La confédération béotienne et l expansion thébaine à l époque archaïque - article ; n°1 ; vol.97, pg 59-73
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1973 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 59-73
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Ducat
La confédération béotienne et l'expansion thébaine à l'époque
archaïque
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 97, livraison 1, 1973. pp. 59-73.
Citer ce document / Cite this document :
Ducat Jean. La confédération béotienne et l'expansion thébaine à l'époque archaïque. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 97, livraison 1, 1973. pp. 59-73.
doi : 10.3406/bch.1973.2119
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1973_num_97_1_2119LA CONFÉDÉRATION BÉOTIENNE ET L'EXPANSION
THÉBAINE A L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE n
dans Expansion une certaine thébaine mesure, et deux formation aspects de d'une la confédération même réalité. Si béotienne une structure sont,
fédérale perfectionnée s'est élaborée relativement tôt chez les Béotiens,
c'est parce qu'une cité plus puissante que les autres, Thèbes, l'a voulu et y
a œuvré. Si Thèbes a pu imposer assez facilement son hégémonie à un
certain nombre de cités béotiennes, c'est parce qu'elle a su utiliser à son
profit l'aspiration des Béotiens à l'unité1.
Ces considérations, assez banales, sont peut-être les seules sur lesquelles
tout le monde s'accorde. Encore conviendrait-il d'y apporter quelques
nuances. Sans aller jusqu'à mettre en doute la réalité d'un « impérialisme »
thébain au vie s., qu'aucun document contemporain n'atteste expressé
ment, on doit accorder que la Confédération n'a pu être créée de vive force
et qu'à tout le moins le consentement des parties prenantes a été nécessaire.
Sur le processus de sa formation, et notamment sur la chronologie, la plus
grande incertitude règne2. Pour Moretti et Guillon, c'est dès le vne s.
que commencent l'expansion thébaine et les progrès de la Confédération.
Larsen, au contraire, constate3 que l'alliance de Platées avec Athènes4
(*) M. M. P. Lévêque et P. Roesch, à qui j'avais communiqué une première version de cet
article, m'ont permis, par leurs remarques judicieuses et substantielles, de l'améliorer notable
ment ; qu'ils en soient remerciés.
(1) Le terme de « Confédération » est utilisé conventionnellement pour nommer la structure
politique commune à ceux qui, en réalité, ne s'appellent jamais autrement que « les Béotiens ».
(2) Principales études récentes : L. Moretti, Ricerche sulle leghe greche (1962), p. 97-112;
P. Guillon, Le Bouclier d'Héraclès (1963 ; cf. mon compte rendu REG 77 [1964], p. 283-290) ;
J. A. O. Larsen, Greek federal slates (1967), p. 27-31 ; R. J. Buck, « The formation of the Boeotian
league », CIPh 68 (1972), p. 94-101. P. Cloché, Thèbes de Béotie, p. 17, parle assez vaguement
de la « lente formation d'une confédération aux liens assez faibles, dans laquelle le rôle de Thèbes
grandit peu à peu ». Nous ne partageons pas cette façon de voir ; pour nous, la Confédération
est née à un moment précis de l'histoire, et Thèbes en a pris la tête dès l'origine. — Autres
abréviations utilisées ici : Defradas = J. Defradas, Les thèmes de la propagande delphique
(1954) ; Sordi == M. Sordi, La lega Tessala (1958) ; Kolk = D. Kolk, Der pythische Apollon-
hymnus als aitiologische Dichtung (1963).
(3) O.c, p. 29.
(4) Date : cf. ci-dessous, p. 67. 60 JEAN DUCAT IBCH 97
est le premier événement montrant de façon sûre l'existence de la Confé
dération ; la plus récente étude, celle de Buck, conclut elle aussi à une date
« basse » (vers 525-520). Le but de la présente mise au point est de suggérer
qu'un examen attentif de tous les indices disponibles permet d'atteindre
des résultats vraisemblables et d'une précision satisfaisante pour l'époque
considérée.
Facteurs favorables.
