La représentation de l opinion  publique populaire dans la presse parisienne révolutionnaire - article ; n°1 ; vol.303, pg 37-47
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Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1996 - Volume 303 - Numéro 1 - Pages 37-47
Ouzi Elyada, La rappresentanza dell'opinione pubblica popolare nella stampa di Parigi.
A Parigi, dal 1789 al 1799, novanta pubblicazioni periodiche e centinaia di libelli fecero finta di riprodurre direttamente la parola popolare. Durante il primo anno della Rivoluzione, i tipi popolari furono casalinghe rivolgendosi ai potenti, i quali non rispondevano loro. Dall'estate 1790, fu il Père Duchesne ad essere il tipo popolare per eccellenza; fu un uomo che, al contrario, rifiuto di conoscere la supériorità dell' « elite » e le sostitui quella del popolo.
Ouzi Elyada, La représentation de l'opinion publique populaire dans la presse parisienne.
A Paris, de 1789 à 1799, 90 publications périodiques et des centaines de pamphlets feignirent de reproduire directement la parole populaire. Pendant la première année de la Révolution, les personnages populaires furent des ménagères qui s'adressaient aux puissants, lesquels ne leur répondaient pas. A partir de l'été 1790, le personnage populaire par excellence est le Père Duchesne, un homme qui, au contraire, refuse de reconnaître la supériorité des élites et leur substitue celle du peuple.
Ouzi Elyada, The Representation of the Popular Public Opinion in the Parisian Press.
A Paris between 1789 and 1799 ninety periodical publications and hundreds of pamphlets feigned to directly reproduce popular speech. During the first year of the Revolution, the personae of popular speech was represented by wives addressing the authorities. However, this persona got no response. Beginning with the spring of 1790, the popular persona par excellence is a man, the Père Duchesne. The Père Duchesne refused to acknowledge the superiority of the political élite and, instead, recognized the people as the sovereign.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 103
Langue Français

