La Monnaie de Grenoble sous le règne de Louis XIII. - article ; n°32 ; vol.6, pg 109-170
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Description

Revue numismatique - Année 1990 - Volume 6 - Numéro 32 - Pages 109-170
62 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Christian Charlet
La Monnaie de Grenoble sous le règne de Louis XIII.
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 32, année 1990 pp. 109-170.
Citer ce document / Cite this document :
Charlet Christian. La Monnaie de Grenoble sous le règne de Louis XIII. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 32, année
1990 pp. 109-170.
doi : 10.3406/numi.1990.2022
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1990_num_6_32_2022CHARLET * Christian
LA MONNAIE DE GRENOBLE SOUS LE RÈGNE DE
LOUIS XIII
(Pl.XVI-XVIII)
l'ensemble exemplaires avril d'une a (Archives d'argent Résumé. dépouillé 1989, ancienne émises nationales, — des les de et La principales étudier treize émissions dans trouvaille, présence, cet série monnaies les atelier effectuées photographies archives Zlb), permet exceptionnelle, sous frappées a dénombré de le présenter la règne 1641 de Cour à dans Grenoble 10 de 47 à autres des 1643. Louis exemplaires une Monnaies vente étude reproduites Il en XIII. a 1641, pu aux sur parvenus L'auteur, concernant tenir lesquelles les enchères dans six en jusqu'à main espèces différents qui cette publiques provenaient par 30 nous période ailleurs d'or de cataces en de et
logues.
Créée en 1489, la Monnaie de Grenoble était tombée en chômage en
1606 pour une période indéterminée qui dura en fait trente-cinq ans 1.
Elle ne reprit son activité qu'en 1641 et frappa fort peu. Le nombre
d'exemplaires au nom de Louis XIII parvenu aujourd'hui jusqu'à nous
est extrêmement limité. Pour cette raison, aucune étude approfondie du
« monnayage grenoblois » de cette époque précise n'avait pu être entre
prise jusqu'à présent.
Par un exceptionnel hasard, une vente aux enchères à Paris (Hôtel
Drouot), le 24 avril 1989, a fait connaître un ensemble de treize monnaies
frappées à Grenoble en 1641 2. Parmi celles-ci se trouvaient six exemplai-
* Membre de la Société française de numismatique. 228 rue de Courcelles 75017
Paris.
1. Les doubles et deniers tournois de cuivre, au millésime 1608, bien qu'aux armes
écartelées de France et de Dauphine et au différent de ville Z (Grenoble), furent frappés
en fait au moulin de Lyon (cf. J. Lafaurie et P. Prieur, Les Monnaies des Rois de
France, tome II, Paris-Bâle, n° 1114-1115 et p. 133; J. Duplessy, Les Monnaies fran
çaises royales de Hugues Capet à Louis XVI, tome II, Paris-Maastricht 1989, n° 1278-
1279).
2. Vente Ader, Picard, Tajan ; expert Alain Weil.
Revue numismatique, 1990, 6e série, XXXII, p. 109-170. 110 CHRISTIAN CHARLET
res d'un demi-franc non répertorié alors, sinon dans le seul manuscrit de
l'ouvrage de M. Duplessy, en cours d'impression. Ayant pu examiner ces
treize monnaies, d'abord au Cabinet des Médailles auquel l'expert les
avait confiées, puis chez ce dernier, peu avant la vente, nous eûmes la
conviction qu'elles provenaient d'un trésor. L'expert, après consultation
du vendeur, nous confirma qu'elles faisaient bien partie d'un ensemble
homogène constituant une trouvaille dont on trouvera le détail plus loin
en annexe.
L'analyse de ce trésor fut riche en enseignements. Elle nous incita à
entreprendre l'étude complète de l'activité de la Monnaie de Grenoble
sous le règne de Louis XIII. La chance nous sourit, puisque récemment
trois autres monnaies sont apparues sur le marché. Ce sont un écu et un
demi-écu d'or vendus en octobre 1987 à Londres (coll. Gallia nos220 et
224) et un écu vendu à Paris en octobre 1989 (coll. Page n°207)3. Par
ailleurs, plusieurs grandes collections publiques et privées nous ont livré
leurs secrets : le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale qui
possède deux écus (1641 et 1642), un demi-écu (coll. Beistegui), un demi-
franc (exemplaire dessiné par Dardel pour Hoffmann, repris par Ciani) et
un huitième d'écu (1641) en instance de classement, aimablement
communiqué par M. Dhénin ; le Musée Monétaire de la Monnaie de Paris
(Hôtel des Monnaies) dont le médaillier contient un écu d'or (1641) et un
demi-franc ; la bibliothèque municipale de Grenoble dont les deux rares
quarts d'écus (1642, 1643) ont été publiés en 1976 à l'occasion des Jour
nées Numismatiques ; enfin, quatre collections privées dont les proprié
taires ont généreusement accepté de nous laisser photographier les « monn
aies grenobloises » après examen 4.
