La représentation des phares à l époque romaine - article ; n°2 ; vol.91, pg 845-872
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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1979 - Volume 91 - Numéro 2 - Pages 845-872
Michel Reddé, ~~La représentation des phares à l'époque romaine~~, p. 845-872. Les phares ont existé dans l'Antiquité au moins depuis l'époque hellénistique, mais leur architecture reste fort mal connue, dans la mesure où peu de vestiges de ces monuments ont été mis au jour. C'est pourquoi bien des auteurs ont tenté de reconstituer ces phares à partir des documents figurés, voire d'identifier certains d'entre eux. Or un examen approfondi des sources montre que les phares sont, le plus souvent, représentés de façon conventionnelle, à partir de modèles stéréotypés, et non d'après la réalité. On peut ainsi discriminer certains documents dont on a cru longtemps qu'ils figuraient des phares, par confusion avec d'autres bâtiments construits en bordure de mer, notamment les maisons à tour. En revanche, on cerne mieux l'originalité de certaines représentations, notamment celles du phare d'Alexandrie, dont une nouvelle reconstruction est ici proposée.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 69
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Reddé
La représentation des phares à l'époque romaine
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 91, N°2. 1979. pp. 845-872.
Résumé
Michel Reddé, La représentation des phares à l'époque romaine, p. 845-872.
Les phares ont existé dans l'Antiquité au moins depuis l'époque hellénistique, mais leur architecture reste fort mal connue, dans
la mesure où peu de vestiges de ces monuments ont été mis au jour. C'est pourquoi bien des auteurs ont tenté de reconstituer
ces phares à partir des documents figurés, voire d'identifier certains d'entre eux. Or un examen approfondi des sources montre
que les phares sont, le plus souvent, représentés de façon conventionnelle, à partir de modèles stéréotypés, et non d'après la
réalité. On peut ainsi discriminer certains documents dont on a cru longtemps qu'ils figuraient des phares, par confusion avec
d'autres bâtiments construits en bordure de mer, notamment les maisons à tour. En revanche, on cerne mieux l'originalité de
certaines représentations, notamment celles du phare d'Alexandrie, dont une nouvelle reconstruction est ici proposée.
Citer ce document / Cite this document :
Reddé Michel. La représentation des phares à l'époque romaine. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 91,
N°2. 1979. pp. 845-872.
doi : 10.3406/mefr.1979.1214
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1979_num_91_2_1214MICHEL REDDÉ
LA REPRÉSENTATION DES PHARES
À L'ÉPOQUE ROMAINE
Depuis la monumentale étude de Thiersch sur le phare d'Alexandrie,
parue en 1900 ', peu de chercheurs se sont intéressés à l'iconographie et à
l'architecture des phares antiques. Mis à part un article de Stuhlfaut sur le
phare d'Ostie, déjà ancien2, et quelques monographies limitées à des monu
ments bien précis3, nos connaissances ont relativement peu progressé
depuis le début du siècle, comme si le travail d'H. Thiersch paraissait définit
if à beaucoup. Il est vrai que le savant allemand, examinant l'ensemble des
documents littéraires et figurés connus à l'époque, avait pu proposer une
reconstruction raisonnable du phare d'Alexandrie; toutefois, bien des repré
sentations où Thiersch croyait reconnaître des phares semblent aujourd'hui
sujettes à caution et méritent d'être réexaminées. De nombreux documents
sont venus s'ajouter à ceux que l'on possédait à l'époque, modifiant quelque-
1 H. Thiersch, Pharos, Antike und Islam, Leipzig, 1900. Cette étude a rendu cadu
que la bibliographie antérieure, notamment E. Allard, Les phares Paris, 1889;
L. A. Veitmeyer, Leuchtfeuer und Leuchtapparate, München-Leipzig, 1900. Certains
ouvrages postérieurs à celui de Thiersch sont aujourd'hui oubliés, notamment
M. Buchwald, im Altertum, Weltverkehr une Weltwirtschaft, 1912, p. 78;
R. Hennig, «Beiträge zur älteren Geschichte der Leuchttürme, Jahrbuch des Vereins deut
scher Ingenieure, 1914-5, p. 35. U. Monneret de Villard, // faro di Alessandria, dans Bull
etin de la société archéologique d'Alexandrie, V, 1912, p. 13.
2 G. Stuhlfaut, Der Leuchtturm von Ostia, dans Römische Mitteilungen, 58, 1938,
p. 139-163.
