Le castellum gabale du Roc de la Fare (commune de Laval-du-Tarn, Lozère) - article ; n°2 ; vol.20, pg 333-351
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Le castellum gabale du Roc de la Fare (commune de Laval-du-Tarn, Lozère) - article ; n°2 ; vol.20, pg 333-351

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Description

Gallia - Année 1962 - Volume 20 - Numéro 2 - Pages 333-351
19 pages

Informations

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Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

André Soutou
Le castellum gabale du Roc de la Fare (commune de Laval-du-
Tarn, Lozère)
In: Gallia. Tome 20 fascicule 2, 1962. pp. 333-351.
Citer ce document / Cite this document :
Soutou André. Le castellum gabale du Roc de la Fare (commune de Laval-du-Tarn, Lozère). In: Gallia. Tome 20 fascicule 2,
1962. pp. 333-351.
doi : 10.3406/galia.1962.2358
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1962_num_20_2_2358DU ROC DE LA FARE 333 CASTELLUM
a servi d'oppidum à des éléments de la tribu rapprochés des oppidums, « au dehors des
des Dexsiviates qui s'étaient établis sur la remparts et sur les pentes de la colline suppor
rive droite de la basse Durance, au pied tant l'habitat8. » Or celui-ci est tout proche :
méridional du Luberon, dont le camp principal, à quelques centaines de mètres au Nord se
le Castellaras de Gadenet, n'est d'ailleurs trouve une eminence boisée qui porte le nom
qu'à environ 4 kilomètres, au Sud-Ouest. — de : « Castellas ». Nous l'avons mentionné au
Quant aux tombes romaines, elles impliquent début de cette étude. Ses abords ont donné
un habitat qui n'était plus le Castellas, mais des armes et des outils en silex taillé ainsi que
un locus comme à Sannes, dont l'emplacement des haches en pierre polie associées à de la
peut être situé à 300 mètres environ vers le poterie grossière (collection Henri Reynier,
Sud, dans un champ près d'un point d'eau, où à Cucuron). Au sommet, on distingue des
les labours mettent souvent au jour les vestiges vestiges d'antiques murailles dans les buissons.
caractérisant des constructions : tuiles diverses, Il est permis de penser que ce site, après avoir
moellons, enduits muraux et fragments de été utilisé par des hommes néolithiques,
béton, tessons d'amphores et de doliums, etc.
(8) H. de Gérin-Ricard, Préhistoire et Protohistoire, André Dumoulin. Marseille, 1931, p. 15.
Le CASTELLUM GABALE DU ROC DE LA FARE (COMMUNE DE LaVAL-DU-TaRN, LOZERE)
Nord-Ouest de Sainte-Énimie et à 1 kilomètre Le Roc de la Fare1 est le nom donné à un
de la Draille d'Aubrac (fig. 1 et 2). Ce proentablement calcaire, limité sur la moitié de
montoire présente une surface à peu près son périmètre par des escarpements naturels,
plane, constituée par un lapiaz à strates qui domine le hameau de Montredon, sur le
sensiblement horizontales, de forme presque Causse de Sauveterre (commune de Laval-du-
rectangulaire : 80 X 130 mètres (fig. 3). Sur les Tarn, Lozère), à 7 kilomètres à vol d'oiseau au
côtés Est, Nord et Nord-Ouest, les pentes sont
couvertes de grands entassements de pierres,
vestiges de murailles en partie écroulées,
tandis que la table calcaire du sommet est
constellée par endroits de petits tessons de
poterie2. Il y a là visiblement une de ces
fortifications protohistoriques du type éperon-
barré, comme on en rencontre en assez grand
nombre sur les Grands Causses3. L'intérêt du
site réside dans le fait que, contrairement à la
plupart des cas jusqu'à présent observés, des
débris de céramique apparaissent à la surface
du sol.
terme correspond à l'ancien provençal ranc: rocher;
quant au second, il est le continuateur du germanique
fara (cf. Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 50 km 1937, § 362).
(2) Ces vestiges ont été remarqués et signalés pour
la première fois par Mlle de Marnhac (Bulletin de la Fig. 1. — Situation du Roc de la Fare.
Société Préhistorique Française, 1958, p. 28-29).
(3) A. Carrière, Les caps barrés de la région de
Millau, Mémoires de la Société des Lettres de VAveyron, (1) Nom local : lou Bon de la Farro (cadastre du
xixe siècle, section B, n° 177, la Farre). Le premier 1921, tome 21, p. 307-316. 334 NOTES
Fig. 2. — L'angle Sud vu de Montredon.
