L'épave d'Omonville-la-Rogue (Manche) - article ; n°1 ; vol.11, pg 31-129

Joë Guesnon

Description

Archaeonautica - Année 1993 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 31-129
99 pages

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• Publié par: ARCHAEONAUTICA
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 93
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 19 Mo

Extrait

Joë Guesnon
L'épave d'Omonville-la-Rogue (Manche)
In: Archaeonautica, 11, 1993. pp. 31-129.
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Guesnon Joë. L'épave d'Omonville-la-Rogue (Manche). In: Archaeonautica, 11, 1993. pp. 31-129.
doi : 10.3406/nauti.1993.909
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/nauti_0154-1854_1993_num_11_1_909L'ÉPAVE DOMONVILLE-LA-ROGUE
(MANCHE)
par Joë GUESNON
13.3.4. Sandales 121 Sommaire
13.3.5. Balayette 123
13.3.6. Civière 124
1 . Introduction 3 1 13.3.7. Futaille 124
13.3.8. Tissu 125 2. Historique 32 13.3.9. Outillage 125
3. Situation géographique 32 13.3.10. Monnaie 126
4. Contexte géologique 35 14. Remarques 126
5. Description du gisement 35 15. Conclusion 127
6. Les difficultés rencontrées 36
7. Topographie, 36
8. Architecture navale 38
8.1. Structures et interprétations 38 1. - INTRODUCTION
8.2. Caractéristiques détaillées 44
8.2.1. Les membrures 45
8.2.2. La carène 48
La description complète et détaillée de la fouille a) La quille 48
b) Les bordés 49 sous-marine relatée dans la présente publication,
8.2.3. Le vaigrage 52 n'est pas simplement le reflet des nombreux travaux
8.2.4. Le chevillage 52 accomplis par une équipe de plongeurs bénévoles, 8.2.5. La clouterie 53 mais traduit le fruit d'une coopération entre un 8.2.6. Les réparations 55
groupe d'authentiques amateurs passionnés et diffé9. Principe et procèdes de construction 56 rentes personnes ayant apporté leur soutien au bon
10. Essai d'évaluation dimensionnelle 60 déroulement de ce chantier archéologique.
11. essai d'identification typologique 62 Cette aide s'est concrétisée à de nombreuses re
12. Essai d'évaluation du tonnage 72 prises, tant sur le plan de la fabrication d'appareil
13. le mobilier recueilli 77 lages divers ou le prêt de matériel et d'ouvrages
13.1. Mobilier appartenant à la cargaison. 77 spécifiques, que dans le domaine des relations avec
13.1.1. Les disques de verre 77 les organismes sollicités. En outre, bon nombre de 13.1.2. Les bouteilles de verre 83 demandes de contributions visant à recueillir des i13.1.3. Les pipes 90 nformations relatives au mobilier relevé ou à l'archi13.1.4. La tourbe 100
tecture du navire reçurent un écho très favorable. 13.1.5. Les ossements 102
13.2. Mobilier concernant l'équipement du J'exprime mes plus vifs remerciements à toutes
navire 102 ces personnes qui nous ont manifesté gentillesse et 13.2.1. Les armes 102 compréhension, et nous ont permis de mener à bien 13.2.2. Agrès et apparaux 106
notre entreprise. 13.3. Mobilier relatif à la vie du bord 110
13.3.1. Les poteries 110 J'adresse aussi ma très sincère reconnaissance aux
a) Poteries ouvertes creuses 111 plongeurs qui m'ont entouré avec dévouement tout b)plates 114 au long du chantier. Cette équipe a fait preuve d'une c) Poteries fermées 116
réelle discipline, réalisant un travail remarquable 13.3.2. Autres récipients 119
13.3.3. Boutons 120 quelles que soient les conditions de plongée, et ce 32 J. GUESNON
fut pour moi une grande satisfaction d'entreprendre un sondage, puis, les résultats obtenus étant promett
un telle expérience avec son appui. eurs, ce chantier fit l'objet de fouilles programmées.
Ainsi débuta l'étude de «l'Épave d'Omonville-la- Les plongeurs qui ont participé à ce chantier sont
Rogue» dont les travaux sous-marins se déroulèrent Françoise et Joë Guesnon (1980, 1981, 1982, 1983),
Serge Lecadet (1980), Philippe Goulas, Co durant les cinq années qui suivirent sa découverte.
rinne Planque (1981, 1982, 1983), Philippe Cholet,
Philippe Lesné, Joseph Michaud (1981, 1982),
Gilles Simon, Gérard Vaugeois (1981), Yves Dreux
3. - SITUATION GÉOGRAPHIQUE (1982, 1983), Michel Blanc (1982), Michel Baylac,
Stéphane Legranché, François Lejannic, Ber
nard Raux (1983).
Omonville-la-Rogue est un village de quelques Ont apporté leur concours à cette publication :
