La faune : les mammifères et les poissons - article ; n°1 ; vol.18, pg 51-70
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Description

Travaux de la Maison de l'Orient - Année 1990 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 51-70
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Desse
Nathalie Desse-Berset
La faune : les mammifères et les poissons
In: Failaka, fouilles françaises 1986-1988. Sous la direction de Yves Calvet et Jeacqueline Gachet. Lyon : Maison de
l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1990. pp. 51-70. (Travaux de la Maison de l'Orient)
Citer ce document / Cite this document :
Desse Jean, Desse-Berset Nathalie. La faune : les mammifères et les poissons. In: Failaka, fouilles françaises 1986-1988. Sous
la direction de Yves Calvet et Jeacqueline Gachet. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1990. pp. 51-
70. (Travaux de la Maison de l'Orient)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/mom_0766-0510_1990_rpm_18_1_1751LA FAUNE
LES MAMMIFÈRES ET LES POISSONS
Jean DESSE
et Nathalie DESSE-BERSET
L'analyse préliminaire de la faune de Failaka porte sur les restes osseux prélevés
durant les campagnes de 1985 et 1986 sur les deux gisements fouillés : le site F 6, dont
le matériel osseux est, pour l'essentiel, daté de la période de Dilmoun (fouilles Yves
Calvet et Marielle Pic), et le site F 5 (période hellénistique, fouilles Jacqueline Gachet).
Ces sites livrent des restes osseux de mammifères, d'oiseaux et de poissons, généralement
en état de conservation physique médiocre. Les ossements recueillis consistent tout
autant en restes d'animaux marins qu'en éléments relevant de la faune terrestre.
L'exploitation de l'environnement côtier a, en effet, été fondamentale, tant pour les
populations de la période de Dilmoun que pour les occupants de la forteresse hellénistique :
les restes de poissons sont très abondants et, bien qu'il soit impossible de comparer les
chiffres bruts des restes d'ichthyofaune à ceux des vestiges attribuables à des mammifères,
il ne fait aucun doute que l'exploitation des richesses de la mer l'emporte largement
sur celles de l'île ou du continent, tout comme dans la plupart des gisements contemporains
(ou plus anciens encore) de la rive occidentale du golfe Arabique. Il faut noter, de
surcroît, que les mammifères marins du site (dugongs et dauphins) étaient probablement
assimilés aux poissons, sinon sur le plan de la classification, du moins sur le plan pratique
(techniques de capture et de consommation).
Les restes de mammifères terrestres représentent environ un millier d'ossements, dont
le tableau général de composition faunique précise l'attribution chronologique (Fig. 1).
Tous les vestiges ont, en effet, été regroupés en deux périodes, tout comme s'ils
constituaient deux ensembles distincts, en raison de la faiblesse numérique de l'échantillon
Dilmoun (220 os et fragments dont 139 déterminés).
Malgré la médiocre quantité d'os déterminés des deux échantillons, les traits généraux
de l'exploitation du monde animal par les anciens habitants de l'île semblent fixés dans
leurs grandes lignes et ne devraient pas subir de profondes modifications lors de l'étude
du matériel des campagnes ultérieures. Le petit nombre de restes osseux de mammifères,
contrastant avec celui des vestiges de poissons, bien révélateur de la prédominance de
l'exploitation du milieu marin (voir infra : les poissons), persistera certainement. La faible
proportion des restes déterminés, en revanche, qui traduit la médiocre conservation des
ossements (près de 45 °o de vestiges osseux non déterminés pour le site hellénistique),
est encore susceptible de modifications locales en fonction du degré de finesse de la
fouille. On peut toutefois assurer que la proportion observée des restes d'ichthyofaune,
dont, l'espérance de conservation est généralement mauvaise en regard de celle de la
faune mammalienne, indique une réelle prépondérance du rôle de la pêche (au sens le
plus large de ce terme) dans les activités alimentaires des anciens habitants de Failaka.
Les données métriques relevées sur les ossements, enfin, sont le plus souvent en trop
faible nombre pour donner lieu à une exploitation statistique (ainsi pour la diagnose
des sexes). Cet aspect particulier de l'analyse archéozoologique devra être traité lors de
l'étude du matériel complémentaire des futures campagnes.
