La négation des comparatives - article ; n°162 ; vol.40, pg 46-60
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La négation des comparatives - article ; n°162 ; vol.40, pg 46-60

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Langages - Année 2006 - Volume 40 - Numéro 162 - Pages 46-60
: Inequality comparative constructions are found amongst the so-called négative polarity contexts. Actually, it has often been suggested that comparison opérations contain an underlying négation: in addition, comparative clauses form part of structures allowing for the présence of an explétive négation in some languages, like French or Spanish.
In this paper, we intend to examine the comparisons which can présent that supposed négative mark in French -ne -from a semantic perspective on the basis of certain assumptions from O.
Ducrot's polyphonie theory and from J.-C. Anscombre's stereotypical theory. Specifically. the internai polyphonie structure of those séquences are analysed hère as a conglomeration of points of view conveying argumentative instructions and a hypothesis is presented which accounts for the internai negativity of comparisons.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

JesusJesus Vazquel MolinaMolina
UniversitéUniversité d'Estrémadured'Estrémadure (Espagne)(Espagne)
LaLa négation desdes comparatives 11
Il est déj:'l classique de classer les çonstl"uctions comparatives parmi les
contextescontextes àà polaritépolarité négativenégative (ePN),(ePN), quiqui sese définissent parpar leurleur capacité àà admettre
des Illots négatifs, et, en général, des tellnes à polarité négative (TPN). La question
de la polarité négative a été largement étudiée, depuis l'article classique de Baker
(970), p.îr Fauconnier (977), Muller (1991), ou Palma (1993), entre autres. En
esp.lgnol, il faut surtout citer Bosque (1980), qui emploie le Illot RC/iuadore; "egR­
liiJOSliiJOS ('déclencheurs négatifs')négatifs') etet sanchez Lôpez. (999).(999). quiqui préfèrepréfère celuicelui dede Îndue­Îndue­
22tllrestllres negfltiws ,, LesLes deuxdeux dernièresdernières dénominations insistent davantage sursur lala
spécificité de ces environnenMlts, leur pennettant de 'dédendler' des TIlN.
Les comparatives d'inégalité apparaissent classées dans ce groupe parce
qu'on 'i\-œpte.. généralement que leur signification est implicitement nl..igative,
plus concrètement qu'il y a une négation sous-jacente, Cette thèse est très
répanduerépandue etet estest soutenue, dansdans desdes persIX"Ctives différentes,différentes, pal'pal' desdes chercheurs
cOIHmecOIHme ValinValin (952), JolyJoly (972),(972), Rivara (1990) ouou Muller (991).(991). Parilllèlelllent,Parilllèlelllent,
leur nature scalaire a été maintes fois reconnue. À ce propos, Fauconnier (l9ï7)
- qui englobe la polarisation classique dans un phénomène plus général qu'il
appelle polarité sémantique - constate le c.uactère scalaire des comp.uatifs et,
en même temps, il nous montre comment le renversement d'échelles produit
dansdans lesles comparatives TendTend superfluessuperflues lesles explications quiqui préconisent uneune
négation dans leur structure profonde, sans toutefois réfuter les hypothèses de sous-jacente pour l'eS constructions.
Enfin, Bosque (1980) fait "'ppel à des critères pragmatiques, inspirés en
partie de J'étude de Napoli et Nespor (1976) pour l'italien, Ces auteurs, obser­
vantvant lala négationnégation redond",nte quiqui peutpeut app",raîtreapp",raître dans lesles comparatifs italiens,italiens,
soulignentsoulignent gu'ellegu'elle sese faitfait présenteprésente quandquand lele sujetsujet parlant présuppose queque sonson
1. Je reYl\Cl\.-je M' luiSol Don.aire, profes-;curd~ rUnl\'cTsilê d'Ch·Îcd~~,pour s..."" rem.,rquC5, 'lui
m'ont Illnené 11 pn..lciS<.. ... ter,.,in:; ~lêlllC1\I:;.1e moT. I.:-):Ie.
2. Ces l.ml\CS pnIt,>ndenllradui~ le $C\l~ de l';lllglai5 ''''S'lli,~ friggC'/':<. elllploy~ p.1r J'~""""T:sell
(191i1(191i1 d<lllSd<lllS $On$On œuvre Nl"),vtIKlII;1INl"),vtIKlII;1I EnSU,;/,EnSU,;/, tlndtlnd <1I1w:r<1I1w:r I.illgIUlge>.
46la négalion des comparatives
jugement contredit celui d'Ulle autre personne ou sa propre croyance anté·
rieure):rieure): a)a) MarioMario èè pillpill intelligente didi ql"IIItoql"IIIto èè CDr/oCDr/o 11 b)b) MoriaMoria èè pilipili i"te/1igelltei"te/1igellte didi
qUflnto non sia Carlo. Napolî et Nespor argumentent que la deuxième phrase n'est
valable que comme réplique, dans une situation où il y il eu une appréciation
