La détente à mi-parcours - article ; n°1 ; vol.29, pg 5-116
115 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La détente à mi-parcours - article ; n°1 ; vol.29, pg 5-116

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
115 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'OFCE - Année 1989 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 5-116
Balancing of economic growth of the major developed countries continued during the first half of 1989. The slowdown of US activity permitted the relaxing of capacity tensions and labour constraints. Falling prices of raw material in the spring reduced the theat of inflation. Growth was steady in Europe and Japan, bringing equipment to near full capacity. The resulting output gap with the United States did not threaten the strength of the dollar, which was fed by the still cautious monetary stance of the Federal reserve and the buoyancy of the bond market. The domestic demand differentials and exchange rate movements fostered both the reduction of the American external trade deficit and the Japanese surplus. By contrast, Germany offset its reduced bilateral surplus vis à vis the United States with increased ones vis à vis its European partners. Imports from developing countries were curbed during this half-year, by a slackened activity in Asia and enduring economic stagnation in Africa and Latin America. The implementation of the reinforced debt strategy (Brady Scheme) will not significantly enhance the demand of highly indebted countries until late 1990. In 1990, the upswing of imports from OPEC countries will nevertheless counterbalance these trends. More restrictive monetary policies in Europe and Japan, and the soft landing of the American economy, will bring about a dollar depreciation in 1990. The increased competitiveness of American supply will thus cushion the impact on it of a less dynamic internal market. But adverse terms of trade will limit the reduction of external imbalances. Inflationary pressures will be mastered at the cost of less brisk demand. The existing gap with the United States will allow for an improved ratio of exports to imports in real terms, and a smaller current account deficit as a percentage of GDP. Like other developed economies, France has experienced strong growth. Production capacities are more and more saturated. The imbalance between supply and demand of qualified workers leads simultaneously to labour shortages and to still high unemployment. In order to alleviate these tensions, companies will try to develop their facilities through new investment and an increased use of existing equipment. Investment outlays should not be tempered, to permit potential output to be in line with actual growth, i. e. 3 % for GDP and around 3,5 % for industrial production. Neither worsening nor easing of tensions would presumably occur. The business sector is expected to create as many jobs this year as last, then to slow down its hiring in 1990. During the recovery part of the cycle, productivity increased strongly. 1990 would show a return to the medium term trend. The unemployment rate would be stabilized, job creations matching the rise of the labourforce and a less intensive social treatment. The progress of real income will rest increasingly on wages. This stems from higher employment and individual wages. Two kinds of pressures have emerged in the private sector : those emerging from employees operating in highly saturated branches, and those from qualified people most sought by employers. Private consumption will be somewhat impeded by the servicing of the consumer debt. Some slowdown of home purchases could also contribute to a slight rise in the financial saving rate. Given that foreign production facilities are at as high a level as in France, we do not expect an increasing rate of import penetration beyond the medium term trend. The reduction in French market shares should also cease. The industrial trade deficit may still worsen this year, then level off. In spite of an increased trade deficit, the current account deficit would remain under half a percentage point of GDP. The price rise would be curbed next year. Less imported inflation and additional VAT rates reductions will dominate the increase of unit labour costs.
Le rééquilibrage de la croissance économique entre les grands pays industrialisés s'est poursuivi au premier semestre de 1989. Le ralentissement de l'activité aux Etats-Unis a permis de réduire les tensions sur les capacités et sur le marché du travail, tandis que le retournement à la baisse des cours des produits de base à partir du printemps contribuait à écarter la menace inflationniste. La croissance est restée vive en Europe et au Japon, où les capacités approchent de la saturation. L'écart conjoncturel qui s'est ainsi formé avec les Etats-Unis n'a pas entamé la vigueur du dollar, qui a bénéficié d'une politique monétaire toujours prudente de la part de la FED et de la bonne tenue du marché obligataire. Les différentiels de demandes intérieures et les mouvements de termes de l'échange se sont donc conjugués dans la première partie de l'année pour favoriser une diminution du déficit commercial américain et de l'excédent japonais. La RFA, au contraire, a compensé la baisse de son excédent bilatéral vis-à-vis des Etats- Unis par une augmentation des surplus engrangés sur les marchés européens. La demande des pays en développement s'est modérée au premier semestre sous l'effet d'un ralentissement de l'activité en Asie et d'une stagnation économique persistante en Afrique et en Amérique latine. La mise en œuvre de la stratégie renforcée de la dette (plan Brady) ne produira pas d'effets significatifs sur la demande des pays lourdement endettés avant la fin de 1990. La reprise des importations de l'ОРЕР fera néanmoins contrepoids à ces tendances l'an prochain. En 1990 le resserrement des politiques monétaires en Europe et au Japon et l'atterrissage en douceur de l'économie américaine provoqueront une dépréciation du dollar. Ce surcroît de compétitivité permettra d'amortir l'effet sur l'offre