La science des Médailles antiques sous le règne de Louis XIV - article ; n°152 ; vol.6, pg 359-377
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La science des Médailles antiques sous le règne de Louis XIV - article ; n°152 ; vol.6, pg 359-377

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Description

Revue numismatique - Année 1997 - Volume 6 - Numéro 152 - Pages 359-377
Résumé. - Le mot médaille s'applique tant à la monnaie antique qu'à la médaille moderne. Les médailles antiques sont conçues comme des monuments commémoratifs et non comme des moyens d'échange. La discipline qu'elles génèrent, la science des médailles, introduit à l'histoire. L'étude de cette discipline passe par les cabinets, les sociétés savantes et l'édition. Le Cabinet du roi par son ampleur retient l'attention. Il permet d'exposer par-delà l'instruction du monarque les moyens mis en œuvre pour la conservation et la valorisation du fonds et de dégager par les stratégies d'acquisition, par les modalités de classement, l'intérêt historique assigné à l'ensemble. Les assemblées savantes, cercles informels d'amateurs et d'antiquaires au XVIIe siècle, institution académique au XVIIIe siècle, témoignent, du moins au XVIIe siècle, du succès de la discipline mise au service de l'histoire romaine et de son illustration. L'édition atteste de la recherche érudite : les médailles sont des ornements de l'histoire. Elles donnent à voir ce que l'histoire rapporte, laquelle leur fournit son explication. Elles sont aussi preuves de l'histoire. Elles corrigent, rectifient les textes anciens et éventuellement suppléent au silence des historiens.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 135
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie Veillon
La science des Médailles antiques sous le règne de Louis XIV
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 152, année 1997 pp. 359-377.
Résumé
Résumé. - Le mot médaille s'applique tant à la monnaie antique qu'à la médaille moderne. Les médailles antiques sont conçues
comme des monuments commémoratifs et non comme des moyens d'échange. La discipline qu'elles génèrent, la science des
médailles, introduit à l'histoire. L'étude de cette discipline passe par les cabinets, les sociétés savantes et l'édition. Le Cabinet du
roi par son ampleur retient l'attention. Il permet d'exposer par-delà l'instruction du monarque les moyens mis en œuvre pour la
conservation et la valorisation du fonds et de dégager par les stratégies d'acquisition, par les modalités de classement, l'intérêt
historique assigné à l'ensemble. Les assemblées savantes, cercles informels d'amateurs et d'antiquaires au XVIIe siècle,
institution académique au XVIIIe siècle, témoignent, du moins au XVIIe siècle, du succès de la discipline mise au service de
l'histoire romaine et de son illustration. L'édition atteste de la recherche érudite : les médailles sont des ornements de l'histoire.
Elles donnent à voir ce que l'histoire rapporte, laquelle leur fournit son explication. Elles sont aussi preuves de l'histoire. Elles
corrigent, rectifient les textes anciens et éventuellement suppléent au silence des historiens.
Citer ce document / Cite this document :
Veillon Marie. La science des Médailles antiques sous le règne de Louis XIV. In: Revue numismatique, 6e série - Tome 152,
année 1997 pp. 359-377.
doi : 10.3406/numi.1997.2142
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1997_num_6_152_2142VEILLON* Marie
LA SCIENCE DES MÉDAILLES ANTIQUES
SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV
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académique au XVIIIe siècle, témoignent, du moins au XVIIe siècle, du succès de la disci
pline mise au service de l'histoire romaine et de son illustration. L'édition atteste de la
recherche érudite : les médailles sont des ornements de l'histoire. Elles donnent à voir
ce que l'histoire rapporte, laquelle leur fournit son explication. Elles sont aussi preuves
de l'histoire. Elles corrigent, rectifient les textes anciens et éventuellement suppléent au
silence des historiens.
Louis XIV est un curieux de médailles. Au dire des contemporains \ ce
goût pour la médaille lui serait venu de François de La Chaize, médailliste
notoire et par ailleurs confesseur du roi depuis 1675. Malgré la fréquence de
cette assertion, l'inclination du roi est plus ancienne, attestée dès 1668 dans
une lettre de Chapelain à l'Italien Ferrari 2. Cette lettre fait suite au séjour de
