L interprétation des inscriptions sur les amphores Dressel 20 - article ; n°1 ; vol.193, pg 133-156
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L'interprétation des inscriptions sur les amphores Dressel 20 - article ; n°1 ; vol.193, pg 133-156

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Publications de l'École française de Rome - Année 1994 - Volume 193 - Numéro 1 - Pages 133-156
24 pages

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Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Bernard Liou
Monsieur André Tchernia
L'interprétation des inscriptions sur les amphores Dressel 20
In: Epigrafia della produzione e della distribuzione. Actes de la VIIe Rencontre franco-italienne sur l'épigraphie du
monde romain (Rome, 5-6 juin 1992). Rome : École Française de Rome, 1994. pp. 133-156. (Publications de l'École
française de Rome, 193)
Citer ce document / Cite this document :
Liou Bernard, Tchernia André. L'interprétation des inscriptions sur les amphores Dressel 20. In: Epigrafia della produzione e
della distribuzione. Actes de la VIIe Rencontre franco-italienne sur l'épigraphie du monde romain (Rome, 5-6 juin 1992). Rome :
École Française de Rome, 1994. pp. 133-156. (Publications de l'École française de Rome, 193)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1994_act_193_1_3074BERNARD LIOU ET ANDRÉ TCHERNIA
L'INTERPRÉTATION DES INSCRIPTIONS
SUR LES AMPHORES DRESSEL 20
Ce qu'on va lire ci-après contiendra sans doute, sur le fond, peu
de nouveau. Bernard Liou a présenté par deux fois un exposé de
synthèse sur l'épigraphie des amphores Dressel 20, il y a quinze ans
à propos de l'épave Port-Vendres II (1977, p. 83-86 et 91-103) et r
écemment en publiant l'épave Saint-Gervais 3 de Fos-sur-mer (Liou,
Gassend 1990, p. 163-209). Il a dans l'intervalle et même depuis pu
blié quelques séries d'inscriptions peintes et d'estampilles figurant
sur ces amphores à huile de Bétique (Liou, Marichal 1978; Amar,
Liou 1984; Helly, Le Bot-Helly, Liou 1986; Liou 1987; Desbat, Lequé-
ment, Liou 1987; Amar, Liou 1989; Liou 1991; Liou 1992). André
Tchernia leur a consacré entièrement son premier article (1964) et
en partie le compte rendu qu'il a donné en 1967 dans le Journal des
Savants de l'ouvrage de Maurice H. Callender, Roman Amphorae.
Dans l'intervalle, il avait consacré le mémoire traditionnellement
exigé des membres de l'Ecole française de Rome à un catalogue des
estampilles des amphores Dressel 20 d'Ostie (1966). Ce mémoire n'a
pas été publié; Port-Vendres II et Saint-Gervais 3 sont des publica
tions de fouilles, et, qui plus est, de fouilles sous-marines, faites dans
une collection qui peut passer pour étroitement spécialisée (à tort :
rien n'est plus varié, et général, que l'archéologie sous-marine). En
bref, il nous a paru qu'il n'était pas inutile de revenir sur l'épigraphie
des Dressel 20, et devant un public d'historiens et d'épigraphistes. Il
y a à dire - ou à répéter - un certain nombre de choses simples et
fondamentales, qui sont maintenant des certitudes, sur lesquelles
l'accord doit ou devrait être général. Nous y insisterons, mais nous
n'hésiterons pas non plus à mener la discussion le plus à fond pos
sible sur les points où elle nous paraît s'imposer.
Les inscriptions des amphores à huile de Bétique (Dressel 20)
sont d'une part les estampilles, imprimées dans la pâte avant cuis
son, le plus souvent sur l'anse de l'amphore (quelquefois sur les deux
anses), ou encore à la base de l'anse, ou sur la panse, et, d'autre part,
les inscriptions peintes qui comportent trois registres superposés :
a, sur le col, est fait de signes numériques; β, en haut de la panse, 134 BERNARD LIOU ET ANDRÉ TCHERNIA
porte un nom en lettres capitales; γ, vers le centre de la panse, est à
nouveau numérique, δ est à part, oblique, le long de l'anse droite
pour qui regarde l'amphore, en écriture cursive.
1 - Les inscriptions β. Les commerçants exportateurs
Commençons par le point le plus évident : le sens des inscrip
tions peintes β. Elles portent les noms des commerçants qui ont
acheté les amphores et leur contenu et en assurent l'exportation. Les
preuves décisives avaient curieusement échappé à Dressel, et il avait
repoussé cette conclusion. Peter Remark y était parvenu dès 1912,
par intuition, plutôt (p. 11), et, en 1914, Antoine Héron de Villefosse
