La précision des essais d argent remise en question. Les papiers d Arcet à la Monnaie de Paris - article ; n°158 ; vol.6, pg 5-14
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La précision des essais d'argent remise en question. Les papiers d'Arcet à la Monnaie de Paris - article ; n°158 ; vol.6, pg 5-14

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Revue numismatique - Année 2002 - Volume 6 - Numéro 158 - Pages 5-14
Résumé. — À la fin du XVIIIe siècle, les progrès de l'analyse chimique ont mis au jour, au Laboratoire des Essais de la Monnaie de Paris, les déficiences des méthodes d'essai des pièces et lingots d'argent. Les études de Mathieu Tillet et de Louis- Joseph Gay-Lussac ont permis de cerner la difficulté et de la résoudre en partie. Cependant, Jean-Pierre D'Arcet a montré que les alliages d'argent à bas titre (inférieur à 500 millièmes) sont presque impossibles à analyser à cause d'un défaut d'homogénéité de l'argent bas lors de son refroidissement à la sortie du creuset. Cette situation, discrètement tue par les autorités monétaires, est une information considérable pour les numismates et les historiens de la monnaie s 'intéressant aux époques où l'argent bas ou argent noir circulait.
Summary. — At the end of the eighteenth century, improvement in chemical analysis in the Assaying Laboratory of the Paris' Mint, revealed various failings in the assaying methods for silver coins and ingots. The experiments of Mathieu Tillet and Louis- Joseph Gay-Lussac had very nearly solved the problem, but, Jean-Pierre D'Arcet (director of the laboratory) demonstrated the insurmountable difficulty of assaying base silver (fineness inferior to 50 per cent). The melted alloy lost its homogeneity in the process of cooling. This fact, discretely concealed by the Monetary Authorities, is of great significance for numismatists and monetary historians studying periods or countries where a widespread base silver money (black money) circulation is prevalent.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 72
Langue Français

Extrait

Laurence Calmels
La précision des essais d'argent remise en question. Les
papiers d'Arcet à la Monnaie de Paris
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 158, année 2002 pp. 5-14.
Résumé
Résumé. — À la fin du XVIIIe siècle, les progrès de l'analyse chimique ont mis au jour, au Laboratoire des Essais de la Monnaie
de Paris, les déficiences des méthodes d'essai des pièces et lingots d'argent. Les études de Mathieu Tillet et de Louis- Joseph
Gay-Lussac ont permis de cerner la difficulté et de la résoudre en partie. Cependant, Jean-Pierre D'Arcet a montré que les
alliages d'argent à bas titre (inférieur à 500 millièmes) sont presque impossibles à analyser à cause d'un défaut d'homogénéité
de l'argent bas lors de son refroidissement à la sortie du creuset. Cette situation, discrètement tue par les autorités monétaires,
est une information considérable pour les numismates et les historiens de la monnaie s 'intéressant aux époques où l'argent bas
ou argent noir circulait.
Abstract
Summary. — At the end of the eighteenth century, improvement in chemical analysis in the Assaying Laboratory of the Paris'
Mint, revealed various failings in the assaying methods for silver coins and ingots. The experiments of Mathieu Tillet and Louis-
Joseph Gay-Lussac had very nearly solved the problem, but, Jean-Pierre D'Arcet (director of the laboratory) demonstrated the
insurmountable difficulty of assaying base silver (fineness inferior to 50 per cent). The melted alloy lost its homogeneity in the
process of cooling. This fact, discretely concealed by the Monetary Authorities, is of great significance for numismatists and
monetary historians studying periods or countries where a widespread base silver money (black money) circulation is prevalent.
Citer ce document / Cite this document :
Calmels Laurence. La précision des essais d'argent remise en question. Les papiers d'Arcet à la Monnaie de Paris. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 158, année 2002 pp. 5-14.
doi : 10.3406/numi.2002.1432
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_2002_num_6_158_1432Calmels* Laurence
question1 La précision des essais d'argent remise en
Paris2 Les papiers d'Arcet à la Monnaie de
Résumé. — À la fin du XVIIIe siècle, les progrès de l'analyse chimique ont mis au jour, au
Laboratoire des Essais de la Monnaie de Paris, les déficiences des méthodes d'essai des pièces
et lingots d'argent. Les études de Mathieu Tillet et de Louis- Joseph Gay-Lussac ont permis de
cerner la difficulté et de la résoudre en partie. Cependant, Jean-Pierre D'Arcet a montré que les
alliages d'argent à bas titre (inférieur à 500 millièmes) sont presque impossibles à analyser à
cause d'un défaut d'homogénéité de l'argent bas lors de son refroidissement à la sortie du creus
et. Cette situation, discrètement tue par les autorités monétaires, est une information considé
rable pour les numismates et les historiens de la monnaie s 'intéressant aux époques où l'argent
bas ou argent noir circulait.
Summary. — At the end of the eighteenth century, improvement in chemical analysis in the
Assaying Laboratory of the Paris' Mint, revealed various failings in the assaying methods for si
lver coins and ingots. The experiments of Mathieu Tillet and Louis- Joseph Gay-Lussac had very
nearly solved the problem, but, Jean-Pierre D'Arcet (director of the laboratory) demonstrated the
insurmountable difficulty of assaying base silver (fineness inferior to 50 per cent). The melted
alloy lost its homogeneity in the process of cooling. This fact, discretely concealed by the Monet
ary Authorities, is of great significance for numismatists and monetary historians studying per
iods or countries where a widespread base silver money (black money) circulation is prevalent.
Le 28 février 1837, la Grande-Bretagne ordonne la création du Select Com-
mitee of the Royal Mint afin de clarifier officiellement et éventuellement de
modifier la manière de conduire les essais de l'argent destiné au monnayage.
Cette décision est prise après que la France eut adopté par l'ordonnance du
6 juin 1830 la méthode d'essai de Louis-Joseph Gay-Lussac dite par «voie
humide» en remplacement de la coupellation ou « voie sèche ». Que s'est-il
donc passé de si important pour justifier de telles mesures ?
Depuis l'Antiquité, le titre de l'argent monétaire est scrupuleusement
contrôlé par des spécialistes appelés essayeurs, à l'aide d'une technique appel
ée coupellation. Celle-ci consiste en l'affinage d'une petite quantité d'un allia-
* Route de Lurcy, 03 Le Veurdre.
1 Je tiens à remercier Monsieur Michel Brun, Madame Virginie Rodriguez et Monsieur Pier
re Spoutil du Laboratoire des Douanes de Paris. L'aide qu'ils m'ont apportée dans la compré
hension des opérations de coupellation a été essentielle pour mes recherches.
2 L'archiviste de la Monnaie de Paris, Jean-Marie Darnis a publié le Catalogue des fonds
d'archives de la Monnaie de Paris, 2 volumes parus, Paris, 1996 et 1999.
RN 2002, p. 5-14 Laurence Calmels 6
ge d'argent afin de mesurer la quantité de matière qui en résulte. Par compar
aison avec la masse initiale, on calcule aisément le titre de l'alliage expéri
menté. Citée dans Г Histoire Naturelle de Pline ainsi que dans le non moins
célèbre De Re Metallica de Georg Agricola, cette pratique est restée inchangée
jusqu'au début du XIXe siècle. Il ne semble pas, sauf preuve du contraire, que
de vraies questions aient été posées avant le milieu du XVIIIe siècle et la publi
cation en 1760 du mémoire écrit par des spécialistes des monnaies dont voici
quelques extraits3 :
Ce sont donc les essais qui sont pour ainsi dire la base de tout le commerce des
Etats, puisque les monnoies sont le signe représentant de tous les effets et par ce
qu'elles servent à acquitter l'excédent de la balance de leur commerce respectif,
(page 3)
Par un usage peu réfléchi, mais dont l'ancienneté est encore trop respectée par
plusieurs essayeurs, on a établi deux seules doses de plomb pour les essais d'argent.
[ ] Une longue suite d'expériences nous a démontré que l'une et l'autre de ces
doses sont trop fortes ou trop foibles et qu'il faut nécessairement les proportionner
au degré de pureté de l'argent qu'on veut essayer, (page 4)
II résulte de tout ce qu'on vient de dire, que si de deux essayeurs, l'un ne met
que quatre parties de plomb et l'autre huit, pour l'essai d'un même argent et que si
l'un des deux fait usage de coupelles plus fines et plus compactes que l'autre, leurs
rapport doivent différer d'un ou deux grains.[....] Ainsi le Roi, informé de ces dif
férences, qui proviennent en partie de ce qu'il n'y a point eu de loi qui prescrivît
une méthode uniforme pour faire les essais, et jugeant que, pour la fixer, il est
nécessaire de faire des expériences qui puissent la déterminer d'une façon inva
riable, afin de prévenir sur cette matière toutes incertitudes et variations, également
nuisibles au commerce en général et à l'intérêt des particuliers, Sa Majesté a fait
l'honneur à l'Académie, de nommer par arrêt de son Conseil du 26 novembre de
l'année dernière Messieurs Macquer, Tillet et moi, nous commettant pour faire
toutes les expériences4 que nous jugerions convenables pour déterminer la meilleu
re méthode d'essayer les matières d'or et d'argent et donner notre avis, tant sur les
doses de plomb que sur l'espèce et la qualité des coupelles qu'il faut employer à ces
essais, (page 6)
Ces nombreuses expériences ne résolurent pas complètement le problème
mais conduisirent à la promulgation de l'ordonnance du 5 décembre 1763 com-
3 Tillet, Macquer, Hellot, Mémoire sur les essais de l'or et de l'argent, Paris, 1760.
4 Ces nombreuses expériences, faites par Mathieu Tillet, alors Essayeur Général de la Monn
aie de Paris et membre de l'Académie des Sciences sont décrites avec une précision scientifique
parfaite dans ses deux mémoires : Mémoire sur les essais des matières d'or et d'argent, Paris,
1760 et Mémoire sur les essais des matières d'argent, Paris, 1769. Ces deux écrits se trouvent
reliés avec d'autres œuvres de Mathieu Tillet dans un ouvrage coté 4° 700 à la Bibliothèque de
la Monnaie de Pa

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