l'abbé Seguin en Italie. Seguin, antiquaire réputé, avait été chargé par Col-
* CESR, 59, rue Néricault-Destouches BP 1328, 37013 Tours cedex.
Avertissement : Hormis la première édition, seules les éditions consultées sont signalées.
Abréviation : CBR.- Comptes des Bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, éd. par J.-J.
Guiffrey, Paris, 1881-1901, 5 vol.
1. С Gros de Boze, Éloge du père de la Chaize, Histoire de l'Académie royale des Inscrip
tions et Belles-Lettres depuis son establissement jusqu 'à présent avec les Mémoires de littérature
tirez des registres de cette Académie, depuis son renouvellement jusqu'en 1710, tome I, Paris,
1717, p. 373.
2. Ph. Tamizey de Larroque, Lettres de Jean Chapelain, Paris, 1883, tome second, 2 janvier
1659-22 octobre 1673, p. 560-561, note 3, le 18 mars 1668.
Revue numismatique, 1997, p. 359-377 360 MARIE VEILLON
bert d'y acquérir des médailles pour le Cabinet du roi. Au grand nombre de
médailles achetées, s'ajoutait une médaille grecque d'Othon, présent de Fer
rari au roi. Chapelain informait l'Italien de ce qui s'était passé depuis le
retour en France de l'abbé Seguin, rapportant notamment l'entrevue de
celui-ci avec le roi par l'entremise de Colbert : « Le lendemain, M. Colbert
ayant préparé le roy sur cette emplette, ils se rendirent à une heure libre
auprès de S.M. qui, les ayant toutes considérées avec plaisir, et de la plupart
appris l'histoire, pour la bonne bouche M. l'abbé Seguin tira l'Othon de son
sein, et expliquant au roy dans le mesme détail qu'il avoit fait de la dignité
de la pièce, il s'estendit sur le zèle ardent que vous aviés pour le service de
S.M... ». Les médailles sont à la fois plaisantes et instructives. Le roi prend
plaisir, le roi apprend. Sont appréciées la beauté de la composition, la
finesse de la gravure. Sont estimées la rareté et la conservation. L'utilité
qu'elles apportent n'est pas moindre que la satisfaction qu'elles donnent. Le
roi apprend l'histoire par les médailles. Cet usage de la médaille est énoncé
dès 1666 par Pierre Le Moyne dans son ouvrage De l'Art des Devises, disant
à propos des grands : « Et si l'on a pu trouver le moyen de leur enseigner
l'histoire par les médailles, pourquoy ne leur enseignera-t'on pas aussi bien
la politique & la morale par les devises 3 ? » C'est en des termes analogues
que Claude Du Molinet évoque l'intérêt du roi, assistant dans les années
1684 à l'aménagement de la collection à Versailles : « Pendant qu'on arran-
geoit ces médailles dans leurs tablettes, le roy prenoit plaisir à venir presque
tous les jours au sortir de la messe jusqu'au dîner, en ce Cabinet, pour les
voir accomoder, témoignant qu'il y avoit d'autant plus de satisfaction, qu'il y
trouvoit toujours quelque chose à apprendre 4. »
Médaille & monnaie
Le terme de médaille est un terme générique, propre à une série d'espèces
métalliques que distinguent des critères chronologiques, avec une périodisa-
tion remarquable, antique, moderne, et que distinguent également des cri
tères géographiques. Les médailles se divisent en deux classes principales, la
médaille antique d'une part, la médaille moderne d'autre part. Les médailles
antiques comprennent principalement les monnaies grecques et les mon-
3. P. Le MOYNE, De l'Art des devises par... Avec divers Recueils de Devises du mesme Aut-
heur, Paris, 1666, p. 62. (BNF, Mfflm m 8353).
4. С Du Molinet, Histoire du Cabinet des Médailles du Roi, Le nouveau Mercure, 1719,
mai, p. 55 ; Bibliothèque Sainte-Geneviève, Ms. 2494, Œuvres de Cl. Du Molinet, II, fol. 7-
19v., L'Histoire du cabinet de médailles du Roy, s'achevant par « Voilà l'Estat où se trouve le
Cabinet du Roy au premier jour de la nouvelle année 1687. Voir aussi : Bibliothèque de l'Ar
senal, Ms. 6342, L'Histoire du Cabinet des Médailles et de la Bibliothèque du Roy, par le père
С Du Molinet, chanoine régulier et bibliothécaire de Sainte-Geneviève 1687.
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naies romaines. Les médailles romaines regroupent les monnaies de la
République romaine, et les monnaies impériales. Les antiquaires restent
partagés sur les médailles du Bas-Empire. Pour les uns, ce sont toutes celles
qui ont été frappées jusqu'à Anastase au VIe siècle ; pour les autres, ce sont
toutes celles qui ont été frappées jusque vers Héraclius au VIIe siècle. Cer
tains, enfin, y admettent celles frappées sous l'Empire byzantin jusqu'au
XVe siècle. Les espèces médiévales, à l'exception des espèces fran

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