La frontière du Loukos au Bas-Empire - article ; n°1 ; vol.166, pg 365-377
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1992 - Volume 166 - Numéro 1 - Pages 365-377
Les témoignages que nous possédons permettent de décrire approximativement la partie de la province de Maurétanie Tingitane qui était encore occupée par Rome au Bas-Empire, soit dans le nord du Maroc jusqu'au Loukos, soit sur la côte. On ne peut pour le moment situer la crise qui a motivé ce retrait qu'entre 285 et 290, et on hésite encore à en imaginer les péripéties. Mais le nouvel état de choses durera encore plus d'un siècle. Appendices : chronique de la période ; répertoire des monnaies; rappel des découvertes d'El Qsar el Kebir; note sur le faux camp romain de Snadla.
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

René Rebuffat
La frontière du Loukos au Bas-Empire
In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 365-
377. (Publications de l'École française de Rome, 166)
Résumé
Les témoignages que nous possédons permettent de décrire approximativement la partie de la province de Maurétanie Tingitane
qui était encore occupée par Rome au Bas-Empire, soit dans le nord du Maroc jusqu'au Loukos, soit sur la côte. On ne peut pour
le moment situer la crise qui a motivé ce retrait qu'entre 285 et 290, et on hésite encore à en imaginer les péripéties. Mais le
nouvel état de choses durera encore plus d'un siècle. Appendices : chronique de la période ; répertoire des monnaies; rappel des
découvertes d'El Qsar el Kebir; note sur le faux camp romain de Snadla.
Citer ce document / Cite this document :
Rebuffat René. La frontière du Loukos au Bas-Empire. In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome :
École Française de Rome, 1992. pp. 365-377. (Publications de l'École française de Rome, 166)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1992_act_166_1_4318RENÉ REBUFFAT
LA FRONTIÈRE DU LOUKOS AU BAS-EMPIRE
Le Haut-Empire tante2. Elle est facile à identifier, à l'aide des
données chiffrées de l'Itinéraire Antonin,
avec Oppidum Nouum3. Cette identification Pendant tout le Haut-Empire, le Loukos
n'est pas une frontière. Il est traversé par entraîne celle de Tremuli avec le site d'Ar-
deux itinéraires romains principaux, qui vont baoua, et de Vopiscianae avec le camp et la
vers le sud, de Lixus à Frigidae et Banasa, et ville de Souk el Arba.
d'Oppidum Nouum à Tremuli et Vopiscia- - Le long des vallées du Mdâ et du Bared,
nae1. Le bassin du Loukos et le bassin du une dense série d'établissements jalonnent le
Sebou sont ainsi solidement reliés. tracé Oppidum Nouum-Vopiscianae, par Tre-
Les récentes recherches de la Mission du muli-Arbaoua.
Sebou ont apporté des précisions topographi Pour ce qui concerne la chronologie, ces
ques dans ce domaine. itinéraires sont probablement encore en
- La découverte de la tour de guet MM4, à fonction sous Carus, puisqu'a été identifiée
l'extrémité est des collines de Lalla Zahra, récemment une inscription dédiée à Carus à
longue barrière située au sud de la merja Zer- Banasa4. Les monnaies de Numérien appar
ga, a permis de préciser le tracé de l'itinéraire tenant à deux trésors de Volubilis, et la monn
qui reliait Banasa à Frigidae. aie de Magnia Urbica, épouse de Carin,
- Les vestiges antiques et les inscriptions trouvée à Souk el Arba-Vopiscianae (voir an
qu'a révélés la Grande Mosquée d'El Qsar El nexe II) permettent de penser qu'ils l'étaient
Kebir ont permis de prouver qu'El Qsar était encore pendant une partie au moins du rè
à l'emplacement d'une ville romaine gne de Carin.
1 Ces deux itinéraires dépendent de deux passages du clusion de toute céramique antique, sont un gisement épi-
Loukos de Lixus et de El Qsar. Vers le sud, après Frigi paléolithique de faible importance. Voir notre Annexe
dae, on se heurte à la longue barrière des collines de Lal IV.
la Zahra, qu'il faut contourner par le passage de Lalla 4 A. Akerraz et R. Rebuffat, One inscription de Carus à
Rhano. A partir de Qsar, on doit obligatoirement s'enga Banasa, dans BAM, sous presse. L'attribution à Carus de
ger dans le passage tracé par l'oued El Ma el Bared et ce fragment d'inscription avait été proposée dubitativ
par l'oued Mdâ, la ligne de partage des eaux se situant ement par R. Thouvenot, Une colonie romaine de Mauritan
approximativement à Arbaoua. Ces itinéraires sont ceux ie Tingitane, Valentia Banasa, Paris, 1941, p. 75, n° 13.
