La mosaïque d Orphée de Blanzy-lès-Fismes (Aisne) - article ; n°1 ; vol.13, pg 41-77
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Gallia - Année 1955 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 41-77
37 pages

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Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 90
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Henri Stern
La mosaïque d'Orphée de Blanzy-lès-Fismes (Aisne)
In: Gallia. Tome 13 fascicule 1, 1955. pp. 41-77.
Citer ce document / Cite this document :
Stern Henri. La mosaïque d'Orphée de Blanzy-lès-Fismes (Aisne). In: Gallia. Tome 13 fascicule 1, 1955. pp. 41-77.
doi : 10.3406/galia.1955.1423
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1955_num_13_1_1423MOSAÏQUE D'ORPHEE DE BLAXZY-LES-FISMES LA
(A isne)
par M. Henri Stern
II y a presque cent ans que, dans un petit village de l'Aisne, a Blanzy-
lès-Fismes, situé à mi-chemin entre Reims et Soissons, on a dégagé une assez
remarquable mosaïque de pavement, dont la découverte fit grand bruit dans
la région. La Société académique de Laon, alors toute jeune institution, et
son président, E. Fleury, archéologue amateur distingué, firent des efforts mér
itoires, et d'ailleurs couronnés de succès, pour acquérir cette mosaïque et
pour la faire déposer dans le Musée archéologique de Laon, fondé quelques
années auparavant, où elle est conservée (c'est aujourd'hui la Bibliothèque
municipale).
L'étude de Fleury sur cette mosaïque, publiée dans le Bulletin de la dite
Société en 1859, et quelques notes supplémentaires du même auteur 1 restent
cependant seules à témoigner de l'intérêt suscité par ce vestige gallo-romain 2.
Selon le goût du temps, on se refusa à installer le pavement au Musée dans
l'état fragmentaire où il avait été trouvé : Fleury en fit d'abord une restitu
tion dans un dessin (fig. 1), et par la suite la restauration fut exécutée par le
mosaïste Ghrétin, de Paris. Le dessin de Fleury figure dans toutes les publi
cations ultérieures jusqu'en 1935, où une première photographie a été éditée3.
(1) Bulletin de la Société académique de Laon, IX-1859, p. 25-30; X-18G0, p. 39-45. Voir
aussi les notes suivantes.
(2) On trouvera la bibliographie dans l'Inventaire des mosaïques de la Gaule (G. Lafaye et
A. Blanchet, Paris, 1909), n° 112, qu'il faut compléter par les références que nous donnons
ci-dessous.
(3) Ch. Westercamp, dans Bulletin de la Société... de Laon, t. XXXVIII, 1935, p. 35 et suiv. —
G. Guidi, Orfeo, Liber Pater e Oceano in mosaici délia Tripolitana, dans Africa Italiana, VI, 1935,
p. 121, fig. 12. — P.-M. Duval en a publié une autre dans Histoire de France, La Gaule celtique
et romaine (Larousse, Paris, 1954, I, p. 67, fig. 2) que nous reproduisons (fig. 3). Cf. aussi la Col
lection Richesses de France, Aisne, Bordeaux, 1952, p. 22. Le dessin de Fleury a servi de modèle
pour celui de S. Reinach, Répertoire des peintures (= RPGR), Paris, 1922, p. 203, 3. 42 HENRI STERN
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Mosaïque d'Orphée de Blanzy-lès-Fismes, restitution dessinée et gravée
par Ed. Fleury (Antiquités et monuments du département de l'Aisne, 11-1878, fig. 147).
Nous avons eu la chance de retrouver au Cabinet des Estampes de la
Bibliothèque nationale un certain nombre de relevés pris au moment de la
découverte 4. Ils nous renseignent exactement sur l'emplacement et l'état du
pavement avant la réfection (fig. 2, 5, 6).
Il faisait partie d'un ensemble important de mosaïques qui ornaient le sol d'une
construction gallo-romaine s'élevant autour d'une fontaine circulaire dont la source
existait encore au moment de la découverte (fig. 2, 4). Un bassin plaqué de marbres, de
3 m de diamètre et de 1 m de profondeur, était entouré d'un pavement rectangulaire
d'environ 10 m de long sur 7 m de largo, dont la partie Est, représentant Orphée,
était relativement bien conservée (dimension : 6m,30 x 3m,30 environ; v. fig. 5 et 6).
La partie Ouest, au contraire, était détruite, sauf un fragment de lm,90 x 0m,32, atte
nant au bassin, et décoré de quelques poissons (fig. 5, 7).
