La pharmacie de l Escorial (suite) : Ce qu elle fut - Ce qui reste - article ; n°171 ; vol.49, pg 206-212
14 pages
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La pharmacie de l'Escorial (suite) : Ce qu'elle fut - Ce qui reste - article ; n°171 ; vol.49, pg 206-212

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1961 - Volume 49 - Numéro 171 - Pages 206-212
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Hossard
La pharmacie de l'Escorial (suite) : Ce qu'elle fut - Ce qui reste
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 49e année, N. 171, 1961. pp. 206-212.
Citer ce document / Cite this document :
Hossard Jean. La pharmacie de l'Escorial (suite) : Ce qu'elle fut - Ce qui reste. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 49e année,
N. 171, 1961. pp. 206-212.
doi : 10.3406/pharm.1961.7600
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1961_num_49_171_7600LA PHARMACIE
DE Ce qu'elle L'ESCORIAL fut - Ce qui reste
h.
Ce qui reste.
De tout ce brillant passé, que nous reste-t-il?
Rien dans le monastère même ; mais, dispersés dans diverses
collections ou musées, quelques pots de pharmacie qui ont retenu
notre attention. Ces pots sont identifiables aux éléments suivants,
inclus dans leur décoration : le lion de saint Jérôme, symbole de
l'ordre des Hiéronymites, et le gril de Laurent, sous le vo
cable duquel était placé le monastère.
Ces pièces de céramique peuvent se ramener à deux types.
Le plus ancien et le plus intéressant est représenté au Musée na
tional archéologique de Madrid par un pot de 28,5 cm de haut
eur, à panse arrondie, sans anse, à décor bleu, blanc et jaune.
Un pot identique de forme, et de décor du même style, est repro
duit dans l'ouvrage intitulé Ceramica farmaceutica. Le docteur
Chompret, dans ses Faïences primitives françaises, et sous la
rubrique Pays-Bas, reproduit un autre spécimen de ces pots con
servés au Schlossmuseum de Berlin. A l'Institut de Valence, à
Madrid, existe un pot de 30 cm de hauteur aux mêmes attributs
et au décor identique de style, mais en forme de tonnelet.
A quel centre de production céramique doit-on attribuer ces
pièces? Sans aucun doute à Talavera de la Reina. Cette petite >
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iiJI Page d'album présentant un modèle d'ornements
du style Floris (1571).
Pot de l'apothicairerie de l'Escorial (début du xvif s.)
à décor inspiré par un de ces modèles.
Revue H.P., 1961. PI. XV ^NK-T'L ic% _ 3 Pter^ -W6I ~ijO -/¦*-/ WW Pots de l'apothicairerie de l'Escorial,
attribués aux ateliers de Talavera.
a) En haut, à gauche : Albarel (1er quart du xvn° siècle),
b) En à droite : Cruche (même époque).
c) En bas, à gauche : Autre cruche à décor inspiré par une
gravure flamande (Voir pl. XVII) (même époque).
d) En bas, à droite : Autre cruche (xviip siècle).
Revue H. P., 1961. Pl. XVI. J/î^ A^ _T1_ ,> a£_ s ^^~/W-4e_ fH. Gravure de Philippe Galle (Anvers, xvip s.)
d'après Van der Straet (chasse au faucon) (xvie s.).
Le décor du pot reproduit planche XVI, c,
est une réplique du dessin original de Van der Straet.
Revue H.P., 1961. Pl. XVII. PHARMACIE DE L'ESCORIAL 207 LA
cité de la province de Tolède, dont la vocation céramique remonte
certainement au XVe siècle, était au siècle suivant en pleine pros
périté. On y comptait jusqu'à huit ateliers occupant plus de deux
cents ouvriers et dont certains, tels ceux de Juan Fernandez et
de Loaysa, brillaient d'un vif éclat. La renommée de Talavera
était bien établie des 1530. Dans la deuxième moitié du siècle,
elle débordait largement le cadre de la province. Les seigneurs
et les hauts fonctionnaires venaient s'y approvisionner en pièces
tant en blanc qu'en polychrome. Ses maîtres formaient des dis
ciples que l'on retrouve sur certains grands chantiers, tels maest
ro Oliva, au palais de la Généralité de Valence, ou Lorenzo, de
Madrid, au palais de la Deputation de Barcelone. La logique voul
ait que Philippe II ou son maître d'uvre s'adressât à ce centre
castillan beaucoup plus voisin du chantier que les fabriques an-
dalouses ou levantines de Triana ou de Manises. La faveur royale
de Philippe II semble s'être particulièrement exercée à l'égard
de Talavera pendant le dernier quart du siècle. Nous lisons dans
le Père Zarco Guevas : « La princesse Juana, sur de Philippe II,
avait divers articles en poterie blanche de Talavera, en 1573, et,
deux ans plus tard, le roi lui-même donna trois cent cinquante-
neuf pièces à l'Escorial. Elles semblent avoir servi à la pharmac
ie et au réfectoire ».
