La Monnaie de Rodez (IIème partie) : l organisation et le personnel de l atelier (XIIIe-XIVe siècle) - article ; n°160 ; vol.6, pg 241-304
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La Monnaie de Rodez (IIème partie) : l'organisation et le personnel de l'atelier (XIIIe-XIVe siècle) - article ; n°160 ; vol.6, pg 241-304

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Revue numismatique - Année 2004 - Volume 6 - Numéro 160 - Pages 241-304
Summary. — At Rodez as elsewhere, written sources of the 13th and 14th centuries provide information mostly concerning the men involved in the organisation of the mint. The Mint of the counts of Rodez was the preserve of the merchants of Cahors and their relations in Montpellier, most often money-changers and members of the urban nobility. The role played by the inhabitants of Rodez hardly ever exceeded that of associates or servitors of the counts in the control of manufacture. Sociological study suggests a relatively close network based on commercial relations and family ties which united inhabitants of Cahors and the Rouergue, and reveals the participation of this « milieu » in all financial activities (credit, change, farming of public revenue) and regional commerce. The location of the mint, at the end of the 13th century, in the main market centre of Rodez, in the immediate vicinity of the houses of families who took part in its functioning, symbolises both the placing of monetary activity at the heart of the exchange economy and the intermarriage amongst the elite of this small city.
64 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 75
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Jérôme Belmon
La Monnaie de Rodez (IIème partie) : l'organisation et le
personnel de l'atelier (XIIIe-XIVe siècle)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 160, année 2004 pp. 241-304.
Abstract
Summary. — At Rodez as elsewhere, written sources of the 13th and 14th centuries provide information mostly concerning the
men involved in the organisation of the mint. The Mint of the counts of Rodez was the preserve of the merchants of Cahors and
their relations in Montpellier, most often money-changers and members of the urban nobility. The role played by the inhabitants of
Rodez hardly ever exceeded that of associates or servitors of the counts in the control of manufacture. Sociological study
suggests a relatively close network based on commercial relations and family ties which united inhabitants of Cahors and the
Rouergue, and reveals the participation of this « milieu » in all financial activities (credit, change, farming of public revenue) and
regional commerce. The location of the mint, at the end of the 13th century, in the main market centre of Rodez, in the immediate
vicinity of the houses of families who took part in its functioning, symbolises both the placing of monetary activity at the heart of
the exchange economy and the intermarriage amongst the elite of this small city.
Citer ce document / Cite this document :
Belmon Jérôme. La Monnaie de Rodez (IIème partie) : l'organisation et le personnel de l'atelier (XIIIe-XIVe siècle). In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 160, année 2004 pp. 241-304.
doi : 10.3406/numi.2004.2561
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2004_num_6_160_2561BELMON* JÉRÔME
(IIème partie) : l'organisation La Monnaie de Rodez
et le personnel de l'atelier (XIIP-XIVe siècle)
Résumé. — À Rodez comme ailleurs, les sources écrites des XIIIe et XIVe siècles nous ren
seignent avant tout sur les hommes impliqués dans l'organisation de l'atelier. La Monnaie com-
tale de Rodez est alors la chasse gardée des marchands cahorsins et de leurs parents montpellié-
rains, le plus souvent changeurs et membres des patriciats urbains ; l'intervention des Ruthénois
ne dépasse guère le rôle d'associé ou s'exerce au service du comte, dans le contrôle de la fabri
cation. Une approche sociologique laisse deviner un réseau humain relativement étroit, structu
ré par des relations d'affaires et des liens familiaux unissant Cahorsins et Rouergats, et révèle la
participation de ce milieu à l'ensemble des activités financières (crédit, change, prise à ferme de
revenus publics) et au commerce régional. La localisation, à la fin du XIIP siècle, de l'atelier sur
la principale place marchande de Rodez, à proximité immédiate des demeures des familles pre
nant part à son fonctionnement, symbolise tout à la fois l'insertion de l'activité monétaire au
cœur de l'économie d'échanges et l'endogamie des élites d'une petite ville.
Summary. — At Rodez as elsewhere, written sources of the 13th and 14th centuries provide
information mostly concerning the men involved in the organisation of the mint. The Mint of the
counts of Rodez was the preserve of the merchants of Cahors and their relations in Montpellier,
most often money-changers and members of the urban nobility. The role played by the inhabi
tants of Rodez hardly ever exceeded that of associates or servitors of the counts in the control of
manufacture. Sociological study suggests a relatively close network based on commercial rela
tions and family ties which united inhabitants of Cahors and the Rouergue, and reveals the par
ticipation of this « milieu » in all financial activities (credit, change, farming of public revenue)
and regional commerce. The location of the mint, at the end of the 13th century, in the main mar
ket centre of Rodez, in the immediate vicinity of the houses of families who took part in its func
tioning, symbolises both the placing of monetary activity at the heart of the exchange economy
and the intermarriage amongst the elite of this small city.