préalable du type CDrio est pilis i"telligent qlle Mario. Laissant de côté le problème
du subjonctif dans la phrnse b, absent dans les comparatives en espagnol ou en
frnnçais,frnnçais, onon observe clairementclairement lala présenceprésence dede cettecette marque négative quiqui appa­appa­
rnîlrnîl dans dede nombreuses langues,langues, cesces contextescontextes étantétant unun lieulieu privilégié pourpour sonson
analyse. Comme on le voit, il est presque impossible d'étudier le problème de la
prétendue négation des comparatives sans tenir compte en même temps de la
négation dite .. explétive", considérée elle-même comme une trnce négative qui
peut apparaître dans le deuxième membre d'une comparaison.
44Mais s'agit-ils'agit-il effectivement d'une marquemarque négativenégative ?? LaLa question dépasse lele
cadrecadre desdes constructionsconstructions comparatives, s'étendants'étendant auau restereste dede contextes suscepti­
bles d'admettre cet élément qui, en français, fait partie de la négation propre­
ment dite. Ce lIC reçoit deux explications plincipales: soit on considère qu'il est
dépourvu de toute valeur sémantique, comme le signale surtout Gaatone
(971), soit on lui accorde une cerl<line fonction spécifique.
Dans lele premierpremier cas,cas, fiefie seraitserait plutôt redondant,redondant, «conditionné" -- JeJe motmot estest dede
Gaatone - par le terme ou contexte introducteur. Cet auteur, examinant un
nombre très élevé d'occurrences, ne trouve aucune valeur ou nuance significative
" Ile. Ceux qui lui donnent une quelconque valeur utilisent des argtlnumts très
divers: résumons succinctement les différentes théories qui attribuent une fonc·
tiontion sémantique clcl Ile,Ile, d'ailleurs bienbien connuesconnues dansdans lesles étudesétudes sursur lala négations.négations.
IlIl yy a,a, d'uned'une part,part, lesles théories ilil basebase ·psychologisante·,·psychologisante·, promuespromues parpar Damou­Damou­
relie el Pichon (1911-1940). Rappelons brièvement qu'ils émettent J'hypothèse
d'un Ile discordnntiel en subordonnée, dont le nOlll se dërive de la ·discordance'
entre celle subordonnée et le fait central de la phrase (§ 114). Quant cl leur
analyse concernant les comparatifs d'inégalité (§ 2202), ils considèrent qu'il y a
dansdans cece cascas uneune discordance entreentre lala qualitéqualité envisagéeenvisagée etet J'étalon auquelauquel onon lala
rapporte.rapporte. CetteCette hypothèse discordantielle aa eueu dudu succès pendantpendant longtemps,longtemps, etet
c'est cl leurs conclusions que s'oppose clairement l'étude de Gaatone.
D'autre part, on doit citer les théories d'inspiration guillaumienne. Valin
(1952) est le premier il appliquer la psydlOmécanique de Guillaume cl J'analyse
des comparatifs, mais c'est Joly (972) qui en donne une explication unifiée en
signalantsignalant queque lala négationnégation 'explétive' estest obtenue parpar saisiesaisie précoce, làlà oùoù lala néga­néga­
tion n'a pas atteint sa pleine opérativité et est donc au plus près du champ
3. Voh' "ussi Orl"ll,iini (1993) qui :ln:llys\! les contextes pour la nég1ltiOll explétive dans les
langues TOll1:lnCS et d<!finit pragmatiqwment œlle négation en sign"hlllt qu'elle appamltlà où 0)\
~"Xpril\\e~"Xpril\\e\lJ\e\lJ\e atlo!nto!atlo!nto! ouou uueuue croY'lIIœ dudu loculo!ur.
4.4. ÀÀ cece propos,propos, Forest (1999:(1999: 16)16) separesepare lala qUeslionqUeslion d\.'Sd\.'S pol"ritéspol"rités dudu problèmeproblème dede lala l~ation.lI
souligne que la 1l~1Iion, impliq\lant uue proa.\dure do! maTqu"ge morphosynlaxique, est à dislin'
gut!Tlie la "llég"tionl~le"OU" inhéreTlte .. qui n'est pas une \'r;lie négation. Il s'agit là d'une
distinction fond:llnentale, parfois négligée, et qui nous oblige à p"nser que des phénomènes
mmme œux an.11ysé; id sont d'une~IuredirM~te,dépassant 1" notion vague de flégIIIÎl';/f.
S.On peut nO(.1nUJ'lt!flttrouver uno!x~ plus détaillé de œs thèses dansMull~ (1991) ou, plus
réCl.'fIlll~nt,réCl.'fIlll~nt,dansdans V;\7..que7. Molina (2(J()4).(2(J()4).
47Lan a esl'aJar;lé, IIég(l/iOI1 et sCCllaritê
positif. Ces propos sont complétés par Queffélec (1984), dans le cadre dede
j'ancienj'ancien franÇ<lis,franÇ<lis, quiqui propose uneune saisiesaisie meditllll' pOUTpOUT unun m:m: ~'Jlli-lllfgQtif, C\.~ui-IàC\.~ui-Ià
même qui se trouve dans les subordonnées comparatives. Martin intègre dans
la th~rie guillaumienne son hypothèse sêmantico-Iogique. Dans ce

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents