La villa gallo-romaine de la Tasque à Cadeilhan-Saint-Clar (Gers) - article ; n°1 ; vol.11, pg 41-67
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Description

Gallia - Année 1953 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 41-67
27 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Mlle Mary Larrieu
Yves Le Moal
Michel Labrousse
La villa gallo-romaine de la Tasque à Cadeilhan-Saint-Clar
(Gers)
In: Gallia. Tome 11 fascicule 1, 1953. pp. 41-67.
Citer ce document / Cite this document :
Larrieu Mary, Le Moal Yves, Labrousse Michel. La villa gallo-romaine de la Tasque à Cadeilhan-Saint-Clar (Gers). In: Gallia.
Tome 11 fascicule 1, 1953. pp. 41-67.
doi : 10.3406/galia.1953.1317
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1953_num_11_1_1317VILLA GALLO-ROMATNE DE LA TASQUE LA
A CADEILHAN-SAINT-CLAK
{Gers)
par Mlle Mary Laurie u et M. Yves Le Moal
avec la collaboration de M. Michel Labrousse1
Le village de Gadeillian, chef lieu de commune du canton de Saint-Clar
et de l'ancien pays de Lomagne, se trouve perché sur une crête entre Bru-
gnens et Montfort, non loin de la grande route de Fleurance à Mauvezin.
Son nom se retrouve plusieurs fois dans le Sud-Ouest, notamment dans le
Tarn-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées. Dans le seul département du Gers
existent trois homonymes, l'un près de Lombez, l'autre à Roquebrune, non
loin de Vic-Fézensac, le troisième signalé par Cassini entre Villefranche
et Simorre. Dans le même département, aux environs de Lectoure et de
Paulhiac, de simples propriétés portent encore le même nom. Ce toponyme
est issu d'un nom de domaine gallo-romain, Catilianum, lui-même formé
avec le suffixe latin -anum sur l'anthroponyme celtique Cat'ilius ou Catilus2.
A Cadeilhan-Saint-Clar, son origine antique est prouvée par la découverte,
faite au village même, d'un dallage de tuiles à rebord attestant la présence
d'un habitat gallo-romain 8.
A deux kilomètres à l'Est de Gadeillian, près de la petite route qui mène
à Bivès, se trouvent le domaine et la ferme de La Tasque 4. Selon M. Sirmin
Palay, tasc ou tasque désignerait en gascon une butte de terre gazonnée, la
(1) Les fouilles ont fait l'objet de brèves indications dans Gallia, V, 2, p. 477 et VII, 1, p. 138.
L'ensemble des trouvailles a été présenté, en mai 1951, au Congrès de la Fédération des Sociétés
académiques et savantes de Languedoc-Pyrénées-Gascogne tenu à Auch, et en mars 1952 à la So
ciété archéologique du Midi de la France.
(2) P. Skok, Die mit den Suffixen -acum, -anum, -ascum und -uscum gebildeten sùdfranzô-
sischen Ortsnamen, Halle, 1906, pp. 162-163. n° 432.
(3) Cf. Gallia, VII, 1, p. 138. — La découverte a été faite dans un jardin appartenant à M. La-
tapie. Les tuiles, de 0 m. 45 sur 0 m. 36, sont identiques à celles de La Tasque, avec cette diff
érence que les cercles concentriques de la bordure sont au nombre de trois au lieu de quatre.
(4) Ce domaine appartient aujourd'hui à Mlle Sale&se, MARY LAR1UEU, YVES LE MOAL 42
partie superficielle d'un sol herbeux, puis, par extension, le sol, la terre
natale 4bls. Ce nom .commun a parfois, comme ici, valeur de toponyme: au
confluent de l'Adour et de l'Arros existe, en effet, un village de Tasque bâti
sur un site gallo-romain. Une autre étymologie, suggérée par M. Grenier è,
semblerait toutefois mieux s'adapter au lieu: Les Touches, La Tousque vien
draient de tosca et signifieraient « bois ».
250m
Fig. 1. — Plan de la commune de Cadeilhan-Saint-Clar (Gers). L'emplacement des fouilles
est marqué d'une croix.
Aujourd'hui le domaine de La Tasque se trouve à la limite des commun
es de Gadeilhan et de Bivès (fig. 1). Dans l'antiquité, la villa romaine, située à
mi-coteau, était tournée vers le Nord et le1 Nord-Est, serrée d'assez près par des
(4 bis) Sirmin Palay, Dictionnaire du béarnais et du gascon moderne, Pau, 1932, II, p. 562.
