La classification des représentations conceptuelles et linguistiques des procès : un domaine de collaboration privilégié entre psychologues et linguistes - article ; n°100 ; vol.25, pg 5-12
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La classification des représentations conceptuelles et linguistiques des procès : un domaine de collaboration privilégié entre psychologues et linguistes - article ; n°100 ; vol.25, pg 5-12

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Langages - Année 1990 - Volume 25 - Numéro 100 - Pages 5-12
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 51
Langue Français

Extrait

Jacques François
Guy Denhiere
La classification des représentations conceptuelles et
linguistiques des procès : un domaine de collaboration privilégié
entre psychologues et linguistes
In: Langages, 25e année, n°100, 1990. pp. 5-12.
Citer ce document / Cite this document :
François Jacques, Denhiere Guy. La classification des représentations conceptuelles et linguistiques des procès : un domaine
de collaboration privilégié entre psychologues et linguistes. In: Langages, 25e année, n°100, 1990. pp. 5-12.
doi : 10.3406/lgge.1990.1563
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1990_num_25_100_1563Jacques FRANÇOIS
Guy DENHIÈRE
Université de Paris VIII
U.R.A. D1297 au C.N.R.S.
Équipe TEXTIMA
LA CLASSIFICATION DES REPRÉSENTATIONS
CONCEPTUELLES ET LINGUISTIQUES DES PROCÈS :
UN DOMAINE DE COLLABORATION PRIVILÉGIÉ
ENTRE PSYCHOLOGUES ET LINGUISTES
1. Depuis l'ouvrage fondateur de Miller & Johnson-Laird (1976) sur la mise en langue
de la perception qui analysait particulièrement la perception et la conceptualisation des
changements, de leur arrière-plan causal et des intentions propres à les mettre en œuvre,
la classification des représentations conceptuelles et linguistiques des procès s'est
développée dans un domaine de recherche à l'interface entre la sémantique linguistique
et la sémantique psychologique, qui se donne comme « cognitive ». Ce
développement a été rendu possible par des évolutions internes de la linguistique et de la
psychologie. Le traitement des problèmes de la référence a contraint tout un pan de la
linguistique à réintroduire l'individu humain dans ses modèles. L'étude du fonctionne
ment cognitif de l'individu engagé dans la compréhension d'informations textuelles a
conduit la psychologie à rompre avec l'approche psycholinguistique en passant d'une
étude de l'adéquation des représentations mentales aux structures linguistiques à l'étude
des déterminations de ces structures linguistiques par les mentales. Plusieurs
étapes marquent cette évolution. Le Ny (1975, 1979), en concevant la signification
comme un événement psychologique, jette les bases en France de la sémantique
psychologique, Johnson-Laird (1983) et Van Djik & Kintsch (1983) développent une
théorie des modèles mentaux comme univers référentiel des expressions langagières.
Jackendoff (1983), Talmy (1988), Langacker (1986) donnent existence à la sémantique
cognitive en étudiant les déterminations réciproques des structures sémantiques et
cognitives. Ainsi par exemple Jackendoff (Semantics and Cognition, 1983) distingue les
classes de représentations de procès STATE, EVENT et ACTION dans un cadre inspiré de
« l'hypothèse localiste » (cf. François, ce numéro § 1.3.1) à partir du jeu des prédicats
primitifs BE, GO, STAY, CAUSE et LET, tandis que Desclés développe dans Représentation
des connaissances : Archétypes cognitif s, schemes conceptuels et schémas grammaticaux
(1985) une théorie de l'intégration d'archétypes cognitifs statiques (« être localisé à
l'intérieur / à l'extérieur / à la frontière / dans la fermeture du lieu LOC ») et dynamiques
(MOUVEMENT et CHANGEMENT, qui opèrent isolément, et MODIFICATION qui opère dans le
champ de FAIRE et/ou CONTRÔLER) dans un scheme conceptuel (ex. le scheme conceptuel
de FUITE entre dans la classe des MODIFICATIONS AVEC CONTRÔLE résumée dans la
formule x CONTRÔLE [SITl — MODIF -> SIT2]). Ce scheme conceptuel « peut alors être coulé
à l'intérieur d'un système linguistique, sous forme d'un prédicat exprimé par un verbe,
une préposition ou un syntagme » (p. 8).
n° H/1 de la revue H.E.L. consacré à la place des sciences Dans son introduction au
du langage dans la recherche cognitive, Rastier (1989) propose un diagramme prismati
