La participation aux associations en Europe - article ; n°1 ; vol.71, pg 313-325
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La participation aux associations en Europe - article ; n°1 ; vol.71, pg 313-325

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'OFCE - Année 1999 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 313-325
The participation in voluntary associations in Europe Maxime Parodi In Europe, the dynamism of voluntary associations depends largely on national specificities. We can oppose the North, quite active, to the South which has a slow development in its creations of associations. Nevertheless, the dynamic of these civic societies always relies on the same people : the activists are engaged in many associations, which form a sort of network, and each type of association has its own model of activist. JEL code : D64
L'Europe des associations est encore aujourd'hui fortement marquée par les spécificités nationales. S'oppose ainsi une région Nord très dynamique à une région Sud qui a connu un démarrage de ses créations d'associations plus tardif. Néanmoins, à y regarder de plus près, le moteur de l'associationnisme semble partout le même : ce sont toujours des individus engagés dans plusieurs associations et au profil caractéristique des associations choisies.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maxime Parodi
Cellule de sociologie de l'OFCE
La participation aux associations en Europe
In: Revue de l'OFCE. N°71, 1999. pp. 313-325.
Résumé
L'Europe des associations est encore aujourd'hui fortement marquée par les spécificités nationales. S'oppose ainsi une région
Nord très dynamique à une région Sud qui a connu un démarrage de ses créations d'associations plus tardif. Néanmoins, à y
regarder de plus près, le moteur de l'associationnisme semble partout le même : ce sont toujours des individus engagés dans
plusieurs associations et au profil caractéristique des associations choisies.
Abstract
The participation in voluntary associations in Europe
Maxime Parodi
In Europe, the dynamism of voluntary associations depends largely on national specificities. We can oppose the North, quite
active, to the South which has a slow development in its creations of associations. Nevertheless, the dynamic of these civic
societies always relies on the same people : the activists are engaged in many associations, which form a sort of network, and
each type of association has its own model of activist.
JEL code : D64
Citer ce document / Cite this document :
Parodi Maxime, Cellule de sociologie de l'OFCE. La participation aux associations en Europe. In: Revue de l'OFCE. N°71, 1999.
pp. 313-325.
doi : 10.3406/ofce.1999.1564
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1999_num_71_1_1564de l'OFCE n° 71 / octobre 1999 Revue
La participation aux associations
en Europe
Maxime Parodi
Département des études cellule sociologique
L'Europe des associations est encore aujourd'hui fortement marquée
par les spécificités nationales. S'oppose ainsi une région Nord très dyna
mique à une région Sud qui a connu un démarrage de ses créations
d'associations plus tardif. Néanmoins, à y regarder de plus près, le
moteur de l'associationnisme semble partout le même : ce sont toujours
des individus engagés dans plusieurs associations et au profil caracté
ristique des associations choisies.
Le monde associatif au sein de l'Europe n'est à première vue qu'une
mosaïque d'initiatives diverses, fruit de cultures civiques différentes.
Jugée à cette aune, la France fait depuis Tocqueville figure de mauvais
élève — la faiblesse de la participation associative étant le corollaire
d'un État trop présent. Tocqueville va plus loin dans sa comparaison
entre l'activisme des Américains de la Nouvelle-Angleterre et l'immo
bilisme des Québécois : il y voit le signe d'une différence culturelle forte.
Il s'agit là, cependant, d'un des constats les plus difficiles à établir dans
le cadre d'une comparaison internationale, tant les contextes diffèrent
d'un pays à l'autre.
Tout d'abord, ne serait-ce qu'en termes de subventions ou de prises
en charge directes par le secteur public ou privé, chaque pays a fait des
choix qui expliquent fortement l'essor d'associations dans tel ou tel
domaine. Le sauvetage en mer, par exemple, est laissé à la charge des
bénévoles en Angleterre alors qu'il relève en France des compétences
de l'État. De plus, celui qui veut passer outre et comparer les taux d'ad
hésions ou tout autre indice d'« associationnisme » est confronté à deux
difficultés : compter les associations en activité et juger la « qualité »
de la participation des adhérents. En France, on s'accorde généralement
sur une nette augmentation des créations d'associations depuis 1965, qui
va même s'accélérant jusqu'à la fin des années quatre-vingt1. On ne peut,
par contre, qu'émettre des hypothèses sur la mortalité des associations.
