La calligraphie en Espagne : Ricardo Rousselot - article ; n°1 ; vol.40, pg 61-75
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Description

Communication et langages - Année 1978 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 61-75
Parler aujourd'hui de calligraphie pourrait peut-être passer pour une gageure, particulièrement depuis ces dernières années où presque tout le monde, les professionnels des arts graphiques les premiers, ne jure que par les procédés photographiques ou électroniques. C'est tout juste si l'homme de la rue n'aspire pas à supprimer le geste quotidien d'écrire ou, tout au moins, à le remplacer par une quelconque machine, au profit de la rentabilité-rapidité. Cela a commencé avec la suppression des porte-plume à l'école au profit du stylo à bille et du feutre, avec toutes les conséquences de malformation des lettres ou de l'iliisibilité des écritures. Sans parler de la machine à écrire qui, depuis des lustres, a pris le relais du crayon ni de la frappe et de la visualisation sur écran cathodique (les ordinateurs étant naturellement de la partie). Mais dans tout ce glissement progressif à ne plus écrire, écrire à la main a-t-il encore une signification ?
La démarche de Ricardo Rousselot, calligraphe espagnol dont nous parle aujourd'hui Jean Larcher, n'en est donc que plus originale. Il réussit au contraire à insuffler une nouvelle vie à la calligraphie : la publicité et l'édition font appel à ses créations.
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Larcher
La calligraphie en Espagne : Ricardo Rousselot
In: Communication et langages. N°40, 4ème trimestre 1978. pp. 61-75.
Résumé
Parler aujourd'hui de calligraphie pourrait peut-être passer pour une gageure, particulièrement depuis ces dernières années où
presque tout le monde, les professionnels des arts graphiques les premiers, ne jure que par les procédés photographiques ou
électroniques. C'est tout juste si l'homme de la rue n'aspire pas à supprimer le geste quotidien d'écrire ou, tout au moins, à le
remplacer par une quelconque machine, au profit de la rentabilité-rapidité. Cela a commencé avec la suppression des porte-
plume à l'école au profit du stylo à bille et du feutre, avec toutes les conséquences de malformation des lettres ou de l'iliisibilité
des écritures. Sans parler de la machine à écrire qui, depuis des lustres, a pris le relais du crayon ni de la frappe et de la
visualisation sur écran cathodique (les ordinateurs étant naturellement de la partie). Mais dans tout ce glissement progressif à ne
plus écrire, écrire à la main a-t-il encore une signification ?
La démarche de Ricardo Rousselot, calligraphe espagnol dont nous parle aujourd'hui Jean Larcher, n'en est donc que plus
originale. Il réussit au contraire à insuffler une nouvelle vie à la calligraphie : la publicité et l'édition font appel à ses créations.
Citer ce document / Cite this document :
Larcher Jean. La calligraphie en Espagne : Ricardo Rousselot. In: Communication et langages. N°40, 4ème trimestre 1978. pp.
61-75.
doi : 10.3406/colan.1978.1254
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1978_num_40_1_1254LA CALLIGRAPHIE
EN ESPAGNE:
RICARDO ROUSSELOT
par Jean Larcher
Parler aujourd'hui de calligraphie pourrait peut-être passer pour une gageure,
particulièrement depuis ces dernières années où presque tout le monde, les
professionnels des aris graphiques les premiers, ne jure que par les pro
cédés photographiques ou électroniques. C'est tout juste si l'homme de la
rue n'aspire pas à supprimer le geste quotidien d'écrire ou, tout au moins,
à le remplacer par une quelconque machine, au profit de la rentabilité-rapid
ité. Cela a commencé avec la suppression des porte-plume à l'école au
profit du stylo à bille et du feutre, avec toutes les conséquences de malfor
mation des lettres ou de l'iliisibilité des écritures. Sans parler de la machine
à écrire qui, depuis des lustres, a pris le relais du crayon ni de la frappe et
de la visualisation sur écran cathodique (les ordinateurs étant naturellement
de la partie). Mais dans tout ce glissement progressif à ne plus écrire,
écrire à la main a-t-il encore une signification ?
La démarche de Ricardo Rousselot, calligraphe espagnol dont nous parle
aujourd'hui Jean Larcher, n'en est donc que plus originale. Il réussit au
contraire à insuffler une nouvelle vie à la calligraphie : la publicité et l'édi
tion font appel à ses créations.