Extrait

Ouzi Elvada
La représentation de l'opinion publique populaire dans la presse
parisienne révolutionnaire
In: Annales historiques de la Révolution française. N°303, 1996. pp. 37-47.
Riassunto
Ouzi Elyada, La rappresentanza dell'opinione pubblica popolare nella stampa di Parigi.
A Parigi, dal 1789 al 1799, novanta pubblicazioni periodiche e centinaia di libelli fecero finta di riprodurre direttamente la parola
popolare. Durante il primo anno della Rivoluzione, i tipi popolari furono casalinghe rivolgendosi ai potenti, i quali non
rispondevano loro. Dall'estate 1790, fu il Père Duchesne ad essere il tipo popolare per eccellenza; fu un uomo che, al contrario,
rifiuto di conoscere la supériorità dell' « elite » e le sostitui quella del popolo.
Résumé
Ouzi Elyada, La représentation de l'opinion publique populaire dans la presse parisienne.
A Paris, de 1789 à 1799, 90 publications périodiques et des centaines de pamphlets feignirent de reproduire directement la
parole populaire. Pendant la première année de la Révolution, les personnages populaires furent des ménagères qui
s'adressaient aux puissants, lesquels ne leur répondaient pas. A partir de l'été 1790, le personnage populaire par excellence est
le Père Duchesne, un homme qui, au contraire, refuse de reconnaître la supériorité des élites et leur substitue celle du peuple.
Abstract
Ouzi Elyada, The Representation of the Popular Public Opinion in the Parisian Press.
A Paris between 1789 and 1799 ninety periodical publications and hundreds of pamphlets feigned to directly reproduce popular
speech. During the first year of the Revolution, the personae of popular speech was represented by wives addressing the
authorities. However, this persona got no response. Beginning with the spring of 1790, the popular persona par excellence is a
man, the Père Duchesne. The Père Duchesne refused to acknowledge the superiority of the political élite and, instead,
recognized the people as the sovereign.
Citer ce document / Cite this document :
Elvada Ouzi. La représentation de l'opinion publique populaire dans la presse parisienne révolutionnaire. In: Annales
historiques de la Révolution française. N°303, 1996. pp. 37-47.
doi : 10.3406/ahrf.1996.1831
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1996_num_303_1_1831LA REPRESENTATION
DE L'OPINION PUBLIQUE POPULAIRE
DANS LA PRESSE PARISIENNE
RÉVOLUTIONNAIRE
Le média imprimé est employé depuis le début de la Révolution fran
çaise comme moyen principal de communication avec le petit peuple de
Paris. Les rues de Paris sont inondées par des pamphlets et des publica
tions périodiques qui visent explicitement le milieu artisanal et le petit
commerce de la ville. Ces publications sont lues, en général, à haute voix
dans la rue, à l'atelier, au cabaret et à l'intérieur des sociétés populaires (1).
Pour établir un rapport valable et efficace avec le public populaire,
les auteurs se servent de deux techniques de communication principales :
la première consiste à décrire l'auteur comme un ami du peuple. Dans
ce cas de figure, l'auteur ne prétend jamais qu'il appartient au milieu popul
aire. Il se présente devant le lecteur/auditeur comme quelqu'un qui, bien
qu'appartenant à la culture des élites, est capable de comprendre et d'aider
le petit peuple. L'image de l'ami sert l'auteur pour parler avec ses lecteurs
de cœur à cœur : il explique le « dessus » et le « dessous » de l'actualité
révolutionnaire, dévoile les dangers qui menacent le public populaire et
propose des moyens pour agir contre ces dangers. L'Ami du peuple de
Marat et l'Orateur du peuple de Fréron sont les plus célèbres représentants
de cette catégorie de presse. Leurs auteurs exploitent la représentation d'un
porte-parole amical afin de façonner des modes de comportements popul
aires violents à l'égard des personnages et des groupes désignés comme
les « ennemis ».
(1) Pour la question de la lecture populaire pendant la Révolution française, voir R. Monnier, « La
lecture en milieu populaire dans le département de Paris », Dix-huitième siècle, n° 21, 1989, pp. 226-231.
Id., L'Espace public démocratique : étude de l'opinion à Paris de la Révolution au Directoire, Paris,
1994, pp. 97-113. F. Parent, « De la nouvelle pratique de lecture », in Histoire de l'édition française,
sous la direction de R. Chartier et H.-J. Martin, Paris, 2e éd., 1990, t. II, pp. 801-808.
Annales Historiques de la Révolution Française — 1996 — N° 1 OUZI EL Y AD A 38
Mais il existe, également, depuis le début de la Révolution, des publi
cations plus modérées comme l'Ami des citoyens. Ce dernier adopte une
attitude plus pédagogique à l'égard de son lecteur/auditeur. Leurs auteurs
jouent le rôle des intermédiaires culturels, dont le but est d'expliquer et
de clarifier en langage simple et figuratif les affaires complexes débattues
à l'Assemblée nationale (2).
La deuxième technique employée pour communiquer avec le milieu
populaire est fondée sur le principe de camouflage. L'auteur cache son
identité et son appartenance sociale à l'aide du masque d'un personnage
populaire imaginaire qui est situé dans le discours comme le sujet principal
d'énonciation. A l'aide de ce personnage-masque, l'auteur essaie de repré
senter une voix populaire « authentique », qui exprime des opinions sur
les affaires révolutionnaires de manière indépendante, sans l'intervention
des représentants de la culture des élites. Pour ce but, le personnage imagi
naire emploie un langage affectif, imagé et injurieux contenant des expres
sions tirées de l'argot populaire parisien.
La plupart de ces textes sont rédigés en style comique, conçu comme
moyen de séduction et de persuasion du public populaire. Les publications
de ce genre apparaissent d'abord sous forme de pamphlets isolés, puis à
partir de 1790 ils sont publiés en séries. Quelques-unes ont duré plus de
trois ans, et la dernière disparaît à la fin de 1799. Dans l'ensemble, on
trouve durant la Révolution, et à Paris seulement, 90 publications pério
diques et des centaines de pamphlets centrés autour de personnages popul
aires imaginaires (3).
Pendant la première année de la Révolution, les auteurs préfèrent se
servir des personnages féminins comme les représentants de l'opinion
publique populaire, mais à partir de 1790, ils sont remplacées progress
ivement par des personnages masculins.
Dans cette étude, nous allons comparer l'usage de symboles féminins
et masculins de l'opinion populaire. Nous allons démontrer les différentes
techniques de la mise en scène des personnages et analyser la représen
tation du petit peuple de Paris, telle qu'elle est projetée par eux.
(2) Sur le discours de Marat dans son Ami du peuple, voir Ch. Goetz, « Marat et son double »,
in J.P. Marat, œuvres politiques, 1789-1793, Bruxelles, 1993, t. V, pp. 979-1009. Sur l'usage pédagogique
de la métaphore d'« ami », voir, L'Ami des citoyens au journal pour chacun des classes du peuple (BN
8° Lc2-432), « Prospectus », pp. 1-4. Voir aussi J. Guilhaumou, « Décrire la Révolution française, les
porte-parole et le moment républicain (1790-1793) », Annales ESC, juillet-août 1991, n° 4, pp. 949-970.
(3) Sur les quatre-vingt-dix journaux populaires publiés pendant la Révolution, soixante-dix furent
publiés entre 1789 et août 1792. Voir O. Elyada, Presse populaire et feuilles volantes de la Révolution
à Paris, 1789-1792 : Inventaire méthodique et critique, Paris, 1991. la représentation de l'opinion publique populaire 39
La mise en scène du porte-parole féminin
La première série de pamphlets utilisant des personnages populaires imagi
naires apparaît pendant le printemps de 1789. C'est la période qui correspond
à l'élection des États généraux (4). Ces pamphlets sont centrés autour de
personnages féminins : les poissardes, les marchandes des Halles de Paris.
Une partie des pamphlets est rédigée en forme de dialogue. La femme
est située au marché, ou au cabaret, lieux où l'on échange des avis sur
les affaires révolutionnaires. Les participantes sont identifiées par leurs
appellations : Mme Saumon, Mme Engueule, la mère Simon, Catherine,
Margot, etc. Dans certains textes, o

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