La baisse de la rentabilité aux États-Unis : inventaire de recherches et mise en perspective historique - article ; n°1 ; vol.6, pg 69-92
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1984 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 69-92
There has been a dramatic fall in the rate of profit in the United States since worid war II. The profile of this fall is discribed through the findings of the numerous studies of this issue now available. The point of departure following world war II is a high point of profitability. The rate of profit falls throughout the nineteen fifties until its strong restoration in 1965. From 1966 to 1970, a major collapse of profitability occurs and the post 1970 situation is also one of decline through fluctuations. When information is pieced together from studies of profitability of the between-two-wars period and the pre-world-war I period, an impression is depicted of a long run decrease in the rate of profit but by steps. During the last one hundred years, two, possibly three, major downward steps have occured : the end of world war I, the second half of the nineteen sixties and world war II with certain reservations. Following each of these steps the higher rate of profit is never restored. The significance of the earlier studies for the present is that they reveal the US economy to be living through a period of unprecedented low profitability with the possible exception of the great depression of the nineteen thirties.
La rentabilité du capital a beaucoup baissé aux États-Unis depuis la deuxième guerre mondiale. L'analyse des nombreuses études désormais disponibles sur ce thème permet de reconstituer les grandes lignes du profil de cette baisse. Le taux élevé des années quarante et du début des années cinquante fléchit notablement jusqu'en 1958 environ. La remontée est ensuite spectaculaire jusqu'en 1965. De 1966 à 1970 la chute est particulièrement rapide. Elle se poursuit depuis lors, à travers quelques fluctuations, à un rythme ralenti. Les informations dont on dispose concernant les périodes de l'entre-deux-guerres et d'avant la première guerre mondiale (depuis 1880), permettent de soutenir la thèse d'une baisse par paliers. Au cours des cent dernières années, deux ou trois points de rupture peuvent être localisés : la fin de la première guerre mondiale, la seconde moitié des années soixante et, sous certaines réserves, la deuxième guerre mondiale. La présente faiblesse de la rentabilité du capital constitue un record historique si on exclut la grande dépression des années trente.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gérard Duménil
Mark Glick
José Rangel
La baisse de la rentabilité aux États-Unis : inventaire de
recherches et mise en perspective historique
In: Revue de l'OFCE. N°6, 1984. pp. 69-92.
Citer ce document / Cite this document :
Duménil Gérard, Glick Mark, Rangel José. La baisse de la rentabilité aux États-Unis : inventaire de recherches et mise en
perspective historique. In: Revue de l'OFCE. N°6, 1984. pp. 69-92.
doi : 10.3406/ofce.1984.967
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1984_num_6_1_967Abstract
There has been a dramatic fall in the rate of profit in the United States since worid war II. The profile of
this fall is discribed through the findings of the numerous studies of this issue now available. The point
of departure following world war II is a high point of profitability. The rate of profit falls throughout the
nineteen fifties until its strong restoration in 1965. From 1966 to 1970, a major collapse of profitability
occurs and the post 1970 situation is also one of decline through fluctuations. When information is
pieced together from studies of profitability of the between-two-wars period and the pre-world-war I
period, an impression is depicted of a long run decrease in the rate of profit but by steps. During the last
one hundred years, two, possibly three, major downward steps have occured : the end of world war I,
the second half of the nineteen sixties and world war II with certain reservations. Following each of
these steps the higher rate of profit is never restored. The significance of the earlier studies for the
present is that they reveal the US economy to be living through a period of unprecedented low
profitability with the possible exception of the great depression of the nineteen thirties.
Résumé
La rentabilité du capital a beaucoup baissé aux États-Unis depuis la deuxième guerre mondiale.
L'analyse des nombreuses études désormais disponibles sur ce thème permet de reconstituer les
grandes lignes du profil de cette baisse. Le taux élevé des années quarante et du début des années
cinquante fléchit notablement jusqu'en 1958 environ. La remontée est ensuite spectaculaire jusqu'en
1965. De 1966 à 1970 la chute est particulièrement rapide. Elle se poursuit depuis lors, à travers
quelques fluctuations, à un rythme ralenti. Les informations dont on dispose concernant les périodes de
l'entre-deux-guerres et d'avant la première guerre mondiale (depuis 1880), permettent de soutenir la
thèse d'une baisse par paliers. Au cours des cent dernières années, deux ou trois points de rupture
peuvent être localisés : la fin de la première guerre mondiale, la seconde moitié des années soixante et,
sous certaines réserves, la deuxième guerre mondiale. La présente faiblesse de la rentabilité du capital
constitue un record historique si on exclut la grande dépression des années trente.La baisse de la rentabilité
du capital aux Etats-Unis :
Inventaire de recherches et
mise en perspective historique
Conseiller Gérard scientifique Duménil, à l'OFCE
Université Paris IX, Dauphine
Mark Glick et José Rangel
New School for Social Research, New York
La rentabilité du capital a beaucoup baissé aux Etats-Unis depuis
la deuxième guerre mondiale. L'analyse des nombreuses études
désormais disponibles sur ce thème permet de reconstituer les gran
des lignes du profil de cette baisse. Le taux élevé des années qua
rante et du début des années cinquante fléchit notablement jusqu'en
1958 environ. La remontée est ensuite spectaculaire jusqu'en 1965.