américaine du moindre dynamisme du marché intérieur. La résorption des soldes commerciaux en valeur sera néanmoins freinée par le jeu des termes de l'échange. Les tensions inflationnistes seront maîtrisées en Europe et au Japon, au prix d'une activité un peu moins soutenue. L'économie française, comme les autres économies occidentales, a bénéficié d'une forte croissance. La saturation des capacités de production s'est encore accentuée et le déséquilibre des qualifications sur le marché du travail est tel que chômage élevé et pénurie de main-d'œuvre qualifiée vont de pair. Pour tenter d'atténuer ces tensions, les entreprises vont chercher avant tout à étendre leur outil de production, en investissant et en allongeant sa durée d'utilisation. Les dépenses d'équipement ne devraient donc pas être ralenties. Elles seraient tout juste suffisantes pour que l'appareil productif progresse au rythme de l'activité, soit 3 % pour le PIB et près de 3,5 % pour la production industrielle. Les tensions ne s'aggraveraient donc pas, mais une détente est peu probable. Les entreprises devraient avoir encore embauché en 1989 avec la même ampleur qu'en 1988 avant de ralentir quelque peu leurs recrutements l'an prochain. Dans la phase de montée du cycle économique la productivité s'est vivement accrue. Elle se ralentirait progressivement pour retrouver en 1990 sa tendance de moyen terme. Le taux de chômage se stabiliserait, les créations d'emplois étant compensées par la hausse de la population active et un moindre effort de «traitement social» de la part de l'Etat. La progression du revenu réel des ménages s 'appuiera davantage sur celle des salaires grâce à la hausse des effectifs et des salaires individuels réels dans le secteur privé où deux types de pressions sont apparues : celle des salariés des secteurs dont l'appareil de production est le plus sollicité et celle des professionnels qualifiés les plus recherchés par les employeurs. La consommation des ménages subira l'effet modérément restrictif des remboursements à venir des crédits de trésorerie contractés les années précédentes. De moins bonnes perspectives pour l'investissement en logements contribueront à élever un peu le taux d'épargne financière. La saturation des capacités de production industrielles n'étant pas spécifique à la France, on ne doit pas s'attendre à une hausse de la pénétration des importations sur le marché intérieur supérieure à sa tendance de long terme. A l'exportation, les pertes departs de marché de la France seraient progressivement annulées. Mais le solde industriel se creuserait encore cette année, puis se stabiliserait l'an prochain. Malgré un déficit accru du commerce extérieur des marchandises, celui des paiements courants resterait inférieur à un demi point de PIB. La hausse des prix se modérerait l'an prochain. Le ralentissement de l'inflation importée et des baisses supplémentaires de TVA pèseront davantage que les hausses de coûts salariaux unitaires.
112 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Département des diagnostics de
l'OFCE
Philippe Sigogne
Jacques Adda
Olivier Passet
Véronique Riches
Françoise Milewski
Stéphane Corsaletti
Pascal Garaude
Véronique Przedborski
La détente à mi-parcours
In: Revue de l'OFCE. N°29, 1989. pp. 5-116.
Citer ce document / Cite this document :
Département des diagnostics de l'OFCE, Sigogne Philippe, Adda Jacques, Passet Olivier, Riches Véronique, Milewski
Françoise, Corsaletti Stéphane, Garaude Pascal, Przedborski Véronique. La détente à mi-parcours. In: Revue de l'OFCE. N°29,
1989. pp. 5-116.
doi : 10.3406/ofce.1989.1188
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1989_num_29_1_1188Abstract
Balancing of economic growth of the major developed countries continued during the first half of 1989.
The slowdown of US activity permitted the relaxing of capacity tensions and labour constraints. Falling
prices of raw material in the spring reduced the theat of inflation. Growth was steady in Europe and
Japan, bringing equipment to near full capacity. The resulting output gap with the United States did not
threaten the strength of the dollar, which was fed by the still cautious monetary stance of the Federal
reserve and the buoyancy of the bond market. The domestic demand differentials and exchange rate
movements fostered both the reduction of the American external trade deficit and the Japanese surplus.
By contrast, Germany offset its reduced bilateral surplus vis à vis the United States with increased ones
vis à vis its European partners. Imports from developing countries were curbed during this half-year, by
a slackened activity in Asia and enduring economic stagnation in Africa and Latin America. The
implementation of the reinforced debt strategy (Brady Scheme) will not significantly enhance the
demand of highly indebted countries until late 1990. In 1990, the upswing of imports from OPEC
countries will nevertheless counterbalance these trends. More restrictive monetary policies in Europe
and Japan, and the soft landing of the American economy, will bring about a dollar depreciation in 1990.
The increased competitiveness of supply will thus cushion the impact on it of a less dynamic
internal market. But adverse terms of trade will limit the reduction of external imbalances. Inflationary
pressures will be mastered at the cost of less brisk demand. The existing gap with the United States will
allow for an improved ratio of exports to imports in real terms, and a smaller current account deficit as a
percentage of GDP. Like other developed economies, France has experienced strong growth.
Production capacities are more and more saturated. The imbalance between supply and demand of
qualified workers leads simultaneously to labour shortages and to still high unemployment. In order to
alleviate these tensions, companies will try to develop their facilities through new investment and an
increased use of existing equipment. Investment outlays should not be tempered, to permit potential
output to be in line with actual growth, i. e. 3 % for GDP and around 3,5 % for industrial production.
