La vie des paroisses en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle : encadrement et résidence pastorale - article ; n°2 ; vol.5, pg 187-215
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Histoire, économie et société - Année 1986 - Volume 5 - Numéro 2 - Pages 187-215
Résumé This paper attempts a quantitative approach of the issue of clerical residence in an English diocese, namely that of London, during the second part of the 18th Century, based on the data provided by episcopal visitations. It shows that non-residence affected a very important proportion of parishes, but that it was amended in a large part by the vicinity of the absenteeist clergyman's house (very often in the neighbouring village), by the deployment of numerous curates to replace incumbents, and by a very tight network of clergy who helped each other in towns and in the country, which is one characteristic of southeast England. A more detailed analysis leads into the motivations of clerical absenteeism : pluralism, however criticized, seems a less decisive element than the unhealthy climate and situation of some parts of the diocese, and the dilapidation of parsonage-houses in the same regions, where clergymen were not inclined to live. Towns, particularly London, were more attractive than the country, owing to the high revenues of the metropolitan parishes, and to the spiritual demands of a more numerous population. Lastly, the beginning of the 19th century witnessed the interest of Parliament take over from the bishops', and its inquiries provide other useful sources for the study of parochial life.
Résumé Cet article cherche à cerner de manière quantitative le problème de la résidence du clergé dans un diocèse anglais, celui de Londres, au cours de la seconde partie du XVIIIe siècle, à partir des données fournies par les visites pastorales. Il en ressort que la non-résidence touche une proportion très importante de paroisses, mais qu'elle est corrigée en grande partie par la proximité de l'habitat du pasteur absentéiste (le village voisin très souvent), par le déploiement de très nombreux curares remplaçants, et par un réseau d'entraide cléricale très dense dans les villes et dans les campagnes, caractéristique du sud-est de l'Angleterre. Une analyse plus poussée permet de voir les motivations de l'absentéisme du clergé : le cumul de bénéfices, malgré sa mauvaise réputation, parait moins déterminant que l'insalubrité de certaines parties du diocèse et le mauvais état des presbytères dans ces mêmes régions où les pasteurs ne tiennent pas à habiter ; la ville, surtout Londres, parait plus attractive que les campagnes, de par les revenus élevés des paroisses métropolitaines, et de par les exigences spirituelles d'une population plus nombreuse. Enfin, le début du XIXe siècle voit l'intérêt du Parlement relayer celui des évêques, et ses enquêtes constituent d'autres sources précieuses pour l'étude de la vie des paroisses.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Viviane Barrie-Curien
La vie des paroisses en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle :
encadrement et résidence pastorale
In: Histoire, économie et société. 1986, 5e année, n°2. pp. 187-215.
Citer ce document / Cite this document :
Barrie-Curien Viviane. La vie des paroisses en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle : encadrement et résidence pastorale. In:
Histoire, économie et société. 1986, 5e année, n°2. pp. 187-215.
doi : 10.3406/hes.1986.1423
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1986_num_5_2_1423Résumé
Résumé Cet article cherche à cerner de manière quantitative le problème de la résidence du clergé
dans un diocèse anglais, celui de Londres, au cours de la seconde partie du XVIIIe siècle, à partir des
données fournies par les visites pastorales. Il en ressort que la non-résidence touche une proportion
très importante de paroisses, mais qu'elle est corrigée en grande partie par la proximité de l'habitat du
pasteur absentéiste (le village voisin très souvent), par le déploiement de très nombreux curares
remplaçants, et par un réseau d'entraide cléricale très dense dans les villes et dans les campagnes,
caractéristique du sud-est de l'Angleterre. Une analyse plus poussée permet de voir les motivations de
l'absentéisme du clergé : le cumul de bénéfices, malgré sa mauvaise réputation, parait moins
déterminant que l'insalubrité de certaines parties du diocèse et le mauvais état des presbytères dans
ces mêmes régions où les pasteurs ne tiennent pas à habiter ; la ville, surtout Londres, parait plus
attractive que les campagnes, de par les revenus élevés des paroisses métropolitaines, et de par les
exigences spirituelles d'une population plus nombreuse. Enfin, le début du XIXe siècle voit l'intérêt du
Parlement relayer celui des évêques, et ses enquêtes constituent d'autres sources précieuses pour
l'étude de la vie des paroisses.
Abstract
Résumé This paper attempts a quantitative approach of the issue of clerical residence in an English
diocese, namely that of London, during the second part of the 18th Century, based on the data provided
by episcopal visitations. It shows that non-residence affected a very important proportion of parishes,
but that it was amended in a large part by the vicinity of the absenteeist clergyman's house (very often
in the neighbouring village), by the deployment of numerous curates to replace incumbents, and by a
very tight network of clergy who helped each other in towns and in the country, which is one
characteristic of southeast England. A more detailed analysis leads into the motivations of clerical
absenteeism : pluralism, however criticized, seems a less decisive element than the unhealthy climate
and situation of some parts of the diocese, and the dilapidation of parsonage-houses in the same
regions, where clergymen were not inclined to live. Towns, particularly London, were more attractive
than the country, owing to the high revenues of the metropolitan parishes, and to the spiritual demands
of a more numerous population. Lastly, the beginning of the 19th century witnessed the interest of
Parliament take over from the bishops', and its inquiries provide other useful sources for the study of
parochial life.LA VIE DES PAROISSES EN ANGLETERRE
A LA FIN DU XVIIIe SIECLE :
ENCADREMENT ET RESIDENCE PASTORALE
par Viviane BARRIE-CURIEN
Résumé Résumé
This paper attemps a quantitative approach of the Cet article cherche à cerner de manière quantitati
issue of clerical residence in an English diocese, ve le problème de la résidence du clergé dans un diocè
namely that of London, during the second part of se anglais, celui de Londres, au cours de la seconde
the 18th Century, based on the data provided by partie du XVIIIe siècle, à partir des données fournies
par les visites pastorales. H en ressort que la non- episcopal visitations. It shows that non-residence
résidence touche une proportion très importante de affected a very important proportion of parishes, but
that it was amended in a large part by the vicinity of paroisses, mais qu'elle est corrigée en grande partie par
the absenteeist clergyman's house (very often in the la proximité de l'habitat du pasteur absentéiste (le
neighbouring village), by the deployment of numerous village voisin très souvent), par le déploiement de très
nombreux curares remplaçants, et par un réseau d'en curates to replace incumbents, and by a very tight
network of clergy who helped each other in towns and traide cléricale très dense dans les villes et dans les
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es, malgré sa mauvaise réputation, parait moins déter ver criticized, seems a less decisive element than the
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voit l'intérêt du Parlement relayer celui des évêques, et beginning of the 19th century witnessed the interest
ses enquêtes constituent d'autres sources précieuses of Parliament take over from the bishops', and its
pour l'étude de la vie des paroisses. inquiries provide other useful sources for the study
of parochial life.
La non-résidence du clergé de l'Eglise d'Angleterre au XVIIIe siècle et au début
du XIXe est un thème fréquent de l'historiographie, qui y voit volontiers une des
causes du déclin de la pastorale et du mécontentement des fidèles ; certains paroissiens
se seraient plaint de ne voir leur pasteur qu'une fois par an, lors de la collecte des
dîmes (1). L'absentéisme pastoral était codifié par la loi remontant à Henry VIII :
celle-ci accordait automatiquement la permission de ne pas résider dans l'un de ses
bénéfices si le pasteur en détenait deux ; elle autorisait les membres des universités
à ne pas habiter dans la paroisse qu'ils pouvaient aussi avoir, donnant ainsi la préfé
rence à leurs fonctions au collège ; en outre elle laissait de vastes possibilités d'inter
prétation, et les causes d'absentéisme se multipliaient facilement : le manque de presbyt
ère convenable, les raisons de santé empêchant certains de vivre en ville, et d'autres
dans des campagnes malsaines, bien que des évêques se montrassent réservés envers
ces allégations (2). En 1802 le haut clergé et le gouvernement s'avisèrent de la trop
grande facilité offerte par le statut de Henry VIII, et une commission parlementaire
fut désignée pour examiner la question (3). La loi votée l'année suivante visait en
fait non pas à abolir la non-résidence, mais à la cantonner dans des limites plus préci
ses ; elle autorisait l'absence des heads of houses des universités, des détenteurs d'un 1 88 HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
second bénéfice, permettait aux évêques de délivrer des licences annuelles en cas de
maladie ou de manque de presbytère, et obligeait à envoyer au Privy Council une
liste de tous les non-résidents de chaque année ; en outre, les diocésains devaient
s'assurer que les offices étaient bien célébrés malgré la non-résidence des pasteurs (4).
Cette dernière provision fut renforcée par une loi de 1813, prévoyant que les non-
résidents devaient prendre un curate pour les remplacer dans leur charge ; en effet
trop souvent les incumbents s'efforçaient de s'occuper eux-mêmes de leur église malgré
leur absentéisme, ou d'encadrer deux paroisses à la fois lorsqu'ils les détenaient en
cumul, ce qui aboutissait à une cure d'âmes distraite et négligente (5). Enf

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