La discrimination des prix dans un cadre de concurrence spatiale  - article ; n°1 ; vol.42, pg 1-15
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Revue d'économie industrielle - Année 1987 - Volume 42 - Numéro 1 - Pages 1-15
Les modèles de concurrence spatiale à la Hotelling permettent de traiter simultanément deux éléments de la concurrence imparfaite : la différenciation des produits et la discrimination des prix. On montre qu'au-delà d'un certain degré de monopole, la discrimination des prix permet de maximiser les résultats de la firme, notamment lorsque les coûts sont élevés et les coûts marginaux faibles. Certaines productions qui exigent des coûts fixes élevés ne peuvent alors être engagés que si une politique discriminatoire est engagée. Les entreprises ont alors intérêt à se spécialiser dans les activités où elles disposent d'un degré de monopole suffisant pour pratiquer la discrimination.
In spatial competition models « à la Hotelling », we can treat simultaneously of two components of imperfect competition : product differentiation and price discrimination. We show that beyond a certain degree of monopoly, price discrimination maximizes the outcome of the firm especially when fixed costs are high for low marginal costs. Some goods with high fixed costs are produced only when price discrimination is feasible. Then, firms have to choose activities where the degree of monopoly is enough for a price discrimination policy.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 67
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jeanmarc Siroën
La discrimination des prix dans un cadre de concurrence
spatiale
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 42. 4e trimestre 1987. pp. 1-15.
Abstract
In spatial competition models « à la Hotelling », we can treat simultaneously of two components of imperfect competition : product
differentiation and price discrimination. We show that beyond a certain degree of monopoly, price discrimination maximizes the
outcome of the firm especially when fixed costs are high for low marginal costs. Some goods with high fixed costs are produced
only when price discrimination is feasible. Then, firms have to choose activities where the degree of monopoly is enough for a
price discrimination policy.
Résumé
Les modèles de concurrence spatiale à la Hotelling permettent de traiter simultanément deux éléments de la concurrence
imparfaite : la différenciation des produits et la discrimination des prix. On montre qu'au-delà d'un certain degré de monopole, la
discrimination des prix permet de maximiser les résultats de la firme, notamment lorsque les coûts sont élevés et les coûts
marginaux faibles. Certaines productions qui exigent des coûts fixes élevés ne peuvent alors être engagés que si une politique
discriminatoire est engagée. Les entreprises ont alors intérêt à se spécialiser dans les activités où elles disposent d'un degré de
monopole suffisant pour pratiquer la discrimination.
Citer ce document / Cite this document :
Siroën Jeanmarc. La discrimination des prix dans un cadre de concurrence spatiale . In: Revue d'économie industrielle. Vol. 42.
4e trimestre 1987. pp. 1-15.
doi : 10.3406/rei.1987.2202
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1987_num_42_1_2202discrimination des prix dans un cadre La
de concurrence spatiale
Jean-Marc SIROEN
Maître de Conférences
à l'Université Parix-IX Dauphine
On assiste depuis quelques années à un renouveau des théories de la concur
rence monopolistique. Elles ont notamment été utilisées pour expliquer l'échange
intra-branche entre nations supposées semblables (pour une synthèse, voir Siroën,
1987).
Deux types de modèle sont en concurrence : les modèles chamberliniens et, à
la suite des travaux pionniers de Hotelling (1929), les en terme de « con
currence spatiale » (1). C'est à cette dernière approche que nous nous référons ici.
A partir de fonctions simples de coût et de demande, la théorie de la concur
rence spatiale permet de déterminer l'optimum de production lorsque les coûts
varient avec la distance qui sépare le lieu de production des lieux de ventes suppos
és uniformément répartis sur l'ensemble du territoire. Elle permet de traiter deux
phénomènes fréquemment rencontrés dans la pratique mais difficilement intégrés
dans l'analyse microéconomique :
— la différenciation des produits interprétée comme une distance « psychique »
(Hotelling, 1929) qui sépare une spécification « idéale » d'un produit de la spéci
fication réelle relative à la variété disponible la plus proche (Lancaster). Le « cdût
de distance » est donc « subjectif » et calculé à partir d'une fonction d'utilité.
Contrairement aux modèles chamberliniens, les différentes variétés ne sont donc
pas des substituts équivalents ;
— les économies d'échelle de production.
