L hoplitodrome du Tubingue - article ; n°1 ; vol.21, pg 211-255
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1897 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 211-255
45 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André de Ridder
L'hoplitodrome du Tubingue
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 21, 1897. pp. 211-255.
Citer ce document / Cite this document :
Ridder André de. L'hoplitodrome du Tubingue. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 21, 1897. pp. 211-255.
doi : 10.3406/bch.1897.3542
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1897_num_21_1_3542DE TUBINGUE L'HOPLITODROME
QUESTIONS D'AGONISTIQUE
Deux articles de M. Hauser, parus dans leJakrbuch à dix
ans d'intervalle (1), ont bien servi la cause du bronze Tux,
légué en 1798 à l'Université de Tubingue (*2). M. Schwabe,
conservateur de la collection, venait de le rééditer, sans com
mentaire utile, en 1886(3). M. Hauser lui a rendu son attri
but, le bouclier, son nom d'hoplitodrome, et peut-être son
double auteur Gritios et Nésiotès. De plus, il a groupé autour
de la statuette une série de représentations semblables: elles
lui ont permis d'émettre une hypothèse sur le motif que l'ar
tisan a pu choisir, conjecture qu'il a maintenue par la suite,
tout en la rectifiant légèrement. Enfin, sur plusieurs points,
mai connus, d'agonistique, il a présenté des observations nouv
elles, intéressantes toujours et souvent séduisantes.
Le malheur est qu'en regardant de près ses arguments, je
n'ai pu, malgré le désir que j'en avais, tomber d'accord avec
lui. Parmi les monuments qu'il rapproche du bronze, il n'en
est, je crois, pas un seul dont l'interprétation ne soit sujette à
(1) 1887, p. 95-107; 1895, p. 182-203.
(2) Reproductions: Jahrbuch, 1886, pi. 9; Collignon, Hist, de la sculpl.gr.,
I, p. 305, fig. 152. Bon moulage récent à Berlin, Halle, etc.
(3) Jahrbuch, 1886, p. 163-175. Cf. le Doktoren Verzeichniss de 1891: M.
Schwabe nous y apprend (p. 21-2) qu'en 1828 Thiersch faillit acheter le
bronze 66 florins pour l'Antiquarium de Munich. Les archéologues y auraient
gagné de connaître la figurine autrement que par les moulages. ,
: l'hoplitodrome : de tubingue 212
discussion. II y ena de très différents pour lesquels Mi Haus
er propose* une solution identique, il- y. en a de semblables
qu'il ne réunit pas. C'est, dire que ses conclusions sont loin
de défier toute critique, et c'est pourquoi j'ai cru, peut-être à
tort; que la question méritait d'être reprise.
Je voudrais, avant de commencer, bien fixer le débat, dire
ce que j'accorde volontiers à M. Hauser, et ce qu'au contraire,
je ne saurais lui concéder.
Avant 1887, on voyait dans le bronze un conducteur de char,
quelques uns même, plus hardis, l'appelaient Baton. Je tiens
pour décisifs les arguments par lesquels M. Hauser a fait jus
tice de cette hypothèse(l). A* leur défaut,, une seule preuve
suffirait: on ne connaît pas d'aurige grec qui soit à la fois nu
et casqué (2). ll'suit qu'il faut chercher ailleurs, et, comme le
bras gauche est rejeté en arrière, M.1. Hauser a très ingénie
usement supposé qu'il portait un bouclier : la surface extérieure
du, membre est précisément aplatie,, et l'on connaît d'autres
bronzes(3), où, comme dans ; la statuette1, la » courroie ·,. qui
traversait la main fermée, était soudée, non au bras, mais au
bouclier. Dès lors une figurine nue, avec le casque et le bouc
lier, ne peut être que l'image d'un hoplitodrome. La déduct
ion est rigoureuse et j'y souscris > volontiers.
Mais où je me sépare de M. Hauser, c'est quand; il essaie
de déterminer le moment choisi. par l'artiste. Je: consens que:
le bronze représente un hoplitodrome, mais l'explication pro
posée de son attitude ne me semble pas lui convenir. Je vou
drais dire ici pourquoi, en me servant des monuments mêmes
réunis par M. Hauser.
L'ordre que je suivrai sera nécessairement discursif. La f
igurine est en effet merveilleusement propre à illustrer quelques
problèmes débattus d'agonistique.
(1) Jahrbuch, 1887, p. 95-7.
(2) M. Schwabe lui-même n'a pu le dissimuler, Jahrbuch, 1886, p. 174 et
notes.
