La tête au cécryphale du Musée du Louvre - article ; n°1 ; vol.20, pg 445-458
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1896 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 445-458
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1896
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Edmond Pottier
La tête au cécryphale du Musée du Louvre
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 20, 1896. pp. 445-458.
Citer ce document / Cite this document :
Pottier Edmond. La tête au cécryphale du Musée du Louvre. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 20, 1896. pp.
445-458.
doi : 10.3406/bch.1896.3609
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1896_num_20_1_3609TETE AU CÉCRYPHALE DU MUSÉE DU LOUVRE 445 LA
mais connue sur toute sa longueur; les dispositions du port,
l'emplacement, la forme et la construction des jetées nous sont
données; les magasins enfin nous ont livré leurs plans, et,
puisque ces édifices sont les seuls de ce genre que l'on ait
retrouvés en Grèce, c'est un point important d'avoir éclairci
et de pouvoir étudier désormais directement cette partie de
l'architecture antique et de la science de l'ingénieur. A défaut
de découvertes rares ou précieuses, j'espère au moins avoir
obtenu des résultats utiles.
Octobre -Novembre 1894.
E. ARDAILLON
LA TÊTE AU CECRYPHALE DU LOUVRE
(PI. XVII et XVIII).
En 1889, M. Héron de Villefosse trouva chez un marchand
d'antiquités, à Rome, et put acquérir pour le Musée du Louyre
une tête de femme, en marbre, un peu plus grosse que na
ture (1), qui est actuellement exposée dans la salle ΧΙΠ et in
titulée :. Femme grecque, dite Sapho. Le vendeur avait indi
qué comme provenance Cagli, près d'Urbino.
La première fois que je vis ce marbre, je fus vivement im
pressionné par la beauté large et simple des traits du visage,
et ce qui me frappa le plus, c'est l'air de parenté qu'il pré
sentait avec une des figures les plus connues de la frise du
(1) Hauteur totale, 0m*29; du dessous du menton au sommet de la tête,
0m#23; du bout du nez à l'extrémité du cécryphale, 0m>295; largeur maxima
aux cheveux, 0m-225; largeur maxima aux pommettes, 0m<15; circonférence
du cou, 0mt405; épaisseur du cou, 0m<13. LA TÊTE AU CÉCRYPHALË DU MUSÉE DU LOUVRE 446
Parthenon, je Yeux dire la jeune femme coiffée d'un cécry-
phale, assise derrière Aphrodite, que l'on désigne sous le nom
de Peitho(l). Voyant l'intérêt que je portais à cette belle sculp
ture, mon collègue et ami M. le conservateur des Antiques
voulut bien me donner tous les moyens de l'étudier à loisir,
d'en prendre un moulage (2), d'en faire des photographies,
enfin de la publier dans le Bulletin. Je suis heureux de lui
adresser ici tous mes remercîments.
Je dirai tout de suite à quels résultats m'ont conduit mes
recherches et je tâcherai ensuite d'en donner les raisons. Je
crois que cette tête représente une création plastique, due à
l'école attique du Ve siècle et antérieure de plusieurs années
à la frise du Parthenon ; qu'elle est un original grec, et non
une copie; qu'on ne doit pas lui attribuer, non plus qu'à ses
congénères, le nom de Sapho(3).
I. Antérieure ou postérieure au Parthenon? — Si l'on
place cette tête de profil, à côté de la Peitho du Parthenon,
on découvre sans peine à quelle réunion de petits détails est
dû l'air de parenté qui frappe à première vue (voy. les figures
1 et 2 de la planche XVI II). La coiffure en cécryphale a
llongé et pointu en arrière, les ondulations légères de la che
velure qui descendent bas sur le front et recouvrent presque
entièrement la tempe, le retroussis gracieux des mèches qui
dégagent l'oreille et en voilent à peine l'ourlet supérieur, la
(1) Michaelis, Der Parthenon, pi. 14, n° 40; Brunn-Bruckmann, Denk-
mzler, n° 794 ; Smith, Catalog, of sculpt. Brit. Museum, I, p. 161, n° 39.
(2) Ce plâtre est en vente à l'atelier des moulages du Louvre, sous le n°
462.