qu'a retenus l'Itinéraire Antonin. Elle a été considérée comme sans intérêt par les auteurs
2 A. Akerraz et R. Rebuffat, El Qsar el Kebir, dans Col de IAM2, n° 202. O. Salomies a su y restituer le nom de
loque de Strasbourg sur l'Afrique du Nord, Comité des tra l'empereur Carus (dans Arctos, 17, 1983, p. 164). Nous
vaux historiques, Pâques 1988, II, Paris, 1991, p. 367-408. avons pu voir ce fragment au Musée Archéologique de
3 On notera que le « camp » dit de Snadla est bien une Rabat, grâce à l'aimable accueil de son conservateur, M.
Al Hajraoui. enceinte rectangulaire, mais il s'agit d'une enceinte isl
amique indatable. Les seuls vestiges plus anciens, à 366 RENE REBUFFAT
La nouvelle frontière et au début du Ve. Il en est de même pour
Tanger6, où les observations sont plus épar-
ses, à cause de la présence de la ville modernAu sud du Loukos
e.
Les témoignages se raréfient à partir du
règne de Dioclétien (si on ne tient pas compte Sur le Loukos
de Sala). On connaît actuellement :
Lixus offre une enceinte urbaine qui a - une monnaie de Domitius Domitianus à
tous les caractère des enceintes réduites de Arbaoua, à 9 km du Loukos (annexe II);
Gaule et d'Espagne. Nous avons récemment - deux monnaies de Dioclétien et Maxi
essayé de démontrer que ces enceintes sont mien au médaillier de Rabat, de provenance
tétrarchiques, mais bien sûr, une confirmatinconnue, mais à légende grecque (annexe II).
ion plus précise serait nécessaire dans le cas
En revanche, on n'a découvert aucune c particulier de Lixus7.
éramique du IVe siècle entre le Loukos et Volub Tout récemment enfin, une inscription du
ilis, où quelques fragments attestent la sur temps de Dioclétien est apparue à Oppidum
vie de cette importante agglomération (qui r Nouum - Ksar el Kebir, datée du 19 septem
eprend vie au VIe siècle). Les récentes recher bre 291. Le praeses de Tingitane, Aurelius
ches de la Mission du Sebou entre Souk el Cletus, dédie aux dieux immortels pro pace
Arba et le Loukos n'ont rien rencontré qui provinciae (annexe III).
puisse appartenir au IVe siècle. Sous Dioclétien, la frontière est donc sol
idement établie sur le Loukos inférieur et Un peu au sud du Loukos, dans la vallée
de l'oued Soueir, le camp de Soueir-Frigidae moyen. Plus à l'est, faute de prospections mi
est toujours candidat à une identification avec nutieuses, notre ignorance est encore totale.
le Friglas de la Notitia Dignitatum. Mais mal
gré de fréquentes visites, on y a vainement La côte atlantique
cherché la moindre trace de matériel ou de
construction du IV siècle, alors que les céra À Thamusida, on a recueilli une monnaie
miques plus anciennes s'y trouvent facil de Magnence datée de 353 8.
ement, et la situation est la même dans tout le À Sala, deux inscriptions constantinien-
bassin de l'oued Soueir. Cette question reste nes9, les monnaies du IVe siècle (de la Tetrar
donc encore ouverte. chie à Honorius), la cohorte mentionnée par
la Notitia Dignitatum montrent que la ville
poursuit une existence normale. Au nord du Loukos
À Sidi Ben Slimane des Zaërs, «on a re
En revanche, les camps militaires de Lalla trouvé. . . un trésor de monnaies d'or, dont
Djilalyia (Tabernae), Suiar (Ad Novas), El Be- seule une pièce de Constantin ou de Constan
nian, Tamuda offrent tous d'abondants t ce a pu être sauvée»10.
émoins du Bas-Empire. Le site de Dchar Jdid Près de Casablanca, sur la route de Me-
(Zilil)5 est occupé de façon dense au IVe siècle diouna, au lieu dit «la Fontaine Portugaise»,
5 On rappellera qu'on doit l'identification de Dchar 8 Une monnaie de Magnence, dans Thamusida HI,
Jdid avec Zilil à M. J. E. H. Spaul, qui l'avait proposée 1977, p. 308-309, monnaie découverte par J.-P. Callu sur
dans sa thèse de l'Université de Durham en 1957 et en l'aire bétonnée centrale des principia, et identifiée par
avait écrit au colonel Baradez en 1958. L'article originel lui. L'aire centrale des principia était faiblement enfouie,
de M. Spaul est sous presse dans le Bulletin d'archéologie ce qui fait que cette monnaie était pratiquement superfic
ielle. marocaine, tome 18.
6 M. Ponsich, Recherches archéologiques à Tanger et 9 J. Boube, dans BCTH, 1959-1960, p. 143-144; BAM, 12
dans sa région, Paris, 1970, p. 343-402. 1980-1982, p. 118-124; IAM2 304-305.
7 R. Rebuffat, Comme les moissons à la chaleur du 10 R. Thouvenot, dans Hespéris, 1951, p. 474; R.R.,
Vestiges antiques sur la côte occidentale de l'Afrique au soleil, dans L'Africa romana. A

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