L hypogée paléochrétien des Orants à Costanţa (Roumanie), l ancienne Tomis - article ; n°1 ; vol.108, pg 105-158
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L'hypogée paléochrétien des Orants à Costanţa (Roumanie), l'ancienne Tomis - article ; n°1 ; vol.108, pg 105-158

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1996 - Volume 108 - Numéro 1 - Pages 105-158
Alix Barbet et Mihai Bucovală, L'hypogée paléochrétien des Orants à Costanfa (Roumanie), l'ancienne Tonus, p. 105-158. L'hypogée des Orants découvert à Constanfa, daté du milieu du IVe siècle, est un des deux monuments sûrement paléochrétiens de la cité. On y voit deux orants, dont un auréolé. Sur les murs latéraux, on distingue avec difficulté des scènes de banquet, où les convives sont allongés sur un stibadium autour d'une table circulaire, accompagnés de serviteurs, thème emprunté à la symbolique funéraire romaine. Les neuf squelettes sont en majorité des enfants et des adolescents. Ils avaient été sans doute déposés sur le lit funéraire dont on a retrouvé la trace des montants sur une des parois, comme dans le tombeau dit du Banquet de la même cité. (v. au verso) Parmi les pigments habituels on note du rouge cinabre pour certains détails, indice d'une qualité indéniable, dont l'état d'usure actuel du décor rend mal compte, malgré le recours à la photographie en UV fluorescence pour en lire mieux les détails.
54 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 79
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alix Barbet
Bucoval Mihai
L'hypogée paléochrétien des Orants à Costanţa (Roumanie),
l'ancienne Tomis
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 108, N°1. 1996. pp. 105-158.
Résumé
Alix Barbet et Mihai Bucovală, L'hypogée paléochrétien des Orants à Cosţanfa (Roumanie), l'ancienne Tomis, p. 105-158.
L'hypogée des Orants découvert à Cosţanfa, daté du milieu du IVe siècle, est un des deux monuments sûrement paléochrétiens
de la cité. On y voit deux orants, dont un auréolé.
Sur les murs latéraux, on distingue avec difficulté des scènes de banquet, où les convives sont allongés sur un stibadium autour
d'une table circulaire, accompagnés de serviteurs, thème emprunté à la symbolique funéraire romaine.
Les neuf squelettes sont en majorité des enfants et des adolescents. Ils avaient été sans doute déposés sur le lit funéraire dont
on a retrouvé la trace des montants sur une des parois, comme dans le tombeau dit du Banquet de la même cité.
(v. au verso) Parmi les pigments habituels on note du rouge cinabre pour certains détails, indice d'une qualité indéniable, dont
l'état d'usure actuel du décor rend mal compte, malgré le recours à la photographie en UV fluorescence pour en lire mieux les
détails.
Citer ce document / Cite this document :
Barbet Alix, Mihai Bucovală. L'hypogée paléochrétien des Orants à Costanţa (Roumanie), l'ancienne Tomis. In: Mélanges de
l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 108, N°1. 1996. pp. 105-158.
doi : 10.3406/mefr.1996.1931
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1996_num_108_1_1931ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE
ALIX BARBET ET MIHAI BUCOVALÄ
L'HYPOGÉE PALÉOCHRÉTIEN DES ORANTS À
CONSTANTA (ROUMANIE), L'ANCIENNE TOMIS
Avec la collaboration de Claude Coupry et Gérard Sagon, Ion Istudor et
Dan Mohanu, Henri Duday et Hélène Martin
Avant-propos1
Le littoral de Roumanie mesure 245 km (fig. 1). Appelé pendant l'An
tiquité Scythia Minor et Mésie Supérieure, il prend le nom de Dobroudja
à partir du Moyen Âge. Dès les temps anciens, cette région offre des
conditions naturelles excellentes pour l'implantation humaine. De plus,
elle est bordée au nord et à l'ouest par le Danube, véritable axe commerc
ial et économique du continent2, qui débouche sur la mer par un large
delta. L'importance politique et stratégique de cette région n'est plus à dé
montrer car elle est aussi le plus court chemin entre le nord et le sud de
l'Europe.
Les témoignages les plus anciens sur la présence de l'homme en Do
broudja datent du Paléolithique moyen, dont les traces remontent à
100.000 ans3. Parmi les nombreux vestiges connus, il faut accorder une im
portance particulière à deux événements historiques exceptionnels : la co
lonisation grecque et la conquête romaine dans la région des Carpathes, du
Danube et du Pont-Euxin. Ces deux périodes ont favorisé des contacts du
rables et des influences bénéfiques d'ordre matériel et spirituel entre les au
tochtones gètes et les nouveaux venus.
Aux VIIe et VIe siècles av. J.-C, les Grecs de Milet ont fondé les villes
1 Mme Alix Barbet et son équipe ont procédé à la consolidation, à la restauration
et à l'étude des peintures, ce qui en a permis le relevé intégral; outre la généreuse
offre de publier en collaboration cette importante découverte, A. Barbet a revu mon
texte, aimablement traduit par Radu Ciobanu; que tous soient remerciés.