cet endroit (point B, fig. 4. T> et fi), à l'intérieur La moitié environ du périmètre (faces Est et
Sud) est délimitée par des abrupts rocheux et à l'extérieur, jusqu'au sol rocheux : la
de 3 à 5 mètres de hauteur. Sur ces deux côtés, muraille fut ainsi entièrement dégagée sur une
largeur de 3 mètres environ. Bien conservée nulle trace de fortification. La muraille, ou
plutôt la masse de pierraille qui en constitue dans sa partie inférieure, elle est entièrement
les ruines, n'existe guère que sur la face Ouest construite en pierres sèches et repose direct
ement sur le roc horizontal, sans fondations. (secteur AK) où les défenses naturelles font
défaut : vers l'Ouest l'escarpement vertical Elle est formée de deux murs juxtaposés dont
de la pointe Sud fait place à une pente relativ l'épaisseur est respectivement de 1 m. 60 et
ement douce, tandis qu'en AD la table rocheuse de 2 m. 20 (épaisseur totale : 3 m. 80) ; la
n'est séparée que par un léger ensellement d'un hauteur intérieure est actuellement de 0 m. T>0,
long promontoire qui s'étend entre deux la hauteur extérieure de 2 m. 70. Au cours
grandes combes convergeant vers le village du déblaiement, ont été recueillis les matériaux
archéologiques suivants : a) à l'intérieur : un de Montredon.
Un examen attentif du côté Nord avait fragment d'amphore à lèvre inclinée et une
permis de constater qu'à un certain endroit, pointe de fer ; — b) à l'extérieur : de nombreux
situé en face du lieu de l'ensellement, le mur tessons dont quelques-uns sont ornés d'inci
était assez bien conservé et un déblaiement sions ; d'autres présentent un décor de cordons
sommaire avait fait apparaître trois parements en relief horizontaux.
parallèles. La fouille fut donc pratiquée en Après dégagement complet du point B, le DU ROC DE LA FARE 335 CASTELLUM
pourvu de 4 parements (mur triplé). A l'inté
rieur, le nettoyage fut plus facile et au point G
un dispositif particulier fut observé : à cet
endroit, en effet, la muraille forme un saillant
intérieur de forme rectangulaire qui ne corre
spond pas, comme on aurait pu le croire, au
soubassement d'un bâtiment, mais à une sorte
de contrefort plein dont le parement interne
Fig. 3. — Plan de la fortification. Fig. 5. — Le mur à triple parement : coupe théorique.
Fig. 4. — - Le mur à triple parement avant la fouille. Fig. 6. — Le mur à triple parement après la fouille.
mur fut suivi, dans sa partie supérieure, à est constitué par une grande pierre placée de
champ. C'est à cet endroit que la muraille l'intérieur et à l'extérieur. A l'extérieur, le
déblaiement fut arrêté par la masse énorme infléchit légèrement sa direction générale pour
aboutir, à 12 mètres de là, à une grande pierre des pierres écroulées : l'amoncellement de
pierres présente par endroits une épaisseur angulaire qui sert de montant extérieur à la
porte de l'enceinte. L'espace libre qui sépare totale de 6 mètres et le mur semble être '
336 NOTES
Fig. 7. — Le contrefort du point G.
le secteur déjà dégagé du reste de la fortifica
tion a une largeur de 3 m. 10 au point D
(fig. 7 et 8) ; il s'incline doucement vers l'exté
rieur et se raccorde, au-delà de la porte, à une
voie d'accès nettement tracée le long de la
pente suivant une direction Nord-Sud.
v
Fig. 8. — Le secteur CD vu de la porte. Fig. 9. — La porte vue du point E. ■
DU ROC DE LA FARE 337 GASTELLUM
Fig. 10. — L'angle E de la porte.
et 13). A l'intérieur de l'alignement formé Le montant intérieur de la porte, bien que
par ces gros blocs fichés dans le sol, on observe très dégradé, a pu être suivi à ras du sol
une sorte de pavage fait de pierres plus petites (largeur : 3 m. 50). La muraille ne présente
enfoncées dans la terre. Ces pierres semblent à cet endroit que deux parements, comme
avoir servi à caler les blocs massifs qui, visibld'ailleurs dans tout le reste de la fortification.
ement, ont joué le rôle de contrefort interne, Elle se dirige vers l'Est (fig. 9) puis tourne vers
exactement comme au point C. La muraille, le Sud suivant un angle presque droit (fig. 10).
à deux parements, présente une épaisseur de A l'intérieur de la porte et à l'aplomb de l'angle
3 mètres et elle est assise directement sur les formé par la muraille, ont ét

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