que de la recherche cognitive mettant en évidence un niveau symbolique (première
articulation du langage) et un niveau sub-symbolique (deuxième articulation) du
linguistique. Au niveau symbolique, Rastier introduit l'intelligence artificielle au centre
d'un triangle dont les trois angles sont tenus par la linguistique symbolique, la
psychologie cognitive et l'informatique. dans le domaine de la classification des représentations des procès, il semble Toutefois,
plutôt que ce soit la « sémantique cognitive » en cours d'émergence qui occupe une
position centrale entre la sémantique linguistique et la sémantique psychologique avec
lesquelles elle entretient des liens étroits. Les liens qu'elle entretient par ailleurs avec la
sémantique logico-linguistique — par exemple la sémantique de Montague (cf. Dowty,
1986, 1989), celle des situations et attitudes de Barwise & Perry (1983) ou la théorie des
représentations discursives de Kamp (1981) — et avec la sémantique computationnelle
(cf. Schank, 1975, Sowa, 1984) sont plus lâches. Cette configuration est illustrée par la
figure 1.
Sémantique linguietiqne Sémantique psychologique
(linguistique 1° articulation 1 du = plan langage) des symboles, (psychologie cognitive)
Sémantique cognitive
ex. de travaux abordant la
classification dee représentations de procès
précurseurs :
Miller & Johnson-Laird (1976), Fillmore (1977)
développements :
Jackendoff (1983), Desclés (1985),
Langacker (1987), Talmy (1983)
Sémantique logico-linguistique Sémantique computationnelle
Figure 1 La classification des représentations des procès dans la sémantique cognitive en
cours d'émergence.
2. Inspirés par la lecture des travaux de sémantique cognitive mentionnés sur la
figure 1 et en particulier par l'étude de Talmy (1988) sur la dynamique des forces qui
développe dans un cadre explicitement cognitif ses recherches antérieures sur la
représentation des structures causales (Talmy, 1976) et de l'articulation discursive en
premier plan vs. arrière-plan (Talmy, 78), plusieurs enseignants-chercheurs de l'Univers
ité de Paris VIII en psychologie cognitive (S. Baudet, G. Denhière, Ch. Kekenbosch,
J. F. Richard, J. C. Verstiggel), en psychologie sociale (M. Bromberg, E. Friemel,
R. Ghiglione) et en linguistique comparative du français et de l'allemand (J. François), de
l'anglais (M. Lambert) et de l'espagnol (C. Noyau) ont constitué un groupe de recherche
et de documentation interdisciplinaire intitulé « cognition & langage » qui s'est donné
pour tâche première de confronter les expériences diverses de ses membres sur la
classification sémantique des verbes en fonction des types de procès auxquels ils réfèrent.
La recherche transdisciplinaire qui s'est développée dans ce groupe depuis deux ans
a été stimulée par un accord rapide sur trois thèses initialement défendues dans François
(1989) :
a) un verbe (ou équivalent fonctionnel d'un verbe) constitue dans un environnement
actanciel minimal une prédication élémentaire, laquelle est le corrélatif linguistique d'une
conceptualisation de procès ;
b) la classification sémantique des prédications met en œuvre des classificateurs
conceptuels minimaux tels que la dynamicité, le changement, l'agentivité ou la
causativité : ces classificateurs ressortissent à deux sous-groupes de propriétés, les propriétés de с)
la constitution temporelle du procès et les propriétés de sa constitution participative
(c'est-à-dire les cadres de rôles actanciels bien formés).
3. La convergence des expériences des chercheurs en psychologie cognitive, psychol
ogie sociale et linguistique comparative rassemblés dans le groupe « cognition &
langage » sur ces trois observations reflète l'évolution d'une branche dominante de la
sémantique cognitive entre l'article pionnier Scenes-and- frames-semantics de Fillmore
(1977) et l'étude récente de Talmy Force-dynamics in language and cognition (1988).
3.1. Fillmore (qui appelle de ses vœux une collaboration étroite entre chercheurs en
sémantique linguistique, sémantique anthropologique, psychologie cognitive, intelligence
artificielle et philosophie du langage, p. 55) introduit la notion de scène dans un sens très
général incluant non seulement les scènes visuelles, mais aussi les types familiers de
transactions interpersonnelles, les scénari

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents