La population de la ville de Vannes au début et à la fin du XVIIIe siècle - article ; n°4 ; vol.35, pg 610-626
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Annales de Bretagne - Année 1921 - Volume 35 - Numéro 4 - Pages 610-626
17 pages

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Publié le 01 janvier 1921
Nombre de lectures 23
Langue Français
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Extrait

E. Martin
La population de la ville de Vannes au début et à la fin du XVIIIe
siècle
In: Annales de Bretagne. Tome 35, numéro 4, 1921. pp. 610-626.
Citer ce document / Cite this document :
Martin E. La population de la ville de Vannes au début et à la fin du XVIIIe siècle. In: Annales de Bretagne. Tome 35, numéro 4,
1921. pp. 610-626.
doi : 10.3406/abpo.1921.1571
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1921_num_35_4_1571E.MARTIN
La population de la ville de Yannes au début
et à la fin du XVIIIe siècle
Le premier recensemerit général de la population n'a eu
lieu en France qu'en 1801. Il en fut fait un deuxième en 1815,
et un troisième en 1821. Les dénombrements intermédiaires
ne furent que des estimations par masses et par approximation
de la population de chaque département. Et ce n'est que depuis
1831 qu'il est procédé à ces opérations, tous les cinq ans,
dans des conditions qui inspirent désormais toute confiance leurs résultats.
Antérieurement, et notamment au moyen âge, de nombreux
essais furent tentés pour obtenir, en vue de la levée des
impôts, des renseignements sur,4e nombre des habitants et
des feux dans quelques provinces, ou dans des localités
déterminées. Mais il n'y eut jamais de recensement général
et par tête. Et, sous Louis XIV, les intendants chargés
d'effectuer des dénombrements se contentaient de donner dans
leurs mémoires descriptifs, par calcul ou estimation, le
nombre. probable des habitants de leur province..
De nos jours, les historiens et les statisticiens ont employé
des méthodes variées pour évaluer la population de la France
à diverses époques. Les uns se sont servis de cartulaires
d'abbayes où les familles des serfs se trouvent recensées;
d'autres ont utilisé les états des paroisses et des feux dressés
pour les officiers de finance du roi. Tous ont établi leurs
calculs sur des hypothèses attribuant à la famille, ou au feu,
un nombre moyen d'habitants qui varie généralement de 3 POPULATION DE LA VILLE DE VANNES 611 LA
à 5. Les différences que l'on relève dans leurs évaluations
résultent donc le plus souvent du choix du coefficient adopté
pour leurs calculs, et aussi de l'étroitesse de la base sur
laquelle reposent ces calculs quand les données recueillies
ne concernent que certaines portions très limitées du
territoire.
On est arrivé en Angleterre à des résultats plus précis et
plus probants, car on a pu y utiliser les recensements très
rigoureux effectués lors de la confection du Domesday Book,
et surtout ceux faits à diverses époques (notamment en 1377)
pour l'établissement de taxes de capitation.
Ce n'est qu'en 1693 qu'un impôt de ce genre fut établi en
France pour la première fois. Ce n'était pas en réalité une
taxe par tête, mais, plutôt un impôt général sur le revenu
présumé, non d'après la fortune des individus, mais d'après
leur rang. A cet effet, tous les sujets du royaume furent
répartis en 22 classes dont la première payait 2.000 livres
et la dernière une livre seulement. Tous les paysans étaient
imposés, excepté les taillables dont la cote était inférieure
à 40 sols. Le clergé était exempt, de même que les mendiants
et les indigents dont les! curés des paroisses devaient fournir
des listes certifiées.
Cette imposition était temporaire et devait disparaître après
la publication de la paix. Elle fut en effet supprimée en 1698,
lors de la paix de Ryswick. Mais la guerre de la Succession
d'Espagne, qui s'ouvrit peu après, obligea à la rétablir dès
le 12 mars 1701. Et, malgré toutes les promesses de l'abolir
dès le rétablissement de la paix, elle devait subsister jusqu'en
1789.
Cette seconde capitation était plus lourde que là première,