De 1966 à 1970 la chute est particulièrement rapide. Elle se poursuit
depuis lors, à travers quelques fluctuations, à un rythme ralenti.
Les informations dont on dispose concernant les périodes de
l'entre-deux-guerres et d'avant la première guerre mondiale (depuis
1880), permettent de soutenir la thèse d'une baisse par paliers. Au
cours des cent dernières années, deux ou trois points de rupture
peuvent être localisés : la fin de la première guerre mondiale, la
seconde moitié des années soixante et, sous certaines réserves,
la deuxième guerre mondiale.
La présente faiblesse de la rentabilité du capital constitue un
record historique si on exclut la grande dépression des années
trente.
Le taux de profit des entreprises américaines a chuté depuis la deuxième
guerre mondiale dans des proportions inquiétantes. En une trentaine d'an
nées, il a été réduit approximativement de moitié. Selon certaines définitions,
que l'on précisera plus bas, la masse de profit est passée d'environ 20 %
à moins de 10 % du stock de capital. Il s'agit donc d'une véritable méta
morphose des conditions de fonctionnement du système productif.
L'analyse d'un tel phénomène nous confronte à un ensemble de quest
ions dont aucune ne s'accommoderait d'une réponse hâtive.
Observations et diagnostics économiques n° 6 / janvier 1934 :
:
Gérard Duménil, Mark Glick, José Range!
En premier lieu le doute. De quel taux de profit s'agit-il ? Comment est-il
mesuré ? Les séries sont-elles fiables ? Quels sont les économistes qui
soutiennent la thèse de l'existence d'une telle baisse ? Depuis quand ? Peut-
on parler d'une tendance ou de simples fluctuations ?
En second lieu l'explication. Le cortège des accusés s'ébranle inexora
blement les salariés, les prélèvements obligatoires, la concurrence japo
naise, la réglementation, le prix des matières premières, l'inflation, la crise,
etc. Progressivement causes et effets s'entremêlent, inextricablement.
Enfin le futur. Jusqu'à quel point ? Quand le mécanisme s'inversera-t-il ?
L'économie américaine retrouvera-t-elle sa profitabilité des années ci
nquante ?
Loin de prétendre répondre à l'ensemble de ces interrogations, on se pro
pose de situer la tendance de l'après-guerre dans une perspective histor
ique, de la mettre en quelque sorte à l'épreuve de son passé. Le niveau de
l'immédiat après-guerre que la tendance négative actuelle nous fait appréc
ier rétrospectivement comme élevé, peut-il être situé par rapport au niveau
moyen de l'entre-deux-guerres, lui-même fort perturbé ? Peut-on mettre
en parallèle les rentabilités du capital des années qui précédèrent la grande
dépression et celles des années cinquante ? La faiblesse actuelle est-elle
comparable à celle de la dépression des années trente ? Ainsi lancé, pour
quoi ne pas jeter un regard rapide vers la première guerre mondiale et
l'avant-guerre ? Sait-on quelque chose de la rentabilité du capital à cette
époque ? Quels en étaient le niveau relatif et la tendance ?
L'enjeu de cette remontée dans le temps est double pour l'observateur
de la période contemporaine Des chutes comparables à la chute récente
ont-elles déjà existé ? Peut-on parler d'une tendance générale à la baisse
au cours des cent dernières années ? La seconde question est évidemment
la plus ambitieuse, car elle suppose la comparabilité de taux caractéristiques
d'étapes diverses de l'évolution du capitalisme américain. L'une et l'autre
constituent d'importants préalables à l'interprétation de la tendance actuelle.
De l'après-guerre à nos jours : la chute
La dimension du désastre
Le profil général de la baisse du taux de profit est désormais bien connu
des économistes américains. Des graphiques d'allures comparables sont pé
riodiquement reproduits dans diverses revues et journaux. Le 28 mars 1983,
le New York Times présentait à ses lecteurs la courbe dessinée par D.N. Allman
économiste à la Banque de Réserve Fédérale de Kansas City (graphique 1). Le
numérateur du ratio est le profit avant impôt des entreprises des Etats-Unis
(y compris les intérêts payés) ; le dénominateur est la valeur totale du capita!
physique.
La plupart des autres études présente le même profil caractéristique.
Point de départ élevé (encore plus élevé, si l'on remonte aux années qua-
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