La spécialisation internationale et les gains de l échange dans la théorie de la concurrence monopolistique - article ; n°1 ; vol.55, pg 12-24
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La spécialisation internationale et les gains de l'échange dans la théorie de la concurrence monopolistique - article ; n°1 ; vol.55, pg 12-24

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1991 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 12-24
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jeanmarc Siroën
La spécialisation internationale et les gains de l'échange dans la
théorie de la concurrence monopolistique
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 12-24.
Citer ce document / Cite this document :
Siroën Jeanmarc. La spécialisation internationale et les gains de l'échange dans la théorie de la concurrence monopolistique.
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 12-24.
doi : 10.3406/rei.1991.1347
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1991_num_55_1_1347JEAN-MARC SIROËN
Professeur à l'Université d'Orléans
LA SPÉCIALISATION
INTERNATIONALE ET LES GAINS DE
L'ÉCHANGE DANS LA THÉORIE DE LA
CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE
Les théories classiques (Ricardo, Stuart Mill, Marshall), néo-classiques (Hecks
cher, Ohlin, Samuelson, Mundell) ou marxistes (Lénine, Luxemburg)
de l'échange international ont, malgré leurs divergences, un point en commun :
le volume du commerce a d'autant plus de chances d'être élevé entre deux nations
que leurs conditions d'offre sont éloignées. L'échange expliqué est, principale
ment, un échange de produits primaires contre des produits qui relèvent d'un pro
cessus industriel. Ces approches sont à la fois normatives — quels gains procure
le libre échange — et positives — comment se déterminent, en libre-échange, les
spécialisations nationales ?
Dans ces approches classiques et néo-classiques, la demande intervient dans la
détermination des prix d'échange, mais elle n'influence pas significativement la
nature des spécialisations qui restent fondamentalement déterminées par la hié
rarchie des avantages comparés, donc par les coûts relatifs de production.
Dans les années 1960 et 1970, un certain nombre d'auteurs présentent des analy
ses qui confèrent à la demande qu'elle soit intérieure (Linder, Posner, Vernon,
Lassudrie-Duchêne) ou mondiale (Lafay), une fonction dynamique dans la déte
rmination des spécialisations nationales. L'échange international de produits nou
veaux, différenciables, bénéficiant de gains d'échelle, n'obéirait plus principal
ement à la loi des dotations en facteurs (théorème Heckscher-Ohlin-Samuelson).
Ainsi, par exemple, dans la perspective de Linder, ils s'échangeraient plus inten
sément entre les pays proches quant à la nature de leur demande. Mais ce type
d'approche repose sur l'idée que les entrepreneurs privilégient le marché intérieur
et sont donc naturellement réticents à exporter. Nous sommes loin des marchés
« globaux » dont parle tant aujourd'hui la littérature anglo-saxonne.
Ces approches sont historiquement datées sur le plan des faits comme sur celui
de la méthodologie.
Sur le plan des faits, elle appréhende mal le phénomène de « globalisation »
des marchés, l'intensification de la concurrence internationale, l'accélération du
12 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, 1er trimestre 1991 technique et de ses délais de diffusion, le renouveau des pressions progrès
protectionnistes.
Sur le plan méthodologique, les approches traditionnelles positives, pour l'essent
iel, raisonnent à partir d'éléments de concurrence imparfaite (différenciation des
produits, économies d'échelle, hiérarchisation des nations sur le critère du revenu
ou de l'avance technologique), sans utiliser de véritables modèles de concurrence
imparfaite. Elles apparaissent alors comme purement descriptives. Si elles appré
hendent correctement l'évolution de l'échange sur une période historique donnée,
elles se révèlent incapables de proposer de nouvelles lois sur la formation des gains
de l'échange.
Les modèles d'échange international en concurrence imparfaite et, plus parti
culièrement, en concurrence monopolistique, renouent avec l'approche normat
ive. Ils aboutissent à la conclusion que la différence entre les nations n'est plus
une condition nécessaire pour que l'échange procure des gains mutuels aux nations
participantes. Dans le cas limite, développé par les modèles, où deux nations sont
semblables à tout point de vue, peut demeurer profitable.