3 Par exemple M. Wheeler, The Roman Lighthouse at Dover, dans Archaeological
Journal, 36, 1929, p. 29; A. Maiuri, La specola di Miseno, dans Rendiconti della Accade
mia di Archeologia, lettere e belle arti, Napoli, XXIV-XXV, 1949-50, p. 257; H. Seyrig,
Antiquités Syriennes: le phare de Laodicée, dans Syria, 1952, p. 54; R. Bartoccini et
R. Zanelli, // porto romano di Leptis Magna, dans Bollettino del Centro di studi per la sto
ria dell'architettura, 13, supp. al 1958, Rome, 1960; F. d'Erce. La tour de Caligula à Bou
logne sur mer, dans Revue archéologique, 1966, p. 89-96; T. Hauschild, Der römische
Leuchtturm von La Coruna (Torre de Hercules), dans Madrider Mitteilungen, 17, 1976,
p. 238-57. MICHEL REDDÉ 846
fois l'idée qu'on se faisait du problème. Enfin, on ne peut plus guère affirmer
sérieusement que tous les clochers de l'Occident et tous les minarets de
l'Orient, sans compter toutes les tours antiques, sont une imitation du chef-
d'œuvre de Sostratos de Cnide, comme le voulait Thiersch. C'est pourquoi il
a paru bon, dans le cadre de cet article, de réexaminer l'ensemble des docu
ments figurés romains afin de voir si l'on peut en tirer une meilleure
connaissance de l'architecture des phares antiques, et éventuellement identi
fier certains d'entre eux.
Les textes grecs ou latins sont, à cet égard, de peu d'utilité. Aucun d'eux,
en effet, ne nous renseigne avec précision sur l'architecture de monuments
pourtant célèbres, comme ceux d'Alexandrie ou d'Ostie, a fortiori sur
l'aspect et le mode de construction des autres phares moins illustres du
monde romain. Force nous est donc de nous fier aux documents figurés. On
a d'ailleurs tiré argument de ce silence des textes pour affirmer qu'il n'exist
ait pas de vrais phares, allumés la nuit, avant le milieu du Ier siècle avant J.-
C. et que même la fameuse tour d'Alexandrie n'était, au fond, qu'un amer uti
lisable pour la seule navigation diurne4. Thiersch a pourtant montré que
l'usage des feux de signalisation nocturne remontait à une haute antiquité, et
était connu au moins dès l'époque d'Homère5. Le chef d'œuvre de Sostratos
de Cnide portait bien un bûcher, visible de très loin la nuit, comme l'atteste
un passage de Posidippe, sur un manuscrit Firmin Didot de la Bibliothèque
Nationale, texte autrefois contesté, mais aujourd'hui reconnu comme authen
tique6 :
Παννύχιος δέ θέων συν κύματα ναύτης
οψετοα έκ κορυφής πϋρ μέγα καιόμενον
Les Grecs ont donc su construire des phares, simples feux allumés
d'abord, puis systèmes plus complexes à l'époque hellénistique, où de hautes
tours supportaient le bûcher, afin que la lumière fût visible de plus loin.
Nous appréhendons pourtant fort mal l'architecture de ces monuments, car,
à notre connaissance, aucune représentation contemporaine ne nous en est
parvenue : les seules images de phares que nous possédions sont d'époque
romaine, et ce sont elles que nous allons étudier. Ce travail suppose que
4 Cf. R. Hennig, op. cit. et M. Ebert, Leuchtturm, dans Real-Encyclopädie der Alte
rtumswissenschaft, Stuttgart, 1924, XII, col. 2150-2.
3 H. Thiersch, Griechische Leuchtfeuer, dans JPAI, 30, 1915, p. 213-37.
6 A. S. F. Gow et D. L. Page, Hellenistic Epigrams, Cambridge, 1975, I, 3106-7 et II,
p. 489. Le texte de l'épigramme daterait des année 264-3, soit peu de temps après la
construction du phare, située vers 280 avant J.-C. LA REPRÉSENTATION DES PHARES À L'ÉPOQUE ROMAINE 847
nous dressions une liste des documents en notre possesion7. Un embryon de
typologie existe dans Y Enciclopedia dell'Arte Antica classica e orientale* : Cas
tagnoli y reconnaît divers types de phares selon la forme des étages des
monuments (ronds, carrés, octogonaux). Ce classement simple ne nous
paraît pas utilisable dans l'immense majorité des cas, car il est souvent bien
difficile de discerner, sur les documents qui nous sont parvenus, la forme
des étages. Nous préférons distinguer les phares à degrés superposés, all
umés au sommet9, ou quelquefois non allumés, des phares à degrés superpos
és mais surmontés d'une statue. Quand cela était possible, nous avons pré
cisé la forme des étages, et l'existence d'un fût terminal qui porte le foyer.
Les documents sont classés, à l'intérieur de chaque série, en fonction du
nombre de degrés représentés, dans l'ordre chronologique, quand on peut le
déterminer. Une colonne indique la nature du monument iconographique
(mosaïque, sarcophage, peinture, etc.10 et d'autres colonnes précisent les
détails de la construction. Nous aboutissons ainsi à la typologie suivante :
I - Phares à degrés.
1 - allumés : a à 3 étages; b à 4 étages; c à 5 étages; d à 6
étages.
2 - non allumés : a à 3 étages; b à 4 étages.
II - Phares à degrés avec statue au sommet : a à 2 étages; b à 3
étages; c à 4 étages.
III - Documents mutilés.
7 Nous avons réuni ici toutes les représentations de phares que nous connaissons,
mais il serait sa

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