La naissance de la médaille : des impasses historiographiques à la théorie de l image - article ; n°30 ; vol.6, pg 227-247
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La naissance de la médaille : des impasses historiographiques à la théorie de l'image - article ; n°30 ; vol.6, pg 227-247

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Description

Revue numismatique - Année 1988 - Volume 6 - Numéro 30 - Pages 227-247
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Pastoureau
La naissance de la médaille : des impasses historiographiques à
la théorie de l'image
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 30, année 1988 pp. 227-247.
Citer ce document / Cite this document :
Pastoureau Michel. La naissance de la médaille : des impasses historiographiques à la théorie de l'image. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 30, année 1988 pp. 227-247.
doi : 10.3406/numi.1988.1929
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1988_num_6_30_1929Michel PASTOUREAU
LA NAISSANCE DE LA MÉDAILLE :
DES IMPASSES HISTORIOGRAPHIQUES
À LA THÉORIE DE L'IMAGE
(PL XX1U-XX1V)
(l'imprimerie). xve longue accident rapport combien des de cerné problématique devait emblématique autres comme Résumé. Dans montrer, médailles, siècles. les catégories être une aux et ni le raisons — portrait reliée parallèle un Ce image imagines première à prenant il fait propos large L'apparition second Il dresse d'images. à historiographiques s'agit totalement isolé. «réaliste» la et étude codées à de crise place volet un celle Il également la tableau longue s'agit A publiée héraldique question de parmi en bien ne d'autres nouvelle. la est doit au figuration durée. des médaille d'autres en le contraire expliquant d'un pas essentielle 1982 égards, ruptures prolongement. et images être à dans fait formules vers l'effervescence médiévale, d'une la pensé que la (l'estampe) le de du médaille Revue retard milieu revers, celles-ci naissance emblématiques. société ni A mais étudié numismatique, propos du et emblématique comment bien opèrent ou qui xve les dont comme du d'autres impasses siècle s'inscrit la droit, Puis, par cette un gestation on apparaît rapport une n'est progrès des après avait techniques il de dans naissance souligne formule xiv* l'étude ni avoir tenté a ainsi aux une par été un et
L'apparition de la médaille en Italie vers le milieu du
xve siècle n'est ni un accident ni un fait isolé. Il s'agit au contraire
d'une naissance dont la gestation a été lente et parallèle à celle
d'autres «inventions» contemporaines : la gravure et l'imprimerie.
Dans un article publié en 1982 dans la Revue numismatique, j'avais
tenté de montrer, à propos de la question fondamentale du revers,
comment cette apparition se greffait sur une problématique sociale de
longue durée, et comment elle me paraissait devoir être étudiée en
liaison avec la crise du système héraldique traditionnel et avec
l'effervescence qui agite les milieux de cour et la société princière à
Revue numismatique, 1988, 6e série, XXX, p. 227-247. MICHEL PASTOUREAU 228
partir du milieu du xive siècle1. Avant toute considération d'ordre
artistique ou esthétique, la médaille doit d'abord être étudiée comme
un objet social et comme un support nouveau pour des formules
emblématiques nouvelles : le motto, la devise, ïimpresa et le portrait.
Toutes ces formules, en effet, se mettent progressivement en place
entre le milieu du xive siècle et celui du xve2, et elles contribuent
toutes à la longue gestation de la médaille.
Laissant partiellement de côté les hypothèses que j'avais dévelop
pées en 1982 à propos des liens entre les origines de la médaille et la
crise du système héraldique, je voudrais aujourd'hui me consacrer à
trois tâches. D'abord dire quelques mots du problème du portrait et
définir dans quel esprit ce problème devrait être étudié à propos des
premières médailles. Ensuite tenter d'expliquer, à l'aide de remarques
de nature historiographique, pourquoi et comment l'étude de ces
médailles a longtemps été mal posée. Enfin m'attarder sur plusieurs
questions concernant la théorie de l'image, et montrer comment en
cette matière l'apparition de la médaille ne constitue plus un
