La circulation monétaire à Sala à l époque préromaine - article ; n°1 ; vol.166, pg 255-265
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Publications de l'École française de Rome - Année 1992 - Volume 166 - Numéro 1 - Pages 255-265
Rares sont à Sala, les monnaies du IIe s. av. J.-C. Le lot le plus important de monnaies antérieures à la conquête romaine consiste en asses de Gadès et, en quantité moindre, de Shemesh. L'apport des cités ibériques est presque nul, et médiocre la part des villes de Maurétanie et de la République romaine. Cette constatation autorise à penser que les marchandises importées du bassin méditerranéen à Sala, port océanique, transitaient par Gadès. Quant aux monnaies à légende punique de Sala, elles restent peu nombreuses après trente années de fouilles et peu répandues dans le Maroc antique. Sans doute étaient-elles en même temps qu'un numéraire d'appoint local, un symbole de l'autonomie de la cité.
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Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 225
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Boube
La circulation monétaire à Sala à l'époque préromaine
In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 255-
265. (Publications de l'École française de Rome, 166)
Résumé
Rares sont à Sala, les monnaies du IIe s. av. J.-C. Le lot le plus important de monnaies antérieures à la conquête romaine
consiste en asses de Gadès et, en quantité moindre, de Shemesh. L'apport des cités ibériques est presque nul, et médiocre la
part des villes de Maurétanie et de la République romaine. Cette constatation autorise à penser que les marchandises importées
du bassin méditerranéen à Sala, port océanique, transitaient par Gadès. Quant aux monnaies à légende punique de Sala, elles
restent peu nombreuses après trente années de fouilles et peu répandues dans le Maroc antique. Sans doute étaient-elles en
même temps qu'un numéraire d'appoint local, un symbole de l'autonomie de la cité.
Citer ce document / Cite this document :
Boube Jean. La circulation monétaire à Sala à l'époque préromaine. In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre
1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 255-265. (Publications de l'École française de Rome, 166)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1992_act_166_1_4310JEAN BOUBE
LA CIRCULATION MONÉTAIRE À SALA À L'ÉPOQUE PRÉROMAINE
Dans sa communication, J. Alexandropou- Le monnayage romain n'est représenté à
los s'est attaché à cerner les problèmes que Sala, avant l'annexion du royaume (40-43),
posent les séries monétaires de Lixus et de que par un faible nombre d'espèces, à peine 9
deniers couvrant la période de 109 à 32-31 \ Shemesh. Pour ma part, je me bornerai à pré
senter ici, parmi d'autres espèces, les monn et par 23 monnaies des premiers empereurs
aies, issues de ces deux ateliers, recueillies à de la dynastie julio-claudienne : 2 deniers et
Sala dans les niveaux antérieurs au début de 17 bronzes d'Auguste et de membres de sa
l'ère chrétienne. famille, 2 deniers de Tibère et deux monnaies
De la période qui a précédé le début du Ier de bronze, frappées à son effigie, l'une en 20
siècle av. J.-C, nous sont parvenues quelques en Commagène, l'autre dans la colonie espa
monnaies, trouvées hors stratigraphie, notam gnole de Romula. Après 40, au cours du règne
ment plusieurs bronzes de Massinissa et de de Claude, l'afflux des espèces romaines sui
rois de sa dynastie, une monnaie de Tyr des vra la conquête de la Maurétanie.
alentours de 120, et de rares monnaies de La relative rareté du numéraire romain, à
Carthage, d'Eubée, d'Egypte ou de Cyrénaï- Sala, au Ier siècle av. J.-C, paraît être un sûr
que. Et toujours hors stratigraphie, trois de indice de relations lointaines et indirectes
niers de la République romaine de 89, 77 et avec l'Italie et laisse supposer que le commerc
43. Naturellement, la présence de ces monn e des vins, dont témoignent les amphores
Dressel 1 et 2-4 et une amphore de P. Veueius aies ne signifie pas que le site de Sala et son
arrière-pays étaient occupés par un habitat Papus, provenant de la région de Terracine,
permanent antérieur au Ier siècle av. J.-C. aux confins du Latium et de la Campanie,
Plus intéressantes pour les débuts de l'o celui de la céramique étrusco-campanienne à
ccupation du rebord du plateau sont les monn vernis noir et de la vaisselle rouge italique,
etc., se trouvaient peut-être dans d'autres aies ibériques, africaines et romaines, découv
ertes au cours de nos fouilles au milieu d'un mains que dans celles de trafiquants ita
liens2. abondant matériel, dans des couches archéo
logiques intactes du Ier siècle av. et du Ier siè Les monnaies de bronze à légendes phéni-
cle ap. J.-C. co-puniques de Gadès, à l'effigie de Melqart
1 II est vrai qu'il faut peut-être ajouter à ces monnaies propre inventaire, il s'agit d'un lot de 73 pièces couvrant
73 deniers de la République romaine, de l'ancienne col la période de 145-138 à 41 av. J.-C.
