La Poudre du chevalier de Godernaux - article ; n°213 ; vol.60, pg 81-91
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1972 - Volume 60 - Numéro 213 - Pages 81-91
Godernaux' s powder.
Godernaux's powder, a secret remedy of the 18th century, was the talk of the town at the time, on account of controversies between the inventor (Godernaux), apothecaries, chemists and public authorities. The powder in question, an antivenereal remedy basically composed of mercury and antimony, had a very precise dosage according to age and the ailments to be assuaged, and was originally contrived in the main for the military.
Put on sale in France and abroad at a number of agents, having been the subject of several pamphlets, dissertations and notices to the public, upheld by certain physicians, condemned by others, Godernaux's Powder was harshly strictured by the learned of the day, but it seems rather difficult to take a stand as to its intrinsic value, considering certain evidence brought forth in its favour.
Das Pulver von Godernaux.
Das Pulver von Ritter von Godernaux war ein geheimes Heilmittel des 18. Jahrhunderts, das wegen der Auseinandersetzungen zwischen dem Erfinder (Godernaux), den Apothekern, den Chemikern und der öffentlichen Hand die ganze damalige Gesellschaft beschäftigte. Es handelt sich um eines die Lustseuche heilendes und aus Quecksilber und Antimon zusammengesetztes Mittel ; von dieser Arznei verwendete man eine ganz bestimmte Dosis je nach dem Alter und dem Übel, das man lindera wollte. Anfangs war dieses Mittel besonders für den Wehrstand gedacht.
Indem es in Frankreich und auch im Ausland bei vielen Vertretern verkauft wurde, war es auch der Gegenstand mancher Hefte, Aufsätze und « Anschlagzettel ». Das von einigen Ärzten verteidigte, von anderen bekämpfte Pulver von Godernaux wurde von den damaligen Gelehrten sehr streng beurteilt ; in Hinsicht aber auf bestimmte Gutachten die es verteidigten, scheint es schwer, über den echten Wert dieses Heilmittels Stellung zu nehmen.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Bonnemain
La Poudre du chevalier de Godernaux
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 60e année, N. 213, 1972. pp. 81-91.
Abstract
Godernaux' s powder.
Godernaux's powder, a secret remedy of the 18th century, was the talk of the town at the time, on account of controversies
between the inventor (Godernaux), apothecaries, chemists and public authorities. The powder in question, an antivenereal
remedy basically composed of mercury and antimony, had a very precise dosage according to age and the ailments to be
assuaged, and was originally contrived in the main for the military.
Put on sale in France and abroad at a number of agents, having been the subject of several pamphlets, dissertations and
"notices to the public", upheld by certain physicians, condemned by others, Godernaux's Powder was harshly strictured by the
learned of the day, but it seems rather difficult to take a stand as to its intrinsic value, considering certain evidence brought forth
in its favour.
Zusammenfassung
Das Pulver von Godernaux.
Das Pulver von Ritter von Godernaux war ein geheimes Heilmittel des 18. Jahrhunderts, das wegen der Auseinandersetzungen
zwischen dem Erfinder (Godernaux), den Apothekern, den Chemikern und der öffentlichen Hand die ganze damalige
Gesellschaft beschäftigte. Es handelt sich um eines die Lustseuche heilendes und aus Quecksilber und Antimon
zusammengesetztes Mittel ; von dieser Arznei verwendete man eine ganz bestimmte Dosis je nach dem Alter und dem Übel, das
man lindera wollte. Anfangs war dieses Mittel besonders für den Wehrstand gedacht.
Indem es in Frankreich und auch im Ausland bei vielen Vertretern verkauft wurde, war es auch der Gegenstand mancher Hefte,
Aufsätze und « Anschlagzettel ». Das von einigen Ärzten verteidigte, von anderen bekämpfte Pulver von Godernaux wurde von
den damaligen Gelehrten sehr streng beurteilt ; in Hinsicht aber auf bestimmte Gutachten die es verteidigten, scheint es schwer,
über den echten Wert dieses Heilmittels Stellung zu nehmen.
Citer ce document / Cite this document :
Bonnemain Henri. La Poudre du chevalier de Godernaux. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 60e année, N. 213, 1972. pp.
81-91.
doi : 10.3406/pharm.1972.8302
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1972_num_60_213_8302o-x-
La Poudre du Chevalier de Godernaux
lieu le du J^ARMI règne chevalier à des de controverses les Louis de (remèdes Godernaux XVI, à secrets sévères la fin occupe du qui entre XVIIIe ont une l'inventeur, défrayé sièole place et importante, la du les chronique début apothicaires du car en XIXe, elle France et la a les poudre donné sous chi
mistes, et les pouvoirs publics. .
Elle a déjà été l'objet de quelques notes et communications. Nous en
ferons la synthèse en les complétant par des documents inédits.
I. Le chevalier de Godernaux
Ancien capitaine de dragons et chevalier de Saint-Louis, le chevalier de
Godernaux, que l'on écrit parfois Goderneaw ou Goderneaw*, se présente lui-
même dans un document de 1784 jusqu'ici inexploité qui figure dans la col
lection de M. Bouvet, conservée à Paris au Conseil National de l'Ordre des
Pharmaciens. Il fait partie d'un recueil d'imprimés dont plusieurs sont
destinés à prouver l'efficacité du remède et d'autres à combattre les auteurs
de contrefaçons vendues à des prix exorbitants.
Voici en quels termes le chevalier de Godernaux se présente dans un
de ces mémoires :
« Je suis originaire du pays de Liège ; ma famille y tient un rang dis
tingué parmi celles de la Noblesse de cette Principauté. Depuis sept géné
rations, nous sommes attachés de père en fils au service de la France : elle
nous est devenue une seconde patrie. Marchant sur les traces de mes ancêt
res, si mon ayeul fut décoré d'une des premières Croix de Saint-Louis que
donna Louis XIV, recommandé par mes actions, j'obtins celle que j'ai Then-
neur de porter à l'âge de vingMrois ans. J'ai fait toutes les campagnes de la
guerre dernière avec quelque distinction, je le dirai, et j'ose croire que M. le
Maréchal de Broglie, sous les ordres duquel j'ai servi, le diroit aussi.
« Ce goût pour les drapeaux François n'est pas le seul qui m'ait été
transmis par mes ayeux. Pendant les intervalles de repos que leur laissoit
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XXI, N° 213, JUIN 1972. 82 REVUE D'HISTOmE DE LA PHARMACIE
la paix, ils s'occupoient à l'étude de la Chymie, dans laquelle ils ont fait
des découvertes heureuses. J'en ai hérité, ainsi que de leur inclination pour
la culture d'une Science qui, sans contredit, est la première des Sciences
Naturelles. »
Des recherches au Minutier central des Archives Nationales m'ont permis
de retrouver récemment que le 23 mars 1782, devant M° Coupery, notaire à
Paris, Godernaux passa un acte de location avec Paris de La Brosse pour
une maison sise rue de Paradis, au loyer de 2.200 livres par an. A cette
époque, la poudre se vendait depuis quelques années : il semble qu'elle ait
déjà rapporté à son auteur de quoi vivre largement, à en juger par l'impor
tance du loyer.
Cette poudre antivénérienne, dite parfois * unique », parfois « suprême »,
était fabriquée, selon son auteur, dans un but patriotique, pour soulager les
militaires spécialement. Le public aussi, bien entendu. Mais le but militaire
était primordial, puisque l'inventeur refusa toujours de livrer son secret
à l'étranger, en particulier aux Anglais.
II. Formule et mode de préparation de la poudre
Dans sa thèse sur les poudres médicamenteuses, M* Dubreuil indique
que la formule en a probablement varié avec le temps. D'après le chimiste
Braconnot, il s'agissait de protochlorure de mercure obtenu par précipitat
ion. Suivant Alyon, c'était de l'antimoine oxydé grisâtre. Selon Chevreuse
et Planche, elle était composée de calomel et de mercure métallique. Pour
Littré, ce serait du calomel mélangé avec 1/608 de protoxyde de mercure.
Ces indications se retrouvent d'ailleurs dans l'Officine de Dorvault de 1844,
où figure la poudre de Godernaux, de même que dans le Dorvault actuel.
Le Dictionnaire encyclopédique de Deohambre, en 1883, signale, lui
aussi, que la composition de la poudre n'a pas toujours donné les mêmes
résultats à l'analyse, mais qu'on y trouve mercure métallique, calomel et
antimoine. Il mentionne son utilisation passée contre les dartres, l'épilepsie,
la syphilis, etc.
Quant à la préparation, elle est longuement expliquée par Godernaux lui-
même dans le document signalé plus haut :
« Entre les autres préparations que je tiens d'eux [mes aïeux], il en est
une singulière, & dont les propriétés sont aussi nombreuses qu'étonnantes.
La base en est le mercure. Je commence par le purifier à la manière ordi
naire : je le soumets ensuite à un agent qui le purifie une seconde fois, & qui
en extrait une matière vénéneuse en telle quantité, & tellement active, que si
ce qui en sort, du poids de 25 livres, étoit étendu dans une quantité d'eau NOUVEL AVIS
INTÉRESSANT A LA SOCIÉTÉ,
LES CITOYENS DE TOUS LES ORDRES 9
SUR
TROIS MILLE GUÉRISONS opérées en derniet
lieu à Paris avec la Poudre médicamenteufe du
Chevalier de Godernaux.
Dont la découverte & les premiers fuccès remontent à près de
foixante ans avant fes épreuves & fon adoption folemnelles en
Angleterre Ôc en France, par ordre exprès des Souverains.
Remède juftement célèbre , fous les aufpices de cette adoption , & par les phéno
mènes falutaires que l'on configne ici fous les yeux de Sa M aje-sté.
Par M, JNDRIÈ U, Docteur en Médecine & en Chirurgie de VUnmrJîtê
dt Montpellier*
Quod vidimus teftamur.
A ORLÉANS,
De l'Imprimerie de L. P. Couret de Villeneuve /Imprimeur -du ,RoL
M. DCC. LX X XI V.
JYEC ASf.ZQSATIQH* ET PERMISSION
PAGE DE TITRE
DU « NOUVEL AVIS A LA SOCIÉTÉ ».
PAR ANDRIEU,
EN FAVEUR DE LA POUDRE DE GODERNAUX
(1784)
Cf. p. 81
Paris, Ordre Nat. Pharm., Coll. Bouvet PL XV LA POUDRE DU CHEVALffiR DE GODERNAUX 83
suffisante pour en faire boire à six cents chevaux, sa violence les feroit tous
périr. Après cette épreuve, le mercure que je revivifie, dépouillé de toutes
ses parties vitriolitiques, arsenicales, aussi limpide & plus coulant que l'eau,
devient phosphorique, & il le devient au point qu'agité d

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