L'objet de cet article est, dans un premier temps, d'exposer les modèles, main
tenant traditionnels, d'échange international en concurrence monopolistique et
d'en relever les insuffisances. Dans un second temps, nous essaierons de refor
muler le raisonnement analytique. Ainsi la nature des coûts sera redéfinie et
l'influence de la discrimination des prix sera considérée. Ces deux amendements
aboutiront à l'exposé d'un résultat convergent : le nombre de variétés proposées
d'un même produit a toutes les chances d'être beaucoup plus élevé que celui qui
est prévu par les modèles traditionnels d'échange international en concurrence
monopolistique.
I. — L'ÉCHANGE INTERNATIONAL EN CONCURRENCE
MONOPOLISTIQUE. L'ENSEIGNEMENT DES MODÈLES USUELS
Le terme de « concurrence monopolistique », forgé par Chamberlin, est devenu
tellement commun qu'on en oublie son caractère paradoxal et provocateur. On
peut imaginer un marché parfaitement concurrentiel, il peut exister des marchés
monopolistiques, mais comment un marché peut-il être les deux à la fois ? Tout
simplement, en proposant non pas un produit homogène, mais plusieurs variétés
différenciées d'un même produit. Le marché est concurrentiel dans la mesure où
la libre entrée élimine les sur-profits en ramenant le prix au niveau du coût moyen.
Mais, en contrepartie, la différenciation permet aux entreprises de pratiquer un
prix de monopole où le coût marginal égalise la recette marginale. Le prix en
concurrence monopolistique sera plus élevé qu'en concurrence pure et parfaite
(coût marginal = prix) et se situera au-dessus du coût moyen minimum. Cette
différenciation des produits, qui confère un espace de monopole aux entreprises,
est liée aux caractéristiques (couleur, puissance, qualité, etc.) de la variété propos
ée ou aux dépenses de publicité. Cette position de est toutefois beau
coup plus fragile que dans une situation de monopole ordinaire car toutes les varié
tés d'un produit donné sont substituables. Si le prix des bières brunes augmente
trop, les consommateurs se reporteront sur les bières blondes. Plus les variétés
sont substituables, plus le prix tend à être bas car la concurrence entre
est plus vive. On remarquera que la libre entrée — et la libre sortie — a pour corol-
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, Ie' trimestre 1991 13 l'obligation de considérer que toutes les entreprises disposent des mêmes laire,
fonctions de coût (1).
A l'origine, dans les années 1920-1930, les modèles de concurrence monopolist
ique raisonnaient en économie fermée. L'extension du modèle aux économies
ouvertes s'est fondée sur une démarche traditionnelle en deux étapes : la situa
tion de chaque économie avant l'ouverture aux échanges puis la situation de cha
que économie après l'ouverture aux échanges. On suppose également avec, par
fois, des nuances en ce qui concerne la taille ou le niveau de développement, que
les économies sont identiques en tout, notamment dans la quantité de facteurs
qu'ils détiennent.
Le modèle le plus connu est sans doute celui proposé par Paul Krugman. Il se
fonde sur la présentation améliorée du modèle de Chamberlin proposée par Dixit
et Stiglitz.
Au-delà de la prise en compte de la concurrence monopolistique, le modèle sou
ligne un autre phénomène : la présence d'économies d'échelle de production. Les
auteurs insistent d'ailleurs tellement sur ce point qu'on se demande parfois si les
amendements qu'ils proposent à la théorie libérale traditionnelle sont relatifs à
l'hypothèse de concurrence parfaite ou à celle de rendements d'échelle non crois
sants. Assez curieusement, et en contradiction, nous le verrons, avec la réalité,
ces économies d'échelle s'appliquent à la variété du produit proposé : pour un
niveau de production donné, le coût unitaire est plus élevé lorsque l'entreprise
produit plusieurs vari&

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