Enfin, nous connaissons le contrat de commande des pavés de
revêtement destinés à l'Escorial, passé le 31 janvier 1570,
entre le Père Antonio de Villacastin et le maître Fernandez,
contrat extrêmement important puisque portant sur la fourniture
de treize mille huit cents azuleros. Notons en passant que ces pavés,
dont le dessin en bleu et blanc est composé de feuilles d'acanthe
rayonnantes, formant un décor régulier par l'assemblage de quat
re éléments carrés, ces roues d'acanthe s'intercalant dans un
support architectonique composé de bandes blanches verticales
et horizontales et de cercles aux intersections, sont encore en place
à l'heure actuelle au réfectoire et dans les salles capitulaires du
couvent.
Notons également l'importance du débouché que constituaient
pour les fabriques espagnoles les commandes de pavés de revê
tement, pavés ayant toujours occupé une place importante dans
l'architecture à la manière orientale et destinés le plus souvent
à des édifices religieux sous forme de panneaux historiés ou fr
équemment sous forme de devants d'autel.
Ces ensembles de céramique, souvent de dimensions impor-.
tantes, sont fréquents dans toute la province de Tolède, à Talavera 20S REVUE n'HISTOIRB DE LA PHARMACIE
même et dans ses environs. L'étude des éléments décoratifs com
posant les bordures des panneaux est particulièrement révélatrice
et permet de fixer l'époque de nos pots de pharmacie de l'Escorial.
Dans le musée Ruiz de Luna, à Talavera, nous avons pu ad
mirer un petit panneau de 0,52 X 0,70 m portant la date de 1571,
dont l'analogie avec nos pots est particulièrement évidente. Nous
y retrouvons un décor continu organisé autour d'axes de symét
rie verticaux, comprenant des cartouches rectangulaires ou cir
culaires, des lanières enroulées, des grappes stylisées, enfin des
personnages ailés et coiffés de plumes d'indien. Ces divers él
éments sont dessinés en trompe-l'il à l'aide d'un cerne bleu d'
épaisseur variable donnant l'illusion d'un décor plaqué sur la sur
face du support céramique. L'ensemble évoque invinciblement un
travail de ferronnerie, impression renforcée encore par les for
mes découpées à angles droits et par les trous faits comme h
l'emporte-pièce.
Où devons-nous chercher l'origine de ce décor?
L'influence italienne, si elle avait marqué dans l'histoire de
la céramique espagnole, au début du siècle, à la suite de l'arri
vée de Niculoso Pisano à Seville, le début d'une ère nouvelle par
l'introduction de la technique du décor peint, ne nous semble
pas jouer un grand rôle chez nos décorateurs castillans de 1570.
Beaucoup plus important nous semble le rôle joué par la gra
vure dans la diffusion et l'évolution des styles décoratifs de cette
époque. D'abord par l'énormité de l'uvre gravée de ce siècle,
qui vit la naissance de la gravure en creux sur métal, et l'ép
anouissement de centres internationaux d'édition et d'échanges de
l'importance de Francfort, Paris et surtout Anvers. Ensuite, en
ce qui concerne plus spécialement l'Espagne, les liens politiques
s'ajoutant aux liens économiques et au brassage dû aux luttes
militaires devaient nécessairement entraîner entre les différentes
parties de l'empire espagnol des interpénétrations culturelles et
artistiques. Entre Anvers, l'opulente capitale des Flandres, alors
à l'apogée de sa fortune, et la capitale espagnole, les échanges
étaient constants. Nous en avons déjà eu un exemple avec Jehan
Lhermite. En 1589 sera publié à Madrid un recueil de planches
sur l'Escorial, planches dessinées par Juan de Herr

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