(3) Quelques-unes de ces conclusions ont été brièvement formulées, sans
démonstration de détail, par M. F. Ravaisson, qui, ayant à s'occuper de la
coiffure en cécryphale {Revue archéologique, 1893, II, p. 4), a le premier s
ignalé l'importance de cette tête. « On en voit, dit-il, un exemple remarquab
le par la précision du détail dans une belle tête du Ve siècle en marbre,
avec des yeux creusés pour recevoir quelque émail ou quelque pierre pré
cieuse, qui est entrée, il y a peu de temps, au Musée du Louvre. Les têtes
de ce genre passent communément pour représenter Sapho, et il est très
probable que cette attribution, d'ailleurs sans fondement, remonte au moins
à la Renaissance». tèïe au céchyphalè du musée du louvrë 447 Ια
forme de l'œil large et bien ouvert, le contour arrêté et pres
que coupant de la paupière supérieure contrastant avec le
bourrelet un peu gonflé de la paupière inférieure, la courbe
du nez très légèrement concave à la hauteur de l'œil, la lèvre
inférieure grasse et un peu pendante, le menton fort et avancé,
le cou solide et bien planté, tels sont les principaux points de
ressemblance. De même, les proportions générales du crâne,
les distances qui séparent le nez de l'oreille, l'œil de la bouche,
le menton de la nuque, sont sensiblement pareilles. L'œil per
çoit aisément ces rapports, sans qu'il soit nécessaire, je crois,
de donner des mesures chiffrées qui sont des plus difficiles à
fournir exactement et qui varient même suivant la façon dont
on les prend (1).
Mais, d'autre part, on ne doit pas être moins frappé des
différences que révèle un examen attentif. L'étoffe qui cache
les cheveux de l'une et qui par un artifice coquet s'ouvre en
arrière, pour laisser passer l'extrémité des mèches, n'a pas la
rigidité et les stricts enveloppements, assurés par un réseau
compliqué de bandelettes (2), que l'on remarque chez l'autre.
Les cheveux, traités là en masse plus souple et plus légère,
se détaillent en spirales minces et ea incisions parallèles d'une
structure presque métallique. L'œil vide et destiné à être f
iguré au moyen d'une armature spéciale achève de démontrer
que la tête du Louvre a été faite d'après un modèle de bronze.
Que l'on note encore le visage plus mince, l'ovale plus al
longé, le menton moins puissant, la bouche au coin tombant
(1) Je m'associe aux observations présentées sur ce sujet par M. H. Le-
chat (BCH, 1892, p. 521, note 2 et p. 524, note 1; cf. S. Reinach, Chroniques
d'Orient, II, p. 357, sur le compte rendu de l'ouvrage de M. Kalkmann par
M. Furtwsengler). Pourtant je ne crois pas inutiles ou perdues les recherches
très consciencieuses qui ont été faites dans ce sens. Pour établir les propor
tions générales d'une œuvre et les comparer à une autre, j'estime le système
des mensurations excellent et propre à rendre les plus grandes services.
Mais en cherchant à lui faire rendre plus qu'il ne pouvait et en descendant
au calcul des infiniments petits, on a été conduit à des conclusions aussi
paradoxales que fausses.
(2) Ce réseau de liens apparaît aussi compliqué dans certaines peintures
de vases; voy., par exemple, Rayet-Collignon, Céramique grecque, pi. 10. LA TÊTE AU CÉCRYPHALE DÛ MUSÉE DU LOUVÎSË 448
de Peitho, et l'on aura l'impression d'une œuvre qui, tout en
restant étroitement apparentée à sa voisine, offre les traits
du même type modifié dans son expression d'ensemble : l'une,
avec quelque chose de robuste, de confiant et de presque sou
riant, l'autre avec plus de grâce mélancolique.
Une seconde comparaison éclairera encore davantage le pro
blème. C'est celle qu'on peut établir (voy. la fig. 3 de la pi.
XV11I) entre les deux têtes précédentes et la Sapho Albani(l).
Nous voyons ici s'accentuer toutes les transformations que
l'on pouvait déjà saisir sur la frise du Parthenon : l'ovale du
visage est encore plus long, l'œil plus enfoncé et comme noyé
sous l'arcade sourcilière, le dessin de la lèvre supérieure plus
relevé encore, les cheveux admirablement souples et vrais, le
bout de serre -tête affaissé sous la masse lourde du chignon.
Et pourtant entre ces trois femmes subsiste un indéniable air
de fam

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