(3) Jahrbuch, 1887, p. 98, et 1895, p. 183., Un exemple topique est celul·
de la statuette de l'Acropole, Έφημ. 'Αρχ., 1887, p. 136 (Bronzes de l'Acro
pole, 780, pi. VIII, p. 299-300). .
dë.tubinguë- 213» l'hoplitodrome
I. — Le motif de la statuette.
L'attitude du ; bronze est particulièrement difficile à expli
quer. Elle présente, en effet, deux termes contradictoires, ou
qui semblent, en tout cas,, difficiles à concilier; Elle paraît ne
convenir à aucun moment connu de la course, ni aurepos, ni
à l'action, , et pourtant l'on ne conçoit guère un hoplitodrome
figuré hors du stade..
Le motif, n'est pas celuid'un coureur en exercice, car, ex
cepté l'inclinaison du buste et le mouvement des bras, la figu
rine est visiblement au repos; les genoux sont très légèrement1
fléchis et surtout les deux pieds sont à peu près sur la même
ligne. Il va sans dire que, en* aucun- moment de la course,
pareille attitude n'est de mise. On ne la concevraitmême pas
à l'arrivée, car il est impossible qu'on; y parvînt si tranquil
lement au but. M. Hauser. s'est montré dernièrement très sen
sible à cette objection (1), qu'il avait d'abord plus timidement
exprimée (2). Il en conclut que l'hoplitodrome ne court pas à
proprement parler.
D'autre part on ne saurait parler d'un arrêt complet, ni
même d'un repos relatif, tel que celui du coureur avant l'ac
tion. En effet les genoux sont fléchis, ils le sont tous les deux
et presqu'également, enfin ils sont tous les deux portés en
avant. Sans qu'il soit* nécessaire d'insister sur ce point;, on
conçoit qu'il n'est pas de condition moins favorable, ni de plus*
contradictoire au départ. Nous ne savons pas, à dire .vrai;,
comment le signal était donné aux· hoplitodromes, mais, à
priori, nous sommes en droit de supposer qu'on ne les mettait
pas dans l'impossibilité de partir. M; Hauser. avait d'abord
aperçu cette difficulté (3). Il l'a négligée par la suite, car ellev
s'accordait mal avec sa nouvelle théorie. Elle subsiste cepen
dant et nous ne saurions la passer sous silence.
(1) Jahrb., 1895, p. 184-5.
(2) Jahrb. 1. 1887, p. 102.
(3) Jahrb., p. 103. ■
214· L'HOPLlTODROMË'DE- TUBINGUE ".
On le voit, les données sont* bien contradictoires, il serait
difficile d'en imaginer qui le soient davantage.. M; Elauser l'a
bien compris, lui qui s'est arrêté tour à tour à chacune d'elles, et
a vu successivement dans la statuette un hoplitodrome tournant:
en pleine course ou sur le point de s'élancer. Sans rien pré
juger ici. de la solution définitive, il semble qu'un seul moyen:
concilierait peut-être les. termes opposés, ce serait de supposer
un:moment intermédiaire entre le repos et l'action, tel que le
ralentissement d'allu re nécessaire pour tourner. Je . préférerais
donc, sans plus ample examen,, la première solution proposée
par M: Hauser. Mais voyons ses. raisons.
Certaines éliminations(l) étant faites d'un accord commun,
deux représentations nous sont d'abord (2) données comme très
semblables à la figurine Tux, un-statère de Cyzique(H) et une
œnochoé de Rhodes à figures noires, conservée au British
Museum (4). Toutes deux sont en. réalité très différentes. Sur.
le statère. les genoux sont fléchis très bas, le bouclier n'est pas
remonté en^arrière et l'avant-bras gauche, au lieu d'être verti
cal, se trouve horizontal. Sur le vase de Camiros, le corps, au
contraire, est redressé, . le bras droit est levé, le bouclier est
en savant du corps. Une particularité suffit à écarter ces mo
numents,, tous deux montrent l'hoplite'sur une- base, dont le
profil est très net.. Par là se trouve exclue toute idée de course,
comme toute relations avec le bronze, car la plate-forme, qui;
supporte ce dernier, ne figure, àn'en pas douter, que lasur-
facemême du, sol.
Ecartant encore ces documents, nous en venons à deux pein
tures à figures rouges, dont je ne nierai pas qu'elles se rap-·
(1) Torse du palais Valentini, Jahrbuch, 1887, p. 101,24; 1895, p. 189, 12;:
Matz-Duhn, I, p. 320-1, 1097; Clarac, 830; Furtwamgler, J/mierwr/ce, p. .
392.— Statuette bris&#

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