2 A. Bârsan, Mie atlas geografìe, Bucarest, 1967, p. 86; le Danube, avec ses 2850
km de longueur, est le deuxième fleuve européen après la Volga.
3 D.M. Pippidi et D. Berciu, Din istoria Dobrogei, Bucarest, 1965, p. 16.
MEFRA - 108 - 1996 - 1, p. 105-158. 106 ALK BARBET ET MIHAI BUCOVALÄ
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1 - Colonies grecques de la côte occidentale du Pont-Euxin. L'HYPOGÉE PALÉOCHRÉTIEN DES ORANTS À CONSTANTA 107
d'Histria et de Tomis et celle d'Héraclée pontique, la ville de Callatis4. Il
faut observer que les liens des nouveaux venus avec leurs villes d'origine se
sont toujours maintenus durant l'Antiquité.
[M. B.]
Tomis
Déjà mentionnée comme ville au IIIe siècle av. J.-C, après l'ensabl
ement du port d'Histria, à la fin de l'époque hellénistique, Tomis devient le
port le plus important du Pont gauche. Son développement atteint son apo
gée à l'époque romaine. Cette dernière débute en 29-27 av. J.-C, lorsque
Marcus Licinius Crassus, un des généraux d'Auguste, impose l'autorité ro
maine en Scythia Minor, le Danube devenant la frontière nord-est de l'Emp
ire. La région est ensuite annexée en 46 ap. J.-C. à la Mésie. La colonisa
tion romaine se développe rapidement5, des centaines de constructions ci
viles et militaires apparaissent à la place des habitats indigènes ou dans
leur voisinage; elles forment des centres économiques importants de la
nouvelle civilisation.
Lieu d'exil de l'illustre poète latin Publius Ovidius Naso, qui mourut ici
après dix ans de solitude (9-18 ap. J.-C.)6, Tomis devient le siège d'import
antes juridictions civiles, militaires et religieuses. Au IIe siècle ap. J.-C, la
ville est considérée comme «la brillante métropole du Pont gauche»7. Elle
est à la tête d'une alliance politique, religieuse et culturelle, de cinq puis de
six villes d'origine grecque de la côte occidentale de la mer Noire. À savoir :
Histria, Tomis (Constanta), Callatis (Mangalia), Dionysopolis (Balcic),
Odessos (Varna), Mesambria (Nessebar), ces trois dernières situées à
l'heure actuelle en Bulgarie.
Cette région connaît un remarquable épanouissement à l'époque de
Constantin le Grand, quand, paraît-il, le nom grec lui-même de la ville est
changé en «Constantia» ou «Constantiana»; cette prospérité est due à une
activité économique importante, ainsi qu'à la politique édilitaire et rel
igieuse de l'empereur et de ses successeurs8. Nous en trouvons la preuve
dans les vestiges d'un grand édifice commercial pourvu d'une terrasse au
4 Idem, p. 150.
5 R. Vulpe, Din istoria Dobrogei, II, Bucarest, 1968, p. 33-34 et 48 et p. 65.
6 Ibidem, p. 37 et sq.
7 R. Vulpe, Note de istorie tomitanà, dans Pontica, 2, 1969, p. 157.
8 Idem, p. 61-164. A. Ràdulescu, Constanfa-2250, dans Pontica, 23, 1990, p. 25. ALIX BARBET ET MEHAI BUCOVALÄ 108
pavement de mosaïque de 2000 m2, que desservait le port, dans les bains
publics sur la falaise ouest, ainsi que dans les six basiliques de grandes d
imensions découvertes à ce jour, dont trois possédaient des cryptes riche-
ments décorées (fig. 2).
La ville antique est entièrement recouverte par la ville moderne, situa
tion qui rend presque impossible une recherche archéologique systémat
ique. Toutefois, durant les travaux menés dans la ville il a été possible de
réaliser des sondages et des fouilles de sauvetage, aussi bien dans l'enceinte
que dans la zone des nécropoles située, selon l'usage dans l'Antiquité, à l'e
xtérieur des remparts. Les quelques milliers de tombes de diverses époques
découvertes jusqu'à présent ont permis de récupérer un mobilier de valeur,
des éléments de rites et de rituels apportant des documents intéressants
sur la vie sociale et économique de la ville.
À l'heure actuelle, ont pu être identifiées plusieurs nécropoles, qui,
chose habituelle, bordaient les voies reliant Tomis à d'autres établiss
ements de l'intérieur ou du littoral. Généralement elles comprennent des
tombes s'échelonnant sur plusieurs centaines d'années et la plupart sur au
moins deux siècles. On a constaté, en même temps, une certaine concentra
tion des tombes à proximité des murailles9, mais certaines d'entre elles, de
l'époque hellénistique et surtout romaine, sont situées à longue distance de
la ville10.
Depuis trente ans, on a pu établir quelques types distincts de sépult
ures11, auxquels s'ajoutent des recherches récentes qui ont apporté cer
taines preuves supplémentaires. Ces contributions nouvelles ont abouti à
l'identification précise d'autres n

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