Nous avons pu ainsi tenir en main 30 exemplaires des monnaies frap
pées à Grenoble de 1641 à 1643. Une recherche dans les catalogues de
ventes publiques nous en a fait découvrir 17 autres dont 10 étaient pho
tographiés. C'est donc sur 40 exemplaires que nous avons pu travailler
pour réaliser la présente étude. Ce nombre, ainsi que la variété des monn
aies rencontrées, nous a paru suffisant, en l'état actuel des choses, pour
dresser un tableau satisfaisant de ce monnayage.
L'examen proprement dit des monnaies a été complété par un dépouil
lement systématique d'une partie des archives de la Cour des Monnaies
3. Vente Christie's « French Gold Coins - The Gallia Collection » Londres, 6 octobre
1987. aux enchères Ader, Picard, Tajan, 4/5 octobre 1989, collection Etienne
Page ; experts Vinchon, Kampmann, Bourgey.
4. L'auteur tient à remercier tout spécialement les personnes ci-après qui lui ont
apporté une aide précieuse dans l'élaboration du présent article. Par ordre alphabé
tique : Madame et Messieurs Fernand Arbez, Jean Belaubre, Marc Bompaire, Claude
Burgan, Emmanuel Campredon, baron Louis Chaurand, Jean-Luc Desnier, Michel
Dhénin, Frédéric Droulers, Jean Duplessy, Yves Jocteur Montrozier, Colette
Kampmann, Jean Lafaurie, Laurent Schmitt, Alain Weil. LA MONNAIE DE GRENOBLE SOUS LOUIS XIII 111
conservées aux Archives nationales (série Zlb). Une somme considérable
d'informations sur la vie de l'atelier de Grenoble au xvne siècle, son fonc
tionnement, sa production, les noms et qualités des personnes qui y tra
vaillaient, etc. a été recueillie. Confrontée aux monnaies elles-mêmes, elle
a permis de lever bien des interrogations et de pouvoir trancher avec
certitude certaines controverses.
*
* *
Le 5 décembre 1640, la Cour des Monnaies rendit un arrêt autorisant
Pierre Ferté, maître de la Monnaie de Bourges, à rouvrir la Monnaie de
Grenoble et à y battre monnaie à compter du 1er janvier 1641 5. Ferté ne
parvint cependant pas à être prêt à cette date, l'hôtel des monnaies
n'étant pas libre : une vingtaine d'occupants étaient installés dans les
lieux et n'entendaient pas les quitter sans indemnité. Les significations
faites au nom de Ferté les 24 et 31 décembre étant restées inefficaces, le
nouveau maître obtint le 5 janvier 1641 du vice-bailli de Graisivaudan
une décision judiciaire d'expulsion à laquelle se soumirent la plupart des
intéressés. Un nommé Pierre Pollat, toutefois, chapelier de son état et
dont le frère Michel occupait une charge publique importante à Grenoble,
s'opposa à Ferté avec acharnement6.
Pollat ayant refusé de vider les lieux, malgré une nouvelle sommation le
6 février, Ferté fut obligé de les faire libérer d'autorité afin de pouvoir
battre monnaie. Pollat ne se tint pas vaincu pour autant et obtint du
même vice-bailli, qui avait donné satisfaction à Ferté le 5 janvier, une
sentence exécutoire en date du 23 mai qui lui allouait 101 livres et 14 sols
de dommages et intérêts que Ferté était tenu de payer sous huit jours à
peine de saisie de ses biens et d'emprisonnement de sa personne. L'exis
tence de la Monnaie de Grenoble était ainsi fortement compromise en la
personne de son maître. Mais Ferté, naturellement, fit appel de cette
sentence le 31 mai devant la Cour des Monnaies et le procureur général du
Roi soutint son appel.
La Cour des Monnaies fit connaître sa décision le 2 juillet 7. Celle-ci fut
en tous points favorable à Pierre Ferté. Une injonction était faite aux
derniers occupants de l'hôtel des monnaies de quitter les lieux, avec leurs
familles et leurs biens sous trois jours, à peine de mise de leurs « meubles
sur le carreau » et d'une condamnation à des dommages et intérêts. L'exé
cution provisoire imm

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