(5) A. Grenier, Manuel..., VI, 1, Paris, 1934, p. 247. VILLA DE GADEILIIAN-SAINT-GLAR M
collines qui la protégeaient contre le vent6. Sur la crête qui lui fait face
passait la voie romaine de Lectoure à Toulouse. A quelques centaines de mètres
vers l'Ouest, deux figurines de terre cuite ont été encastrées dans les murs
de la fermp du Bernés et auraient été trouvées, dit-on, aux environs lors de la
construction de la ferme. La tradition rapproche les noms de La Tasque et du
Bernés qui étaienl autrefois unies par un vieux chemin pavé7.
Tout bon Bomain, fidèle au précepte de Cicéron, devait, paraît-il, en éta
blissant un domaine rural, considérer d'abord le fond, l'eau... et même les
voisins.
Pour le fond, nous avons ici un terrain sablonneux et argilo-calcaire, sol
léger favorable aux céréales qui y furent cultivées dans l'Antiquité 8. Le sous-
sol rocheux donne la pierre de construction 9 et assure l'existence de sources.
A 300 mètres à l'Est de La Tasque, une de ces sources est reliée à la ferme
par un chemin pavé large de 6 mètres 10 : intarissable, elle alimente en été
le ruisseau de La Saudroue et fournit, même pendant les années de plus forte
sécheresse, la population de plusieurs villages. En 1950, un curage de la source
a livré plusieurs morceaux de tegulae. A 1 kilomètre de là, sur le même ver
sant du coteau, jaillit une autre source n a qui sont attribuées des vertus curat
ives. Bien que séparée de La Tasque par une assez grande distance et par
plusieurs propriétés, elle fait depuis très longtemps partie du domaine et pourr
ait être l'ultime vestige d'un fond plus étendu.
Une légende s'attachait, d'ailleurs, au lieu de La Tasque, « II y aurait eu
là, autrefois, un couvent de chevaliers, occupé par des moines venus d'Espa
gne. Ceux-ci auraient fondé un relais où s'arrêtaient les voyageurs allant à
Constantinople ». Ainsi, une communauté d'hommes, venus de l'étranger, aurait
vécu en cet endroit et aurait conservé des relations avec des pays lointains.
Un fait archéologique, plus sûr, suggérait de fouiller. Il y a quelques soixante
ans, des labours profonds ramenèrent à la surface du sol des débris de la
mosaïque I. La ferme actuelle de La Tasque occupait donc l'emplacement exact
(6) Le sommet voisin, qui offre la particularité d'être relié à la ferme par un chemin com
munal traversant une propriété privée, porte le nom du Luzent. Est-ce le souvenir de quelque
ancienne tour signalétique ?
(7) Et même, selon la légende, par un souterrain. En 1914, un fermier de La Tasque s'effon
dra effectivement, avec son attelage, dans une excavation, mais aucune recherche ne fut faite et
le lieu est, d'ailleurs, tout voisin de la villa.
(8) Voir ci-après, p. 63. — II est, d'ailleurs, à noter que les établissements antiques de la
région (Cadeilhan, Saint-Glar, Estramiac, Cezan, Puységur, etc.) semblent s'être établis de préfé
rence sur les sols argilo-calcaires et non sur les terrains siliceux.
(9) Une carrière existe encore au voisinage de la villa.
(10) Cette source est située dans la parcelle 170 du plan cadastral.
(11) Parcelle n° 203 du plan cadastral. MARY LARRIEU, YVES LE MOAL U
d'une villa romaine. C'est celle-ci qui a été systématiquement fouillée de 1947
à 1952 12.
I. — LA VILLA.
Les fouilles ont essentiellement mis au jour un grand bâtiment rectangul
aire, de 75 m. de long sur 13 m. 77 de largo, orienté d'Est en Ouest, qui, avec
des pièces d'apparat au sol mosaïque, comprenait le principal de l'habitation.
A son extrémité est, il était flanqué d'une aile nord-sud longue de 25 m. 80.
A l'ouest, il devait exister une aile symétrique dont les vestiges ont été presque
entièrement détruits en raison de la faible profondeur du sol. Bâtiment prin
cipal et ailes enserraient une cour sablée rectangulaire, ouverte sur son qua
trième côté comme l'a montré un sondage effectué à l'angle nord-ouest de l'aile
orientale (fig. 2).
Fait assez rare, la villa se trouve ainsi exposée au Nord. De plus, pour
compenser la pente du terrain, ses différentes pièces sont étagées et se situent
à des niveaux différents : ainsi, la salle XVIII se trouve en contre-bas de
2 m. 80 par rapport à la salle I dont le sol de mosaïque a servi de base. Sur
les 20 pièces dégagées, deux, les pièces I et II, étaient revêtues de mosaïques,
onze offraient un pavage de béton (pièces III, IV, VI, VIII, IX, XII, XVI, XVII,
XVIII, XIX, XX), six un simple sol de terre battue, et la cour (pièce VII)
se trouvait sablée 13. ,
Pièce I (fig

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