avait apporté une vraie preuve, en rapprochant les monuments nar-
bonnais de P. Olitius Apollonius, naviculaire, et de Sex. Fadius Se-
cundus Musa, et les inscriptions β du Testacelo intitulées à leur
nom. Successivement, et entre autres, A. Grenier (1934), R. Etienne
(1949), A. Tchernia (1964), F. Zevi (1966) ont apporté leur contribur
tion, et E. Rodriguez Almeida a publié plusieurs mises à jour de la
liste des «mercatores dell'olio della Betica» (1972, 1979, 1981, 1984),
ce qu'a fait aussi G. Chic Garcia (1989). Une certaine confusion per
siste encore cependant, due en partie à la popularité des estampilles
de Dressel 20 chez les archéologues et à la tentation à laquelle ils
succombent de les interpréter comme des marques commerciales;
due parfois aussi à la tendance qu'ont certains d'entre nous à
compliquer une situation qui est en réalité simple.
Revenons donc aux preuves. Elles sont fournies par les rap
prochements qu'on peut faire entre les inscriptions β des amphores
et l'épigraphie lapidaire. Ils concernent une demi-douzaine de per
sonnages, six, en fait, stricto sensu, ou peut-être sept :
1. P. Olitius Apollonius figure sur 7 fragments d'amphores du
Testacelo {CIL, XV, 3974 et 3975 (3 ex.) et Rodriguez 1972, p. 135 (3
ex.)). L'inscription de Narbonne CIL, XII, 4406 figure sur une statue
dont l'honneur lui est conféré par les sévirs augustaux ses confrères :
il y est dit expressément nauicularius.
On ne peut séparer son cas de celui de son compatriote Sex. Fa
dius Secundus Musa, auquel le collège des Fabri subaediani adresse
une dédicace en 149, sans toutefois mentionner sa profession (CIL,
XII, 4393 = ILS, 7259). Sex. Fadius Secundus est sur 27 inscriptions
β du Testacelo (CIL, XV, 3863-3873 et Rodriguez 1972, p. 133), avec
les dates de 146, 149, 154 et 161.
2. L. Marìus Phoebus est sur au moins 33 tessons du Testacelo
(CIL, XV, 3943-3956; Rodriguez 1972, p. 134), seul ou en association
avec les Vibii Viator et Restitutus, avec les dates de 153, 154, 161. Son
tombeau était à Rome, où il cumulait une charge de uiator trìbuni- L'INTERPRÉTATION DES INSCRIPTIONS SUR LES AMPHORES DRESSEL 20 135
dus avec le métier de mercator olei Hispani ex prouincia Baetica
{CIL, VI, 1935 = ILS, 7489).
3. A Rome, une dédicace des negotiatores olfearìj ex Baetica à
M. Petronius Honoratus, préfet de l'annone (en 144-146), préfet d'E
gypte (147-148), est faite curatoribu[s] Cassio Faus[to], Caecilio
Hofspitale] (CIL, VI, 1625b = ILS, 1340).
La restitution Hospitale a été proposée dans le même temps par
André Tchernia (1980, p. 155-156) et par Silvio Panciera (1980,
p. 243-244) à partir des inscriptions β des amphores du Testacelo,
où le nom de D. Caecilius Hospitalis revient 27 fois : 9 fois seul, avec
les dates de 145 et 147 (CIL, XV, 3762-3764 et Rodriguez 1972,
p. 131), 17 fois associé à D. Caecilius Maternus, avec six fois la date
de 154 (CIL, XV, 3769-3781), une fois associé à D. Caecilius Onesi-
mus (Rodriguez 1972, n° 12, p. 164-166). L'inscription romaine le dé
signe évidemment comme negotiator olearìus ex Baetica.
On le retrouve dans une inscription d'Astigi (CIL, II, 1474), où,
avec ses cohéritières Caecilia D. f. Materna et Caecilia Philete, il élève
une statue de Pietas à la mémoire de Caecilia Trophime et de son mar
i Caecilius Silo. Le nom de Caecilia Materna est évidemment à rap
procher de celui de D. Caecilius Maternus, son associé dans le
commerce de l'huile de Bétique.
4. Autre associé de D. Caecilius Hospitalis, D. Caecilius Onesi-
mus, déjà mentionné (Rodriguez 1972, n° 12), qui figurait déjà 7 fois
seul (CIL, XV, 3782 et 3783 (2 ex.); Rodriguez 1972, p. 131 (4 ex.)) et
une fois associé à sa fille Charitosa (Rodriguez 1979, n° 33, p. 923).
Une inscription trouvée dans les environs de Rome et récem
ment publiée par S. Panciera (1980, p. 242) lui est dédiée par ses hé
ritiers : à la manière de L. Marius Phoebus, cité ci-dessus, il était
tout à la fois apparitor Augustor(um) et diffusor [olear(ius)] ex Baetfi-
ca].
5. Un autre membre de la famille, D. Caecilius Abascantus, est
apparu récemment en position β sur un fragment d'amphore issu du
golfe de Fos (Liou 1987, F 82, p. 56-59).
Une inscription de Rome, dont le CIL, VI, 1885 n'a transcrit
qu'une lecture de tradition manuscrite extrêmement fautive et mé
connaissable,

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