L inscription carolingienne du tombeau de saint Pons à Cimiez (Alpes-Maritimes) - article ; n°2 ; vol.85, pg 611-632
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L'inscription carolingienne du tombeau de saint Pons à Cimiez (Alpes-Maritimes) - article ; n°2 ; vol.85, pg 611-632

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1973 - Volume 85 - Numéro 2 - Pages 611-632
Jean Guyon, ~~ L'inscription carolingienne du tombeau de saint Pons à Gimiez (Alpes Maritimes)~~, p. 611-632. L'inscription, qui commémore la restauration de la tombe de saint Pons, n'est connue que par trois fragments très mutilés et par deux copies anciennes. En combinant ces témoignages, on établit un texte lacunaire que l'on peut tenir pour assuré. Une tradition diplomatique et littéraire, née de l'inscription, permet de le compléter, en formulant deux hypothèses: 1. La réfection de la tombe et l'inscription seraient du 30 mars 777, jour de Pâques. 2. Leur auteur serait Siacrius, évêque de Nice-Cimiez, connu par une Vita, tardive et légendaire, qui en fait le neveu de Charlemagne.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Guyon
L'inscription carolingienne du tombeau de saint Pons à Cimiez
(Alpes-Maritimes)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 85, N°2. 1973. pp. 611-632.
Résumé
Jean Guyon, L'inscription carolingienne du tombeau de saint Pons à Gimiez (Alpes Maritimes), p. 611-632.
L'inscription, qui commémore la restauration de la tombe de saint Pons, n'est connue que par trois fragments très mutilés et par
deux copies anciennes. En combinant ces témoignages, on établit un texte lacunaire que l'on peut tenir pour assuré.
Une tradition diplomatique et littéraire, née de l'inscription, permet de le compléter, en formulant deux hypothèses:
1. La réfection de la tombe et l'inscription seraient du 30 mars 777, jour de Pâques.
2. Leur auteur serait Siacrius, évêque de Nice-Cimiez, connu par une Vita, tardive et légendaire, qui en fait le neveu de
Charlemagne.
Citer ce document / Cite this document :
Guyon Jean. L'inscription carolingienne du tombeau de saint Pons à Cimiez (Alpes-Maritimes). In: Mélanges de l'Ecole
française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 85, N°2. 1973. pp. 611-632.
doi : 10.3406/mefr.1973.2297
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1973_num_85_2_2297L'INSCRIPTION CAROLINGIENNE
DU TOMBEAU DE SAINT PONS À CIMIEZ
(ALPES MARITIMES)
PAR
Jean
Membre de l'Ecole
En 1925, dans un article fondamental pour le sujet, E. Latouche
attirait l'attention sur le tombeau de saint Pons, conservé dans l'abbaye
du même nom (aujourd'hui hôpital Pasteur), à Cimiez, et soulignait son
importance pour l'histoire religieuse de la région 1. Depuis les connais
sances ont progressé. Tandis que G. Laguerre, dans un article récent,
faisait le point sur les sources de l'histoire de saint Pons et retraçait le
large rayonnement de son culte 2, F. Benoît 3 et D. Fossard 4 ont précisé
l'histoire mouvementée de son tombeau, qui a eu beaucoup à souffrir:
restauré dès le VIIIe siècle, comme l'indique l'inscription qu'il porte, il
était vraisemblablement situé alors dans la crypte où sa présence est
1 E. Latouche, Nice et Cimiez, dans Mélanges d'Histoire du Moyen-Age
offerts à M. F, Lot, Paris, 1925, p. 331 sq.
2 G-. Laguerre, Saint Pons de Cimiez, dans Provence Historique, XVII,
1967, p. 396 sq.
3 F. Benoît, Memoriae de Marseille et Cimiez, dans Akten des VII Inter
nationalen Kongresses für christliche Archäologie (Trier, 1965), Rome-Berlin,
1969, p. 359 sq.
4 D. Fossard, Le tombeau carolingien de saint Pons à Cimiez, dans BSAF,
1963, p. 165; avec le même titre, mais plus développé et abondamment illustré,
dans Cahiers Archéologiques, XV, 1965, p. 1 sq. 612 JEAN GUTON
assurée au XIVe siècle 1 comme au XVIIe 2, et même, peut-être, au début
du XVIIIe siècle3; vers le milieu de ce siècle, après la reconstruction de
l'église, on le retrouve dans une « chapelle domestique » 4; démoli à la
Révolution 5, il ne subsiste plus aujourd'hui que sous la forme d'une
petite console commemorative dans la première chapelle latérale du bas-
côté ouest de l'église de l'hôpital (Fig. 1).