L'ITINERAIRE
Une des seules personnes qui prend encore le temps d'écrire,
de nos jours, ne serait-elle pas le calligraphe ? Oh ! bien évidem
ment, les calligraphies ne sont pas légion de par le monde,
spécialement ceux qui en font une profession au service de
l'industrie. Ricardo Rousselot est de ceux-là. Né dans la province
de Santa Fe, en Argentine, il s'intéressa à un âge relativement
jeune aux lettres et caractères d'imprimerie et à l'écriture en
soi. En 1959, il débute à Buenos Aires, travaillant pour divers
studios de publicité, se spécialisant de plus en plus dans cette
discipline qu'est le dessin et l'écriture à la plume. En 1961, il
se déplace à Chicago où, confronté à un tout autre univers social
et professionnel, il décide de persévérer dans cette voie. Il a
la chance de travailler dans différents studios graphiques où les
professionnels d'alors étaient très au fait de la calligraphie
appliquée à l'industrie. Il a enduré sept années le dur apprentis
sage de l'école de Chicago, qui est renommée dans le monde,
travaillant avec de vieux calligraphies de tradition. A cette (0
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époque, il collabore à différents travaux publicitaires et de
presse où la calligraphie est requise et très prisée en Amérique.
N'oublions pas que, dans les années 1960, la technologie améri
caine est très en avance sur l'européenne. Le calligraphe doit
rivaliser avec les procédés de la « lettre-transfert » 1 et du photot
itrage, apparus et commercialisés sur le marché depuis le
début des années 1940.
Malgré cette dure concurrence l'art du hand lettering2 et de
la calligraphie repartira de plus belle, dans les années 1970.
Fort de cette expérience américaine, il retournera en 1968 à
Buenos Aires comme directeur artistique dans une des plus
grandes agences de publicité de la ville, puis, toujours plein
d'énergie, il décide de s'installer à son compte et crée, comble
d'ironie pour un calligraphe, son propre studio de... photocomposi
tion. A cette époque également il dessine des alphabets or
iginaux pour des campagnes publicitaires.
Ne délaissant jamais la calligraphie pour autant, il crée de nom
breux lettrages originaux pour la publicité et les pochettes de
disques. Puis, avec toute :sa famille, il s'installe vers la fin de
1975 à Barcelone, où il n'a, depuis, cessé d'exercer, créant son
propre studio de publicité : études d'images de marque, de
logotypes et de calligraphies dans son nouveau pays d'adoption.
L'ART GRAPHIQUE EN ESPAGNE
Ricardo Rousselot est donc arrivé en Espagne à une période
charnière ;Ja publicité commence à peine à se réveiller dans
ce pays mis sous « anesthésie » pendant quarante ans au niveau
de la création, des idées (arts, presse, édition, publicité) si
1. Alphabets dont les lettres, chiffres, signes de ponctuation et autres signes
se reportent sur papier ou autre surface lisse, par simple frottement.
2. Hand lettering : tout style de lettre ou lettrage plus ou moins long
dessiné à la main pour la publicité ou l'édition en opposition à la calligra
phie, qui se réfère plus précisément aux différents styles d'écritures médiév
ales ou d'écritures dites anglaises, ces styles se travaillant à la plume. 1 Couverture de brochure
2 Pour un conditionnement de robe de mariée
3 Logo (réalisé en Argentine) pour une piscine
4 Tête de lettre pour un éditeur
5 Tête de pour une cave de dégustation
6 Annonce pour produits destinés aux bébés
7 Logotype une société de spectacles o O 8 Logotype pour une école de langues vivantes
9 Tête de lettre
10 Annonce pour un produit de beauté
1 1 Logotype un article
12 Carte de vœux
13 Couverture de livre
14de pour des produits de beauté ,
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o i Graphisme 67
sérieusement entravées par la censure, la branche touristique
faisant exception. Aujourd'hui, la situation économique espagnole
est toute différente, la civilisation de consommation a fait son
apparition au-delà des Pyrénées, entraînant une émulation au
niveau de la concurrence et spécialement au niveau des -arts
graphiques. Ricardo Rousselot, sans conteste, a dû bénéficier
de tout cela dès son arrivée et, sa sérieuse expérience profes
sionnelle aidant, il s'est imposé aussi bien à Madrid qu'à Barcel
one. Il est très apprécié maintenant dans sa spécialité où il y
avait tout à prendre, tout à faire, tout à créer, dans un pays qui
venait tout juste de s'installer en photocomposition, et qui ne
faisait pas exception quant à l&

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