1. Michel Forsé, « Les créations d'associations : un indicateur de changement social »,
Les cahiers de l'animation, n°47, 1984 et « Les créations d'associations progressent à un
rythme ralenti » dans L. Dirn, Revue de l'OFCE, n°46, juillet 1993. 314 Maxime Parodi
Ce qui est probable, c'est que l'actualité au sein de chaque pays joue un
rôle important à la fois dans les créations d'associations2 et dans leur
durée de vie — et cette forte adaptabilité au changement social parti
cipe au côté insaisissable du phénomène. L'autre moyen d'appréhender
l'activité associative est évidemment d'interroger les gens. D'une enquête
à l'autre, cependant, le taux d'adhésion varie de 29 % (1989, CSA, 18
ans et plus, « Êtes- vous adhérents d'une ou plusieurs associations? »)
à 46 % (1990-1992, Credoc, 18 ans et plus, « Faites-vous partie ou par
ticipez-vous aux activités d'une association (ou d'un groupe)... ? » une
réponse par type d'association) en passant par 38 % (1988-1989, minis
tère de la Culture, 15 ans et plus, « Faites-vous partie d'une ou plusieurs
associations ou clubs ou d'autres organisations, artistique, culturelle, édu
cative, sportive, religieuse, politique, syndicale ou autre ? »)3. En fait, les
Français ne reconnaissent pas toujours les structures dont ils sont adhé
rents comme des associations. Et l'on retrouve cette difficulté dans tous
les pays. Suivant les enquêtes, le taux d'adhésion des Britanniques peut
ainsi être de 44 % ou de 53 %, celui des Allemands de 42 % ou de
49 % au titre d'engagés dans une activité volontaire et celui des Suédois
de 68 % ou de 85 % 4.
L'avantage de l'Enquête Européenne sur les Valeurs (EVS5) est, à
cet égard, d'avoir posé les mêmes questions dans tous les pays et d'être
assez précise sur la participation aux associations. Cela ne suffit certes
pas pour éviter les difficultés précédentes, mais l'enquête constitue tout
de même une bonne base pour saisir quelques caractéristiques mar
quantes à l'échelle européenne.
Adhésion et précocité démocratique
Le tableau 1 donne les taux d'adhésions par catégorie d'association
et par pays. Les écarts sont effectivement très importants d'un pays à
l'autre : un monde sépare la Hollande de l'Espagne. Mais, si l'on sou
haite comparer les taux d'adhésions, il faut nécessairement distinguer les
adhérents consommateurs des adhérents militants, les associations de
prestations de service des associations de défense d'intérêts communs.
Certaines adhésions ne sont obtenues, en effet, que parce qu'elles confè
rent un droit d'accès à un terrain de sport ou à un service particulier.
Les taux d'adhésion ne sont alors que le reflet des différences d'offres
et non de « cultures participatives » différentes. Aussi, les plus grands
écarts sont bien là où on les attend : les syndicats, les associations de
2. Ibid.
3. Tous ces résultats, et d'autres, sont repris dans Martine Barthélémy, « Les associa
tions dans la société française : un état des lieux », tome I, Les cahiers du Cevipof, n° 10,
juin 1994.
4. Ibid, p. 11.
5. European Values Survey, 1990. La participation aux associations en Europe 315
sports et de loisirs, les organisations religieuses, les associations artis
tiques et culturelles sont, dans l'ordre, les associations où les différences
entre pays sont les plus marquées. Les organisations religieuses dépen
dent évidemment fortement des convictions religieuses de chaque pays
et de l'organisation ecclésiale; le cas de la Hollande étant tout à fait à
part puisqu'il y coexiste trois communautés dont le dyna
misme passe par les associations. Les associations de sports et de loisirs
et les associations artistiques et culturelles dépendent, elles, fortement
des offres du privé et du public. Quant aux syndicats, on ne peut attr
ibuer les différences nationales à des différences en terme de militan
tisme : leurs « différences s'expliquent en partie par la puissance
financière des organisations et par les services qu'elles rendent à leurs
adhérents, qui en contrepartie payent des cotisations élevées »6. D'un
pays à l'autre, les syndicats ne remplissent pas exactement le même rôle,
même si leur raison première était partout la même.
Même en dehors de ces quatre types d'associations, cependant, la
France reste en deçà de la moyenne7, confirmant l'image de pays p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents