Le coffre de Combe-Marie à La Livinière (Hérault) et les sépultures à incinérations pré-hallstattiennes du Midi de la France - article ; n°1 ; vol.19, pg 265-286
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Le coffre de Combe-Marie à La Livinière (Hérault) et les sépultures à incinérations pré-hallstattiennes du Midi de la France - article ; n°1 ; vol.19, pg 265-286

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Gallia préhistoire - Année 1976 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 265-286
22 pages

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Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Paul Ambert
Jean-Louis Guendon
A. Delgiovine
Le coffre de Combe-Marie à La Livinière (Hérault) et les
sépultures à incinérations pré-hallstattiennes du Midi de la
France
In: Gallia préhistoire. Tome 19 fascicule 1, 1976. pp. 265-286.
Citer ce document / Cite this document :
Ambert Paul, Guendon Jean-Louis, Delgiovine A. Le coffre de Combe-Marie à La Livinière (Hérault) et les sépultures à
incinérations pré-hallstattiennes du Midi de la France. In: Gallia préhistoire. Tome 19 fascicule 1, 1976. pp. 265-286.
doi : 10.3406/galip.1976.1531
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1976_num_19_1_1531LE COFFRE DE COMBE-MARIE A LA LIVINIÈRE (Hérault)
ET LES SÉPULTURES A INCINÉRATIONS PRÉ-HALLSTATTIENNES
DU MIDI DE LA FRANCE
par Paul AMBERT
1. Le coffre de Combe-Marie
A. Situation. déliter en dalles épaisses, notamment à proxi
mité des ravines. Ce coffre est situé à environ 35 km au nord-
ouest de Narbonne, dans la partie occidentale
B. Historique. des causses de Saint-Julien (un des sous-
groupes des causses du Minervois) à 2 km de Nous ne sommes pas les premiers à parcourir
l'importante ligne de faille qui, à l'ouest, cette garrigue souvent couverte d'arbres et de
interrompt brutalement la série monoclinale buissons épais à la recherche des monuments
éocène du causse (fîg. 1). mégalithiques. Non seulement des chasseurs et
Il a été construit dans une zone sans carac des bergers nous ont précédé, mais plusieurs
préhistoriens languedociens ont visité peu ou tères topographiques remarquables à quelques
mètres à l'amont d'une ravine affluente du prou ce causse, laissant une abondante littéra
canyon de la Combe-Marie, et à mi-distance ture, souvent assez imprécise d'ailleurs. Il suffît
des fermes de Mousse (Siran) et de Saussenac de citer les noms de E. Rivière, J. Miquel,
(La Livinière), non loin du chemin qui les relie Gazalis de Fondouce, J. Goulouma, Ph. Helena,
entre elles. Ses coordonnées géographiques J. Lauriol, J. Arnal, J. Audibert et J. Guilaine
sont : carte Lézignan Gorb. 1/2 ; x = 624,3 pour montrer tout l'intérêt qu'ont suscité ces
y = 116,8 z = 360 m. Il est situé sur la tombes. Tandis que les deux derniers préhisto
commune de La Livinière. riens cités se sont cantonnés à l'étude ponctuelle
Il fait partie de l'important groupe mégal de quelques-uns des mégalithes, J. Arnal, dans
ithique, riche d'une soixantaine d'unités, qui sa thèse [1], reprenant les travaux de J. Miquel,
se développe d'Assignan à l'est, à Félines à a voulu donner une vue d'ensemble de l'archi
l'ouest, et qui est connu dans la littérature tecture des monuments régionaux. Le tamisage
archéologique sous le nom de dolmens des des déblais restait à faire. C'est cette raison qui
causses du Minervois ou dolmens pyrénéens [1]. nous a incité, avec le bienveillant accord de
Gomme dans la plupart des sépultures de ce M. Escalon de Fonton, Directeur de la ci
groupe, le matériau utilisé est le calcaire à rconscription1, à étudier systématiquement ces
alvéolines du Lutétien marin, dur, apte à se tombes avant qu'il ne soit trop tard, car la
1. Que cette note puisse être pour lui le meilleur des remerciements.
Gallia Préhistoire, Tome 19, 1976, 1. 266 PAUL AMBERT
fXI Montagne Noire
1 Carte de localisation du coffre de Combe-Marie. Légende du carton géologique : E /// d, calcaire à alvéolines (Z 6),
devenant gréseux vers le haut (Z 7) ; E /// c, marnes à huîtres (Z 8) ; E // b, calcaire de la Caunette ; E / b, grès
d'Assignan. Les Z correspondent à la prise en inventaire des échantillons témoins de l'analyse céramologique.
végétation, l'érosion, le développement touris anciennes nous incitèrent à entreprendre la
tique et les vandales coucourent à leur destruc fouille de ce petit monument2.
tion.