Malgré ces vicissitudes et la pauvreté des fragments conservés, il
semble possible de se représenter ce monument si singulier que les auteurs
anciens hésitent sur la façon de le nommer6. Tandis que D. Fossard
pense à un cénotaphe plutôt qu'à un sarcophage, F. Benoît voit dans les
fragments conservés les restes d'un chancel. Ce sont là deux hypothèses
très voisines, et il semble sûr en tout cas que, dans un but décoratif, on
a enclos la tombe primitive, qui restait pourtant visible au témoignage
de l'abbé Girardin, déjà cité7: «les reliques sacrées sont dans la terre,
car le tombeau est percé à jour, et ne sert que de signe que le corps de saint
Pons est au-dessous ». Aussi le rapprochement tenté par D. Fossard avec
les trois cénotaphes de marbre de San Fedele à Pavie, et l'autel de Saint
Celse à Milan est-il particulièrement convaincant, surtout si l'on remarque
que, dans les quatre cas, les monuments présentent une fenestrella gril
lagée, du type de celles que l'on rencontre dans les cryptes à confession
imitées de la crypte de la basilique vaticane de Grégoire le Grand: cette
1 Au témoignage de Bernard Gui, cité par L. Delisle, Notice sur les manusc
rits de Bernard Gui, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque
Nationale. . ., XXVII, 2e partie, 1879, p. 288, n. 3: (...) repositum fuit corpus
sancii Pondi, decenter, in tumulo preparato sub cripta que subtus est in capite
ecclesiae, quam confessionem vocant. . .
2 P. G-ioffredo, Nicaea civitas sacris monumentis illustrata. . ., Turin, 1658,
p. 84: in media ecclesia, sans autre précision; mais, du même auteur, Storia
delle Alpi Marittime, éd. C. G-azzera, Monumenta Historiae Patriae, Scriptores,
II, Turin, 1839, col. 269: «in mezzo della chiesa inferiore ».
3 Procès-Verbal de la visite du 30 avril 1711, Archives des Bouches-du-
Ehône, série H, liasse 673, f° 348 v°: « più in mezzo della chiesa », sans préciser
s'il s'agit de l'église supérieure ou inférieure.
4 Relation de l'abbé Jacques Félix G-irardin (+ 1754), publiée dans le
Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Dragui-
gnan, VII, 1870-71, p. 254, et citée, après P. -A. Février dans sa thèse, Le déve
loppement urbain en Provence. . . , Paris, 1962, p. 62, par D. Fossard, art. cité,
p. 16, n. 44.
5 Voir à ce sujet les documents probants rassemblés par G·. Laguerre,
art. cité, p. 401.
6 P. Gioffredo, Storia, parle de « mausoleo »; le P.-V. de 1711 d'un « altare
ο sia urna di marmo », et dit un peu plus loin: « sopra la tomba ο sia ditta urna
di marmo... ».
7 Voir la référence donnée ci-dessus, n. 4. TVMVU S ΡΟΥΠΙ
ï vsTo iwvs mtsnxi wm
(Cliché de l'auteur)
Fig. 1 - Console commemorative rassemblant les fragments du tombeau de
saint Pons, à Cimiez (Alpes -Maritimes), première chapelle latérale du
bas-côté ouest de l'église de l'hôpital pasteur (ex abbaye de saint pons).
MEFRM 1973, 2. 41 614 JEAN GUYON
disposition rendrait compte du mot confessio employé par Bernard Gui,
et de l'expression contournée de Gioffredo dans Nicaea civitas: tumulus
(...) in modum cryptae efformatus, l'architecture du monument étant
celle même employée dans les cryptes.
Il faut ajouter que l'autel de Saint Celse x, représenté sur la Fig. 2,
est le monument qui a le plus de chances de se rapprocher du tombeau
de saint Pons, dont la couverture devait laisser apparaître l'inscription
sculptée « sur le bord supérieur des façades et des côtés qui composent
ledit mausolée », comme le dit Gioffredo 2: d'ailleurs l'inventaire fait à
Saint Pons en 1711 ne parle-t-il pas d'un « altare o sia urna di marmo »?
Tandis que le décor du monument a fait l'objet de l'étude détaillée
de D. Fossard, l'inscription, au moins à ma connaissance, n'a jamais été
iimiiiiimiiHimiilifihimminiiimmiiimMHi
L·' --
(D'après G. Rohault de Fleury, La Messe, I, pi. LXV)
Fig. 2 - Autel destiné a recouvrir le sarcophage
de saint Celse, a Milan.
étudiée pour elle-même et complètement. C'est cette étude que je veux
mener, en essayant de dégager les hypothèses les plus vraisemblables à
partir des rares points suffisamment assurés.
* * *
Les trois fragments aujourd'hui conservés de l'inscription ne peuvent
se comprendre que grâce aux deux copies anciennes qui fournissent
l'état du monument à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle.
1 Reproduit par G. Rohault de Fleury, La Messe, I, Paris, 1883, pi. LXV,
et cité par D. Fossard, art. cité, p. 14.
2 P. Gioffredo, Storia, col. 269: «scolpiti nell'orlo superiore delle fronti e
lati, che compongono detto mausoleo ». .
.
carolingienne dû tombeau de saint pons 615 l'inscription
La première est de Gioffredo, dans sa Storia delle Alpi Marittime.
L'auteur n'est pas toujours un épigraphiste très attentif, mais nous
avertit du soin qu'il a mis cette fois à une lecture qui se présente comme
une correction de sa prem

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