La pêche côtière en Rance, entre la limite transversale de la mer et Dinan - article ; n°1 ; vol.46, pg 114-121
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Annales de Bretagne - Année 1939 - Volume 46 - Numéro 1 - Pages 114-121
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Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

D. Demidoff
La pêche côtière en Rance, entre la limite transversale de la mer
et Dinan
In: Annales de Bretagne. Tome 46, numéro 1-2, 1939. pp. 114-121.
Citer ce document / Cite this document :
Demidoff D. La pêche côtière en Rance, entre la limite transversale de la mer et Dinan. In: Annales de Bretagne. Tome 46,
numéro 1-2, 1939. pp. 114-121.
doi : 10.3406/abpo.1939.1790
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1939_num_46_1_1790LA PÊCHE CÔTIÈRE EN RANCE
ENTRE LÀ LIMITE TRANSVERSALE DE LA MER
ET DINAN.
Parmi les côtes de France, les côtes bretonnes sont de beaucoup
les plus peuplées. L'examen d'une carte de densité de population
en Bretagne par zones d'éloignement de la mer montre que la
zone qui comprend plus de 200 habitants au kilomètre carré
longe le plus souvent le littoral. Exemple unique en Bretagne :
elle suit les deux rives de la Rance jusqu'à quelques kilomètres
à l'aval de Dinan x
La Rance, née dans les monts du Mené, reste un tout petit cours
d'eau jusqu'à Dinan. Sortie des terrains granitiques, elle s'élargit
en plusieurs endroits qu'on nomme des « plaines » et atteint
parfois jusqu'à deux kilomètres et demi. C'est alors le type clas
sique de la « ria », magnifique avenue d'eau, aux extrémités de
laquelle se trouvent les trois villes-ports de Saint-Malo, Saint-
Servan et Dinard. La marée se fait sentir de façon très
puissante dans ce golfe long et profond, aux ramifications
multiples, très favorable, par suite, à la vie maritime et qui
abrite sur ses bords de nombreux pêcheurs côtiers.
Le décret du 28 décembre 1926 a fixé la limite de la pêche
côtière en Rance au pont de Dinan, premier obstacle à la navi
gation, point de cessation de la salure des eaux. Le même décret
a situé la limite de l'inscription maritime à l'écluse de Livet
ou du Châtelier à six kilomètres à l'aval de Dinan. C'est à partir
de là, jusqu'à la mer à sa limite transversale, que s'étend, sur
18 kilomètres, la Rance maritime.
1. Voir E, Roberi, Annales de Géographie, 1904, XIII, pp. 296-309. PÊCHE CÔTIÈRE EN RANCE 115 LA
DINAN
Le nombre des pêcheurs cô tiers a toujours été très faible à
Dinan dans les dernières années. Le nombre et le tonnage des
bateaux a fort peu varié. Au point de vue des quantités et de
la valeur des produits péchés il est difficile d'arriver à une con
clusion : l'on a, semble-t-il, affaire depuis 1926 à une série
d'années moyennes.
Bateaux Pêcheurs Tonnage Quantités Valeurs
49.310 fr. 1925 7 19 tx 8.550 kg. 6
36 . 700 1926 6 10 21 4.400
6 46.560 1927 8 21 4.695
6.000 63.080 1928 6 8 21
1929 6.435 69.940 7 9 24
1930 7 10 24 4.870 51.920
1931 6 9 20 3.805 41.310
46.060 1932 7 10 24 4.245
1933 6 9 20
La statistique donne ensuite le chiffre global pour Dinan,
Saint- Jacut, Pleudihen, Plouer.
La pêche semble devoir disparaître à bref délai dans ce secteur :
c'est ce que nous avons pu conclure des informations recueillies.
Il n'existait plus en 1937, dans la garderie de Dinan, que trois
patrons pratiquant la petite pêche. Le seul bateau existant à
Dinan appartenait à un pensionné. Les deux autres patrons
résidaient à Taden et à La Hisse, villages situés à l'aval de cette
ville.
Le fait d'être à 24 kilomètres de la mer et la réglementation
nouvelle apportée par le décret de décembre 1926, suivant
laquelle la navigation et la pêche faites en amont de la limite de
l'inscription maritime ne comptent plus pour la pension,
expliquent en grande partie ce déclin.
Au nord de l'écluse du Chatelier s'étend le domaine de la
garderie de Plouer, qui occupe la rive gauche de la Rance. 116 LA PÊCHE CÔTIÈRE EN RANGE
Celle de Pleudihen lui fait face sur la rive droite. Leur limite
commune au nord est le pont reliant le port Saint-Hubert au
port Saint-Jean.
PLOUER
Plouer est la commune des Côtes-du-Nord où se trouve le
plus grand nombre de Terreneuviers en comparaison du chiffre
de population, soit plus de 300 sur 3.200 habitants. La statistique
ne mentionne en contre-partie que bien peu de pêcheurs côtiers.