prolongement des pratiques iconographiques médiévales mais consti
tue au contraire une forte rupture. De cette rupture est née une image
nouvelle, d'une très grande originalité.
Bien qu'apparemment assez différents, ces trois dossiers ont entre
eux des liens très étroits. Je commence par le problème du portrait,
puisque certains de mes lecteurs m'avaient reproché de l'avoir
quelque peu négligé dans mon étude précédente.
1. Le problème du portrait
Le portrait est un emblème. Il l'est au même titre que le nom ou
l'armoirie. Bien avant d'être une œuvre d'art, c'est un signe
d'identité, un médium emblématique, une image sociale. Faute de
l'admettre, on ne comprendrait à peu près rien ni à l'éclosion des
premiers portraits réalistes et individualisés, tels qu'ils émergent dans
les milieux royaux et princiers de la seconde moitié du xive siècle
(pensons aux célèbres portraits de Jean le Bon et de Charles V en
France, de Richard II en Angleterre, de l'empereur Wenceslas et de
1. M. Pastoureau, La naissance de la médaille : le problème emblématique, RN
1982, p. 206-221.
2. Sur ce problème de l'effervescence emblématique dans les milieux de cour entre
1350 et 1450, on me permettra de renvoyer à différentes études que j'ai publiées dans
des revues dispersées puis réunies dans L'Hermine et le Sinople. Études d'héraldique
médiévale, Paris, 1982, p. 327-335 et Figures et couleurs. Études sur la symbolique et
la sensibilité médiévales, Paris, 1986, p. 125-156. NAISSANCE DE LA MÉDAILLE 229 LA
l'archiduc Rodolphe dans les pays d'Empire3 ni, de ce fait, à la genèse
des premières médailles. Ces premiers portraits, «contrefaits au vif»,
ne représentent pas, comme on l'a souvent écrit, un «progrès
artistique » par rapport aux imagines conventionnelles et aux effigies
stéréotypées de la figuration médiévale. Il n'y a pas ici de «progrès»
— au reste, qu'est-ce au juste qu'un progrès artistique? De même, il
n'y a pas opposition entre cette nouvelle figuration réaliste et les
anciennes figurations symboliques. Dans l'image du prince, les traits
réalistes du visage ne s'opposent aucunement aux formes héraldiques
de la couronne, du sceptre ou du manteau ; ils en sont simplement un
relais nouveau. En cette fin du Moyen Âge, la représentation réaliste
n'est en rien le contraire de la représentation symbolique. La
représentation réaliste est une forme de symbolique
parmi d'autres. C'est une formule parmi d'autres ; c'est un système
aussi codé et artificiel que l'allégorie ou le blason, dont il n'est du
reste nullement séparé. Les premiers visages réalistes de rois, par
exemple, sont des visages représentés de profil, comme le sont toutes
les figures héraldiques. Non pas, comme on le croyait autrefois et
comme on l'écrit encore parfois, parce que la figuration de profil est
techniquement plus facile à réaliser que la de face ou de
trois quarts (une telle affirmation paraît aujourd'hui totalement
absurde), mais bien parce que le profil constitue dans l'image
médiévale l'essence même de l'image emblématique4.
Pendant longtemps les historiens de l'art ont tout ignoré du monde
des emblèmes et donc n'ont pas pu comprendre que les premiers
portraits peints du xive siècle étaient des formules emblématiques
d'un type particulier. Par la suite, certains semblent l'avoir senti mais
ils ont refusé de l'étudier, parce que cela les entraînait du côté d'une
discipline inconnue et réprouvée : l'héraldique. Pour s'en détourner,
3. Sur le problème du portrait à la fin du Moyen Âge et aux débuts de la
Renaissance : J. Pope-Hennessy, The Portrait in the Renaissance, Londres et New
York, 1966; С R. Sherman, The Portraits of Charles V of France, 1338-1380, New York,
1969; B. Kery, Kaiser Sigismund Ikonographie, Vienne et Munich, 1972; A. Legner,
Ikon und Portrât, dans Die Parler und der schône Stil, 1350-1400. Europâische Kunst unler
den Luxemburgen, Exposition, Cologne, 1978, tome III, p. 216-235 (importante
bibliographie). — Sur le problème du portrait en général : E. Buschor, Ďas Portrât.
Bildnisse und Bildnisstreifen, Munich, 1960; G. et P. Francastel, Le portrait.

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