2 J. Boube, Un timbre amphorique de P. Veueius Papus lection Rouland-Mareschal, qui, selon J. Marion, Note sur
la contribution de la numismatique à la connaissance de la à Sala, dans BAM, 16, 1985-1986, p. 401-404; Id., Introduct
Maurétanie tingitane, dans AntAfr, 1, 1967, p. 113-114, ion à l'étude de la céramique à vernis noir de Sala, dans
n. 3, auraient été trouvés dans les environs immédiats de BAM, 16, p. 121-190; Id., La céramique italique à Sala : les
Sala, information qu'il faut, toutefois, accueillir avec des marques de potiers, dans BAM, 12, 1979-1980, p. 140-215.
réserves. J. Marion fait état de 70 deniers. D'après mon JEAN BOUBE 256
ou deux thons entre des inscriptions phénico- et frappées de deux thons (asses) ou d'un seul
puniques5. thon (sentisses), au revers, y sont relativement
nombreuses et encore ne s'agit-il, pour l'es J. Marion, adoptant la chronologie vieillie
sentiel, que des trouvailles du quartier monu de Delgado, avait fixé l'ultime date d'émission
mental et non des quartiers des bords du fleu des monnaies à légendes puniques à l'année
ve où devaient s'activer les négociants : pour 68 av. J.-C, durant laquelle César fut ques
teur de l'Espagne Ultérieure6. Selon lui, l'a37 monnaies de Gadès trouvées à Thamusida,
18 à Banasa, 10 à Volubilis et 4 à Mogador, 55 bsence de monnaies à légende latine de Gadès
ont été recueillies à Sala. Les établissements serait le signe que, postérieurement à 68, les
relations commerciales entre la vieille métrositués à proximité de la mer, comme Tingi,
Lixus, Sala, ou sur les rives d'un fleuve, com pole phénicienne et les comptoirs africains se
seraient distendues et qu'aux armateurs gadi- me Thamusida et Banasa, comptaient parmi
tans se seraient substitués ceux de Carteia, les débouchés naturels et certains, peut-être,
parmi les fondations de la puissante place de Tingi et Lixus7. En ce qui concerne Sala en
commerce ibérique. Ainsi, Gadès contrôlait- particulier, on remarquera que l'hypothèse de
Marion ne tient pas : en effet, de ces trois vilelle probablement les marchés maritimes de
la Maurétanie occidentale et, par leur inter les, ont été trouvées, à Sala, une monnaie de
médiaire, ceux de l'intérieur3. Carteia, cinq de Tanger et quatre de Lixus.
Ce sont, sans doute, les marchands gadi- D'autre part, c'est dans les strates du milieu
et de la deuxième moitié du Ier siècle av. notre tans qui ont apporté sur les rives du fleuve
Salât, les produits ibériques et italiques, les ère qu'au milieu d'un abondant matériel, on
retrouve les monnaies des villes autonomes de balsamaires fusiformes en terre cuite, les ver
reries orientales des IIe-Ier siècles av. J.-C. et la Maurétanie et les monnaies de Gadès à
les phiales aux très fines parois peintes, sem légendes puniques, ce qui ne signifie pas, na
blables à celles retrouvées dans les tombes de turellement, que ces dernières ne sont pas
la nécropole de Bab Zaer, à Rabat, et dans plus anciennes, car, selon l'observation de
une tombe de Cadiz4. J. Alexandropoulos, elles ont pu avoir cours,
Il semble que ces 55 monnaies, pour au durant de longues années, jusqu'à l'arrivée
tant que l'usure d'un certain nombre d'entre d'un plus abondant numéraire romain. Il me
elles permette d'en décider, n'appartiennent paraît donc qu'il serait aventureux de suppos
pas aux émissions les plus anciennes de Ga er, avec J. Marion, un affaiblissement des re
dès, mais qu'il s'agit bien d'asses et de sentis lations commerciales de la Maurétanie avec la
ses des dernières émissions à légendes puni métropole ibérique, au profit de Carteia, Tin
ques : Melqart, assimilé à Héraclès, apparaît, gi et Lixus, au cours de la deuxième moitié du
Ier siècle av. J.-C.8. On voit mal pour quelles au droit, coiffé de la peau de lion et la mas
raisons Gadès, qui était «l'une des cités mar- sue derrière la tête; le revers est frappé d'un
3 L'abondance des monnaies de Gadès à Thamusida, 5 C. Alfaro Asins, Las monedas de Gadir/Gades, Mad
explicable par la présence d'une escale de pêcheurs gadi- rid, 1988, p.

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