Ici nous avons affaire à des marins ayant gagné leur pension et
n'ayant nul besoin de pratiquer cette industrie pour se subvenir.
Ce sont presque tous d'anciens Terreneuviers. Les autres sont
des pêcheurs-cultivateurs qui, dans l'intervalle de la campagne
à Terre-Neuve, font aussi la petite pêche. Ils ne vont pas pêcher
le maquereau en rade de Saint-Malo dont ils sont assez éloignés,
mais restant en Rance, ils prennent suivant la saison, mulets,
bars, congres, raies, etc.
Bateaux Pêcheurs Quantités Valeur
1925 19 19 2.690 kg. 19.045 fr.
1926 12 12 2.355 19.930
1927 9 9 2.670 23.350
1928 11 11 2.375 19.950
1929 13 15 1.872 16.400
1930 12 20.462 12 2.310
1931 13 25.640 13 2.985
1932 18 18 3.105 27.688
1933 17 22 2.990 25.920
1934 14 18 3.315 28.420
1935 15 4.280 34.855
1936 17 3.639 32.455
La statistique montre qu'après une période de stabilité durant
les années 1925-1930 l'accroissement des quantités est continu.
Il y a également accroissement des valeurs, mais dans un rapport
moindre. Le tonnage général de la flottille actuellement de LA PÊCHE CÔTIÈRE EN RANCE 117
23 tonneaux a constamment décru depuis 1922, date où il attei
gnait 34 tonneaux pour tomber à 14 tonneaux en 1927 et remonter
ensuite. Le moteur qui avait fait une timide apparition en 1926
n'est plus du tout employé depuis.
La pêche du bar se pratique surtout de mars à septembre, celle
du mulet en février, celle du congre d'avril à juin puis en août
et novembre. La crevette est surtout pêchée l'été, la vente en
étant alors facile sur les marchés de Dinan et de Dinard.
Mentionnons enfin deux ressources, le goémon et le sable,
dont la valeur atteint le plus souvent le tiers de la valeur totale
du produit de la pêche.
PLEUDIHEN
Pleudihen possède une cale à Mordreuc mais celle-ci n'est
accessible qu'à haute mer et aux bateaux de moins de 80 ton
neaux.
En 1936, sur 29 patrons inscrits, 11 étaient des professionnels,
les autres étaient à classer hors série, ayant déjà gagné leur pen
sion. On comptait quatre bateaux à moteur, dont deux de 5 à
6 chevaux, ce qui leur permettait d'aller pêcher en rade de
Saint-Malo. Mais les limites habituelles de la pêche sont les
limites mêmes de la garderie. L'un des engins le plus employé
est le carrelet, dont l'usage est d'ailleurs une tolérance. Les
crustacés sont péchés aux grandes marées, mais au delà de la
limite transversale de la mer.
Valeurs Bateaux Tonnage Pêcheurs Quantités
1925 44 87 tx 63 8.265 kg. 69.660
1926 42 75 51 9.650 85.330
1927 48 81 58 8.659 93.044
106.360 1928 45 77 60 9.285
76.686 1929 45 79 59 6.870
68.710 1930 46 80 51 5.785
77.846 1931 42 82 53 6.535
93.688 1932 46 84 56 7.232 LA PÊCHE CÔTIÈRE EN RANCE 118
La statistique donne ensuite le chiffre global pour Dinan,
Plouer, Pleudihen réunis.
PLEURTUIT
Au delà du viaduc qui relie le port Saint-Jean au port Saint-
Hubert, s'étendent les garderies de Pleurtuit et de Saint-Suliac,
qui vont jusqu'à la limite transversale de la mer : la ligne
Cancaval-Le Quelmer. Le bourg de Pleurtuit où réside le garde
maritime est à quatre kilomètres à l'intérieur des terres, mais la
population maritime est concentrée à Jouvente, la Landriais et
le Minihic.
Bateaux Pêcheurs Quantités Tonnage Valeurs
1925 37 69 tx 72 25.250 kg. 86.130 fr
1926 46 65 73 45.510 164.500
1927 38 62 62 29.655 100.125
1928 40 64 54 29.040 101.250
56 1929 43 60 24.000 82.400
1930 38 44 12.730 82.375
1931 38 78 50 8.760 60.150
76 46 1932 38 9.550 68.775
1933 38 68 45 7.930 59.400
1934 40 46 70 4.075 26.650
1935 41 67 47 6.970 61.870
Pendant cette période le nombre et le tonnage des bateaux
a peu varié ; celui des pêcheurs a toujours été diminuant.
Mais autrement plus important nous apparaît le fait de la
diminution très brusque des quantités pêchées, dont le début
a été marqué par Tannée 1930. Si bien qu'il ne faut pas
s'é

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