Vers le midi cette « cour » ou pièce découverte paraît avoir été ouverte (le ter-
rain est en pente et offre une large vue sur la région), tandis que les trois autres côtés
donnaient sur des exèdres semi-circulaires, pavées de mosaïques également, dont quel
ques restes s'étaient conservés au Nord et à l'Est (fig. 5). Les murs semblent avoir été détruits' jusqu'à l'arasement du sol; Fleury n'en parle pas dans ses rapports.
Le fragment d'Orphée a souffert de nombreux endommagements avant et pen
dant l'enlèvement, et à la suite de ses déposes successives. Une comparaison des des
sins (fig. 5, 6) et de la photographie prise dans son état actuel (fig. 3 et pi. I) montre
l'étendue des réfections exécutées par Chrétin. Pour faire disparaître une grande brê-
(4) Recueil Fleuhy, t. XXX, f. 14-20; voir le catalogue de H. Bouchot, Paris, 1887, n08 2443-
2449. MOSAÏQUE D'ORPHÉE 43
Illustration non autorisée à la diffusion
Fg. 2. — Aquarelle montrant l'emplacement de la mosaïque d'Orphée de Blanzy-lès-Fismes
lors de sa découverte en 1858. (Coll. E. Fleury, Bibliothèque nationale, Cabinet des Estampes,
. catal. Bouchot, n° 2443).
che sur la gauche, suite probable d'un incendie dans l'antiquité, on a réduit tout ce
côté et on a complété (de façon peu heureuse) le dessin de la panthère. Différentes
parties autour d'Orphée s'étant détériorées après l'enlèvement, Chrétin les a recompos
ées à l'aide des dessins de Fleury5. La mosaïque originale avait donc plus d'ampleur;
aux trois animaux de droite en correspondaient quatre, sinon cinq, sur la gauche.
(5) Voir le compte rendu détaillé des enlèvements et réfections par E. Fleury, dans Délibéra
tions du Conseil général de l'Aisne, 1861, p. 345-355. La partie centrale du tableau, trouvée in
tacte, s'était détériorée par suite des déplacements successifs de la mosaïque qu'on ne savait où
exposer. Apportée de Blanzy, elle avait été entreposée d'abord (en août 1858) dans «une des ga
leries de la Préfecture » de Laon, ensuite « dans la chapelle souterraine de l'ancien évêché », d'où
elle fut extraite avec beaucoup de difficultés (montée de 15 à 20 marches) au début de l'année
1861 pour être transportée définitivement à la Bibliothèque de Laon. Voici ce que Fleury dit
des réfections {o.l., p. 345 et suiv.) : « L'arbre de gauche et celui de droite ont été refaits en
entier sur les calques et d'après les parties qu'on avait gardées... La tète de l'Orphée et sa poi
trine... parfaitement intactes et solides. On n'a fait que substituer sur les ornements du bonnet
et de l'épaule des cubes dorés à ceux que j'avais constatés au premier lavage et dont l'or,
détruit par des agents chimiques du sol et par le ponçage, n'avait laissé que des traces rares. Illustration non autorisée à la diffusion
Cliché Lnrovsae.
Fig. 3. — Mosaïque d'Orphie de Blanzy-lôs-Fismes (Bibliothèque de Laon).
La plus grande partie de la panthère et du sanglier, la UMe du cheval et les arbres sont refaits, Illustration non autorisée à la diffusion
\ \
Fin. 4. — Plan des construclions d'après antiques E. Fleury dans (o.l lesquelles , T, 1877, a tig. été 129). trouvée la mosaïque d'Orphée,
Fig 5. — Dessin, rehaussé d'aquarelles, de l'ensemble des mosaïques trouvées à Blanzy-
lôs-Fisines. Etat au moment de la déf ouverte. Le pavement de l'exèdre Nord (en haut)
a probablement été trouvé dans un état plus fragmentaire (cf. fig. 6). HENRI STERN 46
Illustration non autorisée à la diffusion
V\g,. 6. — Dessin de la mosaïque d'Orphée et de celles des exèdres
au moment de la découverte (coll. E. Fleury, Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes.
Catal. Bouchot, n° 2448).
mais incontestables. Le ventre, les jambes, les pieds étaient perdus de soufflures... et là, la
réparation était diflicile, d'autant plus que la plupart des cubes anciens, verres colorés et émail-
lés, marbres précieux, avaient été brisés, presque mis en poudre, calcinés et noircis par la
chute d'une poutre enflammée ».
« II en était de même du paon qu'on trouva dans un affre

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