Neither worsening nor easing of tensions would presumably occur. The business sector is expected to
create as many jobs this year as last, then to slow down its hiring in 1990. During the recovery part of
the cycle, productivity increased strongly. 1990 would show a return to the medium term trend. The
unemployment rate would be stabilized, job creations matching the rise of the labourforce and a less
intensive social treatment. The progress of real income will rest increasingly on wages. This stems from
higher employment and individual wages. Two kinds of pressures have emerged in the private sector :
those emerging from employees operating in highly saturated branches, and those from qualified people
most sought by employers. Private consumption will be somewhat impeded by the servicing of the
consumer debt. Some slowdown of home purchases could also contribute to a slight rise in the financial
saving rate. Given that foreign production facilities are at as high a level as in France, we do not expect
an increasing rate of import penetration beyond the medium term trend. The reduction in French market
shares should also cease. The industrial trade deficit may still worsen this year, then level off. In spite of
an increased trade deficit, the current account deficit would remain under half a percentage point of
GDP. The price rise would be curbed next year. Less imported inflation and additional VAT rates
reductions will dominate the increase of unit labour costs.
Résumé
Le rééquilibrage de la croissance économique entre les grands pays industrialisés s'est poursuivi au
premier semestre de 1989. Le ralentissement de l'activité aux Etats-Unis a permis de réduire les
tensions sur les capacités et sur le marché du travail, tandis que le retournement à la baisse des cours
des produits de base à partir du printemps contribuait à écarter la menace inflationniste. La croissance
est restée vive en Europe et au Japon, où les capacités approchent de la saturation. L'écart
conjoncturel qui s'est ainsi formé avec les Etats-Unis n'a pas entamé la vigueur du dollar, qui a
bénéficié d'une politique monétaire toujours prudente de la part de la FED et de la bonne tenue du
marché obligataire. Les différentiels de demandes intérieures et les mouvements de termes de
l'échange se sont donc conjugués dans la première partie de l'année pour favoriser une diminution du
déficit commercial américain et de l'excédent japonais. La RFA, au contraire, a compensé la baisse de
son excédent bilatéral vis-à-vis des Etats- Unis par une augmentation des surplus engrangés sur les
marchés européens. La demande des pays en développement s'est modérée au premier semestresous l'effet d'un ralentissement de l'activité en Asie et d'une stagnation économique persistante en
Afrique et en Amérique latine. La mise en œuvre de la stratégie renforcée de la dette (plan Brady) ne
produira pas d'effets significatifs sur la demande des pays lourdement endettés avant la fin de 1990. La
reprise des importations de l'ОРЕР fera néanmoins contrepoids à ces tendances l'an prochain. En 1990
le resserrement des politiques monétaires en Europe et au Japon et l'atterrissage en douceur de
l'économie américaine provoqueront une dépréciation du dollar. Ce surcroît de compétitivité permettra
d'amortir l'effet sur l'offre américaine du moindre dynamisme du marché intérieur. La résorption des
soldes commerciaux en valeur sera néanmoins freinée par le jeu des termes de l'échange. Les tensions
inflationnistes seront maîtrisées en Europe et au Japon, au prix d'une activité un peu moins soutenue.
L'économie française, comme les autres économies occidentales, a bénéficié d'une forte croissance. La
saturation des capacités de production s'est encore accentuée et le déséquilibre des qualifications sur
le marché du travail est tel que chômage élevé et pénurie de main-d'œuvre qualifiée vont de pair. Pour
tenter d'atténuer ces tensions, les entreprises vont chercher avant tout à étendre leur outil de
production, en investissant et en allongeant sa durée d'utilisation. Les dépenses d'équipement ne
devraient donc pas être ralenties. Elles seraient tout juste suffisantes pour que l'appareil productif
progresse au rythme de l'activité, soit 3 % pour le PIB et près de 3,5 % pour la production industrielle.
Les tensions ne s'aggraveraient donc pas, mais une détente est peu probable. Les entreprises
devraient avoir encore embauché en 1989 avec la même ampleur qu'en 1988 avant de ralentir quelque
peu leurs recrutements l'an prochain. Dans la phase de montée du cycle économique la productivité
s'est vivement accrue. Elle se ralentirait progressivement pour retrouver en 1990 sa tendance de moyen
terme. Le taux de chômage se stabiliserait, les créations d'emplois étant compensées par la hausse de
la population active et un moindre effort de «traitement social» de la part de l'Etat. La progression du
revenu réel des ménages s 'appuiera davantage sur celle des salaires grâce à la hausse des effectifs et
des salaires individuels réels dans le secteur privé où deux types de pressions sont apparues : celle
des salariés des secteurs dont l'appareil de production est le plus sollicité et celle des professionnels
qualifiés les plus recherchés par les employeurs. La consommation des ménages subira l'effet
modérément restrictif des remboursements à venir des crédits de trésorerie contractés les années
précédentes. De moins bonnes perspectives pour l'investissement en logements contribueront à &#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents