L emploi de la brique crue dans le domaine égéen à l époque néolithique et à l Âge du Bronze - article ; n°1 ; vol.102, pg 3-24
23 pages
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L'emploi de la brique crue dans le domaine égéen à l'époque néolithique et à l'Âge du Bronze - article ; n°1 ; vol.102, pg 3-24

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1978 - Volume 102 - Numéro 1 - Pages 3-24
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Anna Guest-Papamanoli
L'emploi de la brique crue dans le domaine égéen à l'époque
néolithique et à l'Âge du Bronze
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 102, livraison 1, 1978. pp. 3-24.
Citer ce document / Cite this document :
Guest-Papamanoli Anna. L'emploi de la brique crue dans le domaine égéen à l'époque néolithique et à l'Âge du Bronze. In:
Bulletin de correspondance hellénique. Volume 102, livraison 1, 1978. pp. 3-24.
doi : 10.3406/bch.1978.1993
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1978_num_102_1_1993DE LA BRIQUE CRUE L'EMPLOI
DANS LE DOMAINE ÉGÉEN À L'ÉPOQUE NÉOLITHIQUE
ET Â L'AGE DU BRONZE
à elle une et apparentes. Cnossos à repose fois Parmi l'Age l'édifice — du plus les De que Bronze, matériaux sur ce détruit, fait, l'iconographie une la notre brique se étude de désagrège construction connaissance des crue — vestiges est le dans plus de utilisés le loin eux-mêmes. de bel sol l'élévation le exemple dans encaissant plus le répandu. domaine étant des sans bâtiments la égéen Il laisser mosaïque est aussi au de est Néolithique traces de celui limitée la ville très qui, ;
Pourtant, dans les dernières années, plusieurs études ont fait progresser nos
connaissances sur la brique crue. Deux d'entre elles ont un caractère technique :
l'une1 traite des propriétés physiques du matériau, l'autre2 des moyens de distinguer
différents ateliers de fabrication ; elles concernent respectivement le Proche-Orient et
la Haute-Egypte, régions où la brique s'est généralement bien conservée. Ce n'est pas
le cas de la Grèce, où il est rare que les briques des superstructures soient retrouvées
nombreuses, entières, et, plus encore, qu'elles se soient conservées en place : cette
situation ne facilite guère l'étude systématique des modalités de fabrication ni,
par-delà, la recherche d'un module éventuel.
Cette dernière recherche a pourtant été entreprise par Schliemann et Dorpfeld en
prenant appui sur le texte de Vitruve3. Leur approche, assurément justifiée pour
l'époque historique4, s'est avérée infructueuse pour la protohistoire, non seulement
(1) G. Delcroix, Caractérisalion des matériaux de construction en terre crue (1972).
(2) A. Hesse, « Essai technochronologique sur la dimension des briques de construction », dans
J. Vercoutter, Mirgissa I (1970), p. 102-114.
(3) Vitruve, De Arch., II, 3 ; H. Schliemann, The Prehistoric Palace of the Kings of Tiryns (1885 ;
dorénavant : P.P.K.T.), p. 240-246; W. Dorpfeld, Troja und Ilion (1902; dorénavant : Troja-Ilion),
p. 37-40.
(4) A. Orlandos, Les matériaux de construction et la technique architecturale des anciens Grecs (1966),
p. 51 ; R. Martin, Manuel d'architecture grecque (1965 ; dorénavant : Man. Arch. Gr.), p. 46-64, p. 47 n. 2 ;
D. Robinson-W. Graham, Excavations al Olynthus, VIII: The Hellenic House (1938; dorénavant : Olynthus
VIII), p. 224-229. 4 ANNE GUEST-PAPAMANOLI [BCH 102
parce qu'elle cherchait à appliquer des normes d'époques postérieures, mais aussi reposait sur des données imprécises. Cela explique peut-être que la brique
ait été parfois enlevée des chantiers comme un matériau encombrant et inutile, ne
méritant guère d'être enregistré5.
En fait, la première étude précise des vestiges de brique crue dans le domaine
égéen est tout à fait récente : elle se trouve dans l'ouvrage de J. Shaw sur les matériaux
de construction en Crète6.
Les lignes qui suivent, fondées sur les publications et, chaque fois qu'il a été
possible, sur l'examen des vestiges eux-mêmes, ont pour but d'indiquer quels résultats
peuvent aujourd'hui être considérés comme acquis concernant les modalités de
façonnage et de mise en œuvre ; elles tentent en outre, en prenant cette fois-ci appui
sur les groupes de dimensions les plus significatifs, de retrouver le module qui a pu être
employé et, partant, l'une des unités de mesure en usage dans la Grèce de l'Age du
Bronze.