centaines d'habitants1, assis sur la côte de la Manche Eric Rieth, chargé de recherches au CNRS, pour l'a
entre Cherbourg et le cap de la Hague, extrême rchitecture navale, Jorge Barrera et Dominique Ors-
pointe occidentale du Nord Cotentin. saud (Direction des Antiquités Historiques
Il regroupe autour de son église du XIIe siècle d'Ile-de-France), respectivement pour l'étude du
d'anciennes maisons aux toits de schiste dans leverre et de la céramique, Jean-Claude Hurteau (Ins
squelles vivaient au siècle dernier paysans et pêtitut de Recherches sur l'Architecture antique du
CNRS), pour la photographie. cheurs. Il est niché au creux d'un vallon où coule
la Valace, ruisseau qui rejoint la mer au lieu-dit le Auteurs des dessins et documents graphiques :
Hâble d'Omonville (Fig. 1). Centre de Recherches d'Archéologie Médiévale,
Cet endroit du littoral, décrit dans les documents Caen, fig. 30, 31, 34, 47/B, 48, 54/B; Y. Dreux,
anciens2 sous le nom de Fosse d'Omonville, est un fig. 7/A, 15, 63; J. Guesnon, fig. 1, 3, 6, 11, 13, 14,
abri naturel où pouvaient trouver refuge caboteurs 17, 26, 33, 37, 38, 41, 42, 43, 44, 64, 65. Photogra
et bâtiments de bon tonnage (Fig. 2). Il est bordé phies : Bibliothèque Nationale, Paris, fig. 2 ; Musée
au Sud par une falaise, et protégé au Nord par un de la Marine, Paris, fig. 16/A et B; S.E.I.T.A.,
plateau dont l'une des barrières rocheuses se profig. 35. M. Blanc, fig. 5/B ; J. Fichou, fig. 25;
longe et ferme à demi son accès. J. Guesnon, fig. 7/B, 8, 9, 10, 12, 18, 21, 22, 23,
24, 27, 28, 29, 32, 34, 36/A et B, 40, 45, 46, 47/A, Ce havre revêt un vif intérêt pour la navigation
49, 50, 51, 52, 53, 54/A, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, car sa profondeur lui permet d'être toujours à flot
62; M. Tellier, fig. 4, 5/A. et d'accueillir ainsi des navires à tout moment. Cet
avantage ne pouvait que rendre d'énormes services
sur une côte où de tels sites sont rares, et très vite,
cet emplacement fut apprécié comme en témoigne
2. - HISTORIQUE la présence d'une voie romaine qui le reliait à Port-
bail3.
L'épave d'Omonville-la-Rogue a été découverte le
11 août 1980 par des membres de l'association Cher
bourg-Natation-Plongée. Au cours de la plongée que
nous avons faite ce jour-là le long des côtes de la
Hague, nous avons observé, ensevelies et à peine vi
sibles à la surface du sable, les extrémités de nomb 1. En 1707, le curé d'Omonville enregistrait 82 feux dans
sa paroisse, soit une population oscillant autour de 350 habireuses traverses de bois disposées parallèlement les
tants ? Le recensement de 1982 nous indique la présence de unes à proximité des autres et de façon sensiblement 344 habitants (Archives communales). régulière. Ces poutres constituaient de toute évidence 2. Carte de Normandie établie en 1545 par Jean Jolivet (Bi
les vestiges d'un navire. bliothèque Nationale/A79).
Rapport de commission du 15 avril 1665 dans lequel sont Après déclaration de cette découverte auprès des descrites les côtes de la Manche (Fond Colbert/Manuscrit 122). services des Affaires Maritimes de Cherbourg, la Di 3. Un cartulaire du xne siècle nous indique que cette voie
rection des Recherches Archéologiques Sous-Mar était encore en usage à cette époque {Société Nationale Aca
démique de Cherbourg, 1879, p. 355). ines nous a en un premier temps autorisé à effectuer Cherbourg, le cap de la Hague et le site d' Omonville-la-Rogue. 1. ,
Illustration non autorisée à la diffusion
2. La fosse d'Omonville, gravure du xvme siècle (B.N. Paris, Portefeuille 38bis, Division 4, Pièce 1).
X
LA F OUROUIE
L ETONNARD 3. Situation de l'épave. L'ÉPAVE D'OMONVILLE-LA-ROGUE 35
De nos jours, seules des pierrailles, vestiges du sable, dont l'épaisseur relativement faible est
passé4, rappellent l'importance que présentait ce lieu comprise entre 3 et 10 centimètres, recouvre enti
privilégié où désormais les quelques pêcheurs locaux èrement un lit de cailloutis composé de galets de dif
mouillent leurs embarcations à l'abri d'une digue férentes tailles; ces derniers s'étendent à même la
construite en bordure du platier rocheux. cuvette rocheuse sur une hauteur variant d'une di
zaine de centimètres à une valeur maximale égale à Parmi les nombreux navires qui se sont abîmés
environ 80 centimètres. sur cette côte inhospitalière, l'un d'eux est venu pré