin
ces ecclésiastiques ont rédigé des cahiers de doléances et des procurat
ions pour les députés. Le clergé a pleinement conscience de l'enjeu.
« La province de Sens... pénétrée de l'importance des grands intérêts
qu'il sera question de concilier dans la province assemblée ne peut
qu'exhorter... les députés... a faire valoir les motifs les plus propres à
conserver les droits, immunités et privilèges du clergé, corps libre
dans ses dons »... « La province de Bordeaux... pense qu'il ne serait pas
sans conséquence de détruire d'anciens privilèges ; ils sont pour les
corps qui en jouissent une

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