LA FABRICATION
La matière première.
La première contradiction que remarque Schliemann entre le texte de Vitruve et
les vestiges eux-mêmes porte sur la matière dont sont faites les briques : à Troie, il
s'agit du sol même qui est celui du site7. De fait, ce cas, bien naturel, est assez général :
la terre dont sont faites les briques d'un bâtiment est prise dans son voisinage
immédiat ; la terre et les briques peuvent alors avoir la même couleur.
Il arrive pourtant que des briques se distinguent par une couleur différente de
celle du sol environnant. Ce fait peut s'expliquer, dans certains cas, par la présence
d'un badigeon coloré appliqué à l'origine sur les enduits muraux et dissous avec le
temps dans la brique désagrégée8. Très fréquemment aussi, une coloration différente
est due à l'action du feu — celle-là même qui a assuré la conservation des briques9.
Plus rarement enfin, la différence de coloration reflète une différence de nature : la
(5) Nous n'avons aucune précision sur les importantes masses de brique écroulée qui ont été enlevées de
Cnossos.
(6) J. Shaw, Minoan Architecture: Materials and Techniques = AnnScAtene 49 (1973; dorénavant :
Min.Arch.Mat.Tech.), p. 187-198, 231-234.
(7) P.P.K.T., p. 242.
(8) Aucune autre explication n'est possible pour les teintes bleutées et rosées de l'argile qui contient
des fragments de briques à Thermi : W. Lamb, Excavations al Thermi in Lesbos (1936 ; dorénavant : Thermi),
p. 44.
(9) Les briques «cuites » de la maison Ε de Cnossos, datant du Ν A : J. D. Evans, BSA 59 (1964;
dorénavant : BSA [1964]), p. 144, doivent en fait être des briques crues soumises à un feu accidentel, car
aucun emploi de la brique cuite n'est attesté en Grèce ni en Orient au Néolithique ; la brique cuite n'apparaît
sur le sol grec qu'à l'époque hellénistique. Mais la conservation des briques grâce à l'incendie des bâtiments
est chose courante ; on en connaît des exemples au Néolithique en Thessalie : A. Wace-M. S. Thompson,
Prehistoric Thessaly (1912; dorénavant : Preh.Thes.), p. 115; au BA en Macédoine : W. A. Heurtley, Macedonia (1939 ; : Preh.Mac), p. 57 et surtout, à la même époque, en Argolide et,
au BR, en Crète. La plupart des briques citées dans le tableau qui suit appartiennent aux deux derniers
groupes. LA BRIQUE CRUE EN EGEE AU NEOLITHIQUE ET À L AGE DU BRONZE 1978]
f-i "'■'*■** '
Fig. 1. — Troie II. Briques de couleurs différentes dans un même mur {Troy I, flg. 318).
terre argileuse a été prise dans un horizon différent, éloigné ou sous-jacent, et l'on peut
dire alors que l'on a affaire à une utilisation relativement savante des ressources du
milieu10. Dans ce dernier cas, d'ailleurs, l'action du feu ne supprime pas la différence
décoloration11 (fig. 1).
La coloration peut ainsi servir d'indice pour rechercher l'origine de la matière
première, mais elle ne suffît pas pour la définir. En fait, chaque terre argileuse possède
des propriétés qui varient selon la composition minéralogique de son complexe
argileux12, la nature des minéraux dégraissants13, la proportion entre ces derniers et
les minéraux argileux et la présence de matières organiques.
Le type de plasticité du complexe argileux dépend de sa composition. Si par
exemple le minéral dominant est la kaolinite, le mélange ne pourra absorber qu'une
quantité d'eau limitée. A l'inverse, si la proportion des illites et montmorillonites est
plus élevée, comme c'est souvent le cas dans les terres rouges méditerranéennes14,
(10) Tel est le cas à Eutrésis : H. Goldman, Excavations ai Eutresis in Boeotia (1936; dorénavant :
Eutresis), p. 31, 61 ; à Orchomène : H. Bulle, Die alteren Ansiedlungsschichlen (1907 ; :
Orchomenos I), p. 20, et dans le mur d'enceinte de Sesklo : ΤΣΟΤΝΤΑΣ Xp., Ai προϊστορικού ακροπόλεις
Διμηνίου και Σέσκλου (1908 ; dorénavant : D.S.), p. 78.
(11) A Troie Ilg, la gamme de teintes des briques soumises au feu est très variée ; elle va du brun au
rouge et au jaune ou du vert au jaunâtre et au blanc : G. Blegen-J. Caskey-M. Rawson-J. Sperling, Troy,
The First and Second Settlements (1950 ; dorénavant : Troy I), p. 335, 343 ; il en est de même à C

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