le tarif des différentes classes ayant été augmenté de 50%.
C'avait été à l'origine un impôt de quotité levé par les agents
du roi. Mais les Etats, dès novembre 1695, ayant offert une
somme de 1.400.000 livres pour faire eux-mêmes la perception
d'après un tarif plus souple, spécial à la province, la capitation
devint en fait, en Bretagne, un impôt de répartition dont les 612 4 LA POPULATION J>È LA VILLE DE VAWNES
rôles étaient établis dans chaque évêché par des commiss
aires députés des trois ordres.
En 1701 les Etats abonnèrent la capitation pour 1701, 1702
et 1703, à raisonde 2 iniliionB de livres par an, plus les frais
de recouvrement dont ils assumèrent la charge. Une semblable
aggravation de l'impôt entraînait une augmentation, corre
spondante dans le contingent assigné à chaque paroisse et
devait motiver une extrême rigueur dans l'établissement des
rôles qui semblent bien, à cette époque, n'avoir laissé échapper
aucun des sujets imposables.
Pour évaluer le chiffre de la population de la ville de Vannes
au début du XVIIIe siècle, nous avons donc pris pour base
de nos calculs le rôle> établi pour l'année 1702, et dont le
montant est de 23.818 livres 5 sols et 6 deniers. Ce rôle
comprend 2.193 articles, c'est-à-dire 2.193 individus considérés
comme chefs de ménages et taxés nominativement non
seulement pour leur tête, mais aussi pour tous ceux habitant
sous leur toit : femmes, enfants, parents, domestiques ou
compagnons.
Nous .avons fait un compte spécial des dont
le nombre est de 559, et nous avons multiplié les 2.193 cotes
du rôle par le facteur 5 qui nous a semblé pouvoir représenter
la moyenne dès membres de chaque famille. Parmi ces
2.193 ménages il se rencontre, il est vrai, un certain nombre
de célibataires, de veuves et de filles vivant seuls; mais dans
beaucoup de cas on y trouve, outre la femme et les
enfants, divers parents (beaux-pères, belles-mères, neveux,
nièces, etc.) habitant avec le chef de famille. Nous pensons
donc que le coefficient 5, qui correspond à un nombre moyen
d'enfants légèrement inférieur à 3, ne paraîtra, pas exagéré,
surtout si l'on tient compte de la forte natalité de la Bretagne
où, à cette poque, les familles de dix et douze enfants n'étaient
pas rares.
D'autres éléments, en dehors de ceux compris dans le rôle
général de la capitation, entraient dans la composition de la
population. Les ecclésiastiques étaient exempts, mais ils
étaient imposée nominativement pour leurs domestiques; nous '
DÉBUT ET A LA FIN DU XVIIIe SIECLE. i 618 AU
en connaissons donc approximativement le nombre ainsi que
celui de ces derniers. Nous avons encore à comprendre dans
nos calculs lés élèves<du collège des Jésuites, alors en grande
prospérité Wi et les pensionnaires dans les communautés de
femmes. Il faut aussi tenir compte des mendiants, si
nombreux alors <$, ainsi que des vieillards et infirmes hospit
alisés. Enfin la noblesse était imposée avec ses domestiques
sur un rôle spécial que nous n'avons pas retrouvé dans nos
archives; mais d'autres documents nous ont appris <jue le
nombre . des familles nobles résidant alors à Vannes était
d'environ soixante. Nous avons supposé que chacune de ces
familles entretenait au moins trois domestiques.
A l'aide de ces données nous avons établi le tableau suivant
qui résume nos évaluations :
r ™ * * ,- C Membres........ 62) .._ L Clergé séculier ...„....»<_ „>. 112
(Domestiques... 50)
II. Clergé régulier et congre^ Membres 300)
gâtions de femmes ( Domestiques... 74 y
(Familles 60x5=300 /fi_
III. Noblesse 5^ .. ÛA o JOA[ 480
( Domestiques 60x3= 180 y
IV.... Rôle „ A1 général}. . . ( Nombre d'imposés . / ..2. 193 x 5 = 16.965 _ ) li.524 . . KO .
( — de domestiques 559 )
V. Mendiants et indigents (estimation) 1.000
Vï. Ecoliers et pensionnaires des communautés de
femmes (estimation).... t 500
Total 13.990
La viite de Vannes aurait donc eu encore, en 1701,
une population d'environ 14.000 habitants malgré les pertes
sensibles qu'elle avait subies à la suite du départ du Parlement
rappelé à Rennes en 1689. Ce départ dut entraîner l'exode de
(1) D'après

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