L'étude de la monnaie comtale de Rodez entre 1270 et 1340 a permis de
vérifier sur le terrain le processus d'asphyxie progressive au terme duquel le
pouvoir royal est parvenu à éliminer une monnaie baronniale '. Il serait toute
fois erroné de résumer les derniers temps de la monnaie ruthénoise à un face-
à-face politique entre le roi de France et un seigneur féodal ; ce serait oublier
un troisième larron, dont le rôle est tout aussi central dans cette histoire : le
milieu des hommes d'affaires cahorsins. En effet, si la monnaie demeure
incontestablement l'une des expressions privilégiées de la souveraineté poli-
* École Nationale des Chartes, Paris
1. J. Belmon, La Monnaie de Rodez (Iere partie) : la mort d'un monnayage seigneurial (vers
1270-1340), ÍW2003, p. 355-418.
RN 2004, p. 241-304 Jérôme Belmon 242
tique, elle constitue tout autant une activité de production attractive pour des
brasseurs d'argent par ailleurs engagés dans le commerce et dans la gestion de
ressources publiques. Durant toute cette période, l'atelier ruthénois fut contrôl
é par des marchands de Martel, de Rocamadour et de Figeac, en association
avec leurs parents installés à Montpellier ; cette mainmise s'étendait, à vrai
dire, à l'ensemble de l'administration financière des comtes de Rodez et s'ap
puyait sur un réseau étroit d'intérêts et de parenté englobant des représentants
du patriciát ruthénois. L'atelier monétaire constitue par ailleurs un observatoir
e précieux des évolutions qui modifièrent alors les équilibres socio-écono
miques de cette petite ville : ainsi le passage d'une administration basée sur le
fief à de nouvelles méthodes de gouvernement organisées autour du bail et de
la ferme accompagna-t-il le retrait de la noblesse du champ économique
urbain, au profit de la seule bourgeoisie d'affaires, et contribua-t-il à accentuer
le repli de la petite chevalerie ruthénoise vers ses domaines ruraux. C'est donc
avant tout à une analyse sociale des acteurs de la monnaie, marchands cahor-
sins, changeurs ruthénois et agents du comte, qu'est consacrée cette seconde
partie de la monographie de la Monnaie de Rodez.
1. Le personnel de l'atelier
Une distinction relativement nette existait à Rodez, au XIIIe-XIVe siècle,
entre les spécialistes des questions monétaires, maîtres et essayeurs, qui étaient
le plus souvent étrangers à la ville, et les Ruthénois, cantonnés aux tâches él
émentaires d'exécution (les ouvriers) et aux opérations de contrôle administrat
if (les gardes).
a. Investisseurs et hommes du métier : les maîtres et les essayeurs
La plus ancienne mention concernant un maître de la monnaie de Rodez
pourrait remonter aux premières années du XIIIe siècle, si l'on considère que le
surnom de « monnayeur » dont était qualifié alors un certain Hugues de Cler-
mont faisait bien référence à une responsabilité dans l'atelier ruthénois. A vrai
dire, ce lien même est incertain : on pouvait être monnayeur sans avoir un rap
port direct avec un atelier monétaire, comme le prouve l'exemple de Pierre
Feutrier, monetarius toulousain qui exerçait au milieu du XIIIe siècle le métier
de notaire et qui ne devait son surnom et ses droits sur la monnaie de cette ville
qu'à un ascendant2. Quoi qu'il en soit, par deux fois au moins, Hugues de Cler-
mont prêta des sommes d'argent au comte Guillaume de Rodez : ainsi, le comte
reconnut-il lui devoir, une première fois le 1er août 1207, une somme de 1 300
2. Auguste Molinier, Correspondance administrative ď Alfonse de Poitiers, t. II, Paris,
1900, n° 2090, p. 599 (1251) ; John H. Mundy, The repression ofCatharism at Toulouse : the
royal diploma of 1279, Toronto, 1985, p. 52, n. 34 et id., Society and government at in
the Middle Ages of the Cathars, Toronto, 1997, p. 170, 374, 410-411 et 414.
RN2004,p. 241-304 La Monnaie de Rodez (vers 1270-1340), II 243
sous ruthénois, certainement utilisée pour financer des dépenses de guerre 3,
puis une seconde fois en 1208, un total de 2 330 sous de Rodez, dont une part
ie était due au titre de la fourniture de laine et de vaisselle d'argent4. Le nom
de Clermont ne renvoie ni à une famille ruthénoise, ni même à un lieu rouer-
gat : il y a tout lieu de penser que Hugues était un étranger. Bien qu'inconnu
en Rouergue, le toponyme Clermont est toutefois fréquent dans le Midi et il est
impossible de deviner sur cette seule base l'origine de ce personnage5. La pi

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