G. Technique de fouilles. J. Arnal signale 22 dolmens sur le causse de
Saint-Julien, en groupant ceux des communes L'exiguïté du monument nous a fait substi
de Siran et de La Livinière. Nous avons pu tuer au balisage classique (carrés de 1 m2 de
retrouver et étudier bon nombre d'entre eux par côté) un carroyage plus adéquat. A partir de la
une prospection systématique (18 à ce jour). dalle de chevet nous avons construit des carrés
Lors d'une de ces « battues », en avril 1969, de 33 cm de côté. La chambre a alors été syst
notre ami R. Morales, découvrit ce coffre qui ématiquement décapée carré après carré, par
semblait avoir échappé aux recherches de nos couches successives de 3 à 5 cm d'épaisseur en
prédécesseurs. partant de la dalle de fond. Gomme l'ont fait
Il était en effet peu visible, le sommet des remarquer M. Carrière et J. Glottes [2], c'est
dalles latérales affleurant à peine au-dessus d'un la seule façon d'agir permettant de conserver
tertre tumulaire enfoui sous la végétation. assez longtemps les vestiges en place et de
L'absence de tas de déblais et de fouilles noter les connexions anatomiques.
2. Une autorisation de fouille de sauvetage du 30 mars 1971 nous a été accordée. Deux campagnes de fouilles
ont été nécessaires. La première, du 7 avril au 12 mai 1971, la seconde en mai 1972. En 1971, nous avons reçu épiso-
diquement l'aide de M. Giubergia et de Ph. Sales; en 1972, celle constante de R. Marty et de R. M. Miailhe. Qu'ils
trouvent ici l'expression de notre gratitude. Tous nos remerciements vont enfin au Dr Pales, à J. Clottes, J. Courtin,
J. Guilaine, J.-L. Roudil qui ont bien voulu nous faire de nombreuses suggestions pour amender notre manuscrit. COFFRE DE COMBE-MARIE 267
2 Plan et coupes du coffre de Combe-Marie. En pointillé sur le plan, zones fouillées.
Malheureusement la mauvaise conservation D. Observations a la fouille.
des os et leur crémation partielle interdit toute 1. Le Tumulus. observation à ce sujet. Parallèlement nous
avons entrepris l'étude du tumulus dans le La présence d'un tertre construit est indis
cadrant nord-ouest, et au sud dans le prolonge cutable. Au sud, de grosses dalles couchées à
ment de la tombe. plat forment un contrefort extérieur (fig. 2),
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▲ t&sson O perle en test © pendeloque -galène
t= dentale • colombelle ^canine perf. # monnaie O dent ▲ tas sépulcral
3 Carte de situation des principaux vestiges anthropologiques. Noter la posi- 4 Carte de situation du mobilier archéologique de la tombe. La pièce de mon-
tion des crânes et des os longs par rapport aux tas sépulcraux des crémations. naie nettement au-dessus du remplissage préhistorique montre clairement que
la réoccupation a été très superficielle. COFFRE DE COMBE-MARIE 269
enserrant un ballast de pierres beaucoup plus 1. En surface, une couche brune, peu épaisse
petites. Ce système architectural qui s'est avéré (10 cm), faiblement caillouteuse et très humide
efficace, à en juger d'après la conservation (5,9) (cf. fig. 5).
remarquable du tumulus, est assez rare dans la 2. Une couche de plus de 35 cm d'épaisseur
région (dolmen 2 de Chafïret, dolmen de Cam- moyenne lui succède. Elle est formée d'une
parlan). La petitesse du tertre peut expliquer terre souple brun noir, assez fine. Les cailloutis
l'emploi de cette technique. localement abondants ne dépassent pas 10 cm.
Nous avons pu noter que : Ils sont peu corrodés. Le contact avec la couche
le remplissage supérieur du tumulus est inférieure n'est pas partout nettement tranché,
formé des mêmes éclats calcaires, subarrondis surtout le long des dalles ou des digitations
par la corrosion, que l'on trouve partout à la brunes s'enfoncent dans le sédiment jaune sous-
surface du causse ; jacent. Il semble qu'il faille attribuer' ce fait
moins à la percolation des eaux météoriques au contraire, le tertre, épais au maximum de
qu'à un remaniement des terres par les racines. 40 cm, est composé de blocs calcaires de 20 cm
Les vestiges archéologiques y sont excepde moyenne, assez anguleux, emballés dans
tionnels, sauf dans la zone de transition avec la une argile de décalcification ocre que nous avons
pu retrouver dans la partie inférieure de la couche sous-jacente.
tombe (cf. fig. 5) ; 3. Sédiment jaune, semblable à celui que
les pierres du tertre ne sont pas disposées en l'on retrouve à la base du t

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