Failaka: 1986-1988
TMO 18, Lyon, 1990 52 J. et Ν. DESSE
TOTAL
DILMOUN % HELLENIST] % GENERAL %
Ovis aries 5 3,6 3 0,67 8 1,36
Capra hircus 2 1,44 6 1,34 8
0. aries ou C. hircus 92 66,2 282 62,95 374 63,71
0
25 1 8 3 0,67 28 4,77 Bos taurus
0
4 2,88 54 12,05 58 Sus domesticus 9,88
0 0,00
Camelus dromedarius 1 0,72 1 0,22 2 0,34
0
Equus asinus 0 42 9,38 42 7,16
0
Total domestiques : 92,8 391 520 129 87,28 88,59
0
4 2,88 5 1,12 9 Gazella sp. 1,53
0
1 1 Lepus sp. •0 0,22 0,17
0
Vulpes sp. 1 0,72 0,00 1 0,17
0
DuaonaduQon 0 6 1,34 6 1,02
Delphinus sp. 0 1 0,22 1 0,17
mammifères marins 2 1,44 4 0,89 6 1,02
0
2,16 40 Aves 3 8,93 43 7,33
Total sauvaqes : 10 7,19 57 12,72 67 11,41
TOTAL DETERMINES: 63,2 448 587 139 55,10 56,82
NON DETERMINES 81 36,8 365 44,90 446 43,18
TOTAL GENERAL: 220 100 8131 100,00 1033 100,00
Figure 1. Tableau général de composition faunique (Mammalia, aves).
MAMMIFERES DOMESTIQUES
ODILMUN G HELLENIST.
100
Ο Ο
Ovis/Capra Bos Sus Camel. Asin.
Figure 2. Représentation proportionnelle des animaux domestiques. MAMMIFÈRES ET POISSONS 53
LES MAMMIFÈRES
La faune de la période de Dilmoun
Le tableau général de composition faunique fournit immédiatement le trait fondamental
de l'exploitation des mammifères terrestres : les os attribuables aux animaux domestiques
représentent 93 °/o du total des restes déterminés (Fig. 1). Presque toutes les espèces
que l'on trouvera dans les niveaux hellénistiques y sont déjà représentées : la chèvre, le
mouton, le bœuf, le porc et le dromadaire. La seule lacune réelle est celle de l'âne, mais
on doit noter que tous les ossements attribuables à l'âne de la période hellénistique
appartiennent en fait au squelette d'un unique individu dont 42 ossements ont été mis
au jour dans une fosse creusée dans les ruines de la période de Dilmoun sur le site
F 6 (F85.1509). Ces os, de plus, ne présentaient, contrairement à ceux de toutes les autres
espèces, aucune trace de boucherie ; il s'agit certainement d'animaux non consommés,
vraisemblablement utilisés pour le port, le trait ou la monte. En raison du faible nombre
d'ossements relevés dans les horizons Dilmoun, l'absence d'ossements d'âne ne peut être
interprétée comme un fait négatif significatif : la présence de l'âne est déjà bien attestée
dans plusieurs sites de la péninsule Arabique dès le Néolithique final (Uerpmann, 1988).
L'absence de restes osseux de chiens peut sans doute être interprétée de façon identique
à celle des ossements d'âne : le chien est certainement présent, tant dans les niveaux de
Dilmoun que dans les horizons hellénistiques ; quelques ossements, d'ailleurs, portent les
marques caractéristiques laissées par leurs dents. L'absence d'os attribuables au chien
indique tout d'abord que ces animaux ne devaient certainement pas être en très grand
nombre. Elle signifie, par ailleurs, qu'ils n'étaient vraisemblablement pas consommés et
que leurs cadavres ne pourraient figurer dans les zones d'habitat des sites que par
accident (par exemple dans des fosses, tout comme celui de l'âne du site F 6).
L'existence d'une activité de chasse des mammifères terrestres n'est attestée que par
la présence de quatre fragments osseux attribuables à la gazelle ; cette faible proportion
indique sans conteste que la chasse ne représente qu'une activité marginale, sans rôle
majeur dans l'économie alimentaire des groupes humains résidant sur l'île. Pour les
populations de la période de Dilmoun, c'est bien le monde de la mer qui offre l'essentiel
des protéines d'origine animale, la viande fournie par les animaux domestiques ne
constituant probablement qu'un simple appoint et celle des mammifères sauvages un
apport exceptionnel. Parmi ces derniers figurent les restes osseux de marins,
dont la présence sur le site peut s'expliquer tant par des échouages que par des captures
(lors de pêches au filet, ou de chasses intentionnelles). La consommation des mammifères
marins ne fait aucun doute, comme en témoignent les traces de dé

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