Les quelques indications qui vont suivre visent moins à rappeler des
faits bien connus qu'à marquer la limite des conclusions que l'on peut en
tirer.
1) Le facteur géographique. Il est vrai que le secteur occupé par les
Béotiens forme d'une certaine façon une région géographique, ayant sa
physionomie propre. Il est plus difficile de savoir dans quelle mesure
l'unité de cette région n'est pas précisément le résultat de son histoire.
Car ce qui frappe le voyageur dans le pays béotien, c'est peut-être plus
la variété des paysages que leur similitude. Géographiquement, un pays
compartimenté ; historiquement, une mosaïque de cités ; rien au départ
ne différencie la Béotie des autres régions de la Grèce... sinon le fait qu'elle
est plutôt plus morcelée que la Laconie ou l'Attique par exemple.
2) Les liens ethniques et religieux. La représentation que les Béotiens
se font d'eux-mêmes est celle d'une ethnie dont l'existence, l'unité et la
dénomination même sont antérieures à son arrivée dans la région où nous
la voyons installée à l'époque historique. Le pays d'origine des Béotiens
portait le nom mythique d'Arné ; il se trouvait en Thessalie5 — dans la
région du golfe Pagasétique, selon certains indices relevés par les
modernes6. C'est donc en bloc que les Béotiens seraient venus en Béotie.
Sont exclus de cette unité originelle les « Minyens » d'Orchomène et
d'Asplédon. Le fait qu'Orchomène est précisément la cité la plus rétive
à l'hégémonie thébaine peut soulever des doutes quant à la valeur réelle
de ces traditions. Mais l'origine des Béotiens est un problème dans lequel
nous n'avons pas à entrer : vraie ou fausse, la tradition que nous avons
résumée était universellement admise, et d'abord par les intéressés
eux-mêmes ; cela seul importe.
De leur unité originelle les Béotiens voyaient d'ailleurs des preuves
à la fois dans leur dialecte et dans leurs cultes communs (de Poséidon
à Onchestos, d'Athéna Itonia à Coronée). Qu'il ne s'agisse pas là de liens
artificiels élaborés postérieurement à l'édification de la Confédération est
montré par certains signes : le défilé militaire des Pamboiotia a un caractère
(5) Diodore, IV, 67 ; cf. Thucydide, I, 12.
(6) P. Guillon, Bouclier, p. 62, et, sur Arné, p. 44 n. 54. LA CONFÉDÉRATION BEOTIENNE A L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE 61 1973]
archaïque ; Coronée et Onchestos ne sont pas situées au voisinage de
Thèbes, mais sur une route très ancienne ; outre les cultes officiellement
communs, il y a, comme l'a montré A. Schachter7, un type béotien de
culte, qui apparaît dans différents sanctuaires : lien d'autant plus significatif
d'une véritable unité de culture que les Anciens n'en étaient pas conscients.
P. Guillon est donc fondé à conclure8 que « l'élément initial de la Confédéra
tion » fut « un groupement religieux », et que, plus généralement, les
Béotiens «n'ont cessé d'être unis par des liens de caractère tribal que
décèlent, avec la toponymie, les cultes communs et les fêtes ».
Mais il faut dire aussi que ceci ne suffît absolument pas à expliquer la
formation de la Confédération : le passage des liens ethniques et culturels
à une organisation politique représente une transformation radicale,
qui ne peut avoir été spontanée, et qui, dans d'autres régions de la Grèce,
n'a jamais été réalisée. Les traditions et les pratiques pambéotiennes ont
seulement facilité la tâche de Thèbes, en fournissant à son action à la fois
un support « idéologique » et un camouflage.
Dans ce qui va suivre seront examinés les indices susceptibles de
manifester la naissance de la confédération béotienne et de l'« impéria
lisme » thébain. L'ordre adopté s'efforcera d'être chronologique ; mais il
convient de considérer à part une série particulièrement importante de
documents : les monnaies.
Le monnayage béotien.
En simplifiant un peu, on dira que quatre séries apparaissent dans
le monnayage béotien archaïque9 : des monnaies anépig

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