Ainsi, certains des « grands » modèles qui, dans les années 1970-1980, ont renouv
elé la théorie de l'échange international (notamment Lancaster, Shaked-Sutton)
en intégrant des éléments de concurrence monopolistique, se sont explicitement
référés à cette approche. Pourtant, ces travaux, n'exploitent pas ce qui constitue
un de ses avantages : la prise en compte possible de multiples politiques de prix
(1) On suivra la progression de ces modèles en se reportant à SMITHIES (1941), LÖSCH (1954), BECK
MANN (1968, 1976), HOLAHAN (1975), GREENHUT et GREENHUT (1975, 1977), GREEN-
HUT ET OHTA (1975), CAPOZZA et VAN ORDER (1977, 1978), NORMAN (1981), et enfin
GREENHUT, OHTA et SAILORS (1985) qui adoptent une approche très voisine de celle propos
ée ici même s'ils n'introduisent pas la notion de « degré de monopole ».
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 42, 4« trimestre 1987 1 et non plus, comme chez ces auteurs, une politique de prix unique sur l'ensemble
des marchés.
Les modèles issus de la théorie de la concurrence spatiale sont donc aujourd'hui
les seuls qui sont construits pour prendre simultanément en compte deux caracté
ristiques delà concurrence imparfaite : la différenciation des produits (avec éco
nomies d'échelle) et la discrimination des prix. On doit insister sur le fait qu'il
ne s'agit nullement de la superposition de deux phénomènes mais de leur interd
épendance. On a ainsi montré (Siroën, 1986), à partir d'un modèle géométrique,
que la discrimination tarifaire modifiait le choix des variétés (c'est-à-dire la « dis
tance psychique » à laquelle nous nous sommes référés). Un certain nombre de
faits, identifiés par des études récentes, démontre d'ailleurs l'importance de l'asso
ciation des phénomènes de différenciation et de discrimination dans l'échange inter
national. L'ampleur de ces deux phénomènes a ainsi été chiffrée par Mertens et
Ginsburgh (1985) en ce qui concerne les automobiles européennes. Et lorsque, par
chance (pour les économistes) les limites à l'étendue des marchés ont été connues
(du fait de contingentements ou d'accords d'autolimitation) on sait que les entre
prises visées ont réagi en agissant à la fois sur les prix pratiqués et sur la nature
des modèles présentés (Banque mondiale, 1987, chapitre 8). L'auto-limitation à
l'importation d'automobiles japonaises a ainsi « imposé » une certaine politique
de prix (augmentation des prix à l'exportation) et simultanément le choix d'un
certain « créneau ».
Cet article a donc pour but de présenter un modèle algébrique simple qui per
mette de mesurer, en fonction du « degré de monopole » dont bénéficie la firme,
la politique de prix optimale et donc la « distance psychique » — degré de
différenciation — qui lui est associée. Nous vérifierons à cette occasion que la et, sous certaines conditions, la discrimination, constituent des poli
tiques normales d'optimisation (des profits, de la production,...). Nous aurons
ainsi exposé un modèle où la différenciation et la politique de prix se déterminent
conjointement. A notre sens, une telle approche pourrait ultérieurement servir de
base à l'intégration des phénomènes de discrimination dans la théorie de l'échange
international en situation de concurrence monopolistique.
Dans une première section, nous exposerons le modèle et énoncerons nos hypot
hèses. Dans une seconde section, nous déterminerons la politique optimale dans
une situation que nous qualifierons de monopole spatial où les entreprises peu
vent, sans contraintes, fixer les variables de décision. Dans une troisième section,
nous analyserons un cas de concurrence spatiale où la politique de l'entreprise
est contrainte par la compétition des firmes (ou des variétés) voisines. Dans ce
cas, la politique optimale de tarification dépend du « degré de monopole » dont
peuvent disposer les firmes.
I. — MODÈLE ET HYPOTHÈSES
On expose ici les fonctions simples de demande et de coût correspondant aux
trois politiques de prix le plus souvent envisagées (2) et qui relèvent de pratiques
(2) Voir notamment BECKMANN (1968, 1975), GREENHUT et OHTA (1975), GREENHUT et
GREENHUT (1975).
2 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 42, 4» trimestre 1387 courantes. La terminologie a été choisie par analogie avec celle employée pour
caractériser les prix du commerce extérieur. Si nous parlons ici de « distance »
en général on pense surtout à une distance « psychique » (Lancaster, 1980 ; Siroën,
1987). Les consommateurs se définissent une variété « idéale », mais, comme les
goûts sont diversifiés, le nombre de ces variétés peut être infini. Pour atteindre
la « taille critique », les producteurs ne satisfont donc pas à

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